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  • Soirée du seum
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    Soirée du seum
    avec Généramaël



    « Thirésiaaaaaaaaaaaaaaaaas ? »

    L’accent mondain de la voix de Morticulus résonne dans la grande demeure. Agacé d’avance par le laius que son invocateur va lui servir en prévention de la soirée à venir. Probablement rien qui sorte de l’ordinaire… « Surveilles mes arrières avec précaution », « ne te mêle aux invités que si ceux-ci te le demandent expressément », « ne refuses pas si l’on t’invite », « ne sois pas impoli, pour une fois », « enlèves la moitié des bijoux que tu portes, les convives vont finir par croire que tu es aussi aisé qu’eux et risquent d’être confus en découvrant que tu es à leur service… ». Le volatile multicolore a l’habitude. Il ne bronche pas et se contente de hocher la tête machinalement, retire également, à regret, certains bijoux de sa tenue qu’il avait pourtant mis des heures à parfaire dans sa chambre.

    « Bien, bien, bien, tout me semble prêt… »

    Le vieux mage procède alors à vérifier si son invocation a bien retenu la liste des invités de la soirée. Pendant qu’il interroge Thirésias, Morticullus se rappelle de quelque chose d’important.

    « Oh ! J’ai oublié de te dire ! Nous avons un invité qui s’est annoncé à la dernière minute. Il s’agit du général Altissien… »

    Morne jusque-là, le regard du gros poulet bien apprêté s’illumine.

    Samaël va venir ?! Moi qui pensais qu’il aurait oublié ma proposition.

    C’est qu’Enodril doit être bien occupé, vu son grade. Surtout ces temps-ci. La ville a été assiégée de nombreuses fois ces dernières mois. Et maintenant, il y a beaucoup a reconstruire. Thirésias n’a, malheureusement, pas pu aller aider, que ce soit aux portes de la ville lors des attaques ou dans les quartiers eossiens, toujours délaissés. Morticullus, mort de peur, n’a pas du tout apprécié que son invocation le laisse seul lors de l’attaque du Gardien (alors qu’il était sans conscience tout du long). Maintenant, le vieux caldissien ne passe pas une journée sans parler des sentinelles et comme celles-ci permettraient à Thirésias de se discipliner. Ce type de menace fonctionne évidemment très bien pour garder l’ancien éclaireur aussi sage que possible.

    Tout le bazar des derniers mois n’a jamais empêché le nécromancien de continuer à faire la fête avec ses amis de la noblesse. L’eossien, pour sa part, ne sait toujours pas comment il parvient encore à résister au craquage complet, face à l’insouciance et à l’impunité dégoutante dont font preuve tous ces gens riches. Mais, ce soir, au moins, un visage familier sera présent pour égayer la soirée de l’emplumé qui n’a pas eu le droit à beaucoup de distractions, ces derniers temps.

    « Ce sera l’occasion de lui parler de toi… et des sentinelles. »

    AH. Bah oui, évidemment.

    L’enthousiasme de Thirésias retombe directement jusqu’aux semelles de ses spartiates. La gorge serrée, il ne répond rien.

    « Enfin… je n’ai pas l’habitude de parler de mes recherches et de l’histoire aux militaires… particulièrement les altissiens. Je compte sur toi pour faire en sorte qu’il comprenne bien mon propos. »

    Plein d’entrain (à sa manière), Morticullus prend congé et laisse à son « serviteur » un peu de temps supplémentaire pour se préparer et vaquer à d’autres occupations. Une pause, en somme. Le magimorphe en profite pour se reposer un peu, bouquiner sur son lit et se faire joli en se maquillant, puis s’en alla détendre ses ailes dans le jardin. Avec tout ça, l’heure a déjà bien avancé et Thirésias doit descendre dans la grande salle de la demeure pour accueillir les convives et protéger son invocateur des multiples dangers inexistants.

    Son regard balaye la grande pièce déjà remplie de nobles occupés à discuter de choses plus ou moins intéressantes. Dans son coin, les sens aviaires de Thirésias lui permettent d’observer et d’écouter quelques ragots croustillants afin de se distraire. Monseigneur de la Friponnette est déjà passablement éméché et commence à parler de sa dernière fiction incluant clairement l’ambassadeur d’Altissia et le chef du quartier des affaires (changer leurs noms ne trempe absolument personne). La baronne Moudugenou est encore venue avec le mari de Madame de Platdufiak en pensant que personne n’a compris que ces trois là sont amant.e.s… une soirée plutôt ordinaire. Attentif, l’emplumé jette tout de même des regards vers l’entrée, en espérant voir Samaël se pointer.

    J’espère que Morticullus ne va pas m’humilier devant lui.

    En se rendant compte que le contexte n’est finalement pas idéal pour revoir un peut-être futur ami, Thirésias rumine un peu. Il est cependant tiré de ses pensées par la voix de son invocateur qui échange avec un homme châtain à la voix et au sourire familier.

    « Général ! Vous voila ! Nous vous attentions pour commencer nos échanges ! »

    L’emplumé en profite pour franchir les quelques mètres qui le séparent de Samaël et vient le saluer.

    « Samaël ! Vous êtes venu ! »

    L’attitude de Morticullus change immédiatement. Le vieux mage lance un regard des plus froids à son serviteur.

    « C’est « Général Enodril », je te prie. »

    Le piaf veut dire quelque chose, mais serre les dents et se tait. Morticullus ne lui fait pas peur en tant que personne, mais il a bien assez de moyens de pressions pour rendre la vie pénible à Thirésias.

    « Ne faites pas trop attention à lui… »

    L’invocateur échange quelques courbettes conformes à l’étiquette et fait la conversation au sujet du temps, de la soirée, des invités présents. Puis, sans un regard à son invocation il continue.

    « Guides donc le général vers le buffet. Présentes le aux autres invités et… restes poli. »

    Thirésias hoche la tête machinalement. Il ravale son orgueil et tout ce qu’il voudrait dire à son invocateur, quitte à passer pour le dernier des lâches devant Samaël. Il veut juste que cela se termine au plus vite. Une fois le caldissien éloigné, le magimorphe soupire enfin et se détend. Il envoie un sourire d’excuse a son « invité ».

    « …Hm… bref… Vous voulez manger quelque chose ? »

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    avril
    1002
    Soirée du seum
    chez le gugus Morticullus
    Je devrais me réjouir de constater que les habitants n'ont pas perdu leur goût pour les soirées mondaines. Enfin, pas qu'elles soient mes soirées préférées. Même si je possède les codes qui me permettent de m'immiscer parfaitement et que cela me faisait plaisir que l'on m'y invite autrefois, je crois que j'ai fini par gagner une certaine fatigue liée à ces fêtes. Pas qu'elles soient déplaisantes en soi, mais j'ai quand même l'impression de ne pas toujours y être à ma place. Même si j'ai un nom noble et que j'ai voulu par le passé être accepté par ces derniers, je me suis rendu compte que ce n'était peut-être pas le monde que je voulais rejoindre, finalement, quand je remarque tout ce qu'il y a de faux dans leurs formules de politesse. Je m'amuse bien davantage quand je vais à la taverne ou que je suis chez moi, finalement. Pour une raison obscure, j'ai d'ailleurs en fait de plus en plus mal à partir de la maison, quand je cherchais au contraire plutôt à m'en éloigner il y a quelques mois à peine, puisque je n'avais rien à y faire.

    Mais quand on m'invite, je fais quand même acte de présence. Cela continue de me faire plaisir que l'on pense à me prévenir pour ce genre de choses. L'hôte de ce soir m'accueille d'ailleurs plus que chaleureusement et même si je ne connais que peu Morticullus en vérité et que mon grade aide beaucoup, ce n'est pas déplaisant tout de même de se voir ouvrir tant de portes. En tout cas, le maître des lieux se montre plus qu'aimable en ma présence et pour une fois je me dis que je devrais peut-être essayer de me détendre et de profiter un peu. Nous avons eu si peu de temps dernièrement pour avoir un instant de paix que je peux bien faire un effort, même si encore aucun convive ne semble vouloir aborder le sujet des attaques.
    Avec surprise, je découvre d'ailleurs que le Caldissien est accompagné d'une tête qui ne m'est pas étrangère, et mon regard s'illumine un peu en apercevant Thirésias qui me reconnaît tout autant et dont l'enthousiasme à mon égard m'amuse autant qu'elle me flatte. Et si je m'apprêtais à le saluer également, la froideur dont fait tout à coup preuve le noble me trouble sur le moment. C'est encore plus gênant quand il me demande de ne pas me préoccuper de l'oiseau après qu'il ait manifesté une certaine joie de me retrouver.

    « Laissez, seigneur Morticullus, mon titre n'a que peu d'importance. »

    Je tente de calmer un peu le jeu, non sans avoir un sourire un peu embarrassé au visage. Je ne voudrais pas mettre l'invocation dans une situation déplaisante alors je fais profil bas pour le moment, en essayant de rester le plus courtois possible même si la façon dont Thirésias est traitée me déplaît.
    C'est donc lui, son invocateur... Je n'imaginais pas qu'il lui parlait de cette façon.
    Sans dire un mot, je prends donc congé de Morticullus en compagnie de l'invocation qui me guide jusqu'au buffet. Lorsque nous sommes un peu éloigné du reste des invités, je me permets de me détendre un peu plus.

    « Je goûterais bien quelques spécialités caldissiennes. S'il y en a que vous me conseillez... »

    Je sais que l'esprit est Eossien, mais à force de côtoyer un habitant du pays bleu, il s'y connait peut-être un peu. Même si j'ignore totalement si les invocations peuvent boire ou manger. Vérifiant d'un coin de l'œil que Morticullus soit bien éloigné, je m'empare d'un verre de vin et parle un peu plus doucement pour ne pas trop attirer l'attention.

    « C'est donc Morticullus, votre invocateur ?.. Il n'a pas l'air très commode, avec vous. »

    Enfin, c'est un euphémisme de dire ça, en vérité, mais j'espère qu'il va comprendre que je ne minimise pas non plus la façon dont il lui parle.

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    Spoiler :

    Natsu et Sam by Coba <3

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    Soirée du seum
    avec Généramaël


    Son vieil invocateur est particulièrement à cran, depuis le réveil du Gardien. Qui ne l’est pas, en réalité ? Tout le monde est plutôt stréssé par la situation actuelle d’Yggdrasil. Enfin, peut-être pas tout le monde. Les opportunistes, les gens qui se réjouissent de voir les plus vulnérables disparaitre un par un, une partie de cette noblesse insouciante qui s’amuse dans les soirées de Morticullus ; ces personnes n’ont pas l’air si affolées. Vu comme les militaires sont occupés ces temps-ci (plus que d’habitude), Thirésias n’espérait plus voir Samaël se pointer. Bon, il ne se fait pas d’illusions non plus : l’altissien n’est pas juste venu pour le voir, même si l’idée ne lui déplairait guère. Après tout le général veut peut-être demander l’aide de certains nobles pour gérer la crise en cours et ça, l’emplumé n’ira pas l’empêcher. Au contraire, il pourrait même peut-être l’aider dans cette entreprise. Même si Thirésias mentirait en disant qu’il n’espérait pas plutôt passer une soirée à peu près normale avec un ami, peut-être même un moment plus intime avec quelqu’un qu’il apprécie. Ça sonne peut-être un peu pathétique, mais les interdits induits par le contrôle de l’invocateur sur son énergie et sa vie le prive bien souvent d’un contact humain vital.

    Mais une fois de plus, Morticullus semble prendre un plaisir mal assumé à humilier l’eossien devant ses invités. Thirésias ne peut que serrer les dents et craint soudain encore plus pour sa liberté lorsque Samaël ne semble pas spécialement ravi d’assister à la scène. Il tente même d’apaiser les tensions et l’oiseau regarde alors ailleurs, ses joues verdissant de gêne. Au moins, le mage les laissait seuls et allait donc cesser d’être sur le dos de l’invocation pendant un petit moment. Une fois devant le buffet, Thirésias reprend son sourire, content que l’altissien n’aborde pas tout de suite le sujet de l’attitude de son invocateur.

    « Bien sûr, je vais vous montrer ! Les cuisinier.e.s de la demeure sont particulièrement doués. »

    Morticullus ne les paie clairement pas assez pour tout ça.

    « Parmi les plats salés et si vous aimez les mets bien épicés, je vous recommande ces petits chaussons aux légumes frits. Si vous avez faim, nous avons de nombreuses galettes de pommes de terre fourrées et des plats de riz que vous pouvez assaisonner avec les légumes et les sauces que vous voudrez ! »

    En désignant chaque met, Thiriésias guide Samaël en espérant qu’il trouve son bonheur. Enfin, lorsqu’ils arrivent au bout du buffet, l’oiseau verdâtre se met à saliver.

    « Et bien entendu, le meilleur pour la fin -enfin, selon moi, mais j’ai très bon gout, faites moi confiance- : les pâtisseries ! Celles qui contiennent de la pâte de fruits sont celles que je préfère, je vous les conseille ! »

    Voila pourquoi je ne peux pas tellement me plaindre… j’ai quand même droit à du rab de tous ces délices, après ce genre de soirées.

    Evidemment, Morticullus s’est plaint que le buffet n’était pas aussi garni que d’habitude. Il avait fait une scène dans les cuisines de la demeure, car les spécialités avaient dû être arrangées avec des produits locaux, comme il est difficile d’avoir des produits de Caldissia par les temps qui courent. Thirésias secoue la tête pour cesser de penser à son invocateur (celui-ci a l’air bien occupé, en plus, tant mieux) et continuer de parler de nourriture avec Samaël, mais ce dernier fait une observation qui le met un peu mal à l’aise, au sujet du comportement de Morticullus.

    Il—Il a raison, bien sûr, mais…

    « Oh—Euh… S’il vous plait, n’y prêtez pas trop d’attention. Je suis désolé que vous ayez dû assister à ça et- »

    Thirésias s’éclaircît la gorge. Si Morticullus n’avait pas droit de vie ou de mort sur lui, Thirésias n’aurait aucune raison d’être si mal à l’aise en la présence d’une personne aussi pathétique que le mage. Malheureusement, la vie est parfois mal faite. Et pour le moment, l’oiseau est bloqué dans sa situation actuelle et ce n’est pas Samaël, même avec son influence et sa gentillesse, qui pourrait vraiment changer ça.

    « L’essentiel, c’est que vous soyez content d’être là ! Vu le chaos actuel, je ne pensais pas que vous trouveriez le temps de venir. »

    En espérant que Samaël acceptera de changer de sujet, l’oiseau se rapproche un peu de lui avec un sourire plus apaisé, bien qu’un peu forcé. Sa main se posse doucement sur l’épaule du militaire, tandis qu’il penche la tête sur le côté, l’air avenant.

    « J’avais vraiment envie de vous revoir, vous savez. »

    D’une voix plus basse et plus complice, il poursuit :

    « D’ailleurs, si vous voulez, on peut se tutoyer ! Enfin, juste pendant que Morticullus ne nous remarque pas, héhé ! »

    Il se croit malin, en plus.

    « Voudras-tu… voir autre chose que le buffet ? Je peux te faire visiter la demeure et même les cuisines. On me garde toujours quelques trucs de côté. »

    T’es quand même vachement egoïste, le piaf. As-tu vraiment cru que Samaël était là pour toi ? Il a du travail et toi tu lui proposes de te tenir compagnie à la place, car tu te sens seul. Gros nul.

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    avril
    1002
    Soirée du seum
    chez le gugus Morticullus
    L'invocation semble au moins enjouée de me montrer les gourmandises du pays bleu. Même si je suis curieux de nature, mon chauvinisme ne m'a pas souvent donné envie de découvrir les spécialités de Caldissia. Aujourd'hui, encore, ça va un peu mieux, mais c'était difficile de se mélanger avec ceux qu'on a passé des centaines d'années à combattre. Si un natif arrive toutefois à profiter des mets caldissiens, je me dis que je peux bien m'ouvrir et en faire de même ; surtout que Thirésias me les propose avec un tel enthousiasme qu'il est difficile de résister, et que ses descriptions donnent l'eau à la bouche assez rapidement.
    Mon observation a touché juste, cependant, rendant l'oiseau un peu mal à l'aise. Je regrette aussitôt d'être allé sur cette pente, mais je n'ai pas pu m'empêcher de le constater, et ça m'a tout de suite... choqué ? Je ne sais pas comment dire ça, mais j'ai été assez surpris, car Morticullus s'est toujours montré courtois en ma présence et relativement aimable. J'ignorais qu'il pouvait être comme ça avec son invocation. Loin de moi l'idée toutefois d'avoir mis l'Eossien dans une situation d'embarras. Ce dernier change d'ailleurs de sujet et je le suis, ne lui tenant pas rigueur s'il préfère que nous parlions d'autre chose. Il pose une main sur mon épaule en se rapprochant légèrement, avec un aveu qui me surprend.
    Il avait... envie de me revoir ?..
    Son regard sur moi et ses mots dégagent une certaine chaleur qui fait rougir mes joues. Sensible à l'attention, c'est peu dire que je suis flatté qu'il me fasse de tels aveux même si je ne m'y attendais pas du tout. C'est à mon tour d'être gêné, pour d'autres raisons cette fois, me mettant même à bafouiller un peu par la même occasion.

    « O-Oh euh euhm ah-ah b-bon ?.. »

    Par Oros, je me donnerais bien des gifles pour me réveiller, des fois. Même mes yeux se détournent brièvement, cherchant un point où se fixer pour éviter de croiser ceux de mon vis-à-vis.
    Je suis d'autant plus étonné qu'il demande si on peut se tutoyer. Je ne pensais pas qu'on en arriverait déjà à ce stade, mais pourquoi pas ? Je ne refuse jamais quand il s'agit d'une bonne compagnie, et cela me fait plaisir, au contraire, de voir que l'ambiance est plus détendu. Ironiquement, même avec certaines personnes que je connais depuis quelques temps déjà (comme un certain moine par exemple), il m'arrive encore d'utiliser le vouvoiement. Mais c'est juste parce que je suis bête, que je n'ose pas, et que j'aurais peur qu'il trouve ça irrespectueux. Mais Thirésias, hormis en présence de Morticullus avec lequel il a une relation particulière, ne paraît pas s'embêter de grand chose. Je l'envie un peu d'avoir cet esprit si léger.

    « Si vous... Si... Si tu veux. Ce sera toujours plus... amusant que de rester ici. »

    Quand il me propose donc de me faire visiter la demeure, j'accepte avec plaisir. Je comptais au départ me mêler un peu aux invités pour faire bonne figure et les alerter sur la situation de la cité, mais je suppose que cela peut attendre, car l'appel du divertissement est plus tentant sur le moment.

    « A vrai dire, j'ai failli ne pas venir. Mais ça me changeait des Pourritures. »

    Quoique... Les nobles ont parfois le même air déconfit. Au moins, les Pourritures, on peut s'en débarrasser facilement. Enfin, plus ou moins, mais je les mets au défi de supporter un très grand bourgeois et son baratin.
    Pendant que mon guide improvisé me montre les lieux, nous éloignant de la salle principale où est réunit tout le beau monde, je me permets de lui poser quelques questions, en rapport avec sa nature cette fois.

    « Alors euh... En fait, les invocations peuvent manger comme tout le monde ? J'avoue que... Je m'y connais pas trop, j'en ai rencontré assez peu. »

    A me parler de nourriture, j'ai bien compris qu'ils pouvaient boire et manger. Moi qui pensais qu'il s'agissait d'esprits aux airs fantomatiques...

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    Soirée du seum
    avec Généramaël


    Aaaaaah ! Mais qu’il est mignon. Je ne devrais pas trop le taquiner, cependant. Le pauvre est déjà tout rouge, fufufu.

    Sans laisser paraitre sa jubilation intérieure, l’emplumé continue d’espérer ne pas trop importuner le général. Il se contente de l’observer en souriant doucement, désireux de ne pas le mettre mal à l’aise. Il ne fait probablement pas assez attention aux autres convives, vers qui il était censé guider Samaël, afin de le présenter et de lui permettre de parler réseaux et affaires. L’invocation a bien du mal à imaginer l’altissien dans un contexte formel, à vrai dire. Samaël lui avait dit, après tout, qu’il aurait eu envie de le voir dans une occasion comme celle de ce soir. Alors, ce n’est pas si grave si Thirésias le garde un peu pour lui, non ?

    Son attitude cavalière n’a pas l’air de trop désarçonner le militaire, qui semble intéressé par la visite des cuisines. Après s’être assuré que le vieux mage regarde dans la direction opposée, Thirésias attrape délicatement le bras de Samaël pour l’entrainer hors de la salle de réception. Sur le chemin, l’Enodril lui parle des soucis causés par les attaques régulières des pourritures aux portes de la ville. L’oiseau tend l’oreille, il aimerait en savoir plus mais, en même temps, il sait que s’informer sur ce sujet le frustrera encore plus, car il ne peut rien faire pour se rendre utile durant les sièges. Depuis le jour où le gardien a attaqué la ville, son invocateur ne le laisse plus quitter la demeure. Chaque fois qu’il entend parler d’un raid des créatures visqueuses, un sentiment d’impuissance insupportable l’envahit.

    « Hum, oui, à ce propos, j’aimerais beaucoup pouvoir aider mais Morticullus limite beaucoup mes forces et ma magie, ces derniers temps. Mais je m’inquiète… notamment pour les pauvres gens qui ont été enrôlés parmi les sentinelles. C’est intolérable, cette situation. »

    En marmonnant, Thirésias s’épanche un peu sur la frustration qui ne cesse de l’envahir ces derniers jours. Ce qui se passe en ce moment devrait aller avec la continuité de ce qu’il faisait lors de sa première vie : protéger la cité avec les autres éclaireurs. A la place, il doit attendre et écouter les gens dire que fort heureusement, les sentinelles mises en première ligne évitent d’essuyer de trop grandes pertes. Qu’est-ce que Samaël pense de tout ça ? Est-ce qu’il trouve tolérable le fait de se servir des natifs comme boucliers vivants ?

    Est-ce que je veux vraiment le savoir ? Je ne pourrais rien y faire, dans l’état actuel des choses. Et je ne veux pas briser dans l’œuf une amitié naissante.

    Avant que l’emplumé ne poursuive sur l’actualité plutôt déprimante, Samaël passe à un autre sujet, ce qui n’est sans doute pas plus mal. C’est un peu lâche, oui, d’en profiter pour esquiver un sujet pénible. Mais en parlant des sentinelles, Thirésias allait forcément en venir à ennuyer l’autre avec le fait que son invocateur veut l’y envoyer pour calmer ses envies de rébellion. Donc… autant parler de ses histoires d’invocations. Ce n’est pas la première fois que le châtain s’y intéresse, d’ailleurs. En même temps, c’est vrai que les invocations ne courent pas les rues et que leur existence est loin d’être banale. L’altissien semble notamment surpris que l’invocation puisse se nourrir.

    « Bah, on peut manger, oui, mais ce n’est pas nécessaire à notre survie. C’est pareil avec le sommeil, d’ailleurs. Je peux dormir, mais, techniquement, je n’en ai pas besoin pour récupérer. »

    Il hausse les épaules. Tout ça ne veut pas dire que son cerveau ne peut générer d’envies. Ainsi, même si la faim ne lui tordra jamais le ventre, l’envie de manger, elle, est belle est bien là quand Thirésias se retrouve devant des desserts plus appétissants les uns que les autres.

    « En fait, l’énergie vitale dont les invocations ont besoin leur est transmise par l’invocateur. Cependant… »

    Il ne sait pas exactement comment tourner ça. Après tout, quand Morticullus lui avait expliqué sa situation, il lui avait fallu du temps pour saisir et certaines subtilités de la vie d’invocation lui échappent encore.

    « … le confort apporté par la nourriture et le sommeil affectent tout de même mon moral. Ce ne sont peut-être plus des besoins vitaux comme avant mais… ils aident grandement à conserver ma santé mentale ! »

    Le piaf n’a pas perdu ses envies et ses plaisirs de sa première vie. Après tout, cela fait aussi partie de lui. Après ces discussions au fil des couloirs, Thirésias fait passer Samaël par l’escalier des domestiques et les deux se retrouvent dans le garde-manger. Là, le cuisinier est en train de prendre sa pause avec un bon verre de vin. Il semble plutôt épuisé par les préparatifs de la soirée, mais sourit tout de même en voyant arriver l’invocation accompagnée.

    « Hé, mais c’est Titi ! Eh bah, t’as pas tardé à fuir tes responsabilités—oh mais tu t’es fait, un nouveau copain ! Bonjour ! »

    Pablo, le vieux cuistot tout maigre à longue barbe et à la voix chevrottante accueille Thirésias chaleureusement. Comme à son habitude, il se hisse sur la pointe des pieds puis ébouriffe les cheveux et les plumes du piaf trentenaire d’un geste paternel. Au passage, il salue Samaël et prend son verre en se préparant à s’éclipser. D’un geste de la tête, il indique une cloche de métal posée sur un baril de bois et de fer.

    « Ce que tu sais est là-dessous, héhé. Soyez sagez, hein ? »

    Il adresse un clin d’œil complice aux deux andouilles et quitte le garde manger. Thirésias glousse et s’en va chercher le petit plateau de desserts et le tend à Samaël pour qu’il se serve. En dehors des desserts qui ont été mis de côté, d’autres avaient été fait exprès pour l’invocation. Pablo est au service de Morticullus depuis un moment déjà et il a toujours eu l’habitude de gâter ses collègues avec des dessertsde sa confection. Aussi, Thirésias n’a pas fait exception lorsqu’il est arrivé. Enfin, revenu.

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    avril
    1002
    Soirée du seum
    chez le gugus Morticullus
    Je me dis que ça doit être pratique de ne pas pouvoir manger ou dormir. Mais je suppose qu'il n'y a rien d'autre à envier aux invocations. Ce qui est drôle avec Thirésias c'est qu'il garde le sourire malgré tout, comme si sa condition ne l'affectait pas alors que je sais qu'il faut mourir pour être invoqué et que, vu son âge apparent, c'était prématuré. Toutefois j'aime personnellement tellement dormir et manger que je peux tout à fait comprendre qu'il persiste à le faire, ne serait-ce que parce qu'il pourrait aussi vouloir le faire par habitude. Ou, comme il le dit, pour garder le moral. Etant gourmand moi-même, je ne peux que comprendre. D'ailleurs, en parlant de ça, il me montre cette fois les cuisines où reposent les serviteurs qui ont assuré le buffet toute la soirée. Je ne sais pas si c'est à cause de mon flair mais je perçois d'ailleurs les odeurs plus ou moins diffusent des bonnes nourritures qui ont été préparées quelques heures plus tôt. J'espère que nous ne les dérangeons pas, mais si Thirésias se permet, c'est que ça doit être bon. Ce dernier semble d'ailleurs assez populaire en ce lieu où il est gentiment accueilli par le maître coq (lol). Poliment et de manière plus formelle, je le salue pour ma part en me courbant légèrement, alors que le cuisinier s'approche de l'oiseau pour lui offrir un geste affectueux. Puis il s'en va en laissant l'Eossien avec une phrase un peu énigmatique. Confus, je me tourne vers mon hôte qui me présente alors aussi un beau plateau de desserts rien que pour nous. J'en salive déjà, émerveillé. Lorsqu'il m'autorise à me servir, je ne me fais pas prier et goûter une tarte de petite tartelette au bon goût de pistache, qui est plutôt une spécialité Caldissienne et que j'ai donc peu eu l'occasion de goûter. Mon attention reste focalisé sur l'échange qu'il a entretenu avec les domestiques tout à l'heure.

    « Vous semblez... Aheum. Tu sembles avoir un bon rapport avec le personnel de maison, au moins. »

    C'est rassurant de savoir que, si Morticullus n'a pas l'air très enclin à faire attention à lui ou à le traiter dignement, il peut compter sur le soutien des serviteurs. Puisque d'ailleurs Morticullus ne traite pas très bien Thirésias, je me demande s'il est obligé de rester chez lui. J'ai cru lire quelque part qu'il y avait entre les deux concernés un contrat qui les lie, en général, mais c'est vraiment le peu de choses que je savais sur les invocations.

    « Dis-moi si ça te gêne d'en parler, mais... Les invocations... Il n'y a pas un contrat avec les invocateurs ? Est-ce que Morticullus respecte au moins sa part, pour que tu fasses tout ça en échange ? »

    Bon, la question semblera peut-être un peu bête, mais je trouve ça étrange. Sans doute que ça ne doit pas être si simple, sinon je suppose que Thirésias ne subirait pas tout ça, mais ça m'intéresse d'en savoir un peu plus à ce sujet car je demeure dans l'ignorance et je ne souhaite pas établir ou dire des bêtises qui pourraient contrarier mon camarade.

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    Soirée du seum
    avec Généramaël


    Le sourire de l’oiseau s’élargit en voyant Samaël se régaler avec les pâtisseries. Il les aime beaucoup, lui aussi. D’ailleurs, il déplace celles qu’il aime le plus vers le châtain, pour lui conseiller les desserts qui sont -selon lui- les meilleurs. Assis sur un baril confortable, l’oiseau prête attention à ses ailes, pour ne pas les froisser (déjà qu’il ne lui est pas facile de descendre les escaliers les plus etroits à cause d’elles). Pendant ce temps, Samaël continue ses observations, qui amusent l’invocation.

    « Oui, les gens sont très solidaires, ici ! Iels m’ont accueilli avec beaucoup de gentillesse, il y a trois ans. Et notre mai—Morticullus étant parano, il tient à toujours garder les mêmes personnes de confiance à son service. Comme Pablo, ce sont des gens qui le connaissent depuis des années, qui sont venues avec lui, depuis Caldis. »

    Thirésias prend son ton le plus mondain et grandiloquet.

    « D’ailleurs, je lui dirais que le général d’Altissia en personne a apprécié ses pâtisseries ! »

    Le cuisinier ne se mettra pas en quatre pour ça non plus. Et ça n’a pas non plus l’air d’être le genre de Samaël que de se gargariser avec son statut. Mais ce n’est pas la première fois que Thirésias constate que le militaire est plus « authentique » que beaucoup d’autres nobles ou personnes haut placées. A la différence de beaucoup de gens qu’il doit côtoyer au travail, le général s’intéresse aussi sincèrement au magimorphe, qui ne crache jamais sur cette attention qu’il ne reçoit pas au quotidien. Au point qu’il en devient un peu nombrilliste.

    Les interrogations de l’altissien lui font cependant rapidement perdre son sourire. Thirésias tente de reprendre contenance avec un petit rire, comme pour moquer la gravité de sa propre situation mais, il ne parvient qu’à afficher une mine dépitée.

    « Hm, malheureusement… même avec un contrat qui serait techniquement égalitaire… un invocateur doué peut jouer sur ses limites et en abuser. Je ne me suis probablement pas assez méfié non plus et puis… »

    Il serre les dents.

    « Tu t’imagines, toi, être complètement conscient de tes limites, alors que tu viens de revenir à la vie ? Parce que moi, je me suis cru invincible, avant la réalisation et la descente. Puis, je me disais que j’avais juste de la chance d’être tombé sur un type qui ne me demandait que d’être son chienchien de garde. »

    Et l’invocation, à qui elle pourrait bien aller se plaindre, hein ? Nous n’avons aucun droit. Personne n’ira nous défendre devant la justice en cas d’abus de la part de notre invocateur. Donc… autant me contenter d’une situation pénible mais qui ne porte pas directement atteinte à mon intégrité physique.

    Malheureusement, sa santé mentale, elle, est déjà bien entamée. Puis pour sa sécurité physique… il est tout sauf certain qu’elle restera intacte si Morticullus décide de l’envoyer chez les sentinelles.

    « Bon, son nouveau délire, maintenant, c’est de m’envoyer chez les Sentinelles. C’est pour ça qu’il voulait te voir, d’ailleurs… »

    … et pour ça que je t’ai éloigné de lui.

    Thirésias soupire longuement, l'air de plus en plus grave. Il redoute l'effet que feront ses prochaines paroles sur son interlocuteur.

    « Rassures-moi, Samaël. Tu es d’accord que… l’idée des Sentinelles, c’est absolument abject et inhumain, hein ? Tu te rends compte, qu’envoyer des eossiens a peines formés pour les batailles, pour taper sur les leurs et aller se faire tuer à la place des autres militaires, c’est immonde, pas vrai ? »

    Ses yeux s’humidifient de colère et d’impuissance. L’oiseau grince des dents, reprend une patisserie et reprend contenance.

    « … ça ne peut que finir très, très mal. »

    Moi qui voulait flirter toute la soirée… j’ai ruiné l’ambiance. Ce n’est pas en étant aussi rasoir que je vais séduire qui que ce soit ! Mais bon… si Samaël pense que cette histoire de Sentinelle est normale, il vaut mieux que nous arrêtions tout de suite d’être amis.  


    ...est-ce que j'exagère ? Est-ce que c'est ça, qu'il va me répondre, lui aussi...?


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    avril
    1002
    Soirée du seum
    chez le gugus Morticullus
    Thirésias semble être quelqu'un plein de ressources qui a l'air plus audacieux qu'on ne pourrait le croire. Je ne me rends pas compte que c'est peut-être en fait une façade. Comme tout le monde, il doit avoir des faiblesses. Dont Morticullus, en outre ; du moins je le devine. Faiblesse évidente si on sait tout de suite qu'il s'agit de son invocateur mais qu'il traite vraiment comme un "maître". Bien sûr, n'ayant jamais été dans cette situation, je ne réalise pas ce que ça fait d'être à la place de mon interlocuteur, au service de quelqu'un qui peut faire ce qu'il veut de nous et qui a ce pouvoir, en plus de ça, rompre la vie qu'il a ramené. Je n'y connais rien en contrat d'invocation mais ça n'a pas l'air d'être drôle du tout. J'ai un petit pincement au cœur, tout de même, en imaginant ce que ça doit être quand on ne réfléchit pas aux conséquences sur l'instant. Qu'après un destin tragique nous soyons juste heureux de pouvoir revenir parmi les vivants, même si nous n'en faisons pas tout à fait parti. C'est ce que m'explique l'oiseau alors que je crois comprendre un peu mieux ce qui fait que sa relation avec le Caldissien est quelque peu particulière. Ou pas, d'ailleurs. Combien d'autres personnes ont-elles utilisé les invocations pour des desseins strictement personnels en manipulant l'âme du défunt afin qu'ils les servent comme des domestiques ? Après tout, si vraiment Morticullus voulait avoir une protection rapprochée, il aurait très bien pu se le payer.

    Les Sentinelles...
    Aah... Je comprends mieux. Tout s'explique si en effet Morticullus avait cet objectif précis pour son poulain (ou plutôt son oisillon). Je me doute avant même qu'il n'aille plus en détails qu'il n'est pas jouasse à cette idée, mais que la situation ne semble pas être simple dans tous les cas pour lui. L'Eossien prend peu à peu un air plus grave encore. Le sujet est devenu lourd. Ce n'était pas foncièrement mon but, mais je voulais mieux comprendre mon ami quant à ses troubles. Moi qui ai l'habitude le voir plutôt jovial et serein, je suis perturbé par son expression qui change, se fait plus sérieuse, plus triste aussi. Il me parle des Sentinelles. Me demande mon avis.
    Quand il le dit comme ça, aussi...
    En vérité, même si l'idée me déplaît, je n'osais pas trop aborder le sujet de moi-même. Mais je sais que Thirésias a raison. J'aurais peiné à employer des mots aussi forts car je ne suis pas en condition pour en parler, mais du point de vue d'un Eossien, je ne peux que saisir ce qu'il veut dire. A leur place, moi aussi, je serais frustré et en colère. C'est une décision injuste qui, je le sais, a été en plus décidée sans l'accord d'un représentant Eossien. Car, j'en suis persuadé en dépit de nos recrutements positifs chez les Sentinelles, que la grande majorité d'entre eux refusent ce nouveau rang et que ceux qui l'ont rejoint l'ont fait pour presque tous par obligation. Les Sentinelles sont devenus cette fois de vrais pions sur un plan militaire qui pourraient être envoyés pour contrer les leurs. Et encore, sur papier, devenir Sentinelle n'est pas obligatoire ; mais certaines personnes, à l'instar de Thirésias, n'ont pas le choix. Et savoir qu'il pourrait être envoyé sur un front ne me met pas vraiment à l'aise. Face à sa détresse, bien sûr, je ne peux pas le contredire, mais je tente de trouver les mots qu'il faut. Ceux qu'il a besoin d'entendre pour être rassuré.

    « On a pas... tellement eu notre mot à dire sur le sujet. »

    Mon regard se détourne honteusement, car l'avouer me fait du mal à moi-même. Je sais que les avis des Généraux ne sont clairement pas les plus importants mais j'aurais aimé que nous venions nous voir pour nous en parler. Même Gabryel, je suppose, aurait des choses à redire sur ce système étrange.

    « Si on m'avait demandé... J'aurais été contre. Je le suis toujours. »

    J'affirme au moins à l'Eossien cette vérité-là. Je ne suis pas pour les Sentinelles, mais puisqu'on me les a confiées et que je dois m'en occuper, alors c'est ce que je fais. Je m'en occupe comme peux et je veille à ce qu'ils ne reçoivent pas de brimades de la part de leurs camarades Altissiens.

    « Je pense... »

    Je prends une gorgée de thé pour faire passer la texture des pâtisseries en bouche, m'accordant une pause avant de poursuivre.

    « ... Que ce ne sont pas aux Altissiens et aux Caldissiens de décider de la vie des Eossiens. »

    ... C'est bien moi qui ai dit ça ?
    Depuis quand suis-je devenu aussi catégorique ? Pas que je ne le pensais pas avant, mais je ne croyais pas pouvoir l'exprimer aussi clairement. Comme si j'étais moins gêné de faire part de ce que je pense à ce sujet. Mais j'ai bien observé, comme tout le monde, que les décisions que les Altissiens et les Caldissiens prenaient à la place des Eossiens ne menaient jamais à du bon. La colonisation, la sectarisation par quartiers, l'exécution, les Sentinelles... Je commence à sentir ici et là des effluves plus fortes de révoltes qui ne sauraient tarder à venir. S'il n'y avait pas les raids pour distraire tout le monde...
    Mon regard se lève à nouveau cette fois sur Talwarus.

    « Pas plus que Morticullus pour ta vie à toi. »

    Le noble qui l'a fait revenir du monde des morts ne devrait pas pouvoir s'arroger le droit de faire ce qu'il veut de son invocation. Mais c'est difficile, sûrement, pour Thirésias de se rebeller. Sa situation semble compliquée.

    « Je pourrais aller lui parler de cette histoire de Sentinelle, si tu veux. »

    C'est pour ça que je me propose, d'ailleurs, pour être son garant durant cette affaire. Si en plus l'aîné désirait me voir pour en parler... Je peux tout aussi bien faire le pas moi-même.

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    Spoiler :

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    Soirée du seum
    avec Généramaël


    Les propos de Thirésias n’ont pas l’air de choquer son interlocuteur. Samaël aurait pu s’outrer et se justifier des décisions horribles de sa hiérarchie, pendant des longues minutes, avec des arguments claqués au sol. Beaucoup de nobles procèdent de cette manière. Se sentent obligés de donner leur avis et défendre des idées nauséabondes et des mesures violentes comme si leur vie en dépendait. Enfin, c’est plutôt leur position sociale et leur argent, qui en dépend.

    Peut-être que ses propos seront mal interprétés. Le piaf ne demande pas à tous les elysians d’agir concrètement à leur niveau contre tout ce qui ne lui plait pas. Il ne peut pas contrôler les choix des autres ni leurs opinions… mais il lui semble que sa colère et celle des eossiens de manière générale est légitime. Et devrait être entendue, écoutée. On ne peut pas faire les saintes-nitouches choqués et reprocher aux gens d’exploser et de quand on les a usés depuis des années maintenant. Tant pis si Samaël pense que l’invocation est trop dramatique ou que sa formulation devrait être plus aimable. Mais, au contraire, l’altissien est compréhensif. Il n’a pas besoin de dire grand-chose pour que Thirésias se sente soulagé. Même si c’est très temporaire. Pour le moment, il est juste réconforté de parler avec quelqu’un qui ne s’énerve pas à la moindre remarque qui ose un peu aller vers des sujets sensibles.

    Pour autant, l’emplumé n’est pas forcément d’accord avec la manière dont Samaël s’exclue de toutes ces questions. S’il est capable de comprendre ce que lui dit Thirésias, alors, pourquoi ne pourrait-il pas lui aussi prendre la parole pour leur venir en aide ? Une fois que le général finit par dire que les altissiens et les caldissiens devraient laisser les eossiens vivre comme bon leur semble, le piaf sourit doucement. Il le laisse cependant terminer, secouant la tête lorsque son interlocuteur évoque Morticullus.

    « Tu es adorable de t’inquiéter pour moi. Mais, je crains que cela n’empire les choses, si tu évoques notre conversation. »

    Avant que l’autre ne réplique, Thirésias se redresse et force un nouveau sourire.

    « Je pense que… enfin, je ne suis pas forcément d’accord, quand tu affirmes que tu n’as pas ton mot à dire au sujet des sentinelles ou des eossiens. »

    Il soupire.

    « Malheureusement, pour le moment… rares sont les gens qui écoutent les natifs. Mais, je pense que pour commencer, ils écouteraient peut-être quelqu’un comme toi. Quelqu’un capable de s’intéresser et de comprendre un peu nos situations. »

    Evidemment, ce serait mieux qu’ils écoutent les concernés. C’est absolument navrant d’en arriver là. Mais, il est fort probable que les altissiens et les caldissiens ne bougeront pas vraiment, dans leur majorité, si quelqu’un avec un minimum d’influence ne leur donne pas quelques coups de pied au cul. Puis, les standards de Thirésias sont au sol, mais il ne dirait pas ça à n’importe qui. Iels n’ont évidemment pas besoin de l’aide des racistes, de celleux qui aident pour sauver leur conscience ou de celleux qui se foutent totalement du sort des eossiens.

    « Enfin, je suis peut-être naïf. On a bien vu qu’on ne règlera pas tout ça qu’avec du dialogue. Mais… la réalité, c’est que les eossiens ne peuvent pas réussir seuls. Et même s’il y en a beaucoup chez nous qui pensent que ne devrions rien avoir à faire avec les autres elysians, euh, bah… je les comprend, mais je ne sais pas si j’irais forcément dans leur sens. Je veux dire… on ne peut pas ignorer qu’il faudra qu’on travaille tous ensemble un jour pour un monde meilleur. »

    Probablement est-ce utopiste. Probablement que certains éclaireurs s’énerveraient de m’entendre parler ainsi. Mais, le fait est qu’on ne peut ni demander aux altissiens et aux caldissiens de disparaitre, ni se résigner selon une logique isolationiste. Héhé, j’ai probablement trop vécu chez les caldissiens.

    « Héhé. Les moines et Elzamir me disaient déjà que j’étais un peu trop insouciant, il y a mille ans. Ça ne se passera probablement jamais comme je l’espère mais… si on n’essaie pas, alors, à quoi bon ? »

    A force de causer, le piaf s’est baffré de sucre pour se redonner le moral. Fort heureusement, il ne peut pas vraiment faire de crises de foie. Il envoie à Sam un regard désolé. C’est qu’il lui a quand même un peu tenu la jambe.

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    avril
    1002
    Soirée du seum
    chez le gugus Morticullus
    Thirésias a raison, en fin de compte : il vaut peut-être mieux que je ne m'engage pas personnellement pour lui au risque que cela ne fâche d'autant plus Morticullus et qu'il ne se défoule sur lui. Je pensais pourtant bien faire avec ma proposition mais l'invocation sait mieux que moi ce qui est bon pour sa situation. De ses dires, toutefois, je suis peut-être plus impactant que je ne le pense. Thirésias pense que les gens écouteraient une personne comme moi. J'ignore si ça arriverait vraiment, mais ça ne me déplairait pas, de me faire entendre et approuver sur ce genre de sujet. J'ai besoin de sentir que je ne suis pas le seul Elysian qui pense que nous pourrions cohabiter paisiblement avec les Eossiens si nous répondions plus favorablement à leurs revendications. Je pense que vivre dans leur quartier m'a fait le réaliser, d'ailleurs. Rien que les cantonner à juste une partie ne favorise pas les échanges et la bonne entente avec les Elysians. J'y vis pour mon travail, à la base, vu que je devais surveiller ces quartiers mais même en étant Général, si j'aurais pu avoir une demeure très confortable dans la Ville Haute, je voulais continuer de les côtoyer pour en savoir davantage sur eux. Pour une raison que j'ignore, je me suis toujours senti davantage proche avec les Eossiens que les nobles de mon pays ou celui de Caldissia. Et... Au fond, les personnes avec lesquelles je m'entends le mieux sont celles qui me comprennent sur ce point de vue et le partagent. Oui, je m'y intéresse, mais est-ce que pour autant je serais celui qui pourrait les défendre le mieux ?Je suis du même avis que mon ami l'oiseau, cependant : seuls, les natifs ne pourront pas atteindre leur objectif, même s'ils essayent de toutes leurs forces. Nous sommes plus nombreux et nous possédons des ressources plus solides qui nous permettent d'avoir l'avantage. Du coup... J'imagine... que c'est à nous de faire un pas dans leur direction.

    « Le pouvoir des mots n'est pas à sous-estimer. Cela pourrait peut-être nous éviter de nouvelles guerres, qui sait ? »

    Ce n'est pas déplaisant de parler avec Thirésias. On le dit insouciant, mais j'aime qu'il reste positif sur l'avenir malgré tout. Bien sûr, les Eossiens ont raison de se méfier et de se montrer hostiles, quelque part. Je... crois que je peux comprendre certaines de leurs raisons. Mais nous ne pourrons établir une paix véritable et durable qu'en travaillant ensemble. Nous avons prouvé que c'était possible d'arrêter une guerre même de mille ans, alors nous pourrions sans problème trouver un compromis avec les Eossiens, si nos dirigeants le voulaient vraiment. Même si j'admire la lignée d'Adélaïde, ça reste frustrant de voir qu'ils restent butés et qu'ils n'ont pas l'air de vouloir d'une trêve, même si la tension est de plus en plus palpable à mesure que nous avons des réponses quant à l'assassinat de nos souverains respectifs.

    « En fait... C'est un peu plus complexe que ça, pour ma part. Je n'ai pas un si grand rôle. Je ne sais pas si on m'écouterait. Ma parole ne vaut pas plus que celle de mes supérieurs qui ne pensent pas forcément la même chose que moi. »

    Ce n'est pas que je veux me tenir éloigné du conflit (de toute façon, avec mon grade, c'est impossible) mais Thirésias ne se rend peut-être pas compte que je n'ai pas un si grand poids que je ne voudrais. Je ne suis pas non plus le chevalier le plus charismatique qui soit. Distraitement, je reprends une bouchée de pâtisserie pour apaiser mon palais à défaut de mes pensées. Je veux rester moi-même optimiste pour l'avenir ; ce sera bien toujours la dernière chose à laquelle nous pourrons nous raccrocher.

    « Mais... Je ne dis pas que ça ne vaut pas le coup d'essayer non plus. Ce serait quand même idéal, à terme, si nous pouvions tous nous entendre. »

    Et... Je ne pensais pas forcément ça, au début, quand nous avons débarqué sur Yggdrasil. Je me disais que les natifs avaient tout à apprendre de nous, eux qui avaient été bloqués des siècles durant, figés dans le temps. Lorsqu'on parle avec eux, ils se révèlent toutefois d'une sagesse plus extraordinaire qu'on ne le pense et nous avons, en réalité, des choses à apprendre d'eux aussi.Avec toutes les expériences que j'ai vécu à leurs côtés... Les liens que j'ai noué... Une guerre contre les Eossiens me terrifierait ; car je sais que je devrais à ce moment-là affronter des gens avec qui je me suis entendu. 

    « Je préférerais éviter... de me battre à nouveau pour des motifs ridicules et des situations que l'on pourrait éviter si nous apprenions à communiquer. »

    Et que le souvenir des champs de bataille sanglants n'ont pas quitté ma mémoire depuis que j'y ai posé les pieds pour la première fois, découvrant non pas un sentiment de satisfaction ou de victoire sur l'instant, mais plutôt de la peur et de l'insécurité. Et je pensais ne plus avoir à la ressentir, suite à la signature de la paix. Mais qu'on me demande de me débarrasser de Shimomura ou de Thirésias, par exemple... Ce serait effrayant.
    Et alors, à ce moment-là, qu'est-ce que je ferais ?..

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    Soirée du seum
    avec Généramaël


    C’est plutôt agréable de ne pas passer pour le niais de service. Même si c’est un peu vrai que Thirésias est niais. Mais on peut en être et se l’entendre dire. Enfin. Peut-être que Samaël avait aussi besoin d’une telle conversation également ? Ça, on ne peut le savoir. Toutefois, le piaf ne voulait pas insinuer que son interlocuteur avait à lui seule une parole plus importante. Evidemment, l’altissien pourrait être la personne la plus charismatique du continent, s’il est le seul pour aborder ces sujets, ça ne fera pas grand effet. Mais, combien se taisent avec cette pensée-là ?

    « Eh bien, je ne dis pas que tu es plus important ou spécial qu’un autre, mais… tu as quand  même plus d’accès à des réseaux influents que beaucoup de monde. Et puis, d’autres n’osent peut-être pas se manifester pour les raisons que tu mentionnes. Quand quelqu’un ose prendre la parole, d’autres finissent parfois par se faire entendre également. »

    Ce n’était qu’une suggestion et l’emplumé se doute que les mentalités ne changeront pas pour autant du jour au lendemain. Mais des graines doivent être plantées à un moment ou à un autre.

    « Enfin, évidemment, ce n’est pas… peut-être que c’est voué à l’échec de penser qu’on peut encore changer les choses de l’intérieur. J’aimerais mieux prêter main fort aux miens directement, comme du temps où j’étais éclaireur, mais... je n’ai plus vraiment accès à cette possibilité. »

    Il soupire, nostalgique de l’époque où il dédiait sa vie à sa communauté. Quand rendre service chaque jour et raconter ses explorations aux plus jeunes suffisait à son bonheur. Il se battait finalement peu, à part contre des créatures qui finissaient par partir d’elles-même. Aujourd’hui, il serait prêt à se lancer dans la bataille, mais Morticullus ne lui en laissera jamais la force.

    « Pour le moment, il est plus facile pour moi d’essayer de convaincre certains membres de la noblesse, même si la plupart ne bougeront certainement jamais. J’ai remarqué que nombre d’entre eux ne voient Yggdrasil et les natifs comme de nouvelles opportunités pour leurs affaires. »

    J’essaie juste d’aider à mon niveau. Comme à l’époque, j’aimerais tellement pouvoir faire plus. Aider directement les éclaireurs. Mais ma survie est compromise quoique je fasse. A quoi servirais-je, quand Morticullus m’aura complètement vidé de mon énergie et que j’aurais tout juste assez pour tenir debout ?

    Avec tout ça, l’heure tourne. En pensant à son invocateur, Thirésias grince des dents, réalise que le propriétaire du manoir s’est certainement aperçu de leur absence. Peut-être serait-ce sage d’inventer une excuse et ramener Samaël dans la grande salle, avant que Morticullus fasse un très gros caca nerveux.

    Thirésias n’est pas devin, mais il entend de l’agitation à l’étage d’au dessus. Des nuits métalliques d‘armure et des personnes qui courent partout. « Retrouvez le général et l’invocation », disent-ils pressement, comme si un drame était arrivé.

    « …Oh-oh… on dirait que certains croient que je vous ait kidnappé. Bon, d’accord c’est un peu vrai mais enfin… ça partait d’une bonne intention, je vous assure ! »

    Il s’efforce de s’amuser de la situation, tout en sachant que la suite ne va guère être avantageuse en ce qui le concerne.

    « Remontons à l’étage, je ne voudrais pas être responsable d’un incident diplomatique ! »

    Sur ces mots, et en chipant les dernières friandises au passage, l’oiseau guide Samaël vers la salle de réception. Au détour d‘un couloir, les gardes engagés pour sécuriser la soirée sous les ordres paranos de Morticullus (preuve supplémentaire que Thirésias est là pour la décoration que pour réellement servir de protecteur…) se mettent à vociférer.

    « Eh, toi ! L’oiseau ! Eloignes-toi du général !! »

    En grognant, Thirésias s’exécute tandis que les soldats accourent vers eux… suivis par un Morticullus a l’air fort contrarié.

    « Général ! J-Je suis confus, vous étiez introuvable ! Nous étions fort inquiets pour vous ! Je… » Il envoie un regard mauvais à son invocation, mais ne dit rien pour le moment. « Ah… je suis navré… vous avez raté le discours passionnant de Madame de Ronflaixe sur les fluctuations historiques des ventes de poudres de perlimpimpim entre le 6e et le 7e siècle… »

    …Il soupire, comme si cette thématique était absolument incontournable pour toute personne adapte de la branlette intellectuelle.

    « Mais ne vous en faites pas… la soirée est loin d’être terminée ! Le duc de Borringue-Rompisch doit bientôt commencer son exposé sur les propriétés métaphysico-élastiques des bombardes de Picolène ! Serez-vous des nôtres, cette fois-ci ? »

    Thirésias se mord les joues pour ne pas rire nerveusement. Au-delà de l’aspect vaguement irritant de n’être plus qu’un élément du décor, il se régale de voir Morticullus se dépatouiller avec tous ces mots compliqués.

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    avril
    1002
    Soirée du seum
    chez le gugus Morticullus
    De l'influence, moi... Je ne l'avais pas vraiment réalisé, je crois. C'est quand je vois des personnes comme Thirésias ou Shimomura justement que je me rends compte que mon statut est bien plus privilégié que le leur. Que la réalisation me percute réellement. Fut un temps où j'étais presque comme eux, dépossédé d'un quelconque pouvoir. Aujourd'hui les choses ont changé et on dit que je pourrais bien être une voix non négligeable pour ceux qui n'osent pas élever la leur ; à l'instar de l'oiseau, justement, qui est dans l'incapacité de vraiment dire quoi que ce soit à son invocateur.
    Changer les choses de l'intérieur... Je suppose qu'on ne perdrait rien à essayer. C'est toujours le mieux à faire, non ? Plutôt que de chercher à rentrer dans le lard.
    Mais il faut savoir être charismatique, savoir parler, savoir quoi dire. Aurais-je réellement les mots qu'il faut pour défendre ceux qui méritent qu'on écoute leur cause ? Je ne peux pas le dire. J'aimerais toutefois l'avoir, cette prétention. Surtout que Thirésias n'a pas tort : si aider les Eossiens ne profite pas aux nobles d'une quelconque manière qui leur plairait, ils ne le feront jamais. Ils n'ont pas, pour la plupart, l'empathie et l'altruisme nécessaires à cette tâche dans laquelle ils pourraient pourtant jouer un rôle non négligeable. Ils en ont largement le pouvoir.

    Lorsqu'à l'étage ils s'agitent déjà et qu'il est l'heure pour nous de remonter, je presse le pas afin de ne pas embarquer mon ami dans une galère. Trop tard, cependant, car nous sommes bousculés pour mieux nous séparer lorsque Morticullus arrive avec sa clique en pensant que son garde du corps m'ennuyait. Je cligne des yeux, toujours aussi choqué de la manière dont le natif est traité ; et j'ai vu des esclaves de guerre qui étaient bien moins malmenés.
    Inquiets ? De quoi ? C'est pas Thirésias qui allait me manger.
    Bien sûr, Morticullus se confond en excuses (vis-à-vis de moi, pas de son invocation qu'il traite comme un objet évidemment) et m'invite à une énième animation qui m'a l'air franchement barbante. Je manque surtout de grogner en voyant que mon hôte ne manque pas d'effort pour faire les yeux doux quand ça l'arrange.

    « Oh... Cela aurait été avec plaisir, mais... Je pense que je vais rentrer, j'ai du travail qui m'attend. Vous savez, en tant que Général, je ne me repose que très peu. »

    Avec mon plus beau sourire désolé, je décline son offre (pourtant siiii généreuse), m'exécutant de quelques courbettes et autres politesses afin que la pilule passe mieux. Je ne mens pas toujours, mais c'est une des mes spécialités cachées. Enfin, pas "toujours"... Aux nobles, d'ailleurs, surtout.

    « En revanche, si c'est possible... J'aurais besoin que votre... protecteur me raccompagne jusqu'à la sortie. Votre demeure est si grande, haha ! »

    Dis-je en désignant l'espace bien trop grand et la décoration. On m'a bien souvent fait la remarque, mais c'est vrai que pour mon statut, je détonne un peu, parmi mes semblables qui ont un salaire équivalent et qui ne se privent pas pour se faire construire de véritables palais.

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    Soirée du seum
    avec Généramaël


    On s’habitude trop facilement à certaines maltraitances. Dans le cas de Thirésias… il n’a pas vraiment d’autre choix que de laisser couler certaines choses dans le comportement de son invocateur pour ne pas devenir complétement névrosé. Soumis tous les jours au comportement de Morticullus, l’emplumé en oublie parfois que sa situation n’a rien de normal ou de sain. Qu’ « invocation », « serviteur » ou « garde du corps » ne sont que des mots qui permettent de ne pas dire « esclave ». A vrai dire, il préfère ne pas trop détailler sa situation ou cogiter sur ce sujet. Il ne veut pas sombrer à nouveau dans la résignation. L’ancien éclaireur à trop à faire pour aider dans sa ville natale pour penser à ses problèmes.

    Ignorant les regards de reproche de son invocateur, l’eossien s’amuse intérieurement de la mine peu enthousiaste de Samaël à l’annonce des « animation » de la soirée à venir. Mieux vaut en rire qu’en pleurer et puis, comme le général est libre, lui, il peut tout à fait décliner. A cette dernière pensée, l’oiseau perd momentanément son sourire. Thirésias fait souvent ce constat, quand il pense aux personnes qu’il rencontre ici ou à l’extérieur et… à chaque fois, la désillusion que cela entraine le frappe en plein ventre.

    Je ne suis plus libre. Est-ce que je serais à nouveau libre un jour… ?

    Thirésias sort de sa torpeur lorsque Samaël sollicite son aide pour quitter la grande demeure. Son sourire revient automatiquement, non sans appréhension. Il espère que personne ne l’a vu changer d’attitude. Il ne veut pas qu’on s’inquiète pour lui.

    « Oh, ce sera avec plaisir, Monseigneur Enodril… »

    L’invocation se tourne vers l’organisateur de la soirée, ravalant toute sa fierté pour s’adresser à lui.

    « Maitre, puis-je… ? »

    Morticullus semble déçu, mais ne tente pas de retenir l’altissien.

    « Quel dommage… j’aurais du me douter que vous aurez fort à faire, par les temps qui courent. Pardonnez-moi d’avoir été quel peu… cavalier. »

    Déclare-t-il, non sans un soupire excessivement dramatique et des yeux presque larmoyants.

    Pfff… y’a vraiment que quand il doit être un gros faux-cul qu’il pense à l’actualité, celui-là.

    « N’hésitez pas à revenir… ! Vous serez toujours le bienvenu chez moi, général. »

    C’est bon, il a fini on peut y aller ?!

    Le vieux mage croise le regard de son invocation et esquisse un signe de tête vers l’entrée, encourageant Thirésias à escorter Samaël.

    « Ne traine pas, cette fois-ci. »

    Marmonne-t-il de manière à ce que seul son serviteur l’entende. L’oiseau ne comptait pas retenir l’altissien dans ce grand manoir sinistre, de toute façon. Lui non plus ne voudrait pas y rester… s’il avait le choix. En descendant le long du grand escalier de l’entrée, Thirésias remarque que Samaël n’est pas le seul à vouloir s’éclipser de la soirée. Quelques couples de convives se pressent sur la pointe des pieds, comme s’ils fuyaient un danger imminent… si l’ennui pouvait tuer, tous les invités seraient effectivement menacés d’un décès long et douloureux. Non sans s’amuser de ce qu’il voit, l’emplumé s’arrête en bas des marches et sourit à son ami.

    « Nous y voila. J’espère que vous pas pris trop de retard dans votre « travail », général. »

    Dit-il, avec un clin d’œil complice. Il sait que Samaël a réellement beaucoup à faire, même s’il est assez modeste à ce sujet.

    « Et… merci de m’avoir écouté me plaindre. Sincèrement. »

    En souriant plus largement à son interlocuteur, non sans une certaine tristesse dans le regard, l’eossien caresse affectueusement la joue du châtain. Il a toujours aimé être spontanément tactile avec les personnes qu’il considère ses amis et se sent nostalgique en réalisant que cette proximité avec d’autres personne lui manque. Qu’il n’y a plus droit comme avant. L’oiseau finit par se reculer d’un pas pour laisser de l’espace au militaire.

    « Allez, ne traine pas trop dans cet endroit maudit, si Morticullus te voit encore ici, il ne te laissera plus jamais partir ! »

    En adressant un salut enthousiaste de la main au général, l’invocation remonte rapidement les marches. Il est temps pour lui de retourner à sa réalité et à son travail.

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