Beaucoup de poignées de portes sont semblables. Celles que l’on tourne sans y penser, sur lesquelles on pose la main sans même sentir le contact entre la matière de la poignée et celle de la chair de la main. Les portes que l’ont franchi sans y penser, auxquelles on n’a pas pensé une seule seconde, que l’on ne voit pas, que l’on a même pas besoin d’oublier car leur existence n’a jamais comptée.
Wylan ne connaissait plus de poignées de portes comme celles-ci. Chacune était une nouvelle épreuve, une nouvelle chance, un grand point d’interrogation avec derrière une déconvenue ou un peu d’espoir. Chaque poignée de porte était importante, et celle-ci peut-être un peu plus que les autres, un peu plus imposante aussi. Point de place pour le pessimisme dans son coeur, cette grande porte devait forcément cacher un monde plein de promesses, après tout lui avait-on dit, c’est ici qu’il trouverait les musiciens.
Encore fallait-il entrer pour les trouver. Il avait posé sa gauche sur la poignée, d’un geste indécis, la paume restant entrouverte sans se fermer sur le métal. A rester ainsi, à attendre le moment de la décision, il sentait l’intérieur de sa main devenir moite au contact froid de la poignée. Il avait frappé grâce au heurtoir, deux fois. Son père laissait toujours frapper les visiteurs, lui inclut, au moins trois fois à son bureau avant de laisser quiconque entrer. Wylan ne frapperait pas trois fois, si personne ne venait ouvrir il allait donc lui falloir entrer.
Une inspiration, et sa paume se raffermit sur la poignée, la grande porte avait pivotée sur la large cour qui se trouvait derrière. De la rue en passant par ici, le garçon entendait déjà la musique, les rires, les cris qui venaient de par dessus le mur caresser les oreilles des passants, quémander qu’on lui accorde de l’attention pour quelques secondes. Mais c’était tout autre de se retrouver dans cette cour, à l’intérieur, là où tout se jouait. Le soleil brillait encore, le lieu n’était pas à son paroxysme d’animation loin de là. Mais les quelques musiciens accordant leurs instruments et la troupe de jongleurs répétant un numéro l’aidèrent à se détendre perciblement. Les groupes agglutinés ça et là dans des discussions animées beaucoup moins. A qui s’adresser en premier ? Que devait-il même dire ? Est-ce que quelqu’un l’avait vu entrer ?
Beaucoup de questions pour très peu d’actions. Faible, tocard. La voix de son père résonnait encore parfois dans son crâne. Hors de question qu’il ne l’écoute une seconde de plus. D’un pas qui n’était pas le sien, trop droit, trop adulte, trop assuré, le regard qui ne regardait plus, il marcha jusqu’à accoster une personne dont le hasard avait décidé, se plantant devant elle comme un piquet, ne levant les yeux jusqu’à son visage qu’au moment fatidique où il était trop proche pour ne pas lui adresser la parole.
« Bonjour, je cherchais la guilde des troubadours, je suis bien au bon endroit ? »
Wylan ne connaissait plus de poignées de portes comme celles-ci. Chacune était une nouvelle épreuve, une nouvelle chance, un grand point d’interrogation avec derrière une déconvenue ou un peu d’espoir. Chaque poignée de porte était importante, et celle-ci peut-être un peu plus que les autres, un peu plus imposante aussi. Point de place pour le pessimisme dans son coeur, cette grande porte devait forcément cacher un monde plein de promesses, après tout lui avait-on dit, c’est ici qu’il trouverait les musiciens.
Encore fallait-il entrer pour les trouver. Il avait posé sa gauche sur la poignée, d’un geste indécis, la paume restant entrouverte sans se fermer sur le métal. A rester ainsi, à attendre le moment de la décision, il sentait l’intérieur de sa main devenir moite au contact froid de la poignée. Il avait frappé grâce au heurtoir, deux fois. Son père laissait toujours frapper les visiteurs, lui inclut, au moins trois fois à son bureau avant de laisser quiconque entrer. Wylan ne frapperait pas trois fois, si personne ne venait ouvrir il allait donc lui falloir entrer.
Une inspiration, et sa paume se raffermit sur la poignée, la grande porte avait pivotée sur la large cour qui se trouvait derrière. De la rue en passant par ici, le garçon entendait déjà la musique, les rires, les cris qui venaient de par dessus le mur caresser les oreilles des passants, quémander qu’on lui accorde de l’attention pour quelques secondes. Mais c’était tout autre de se retrouver dans cette cour, à l’intérieur, là où tout se jouait. Le soleil brillait encore, le lieu n’était pas à son paroxysme d’animation loin de là. Mais les quelques musiciens accordant leurs instruments et la troupe de jongleurs répétant un numéro l’aidèrent à se détendre perciblement. Les groupes agglutinés ça et là dans des discussions animées beaucoup moins. A qui s’adresser en premier ? Que devait-il même dire ? Est-ce que quelqu’un l’avait vu entrer ?
Beaucoup de questions pour très peu d’actions. Faible, tocard. La voix de son père résonnait encore parfois dans son crâne. Hors de question qu’il ne l’écoute une seconde de plus. D’un pas qui n’était pas le sien, trop droit, trop adulte, trop assuré, le regard qui ne regardait plus, il marcha jusqu’à accoster une personne dont le hasard avait décidé, se plantant devant elle comme un piquet, ne levant les yeux jusqu’à son visage qu’au moment fatidique où il était trop proche pour ne pas lui adresser la parole.
« Bonjour, je cherchais la guilde des troubadours, je suis bien au bon endroit ? »