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  • Special Delivery | Carnby Dellombrey - Page 2
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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      Pourquoi est-ce que ça doit toujours finir comme ça ? À chaque fois que Rosemarie avait un semblant de bien-être, qu’elle ne pensait pas à tous ses problèmes, son esprit semblait vouloir lui ramener dans le visage.

      La voix du brun fait relever la tête de Rosemarie, les yeux dorés pleins d’anxiété. Elle l’écoute, fuyant son regard de temps en temps, avant de revenir le planter dans le sien. Elle ne peut s’empêcher, aussi, de regarder les animaux. Rosemarie ne dit rien, pendant qu’il parle. Ses poings sont fermés, contre son corps et elle plante ses ongles dans la paume de ses mains.

      Et puis, il propose de lâcher le vouvoiement. La requine est surprise, ne s’attendant pas du tout à ça, honnêtement. Elle rougit un peu. En vrai, elle n’a pas vraiment l’habitude de vouvoyer les autres, mais elle avait tellement peur de manquer de respect au bon samaritain qui était venu à son aide, l’autre soir… Mais s’il proposait le tutoiement, alors ça convenait bien plus à l’Altissienne.

        « Oui je crois que… Que j’aimerais bien ça. »


      Ses mots résonnent dans sa tête. Il ne se force pas, ça lui faisait plaisir, il ne laisse pas tout le monde venir à sa ferme. La grise essuie des larmes qui commençaient à s'accumuler sur ses yeux humides, replace une mèche de cheveux noire derrière son oreilles, avant de lever son regard ambré vers Carnby.

        « Merci b-beaucoup, Carnby, c’est très gent-til… Désolée je c-crois que la marche m’a beaucoup plus épuisée que ce que je pensais. »


      Petit rire nerveux de la jeune femme. Fallait le dire, il avait vraiment un don pour calmer l’anxiété de la requine. Est-ce que c’était à cause de l’aura de calme qu’il dégageait ? Où simplement parce que Rosie ne sentait aucune malice venant de lui, simplement de la sincérité et de l’honnêteté ? Peut-être parce qu’elle trouvait qu’elle le trouvait…

      Non, ne recommence pas, Rosemarie, tu sais comment ça a fini avec Judith. Il ne faudrait pas que ça recommence.

        « En-en tout cas, tes animaux s-sont vraiment tr-très gentils e-et mignons… Mais les moutons sen-sentent plus forts que je ne l-le croyais. »


      Encore un petit rire, plus joyeux, celui-ci, même si toujours timide. Elle essayait de changer le sujet, de se forcer à essayer à penser à autre chose. Par contre, elle devrait peut-être commencer à penser à comment rentrer chez elle ?... Et bientôt ?

      L’idée de refaire toute cette marche était vraiment démoralisant, tout d’un coup.


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    A-t-il trop forcé ? Il n'en avait pas l'impression, en tout cas, reste que l'inquiétude demeure dans un coin de sa tête jusqu'à ce que Rosemarie confirme que ça lui irait bien, à elle aussi. En un sens, ça n'étonne pas non plus le fermier ; la brune n'a pas l'air d'être quelqu'un qui se formalise pour ce genre de choses. En vérité, Carnby n'a jamais trop compris cette histoire d'étiquettes et de règles, lui qui a toujours été assez simple dans son fonctionnement.
    En revanche, la requine semble avoir les yeux humides facilement. Est-ce une habitude, chez les animorphes aquatiques ?.. Il commence à se poser la question.
    Oh... Elle est juste fatiguée...
    Ce qui, en soi, n'est pas illogique, après tout le chemin qu'elle a fait. Il aurait peut-être dû éviter de lui faire tout le tour de sa ferme dès le premier jour après qu'elle ait déjà mis du temps et de l'énergie pour l'atteindre.
    Ses joues le chauffent lorsque son invitée complimente ses animaux. La nymphe est assez sensible à la flatterie, encore plus quand ça concerne ses bêtes qu'il chérit beaucoup. A force, l'odeur, il y est accoutumé donc le commentaire de la couturière ne l'offense pas ; elle est tellement innocente et sincère que ça le fait rire, au contraire.

    « Haha ! C'est bien vrai. Ça doit pas être évident, pour quelqu'un qui est pas habitué. Leur fromage aussi peut sentir fort, mais il reste très bon. »

    Il ne rate pas non plus une occasion de se vanter un peu de son travail, ou plutôt du travail de ses animaux qui, pour lui, ont bien plus de mérite.
    Puisqu'il est lancé sur le sujet, il propose à Rosemarie, si elle le désire, de rentrer à l'intérieur pour se reposer si elle en ressent le besoin.

    « Tu veux qu'on rentre s'assoir un peu ? Je pourrais te faire goûter quelques produits de ma ferme, si ça te dit. Il y a du fromage aussi en Altissia, non ? »

    Le fermier siffle pour faire signe à Stella de ramener les moutons au sein de l'enclos. Une fois que brebis et béliers sont ramenés, il rentre avec sa chienne et son amie chez lui et l'invite à se mettre dans un des fauteuils, vieux certes mais très confortables. Il sort de sa cave à fromage quelques variétés maisons qu'il expose sur un plateau. La chienne de berger se couche quant à elle au fond de son panier dans un coin de la pièce. Mais lorsqu'il présente son picodon et son pain frais à la jeune femme, une question l'interroge soudainement.

    « Hm... Ça mange du fromage, les requins ? Tu n'aimes peut-être pas ça ?.. »

    Il aurait peut-être dû lui demander avant...

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      Carnby ne semble pas s’en faire plus que ça. Il a l’air d’une personne très… Simple ? Sans sonner méchant, bien sûr, mais Rosie trouvait, dans les deux fois qu’elle l’avait vu, qu’il n’avait pas l’air de se casser la tête avec des trucs. Ce qui changeait beaucoup de la requine qui pensait beaucoup trop avec une machine qui n’arrêtait juste pas de tourner. Rosemarie fait un petit rire timide à son commentaire sur l’odeur et le fromage. Se demandant bien comment ça pouvait gouter.

        « Oui, il y e-en a. Et je crois q-que ce serait une bonne idée. »


      La grise est épuisée, toutes ces émotions fortes, doublée par son épuisement physique, Rosie s’était vraiment surestimée. La prochaine fois, elle prendrait une carav… Encore ce ‘’la prochaine fois’’ qui lui trotte dans la tête. Est-ce qu’elle comptait vraiment revenir ici ? Même s’il avait dit le contraire, la noiraude avait peur d’être un poids et de déranger… Arrête d’y penser, Rosemarie.

      Elle s’assoit dans le fauteuil en laissant sortir un grand soupir. Ça faisait du bien, d’être assise dans un truc confortable. L’Altissienne sourit a la chienne qui revient vers eux et se couche dans son panier.

        « Tu es vraiment b-belle. »


      Le brun arrive avec un plateau de fromages et de pain qui commence à faire saliver la requine. Elle se rend compte qu’elle n’avait rien mangé, ou presque, depuis qu’elle était partie. L’idée de manger un des muffins qu’elle avait apportée à Carnby lui avait bien passé par la tête, mais elle n’aurait jamais osé. La question du fermier la fait rire, doucement, et elle hoche la tête.

        « O-oui, je mange p-presque tout… A-avec ma situation familiale e-et ma maman qui.......... N-nous n'avions pas beaucoup d'argent, alors je mangeais ce qu-qu'elle me donnait, sans être diffic-cile. »


      Ses pommettes rougissent légèrement, avant qu’elle ne prenne la nourriture que Carnby lui tendait. Elle avait toujours été gênée de manger en présence des autres, à cause de sa bouche et de ses dents. Rosie s’était habituée à ne pas ouvrire sa bouche très grand et de ne prendre que de petites bouchées. Ce n’était pas différent de cette fois, essayant d’ouvrir la bouche de manière la plus ‘’normale’’ possible.

      Le fromage lui fond dans la bouche, mélangé au pain, c’était un délice.

        « Mmm……… »


      L’Altissienne ferme les yeux pendant quelques secondes, avant de continuer de manger. Elle ne dit plus rien, se concentrant à manger ce qu’elle avait dans les mains. Ouais, décidément, elle avait faim. Et en réalisant ça, elle rougit, après avoir terminé.

        « Mer-rci beaucoup, c’-C’est v-vraiment bon… Est-ce qu-que tu fais ton propre pa-pain aussi ? »




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    Rosemarie semble davantage à l'aise, maintenant qu'elle est installée ; elle devait être réellement épuisée par tout le chemin mais également à cause de toutes les émotions qui l'ont traversé en compagnie des animaux. Il saura, désormais, qu'elle possède une grande sensibilité. Le fauteuil semble heureusement lui être assez confortable pour qu'elle puisse s'y reposer convenablement et elle reprend des couleurs, savourant même avec un délice apparent le fromage et le morceau de pain qui lui sont proposés. Carnby ne cache pas son sourire satisfait : il en est fier, de son fromage. La nourriture, il est plus doué pour la manger que pour la faire, même s'il a bien dû se débrouiller à cause de sa vie en solitaire.
    A chaque fois que Rosemarie parle de sa mère, un petit pincement au cœur lui serre la poitrine. Elle en parle avec une telle émotion que cela le touche plus qu'il ne l'aurait pensé. Humblement, la requine explique son quotidien parfois difficile ; de manière brève mais assez pour que la nymphe comprenne les enjeux. Pour autant, l'Altissienne semble réellement aimer le fromage qu'il lui offre et elle sourit en laissant des couleurs atteindre ses joues. Satisfait, Carnby esquisse une expression rassurée. Il est quelque peu flatté que Rosemarie lui pose la question sur le pain car cela veut dire qu'elle l'estime au point de supposer qu'un bon pain aurait pu être fait par lui. Il se doit de rester toutefois modeste.

    « Cela m'est arrivé, quelques fois, mais ça reste rare. Cela m'arrive surtout quand j'en ai très envie et que je n'ai pas l'occasion d'aller au marché pour en prendre. Mais je ne cuisine vraiment pas aussi bien que toi. »

    Pour accompagner ses mots, il reprend un muffin qu'il savoure lentement mais sûrement en laissant le gâteau diffuser son parfum entre ses papilles. Rosemarie en sait un peu plus sur lui, à présent, mais Carnby ignore encore beaucoup de choses sur la jeune femme, notamment le rapport qu'elle a avec la nourriture ; est-ce seulement un passe-temps ?

    « D'ailleurs, tu es cuisinière, alors ? Ou pâtissière ? Je crois que je ne sais même pas ce que tu fais, dans la vie de tous les jours. »

    S'il a essayé de deviner par ses propres moyens, il ne saurait dire précisément. Il la voit bien dans un domaine comme la confection de sucreries et de desserts, néanmoins.

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      Rosemarie était vraiment impressionnée. Comparé à Carnby, elle se sentait comme si elle ne faisait pas grand chose de très utile. Même si elle se rappelle de la peluche du neveu (il lui semblait) de Natsume qu’elle avait réparé, il y a déjà plusieurs années. Et que ça, c’était important aussi.

      Le visage de la requine rougit alors qu’il complimente sa cuisine. Elle évite son regard et pousse une mèche de ses cheveux épais et noirs de jais derrière son oreille. Honnêtement, l’Altissienne n’était même pas certaine s’il allait aimer ses muffins, alors pour qu’il lui dise ça… Ça l’avait vraiment prise par surprise.

      Parlant de ça, il lui demande si elle est cuisinière ou pâtissière. Les yeux dorés de la jeune femme se lèvent vers lui, encore une fois.

        « N-non je… Je suis couturière. »


      Encore une fois, grâce à sa maman qui lui avait permis de se débrouiller dans le monde dur et froid de la vie.

        « Le rez-de-chaussée est m-mon magasin et l’étage e-est ma maison. »


      Rosemarie remercie souvent Oros de lui avait donné la chance de trouver cette maison à Yggdrasil. Ça lui semblait souvent un cadeau divin pour… Pour toutes les merdes de sa vie. Rosemarie baisse la tête, un peu, petit sourire aux lèvres, avant de se remettre à parler.

        « E-et des fois je vais aider un ami et f-faire des at-teliers à son école av-vec les enfants. »


      Ça, c’était toujours les meilleurs moments pour Rosemarie. Même si elle ne voulait jamais forcer Natsume à l’appeler pour qu’elle aille l’aider, faire des ateliers avec les enfants, c’était…. C’était vraiment un truc que la requine adorait.

        « J-j’aime beauc-coup les enfants. »


      Un sourire aux lèvres, Rosie regarde le vide un peu, se remémorant ses souvenirs à l’école où elle pouvait s’épanouir pour de vrai. Peut-être qu’un jour, elle laisserait son emploi de couturière pour avoir une garderie, ou un truc du genre.

      Rosie prend un autre morceau de fromage et de pain et les mangent, lentement, un petit morceau à la fois. Elle a peut-être un peu trop divergé du sujet de la nourriture… non ? Elle se sent soudainement coupable, comme si elle avait fait un truc pas très bien.

        « M-mon oncle est cuis-sinier, par contre e-et il m’a appris cette rec-cette de muffin! »

      Une petite pensée qui lui trotte dans le coin de la tête, encore et toujours: est-ce qu’elle aussi, un jour, elle aura le droit à une famille, des enfants et une personne qui l’aime ? La requine en doutait très fortement. Elle voit Judith et son sourire et ça lui fait mal au coeur, légèrement. Il fallait qu’elle arrête de tomber en amour aussi facilement.


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    Il ne s'attendait à rien mais il demeure surpris quand elle lui parle de son métier. De ses mains, la requine est donc décidément très douée. Carnby l'admire un peu de savoir faire tant de choses, même si elle reste modeste. Quelque part, ça ne l'étonne pas trop que Rosemarie soit à l'aise avec les enfants. Elle est vraiment douce, gentille, et loin d'être prétentieuse ou égoïste. Les plus jeunes doivent être en confiance, quand elle est là.

    « Je comprends. Moi aussi j'aime bien quand les enfants viennent visiter ma ferme. Ils ont peur des chèvres mais ils adorent les poules et les vaches. C'est mignon. »

    Il n'avait pas été rare que des écoles ou des groupes demandent à faire une petite visite chez lui, quand les temps étaient plus sûrs. Carnby est très sensible aux enfants ; en plus d'être naturellement doux et bienveillant avec eux, il considère que c'est important de leur enseigner son métier. Lorsqu'ils sont sages, il leur permet même de s'approcher des poussins et des agneaux.

    « Et c'est bien pratique de savoir coudre, aussi. Avec mon travail, j'ai souvent des trous dans mes vêtements, ça peut être embêtant, haha ! »

    Le nombre de fois où ses animaux lui ont mangé ses chemises... Le shopping n'est pas son fort mais il ne peut pas y couper, s'il n'a pas envie de finir par s'habiller avec des sacs à patates.

    « Tu as un oncle, alors ? Je ne savais pas. »

    La brune s'ouvre de plus en plus à lui. Naturellement, tranquillement. Il la pensait plus isolée que ça mais en fait, elle semble quand même entourée ; ou bien ses proches ne vivent pas dans la cité. La nymphe reprend d'ailleurs un muffin en savourant la texture moelleuse. C'est très différent du fromage, mais c'est tout aussi bon, pense-t-il. Rosemarie a l'air elle aussi d'apprécier ses produits de ferme. Elle semble faire attention à ne pas trop ouvrir la bouche. Est-ce que ça lui fait mal ? Ou craint-elle juste d'effrayer son hôte en le faisant ?

    « Tu avais peur que ton visage fasse peur aux animaux... Est-ce que ça leur fait peur, aux gamins ? »

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      Rosemarie est bien capable d’imaginer les enfants courir dans la ferme de Carnby. En fait, elle se surprend à imaginer ses propres enfants courir dans la ferme de Carnby et cligne des yeux, quelques fois. Encore une fois, son imagination fertile se laissait aller. Elle ne savait même pas si elle connaîtrait Carnby encore, dans quelques années. Ou si elle allait avoir, même, des enfants… Ou quelqu’un qui l’aime.

      Le brun continue de parler et la requine fait un petit rire. Oui, elle pouvait bien croire que d’être fermier causait souvent des problèmes avec les vêtements. Des trous, un peu partout, surement. Rosemarie pourrait surement lui recoudre, s’il le voulait.

      La question de son oncle la fait sourire encore et elle hoche la tête. Elle aimait beaucoup son oncle Aaron. Mais avant qu’elle ne puisse répondre, Carnby suit avec une autre question sur sa bouche et les enfants. Ses souvenirs vont, tout de suite, aux enfants dans les classes qui n’étaient pas du tout apeurés par la bouche monstrueuse de l’animorphe. Rosie baisse la tête, légèrement, avant de gratter le bout de son nez avec son doigt et de replacer une mèche derrière ses cheveux. Son regard doré retourne dans celui de Carnby, alors qu’elle se met à parler.

        « N-non, ils… J-je crois qu’ils comp-prennent mieux que les ad-dultes et ont m-moins de préjug-gés. J’ai vu des enfants de toutes sort-tes, à l’école, des dr-dragons, des fél-lins, des krakens, des e-elfes… »


      Pendant qu’elle parle, le regard de Rosie tombe dans le vide, lentement et un sourire s’étire sur ses lèvres. Un sourire d’une jeune femme pleine de passion pour un sujet qui se laisse emporter par ses souvenirs.

      Mais quand elle réalise qu’elle fait encore la même chose, elle cligne des yeux quelques fois et son visage rougit légèrement.

        « Je c-crois qu’ils sont plus hab-bitués… Même si quelq-ques-uns m’ont posés des ques-stions, mais c’était plus par… P-par curiosité, je crois. »


      L’Altissienne se sentait comme si elle prenait toute la place dans la conversation. Attends, mais il ne t’avait pas posé une question sur Aaron? Rapidement, avant que la question ne tombe dans l’oublie, Rosie reprend la parole.

        « A-ah! Oui m-mon oncle, a une tav-verne dans Yggdras-sil, il cuisine très bien, je pourrais t’y am– »


      La jeune femme se coupe elle-même. Qu’est-ce qu’elle est en train de dire là. Son visage devient beaucoup plus rouge et son coeur se met à battre plus rapidement. L’est gênée, la Rosie.

        « J-je veux d-dire, je s-suis cert-taine que tu-tu aimerais sa nourrit-ture si… Si tu aimes mes m-muffins… »


      Elle a soudainement très chaud au visage.


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    Le sourire de Rosemarie l'attendrit. C'est évident que le sujet la touche et lui fait plaisir. Il peut sentir d'ici toute l'affection qu'elle porte aux enfants dont elle s'occupe rien qu'en en parlant, et il imagine assez bien la jeune femme expliquer divers choses aux enfants. Il ne peut qu'être d'accord en plus avec elle : s'il a toujours été plus faible avec les enfants, c'est qu'il leur pardonne davantage qu'aux adultes. A ses yeux, ils ne possèdent pas leur cupidité et leur bêtise, et ils sont toujours très enthousiastes lorsqu'ils visitent sa ferme. Cela lui fait plaisir que les gamins dont elle s'occupe parfois arrivent à la faire décomplexer un peu sur son apparence.
    Il en avait oublié, sur un autre registre, cette histoire d'oncle, d'ailleurs. Brièvement, le soir où il l'a rencontré, elle l'avait effectivement déjà évoqué mais l'information était sortie de sa tête : ce n'était pas vraiment ce qu'il avait retenu et il pensait ne jamais croiser à nouveau le chemin de la brunette. Carnby ne déteste pas les tavernes en soi : ça dépend juste des personnes qui lui tiennent compagnie. Avec Rosemarie, toutefois, il ne s'inquiète pas outre mesure. Son lapsus n'est d'ailleurs pas tombé dans l'oreille d'un sourd et il joue un peu là-dessus pour la taquiner, avec un sourire amusé.

    « Avec plaisir, si c'est toi qui m'accompagne. »

    Une sortie ? Il ne dit pas non, si la requine est celle qui lui fait découvrir des choses. Il ne peut pas dire la connaître très bien mais il veut tout de même lui faire confiance à ce sujet.

    «  J'aurais besoin de quelqu'un pour me montrer le chemin, après tout, ou c'est moi qui risquerais de me perdre, cette fois. »

    Petite boutade qu'il se permet, bien qu'il ait eu plus de peine qu'autre chose pour l'animorphe qui s'est fait bien du souci pour être sur la bonne route.
    Il y a un point que Carnby n'a pas abordé mais qui l'inquiétait d'ailleurs peut-être quelque peu. Puisque Rosemarie semble plus détendue, il se permet d'évoquer la nuit où il l'a aperçu en train de pleurer.

    « Au fait... Tu as eu... encore des pensées noires, dernièrement ? »

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      Le visage de la requine tourne au rouge le plus écarlate que sa complexion grisâtre lui permettait. On dirait… Est-ce qu’il venait de lui donner un rendez-vous ? À la taverne de tonton Aaron ? Non… Non Rosie, tu te fais des idées encore. C’est impossible. Tu as vu de quoi tu as l’air et de quoi lui il a l’air ? Vous n’êtes pas compatible, c’est ridicule. Comme avec Juju. C’était des relations mortes-nées dans la tête de la requine, avec ses idées stupides incessantes.

      Trop surprise par cette soudaine euh… Invitation, Rosie ne fait qu’un petit rire gêné et nerveux. Elle n’ose pas le regarder, de plus de se mettre à imaginer encore plus de choses euh… Indécentes. La noiraude cligne des yeux quelques fois et fait un autre petit rire à sa taquinerie sur le fait de se perdre. Il n’allait probablement jamais lui laisser oublier ce truc-là, hein ?

      Pas que ça la dérange, elle sent que c’est juste pour faire rire et taquiner, et non pour se moquer. Ce serait bien étonnant, même si elle ne le connaît pas, de le voir se moquer d’elle pour de vrai, après avoir été aussi gentil. Elle… Sentait qu’il était vraiment une bonne personne. Même si ce sentiment n’était pas toujours très précis ou infaillible.

      Sa prochaine question la prend un peu par surprise. Elle ne s’attendait pas à reparler de cette soirée, mais peut-être qu’elle aurait dû s’y en attendre. Elle lui avait dit des choses… Assez sombres, honnêtement, et la requine aurait été la première à vouloir s’assurer que l’autre personne se sentait bien, si les rôles étaient inversés. Rosie baisse la tête, légèrement, avant de la hocher très doucement, presque comme si elle était… Comme si elle avait honte.

        « Ç-ça m’arrive, o-oui… »


      Pas aussi intensément que le soir où elle avait rencontré Carnby, mais les pensées étaient toujours là. Quelque part dans le coin de sa tête, attendant un moment de silence pour se mettre à lui susurrer les pires bêtises du monde.

        « J-j’essaye de n-ne pas trop y f-faire attention, eum… »


      Elle lève son regard doré dans le sien, essayant de trouver quelque chose à lui dire sans pour autant mentir. Elle n’aime pas mentir, surtout pas à quelqu’un qui s’inquiète pour elle de manière réelle et sincère.

        « Je s-sais que l’autre s-soir était… j’étais très… »


      Elle s’arrête, quelques secondes, pour essayer de plus placer ses mots dans sa tête pour être capable de faire une vraie phrase.

        « Je sais q-que j’ai dit beaucoup de choses très sombres, m-mais tu n’as p-pas à t’inquiét-ter je… Je ne v-vais pas m-me… Me… »


      Sa gorge se serre un peu. Bref, il devait avoir compris, Rosemarie était incapable de le dire. Elle avait beaucoup trop peur de la mort pour tenter quoi que ce soit de sérieux. Rosie fait un sourire doux à Carnby.

        « C-c’est gentil de d-demander. »



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    Le brun se rend bien compte qu'il a changé un peu de sujet soudainement, et l'ambiance avec. Carnby n'est pas du genre à laisser les choses sérieuses ou graves de côté : il estime que ça doit être abordé et pas enterré sous plusieurs couches de déni, même s'il ne va pas pousser non plus les gens à se confier. Si Rosemarie semble évidemment surprise de la question, elle y répond toutefois timidement avec sincérité. La nymphe doit définitivement arriver à être plus subtil que ça, et il le sait. L'autre ne cherche pas non plus en soi à lui mentir : elle lui répond honnêtement que ça lui est déjà à nouveau arrivé. Le contraire aurait surpris le fermier : on ne se débarrasse d'idées sombres aussi facilement. Parfois, il était arrivé à Carnby d'avoir cette impression d'avoir rêvé de cette fameuse soirée ; mais bien sûr, Rosemarie ne serait pas là si ça avait été vraiment le cas. Sans le dire clairement, elle avoue même à l'aîné le risque qu'il y aurait pu avoir pour elle. Voilà qui soulage au moins un peu le propriétaire des lieux qui avait craint, il est vrai, un risque de cette ampleur. Même s'il connaît peu encore la jeune femme, ça l'aurait tout de même embêté de s'être montré, au final, impuissant face à la détresse de cette dernière. Au sourire doux qu'elle lui envoie, ses joues prennent de légères couleurs.

    « Je me faisais un peu de souci. On peut avoir des pensées noires sans arriver à là. Ce n'est pas... anormal. Mais... euuh... tant mieux, si ça va euh... un peu mieux. »

    Plus il connaît la requine, et plus imaginer qu'elle puisse mourir le chagrinerait. Au-delà du fait qu'ils apprennent lentement mais sûrement à faire connaissance, il lui trouve un cœur bon et doux qu'il serait triste de voir disparaître ; d'autant plus qu'elle ne mérite pas, selon lui, d'éprouver de tels sentiments nocifs. Le bonheur devrait lui tendre les bras et non la fuir.

    « Si ça recommence hmm... Tu pourras toujours venir ici, et... on fera une balade en forêt ou un truc du genre pour te faire penser à autre chose. Quand les monstres gluants sont pas là, j'veux dire. »

    En ce qui concerne les remontées de moral, il peut mieux faire, mais au moins, il essaye. Il sait qu'en ce qui le concerne, ça le détend, les promenades dans la nature. Il aimerait donc bien lui en faire profiter également, après qu'elle lui ait fait visiter cette fameuse taverne.

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      Ça la gêne, un peu, quand même, que Carnby s’en faisait autant pour elle, mais en même temps, c’est ce qu’elle ferait aussi. Rosemarie aurait été la première à s’assurer qu’une personne en détresse se sente mieux ou, en tout cas, prendre des nouvelles sur elle. La requine ne s’attend jamais, toutefois, à ce que cette gentillesse lui revienne. Elle ne la mérite pas, qu’elle se dit.

      La proposition de Carnby la fait sourire. Il est très gentil de proposer un truc du genre. Elle hoche la tête, doucement, s’imaginant aller marcher dehors dans la forêt avec Carnby. Elle ne comprenait pas, encore une fois, d’où la gentillesse du brun venait pour elle. Ils étaient… Presque étrangers.

        « Je v-vais… Oui, j’aim-merais bien ç-ça, je crois. »


      Il est gentil, il est attentionné, il la respecte et ne rit pas d’elle, il s’inquiète, il est patient avec elle. La grise cligne des yeux quelques fois. Elle était en train de faire la même chose qu’avant. Fallait qu’elle se retienne, cette fois. Son regard doré se baisse, légèrement, puis elle pose son regard sur la fenêtre pour regarder dehors. C’était étrange de penser qu’en ce moment, elle était en dehors d’Yggdrasil. Elle n’y était jamais sortie depuis qu’elle y avait emménagé. Et maintenant, elle… Elle se voit vivre dans une maison comme celle du brun, avec une famille, des enfants qui courent partout. Rosie reste quelques moments comme ça, prise dans ses pensées, hypnotisée par ce monde imaginaire qu’elle avait créé dans sa tête. Les yeux toujours dans le vide, regardant dehors, Rosemarie sourit, doucement.

        « C’est tranquille, ici… »


      Pendant l’espace de quelques secondes, l’Altissienne ferme les paupières et se laisse emporter. Comme si elle avait passé toute sa vie ici, comme si le monde entier allait continuer de tourner, sans elle, alors qu’elle ne ferait qu’écouter la nature pendant des milliers d’années.

      Après ce moment, elle rouvre les yeux et se rend compte qu’elle n’est pas chez elle et que ce n’était probablement qu’une fantaisie qui n’arrivera jamais, Rosie cligne des yeux quelques fois, timide, posant son regard sur Carnby et fuyant le sien tout de suite après.

        « D-désolée… Je crois que je s-suis vraiment fatiguée. Je dev-vrais peut-être rentrer a-avant que la noirc-ceur arrive et q-que les… Les m-monstres reviennent. »


      Elle n’avait aucune idée comment Carnby était capable de se défendre contre autant de monstres tous les soirs. C’était plutôt évident de pourquoi il était aussi fatigué, quand elle y pensait. Stupide Rosie… Tu aurais dû y penser en venant ici.

      La jeune femme se lève, incertaine de comment elle allait rentrer chez elle, jouant nerveusement avec ses doigts en regardant dehors. Un autre 2h30 de marche ? Toute seule, dehors ? Son anxiété lui jouait des tours… et le soleil n’allait pas tarder à se coucher, bientôt, hein ?


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    Avec timidité, elle ne semble toutefois pas refuser sa proposition. Cela lui ferait sans doute du bien, se dit Carnby, de lui montrer un peu de paysage en dehors des murs de la cité ; elle n'a pas dû souvent y aller en raison des monstres qui rôdent ces derniers temps. Mais comme elle le dit, l'endroit est relativement tranquille quand les Pourritures ne sortent pas. Il est entouré du bruit environnant des éléments naturels et des animaux auquel il est habitué. Lui qui a toujours vécu dans des fermes aurait bien du mal, à l'instar de la brune, à vivre en ville et entouré d'autant d'humains.
    La nymphe se rend compte cependant que son invitée a vraiment l'air exténuée. Elle s'assoupit un bref moment avant de relever les paupières et de s'excuser dans une expression confuse. Le fermier lui sourit doucement. Il peut comprendre, lui qui fait souvent des siestes l'après-midi. Autre chose qu'il remarque : l'anxiété de la jeune femme en s'apercevant que, dehors, la nuit commence à tomber.
    Et si jamais il y a des monstres qui l'attaquent...
    La pensée l'inquiète. Le chemin est encore long pour une animorphe sans défense qui doit rentrer chez elle. Et s'il pourrait lui proposer de dormir chez lui, il se doute que ce soit si approprié ; ils ne se connaissent pas si bien que ça, après tout, même s'il l'apprécie. Elle a aussi sûrement envie de retrouver son chez elle, ce qu'il peut aisément comprendre.

    « Si tu veux bien... Je peux te ramener.  »

    Il pousse le pas de la porte de la maison pour en sortir, avant de porter ses doigts à ses lèvres pour pousser un sifflement sonore. Au bout de quelques secondes, des bruits de pas retentissent et Arion, son Percheron, apparaît de derrière le bâtiment. Sa main se porte sur le museau de son ami pour lui caresser la tête. Puis, il se tourne vers la requine.

    « A cheval, ce sera plus rapide. S'il y a des monstres qui surgissent, je te protègerai. »

    Carnby se hisse aisément sur le dos de son animal mais il se doute que pour Rosemarie, ce sera plus difficile. Afin de l'aider, il se permet de lui tendre la main, attendant de voir si elle la saisira.

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      Rosie ne s’attendait pas à ce qu’il se propose d’aller la porter chez elle. Ça lui semblait énormément d’effort pour, en vrai, un truc qu’elle aurait dû penser bien avant. Mais elle mentirait si elle disait qu’elle n’était pas soulagée qu’il le propose. Elle se sentait déjà mieux que de rentrer toute seule dans la noirceur qui approchait. Elle ne pourrait pas faire grand chose si elle était attaquée.

      Avant qu’elle ne puisse même dire quoi que ce soit pour (tenter de) l’empêcher, le brun sort dehors et siffle très bruyamment. La jeune femme cligne des yeux, quelques fois, avant de suivre Carnby dehors, curieuse. Elle voit le grand cheval les approcher. Même si elle l’avait vu plus tôt, la requine était encore vraiment impressionnée à quel point cet animal était gros. Encore plus étonnant, c’était de voir Carnby le chevaucher aussi aisément. Rosie s’approche de l’animal, lentement, encore nerveuse.

      Quand il lui tend sa main, Rosemarie a un moment d’émerveillement. Si elle avait rêvé d’un prince charmant sur cheval, il semblait être juste devant elle. La jeune femme prend un moment, rougissant en se maudissant d’avoir fait cette comparaison. Elle regarde Carnby, puis le cheval, puis la main du brun, avant de très délicatement prendre celle-ci et de se donner un élan pour… Rosie fait un très petit cri de surprise quand elle se sent levée du sol. Woah non en fait, c’était presque tout le fermier qui avait fait pour aider Rosie à se hisser sur le cheval.

        « W-woah! »


      Il l’avait placée derrière lui, et elle se tient à ses vêtements, les agrippant, pour ne pas tomber. La requine ose regarder en bas, le sol avait l’air si loin… Bon, n’exagérons pas, mais quand même. Rosemarie n’était pas habituée.

        « M… Merci.. »


      Sa voix est timide, son visage est tellement rouge qu’elle est contente qu’il ne puisse pas le voir. La requine se demande, alors, où elle peut poser ses mains. Incertaine, elle ne fait que tenir les vêtements de Carnby, presque du bout des doigts.

        « C’est e-euh… C’est la premiè-ère fois que f-fais du chev-val. »


      Petit rire nerveux de la grise qui a un peu peur de tomber, à mi-chemin.


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    Bref cri qu'elle pousse alors que Rosemarie monte sur le cheval. S'il est habitué, la jeune femme doit l'être un peu moins et se trouve probablement impressionnée de la hauteur qu'ils prennent simplement à être sur le dos de l'animal. Encore une fois, s'il pensait être trop intrusif, Rosemarie semble au contraire contente et soulagée de savoir qu'elle ne rentrera pas seule. Il a tendance cependant à oublier que tout le monde n'a pas une ferme et un équidé chez soi, alors il est surpris tout d'abord quand la brune lui confie que c'est sa première fois.

    « C'est vrai ?.. Eh bien, j'espère que tu ne seras pas déçue. »

    Le cheval avance d'abord au pas sous les rênes que tient la nymphe. Il tient à commencer doucement pour ne pas la brusquer, car les sensations sont nouvelles pour sa cavalière.

    « T'en fais pas. Si tu t'accroches bien à moi, aucun risque que tu tombes. »

    Il s'en assurera personnellement, se portant garant de sa sécurité durant toute la traversée. La nuit tombant vite, il fait de plus en plus sombre quand ils quittent véritablement son domaine. A partir de là, Carnby entame un trot pour accélérer l'allure. Mais les environs, pour le moment, demeurent calmes et ils sont entourés non pas par des monstres mais par des bruits de vent et d'animaux autour qui n'ont nullement de quoi les inquiéter. Ce n'est pas encore tout à fait comme une vraie promenade sauvage à cheval, mais le plus âgé prend toujours plaisir à faire un peu d'équitation.
    Quand la lumière décline tout à fait, il fait apparaître une flamme assez grande qui avance devant eux pour éclairer leur chemin.

    « Là, tiens-toi bien. »

    Enfin, au moins jusqu'à ce qu'ils arrivent aux portes de la cité, Arion se met à galoper, laissant l'air fouetter sa crinière et celles de ses passagers.
    C'est vers le corps accroché à lui que Carnby se tourne brièvement pour qu'elle puisse signaler si la "balade" lui plaît ou si c'est trop agité pour ses émotions.

    « Tu n'as pas trop peur ? »

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      Rosemarie ne sait pas trop à quoi s’attendre, mais elle a l’impression qu’elle allait tomber. Son commentaire la fait rougir, énormément. S’accorcher à lui ? Mais… Comment ? Rosie, qui tenait encore sa chemise par le bout des doigts pour ne pas le déranger, ne savait pas trop ou mettre ses mains.

      Dès qu’ils se mettent à bouger, les réflexes de la requine s’activent et elle enlace Carnby pour s’empêcher de tomber.

        « A-ah désolée! »


      Elle n’était même pas certaine s’il avait entendu. Elle s’excusait de… De ses mains ? Peut-être. Mais il fallait qu’elle le tienne pour s’empêcher de tomber et il lui…. Oh il est chaud au toucher. C’était… Réconfortant. La jeune femme regarde la forêt, autour, de ses grands yeux dorés. Les arbres passaient vite, à leurs cotés. Elle arriverait chez elle beaucoup plus rapidement, mais elle espérait que Carnby serait… Qu’il ne serait pas en danger à cause d’elle.

        « O-ok-d’accord! »


      Quand il lui dit de bien s’accrocher, elle s'exécute, serrant un peu plus son étreinte alors que le cheval prend de la vitesse. Elle a vraiment peur de tomber, par contre, posant son front contre le dos du brun, fermant les yeux. Elle s’imagine tomber, elle, puis lui, puis le cheval qui se fait mal par sa faute. Son coeur bat à toute allure et elle se tient fort, tremblant un peu.

      Elle entend sa voix, il semble s’inquiéter pour Rosie.

        « O-oui je… Je c-crois je s-suis… Je n’ai p-pas l’hab-bitude. »


      Elle ne veut pas qu’il s’en fasse pour elle ou qu’il arrête, déjà qu’il lui rend un énorme service en allant la reporter à Yggdrasil, alors de commencer à se plaindre parce qu’elle a peur, ce serait… Stupide. Sa chaleur est réconfortante et la flamme qu’il a créée aussi. Elle essaye de se concentrer sur ces deux éléments, alors que la nuit commence à tomber.

      En vrai, elle a plus peur des Pourritures qu’autre chose, maintenant.


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    Pour quelqu'un qui n'est pas habitué, Carnby trouve que Rosemarie s'en sort néanmoins plutôt bien. Au moins, elle ne crie pas sous le coup de la peur mais s'accroche à la nymphe pour ne pas tomber. Le cheval continue d'accélérer l'allure et ils atteignent enfin au moins les portes de la cité alors que la nuit tombe tout à fait et qu'on commence à éteindre les flambeaux qui éclairent les rues.

    « On y est presque. »

    Le chemin au sein de la cité est encore sinueux pour remonter jusqu'à la maison de la requine, mais il peut de nouveau y aller plus calmement et intime à son cheval de reprendre au pas. Si jamais une attaque se déclare ce soir, au moins, ils pourront repartir au galop dès que ce sera nécessaire. Le temps qu'ils auront mis pour parvenir à la cité sera resté beaucoup moins long que s'ils y étaient retournés à pied. Autour d'eux, alors que les habitants sont de retour dans leurs foyers pour préparer le dîner ou déjà aller se coucher, la ville se fait de plus en plus silencieuses. Quand la voie se fait plus dégagée, il augmente un peu sa flamme afin d'éclairer davantage leur chemin. Sous les indications de la brune (puisqu'il ne connaît pas la route pour aller chez elle par cœur), Carnby fait avancer son Percheron sur les rues et escaliers pavés jusqu'à commencer à reconnaître quelques éléments ici et là.

    « C'est bien là, non ? »

    Arion s'arrête finalement devant une enseigne fermée qui est familière pour la nymphe. Son cavalier descend en premier de son dos avant que ce dernier n'aide son amie à descendre en la prenant doucement par la taille jusqu'à la déposer au sol.

    « Arrivée à bon port saine et sauve sans l'ombre d'une Pourriture. »

    Carnby sourit à la cadette. Son regard passe ensuite sur la cité endormie dont certaines quartiers descendent en pente en direction du premier mur. Mais si quelques soldats continuent de surveiller les alentours au niveau des tours au cas où une offensive de monstres apparaîtrait, il n'y a que les bruits habituels des ruelles qui circulent.

    « Je ne crois pas qu'elles viendront, ce soir, ça m'a l'air plutôt calme. Tu pourras dormir sur tes deux oreilles. »

    Et lui aussi, accessoirement, si seulement il ne veille pas très tard.

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