- Pourquoi est-ce que ça doit toujours finir comme ça ? À chaque fois que Rosemarie avait un semblant de bien-être, qu’elle ne pensait pas à tous ses problèmes, son esprit semblait vouloir lui ramener dans le visage.
La voix du brun fait relever la tête de Rosemarie, les yeux dorés pleins d’anxiété. Elle l’écoute, fuyant son regard de temps en temps, avant de revenir le planter dans le sien. Elle ne peut s’empêcher, aussi, de regarder les animaux. Rosemarie ne dit rien, pendant qu’il parle. Ses poings sont fermés, contre son corps et elle plante ses ongles dans la paume de ses mains.
Et puis, il propose de lâcher le vouvoiement. La requine est surprise, ne s’attendant pas du tout à ça, honnêtement. Elle rougit un peu. En vrai, elle n’a pas vraiment l’habitude de vouvoyer les autres, mais elle avait tellement peur de manquer de respect au bon samaritain qui était venu à son aide, l’autre soir… Mais s’il proposait le tutoiement, alors ça convenait bien plus à l’Altissienne.
- « Oui je crois que… Que j’aimerais bien ça. »
Ses mots résonnent dans sa tête. Il ne se force pas, ça lui faisait plaisir, il ne laisse pas tout le monde venir à sa ferme. La grise essuie des larmes qui commençaient à s'accumuler sur ses yeux humides, replace une mèche de cheveux noire derrière son oreilles, avant de lever son regard ambré vers Carnby.
- « Merci b-beaucoup, Carnby, c’est très gent-til… Désolée je c-crois que la marche m’a beaucoup plus épuisée que ce que je pensais. »
Petit rire nerveux de la jeune femme. Fallait le dire, il avait vraiment un don pour calmer l’anxiété de la requine. Est-ce que c’était à cause de l’aura de calme qu’il dégageait ? Où simplement parce que Rosie ne sentait aucune malice venant de lui, simplement de la sincérité et de l’honnêteté ? Peut-être parce qu’elle trouvait qu’elle le trouvait…
Non, ne recommence pas, Rosemarie, tu sais comment ça a fini avec Judith. Il ne faudrait pas que ça recommence.
- « En-en tout cas, tes animaux s-sont vraiment tr-très gentils e-et mignons… Mais les moutons sen-sentent plus forts que je ne l-le croyais. »
Encore un petit rire, plus joyeux, celui-ci, même si toujours timide. Elle essayait de changer le sujet, de se forcer à essayer à penser à autre chose. Par contre, elle devrait peut-être commencer à penser à comment rentrer chez elle ?... Et bientôt ?
L’idée de refaire toute cette marche était vraiment démoralisant, tout d’un coup.