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  • Special Delivery | Carnby Dellombrey
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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      Ça doit faire au moins… Deux heures qu’elle marche ? Honnêtement, en y repensant, Rosemarie n’avait pas vraiment bien pensé à son coup en essayant d’aller chez Carnby. Elle euh… Ne savait pas où il habitait, sauf que c’était en dehors de la ville. Elle savait qu’il y avait des fermiers dans ces coins-là, mais… Euh… Quelle ferme était celle de Carnby ?

      La requine voulait vraiment redonner le mouchoir au brun qui l’avait beaucoup aidée lors de sa mésaventure nocturne. Elle l’avait nettoyé et même réparé, puisque Rosie avait remarqué que quelques endroits étaient abîmés. Mais ça aurait été bizarre d’aller chez lui juste pour ça, alors elle lui avait cuit des muffins. C’était assez pour le remercier, non ?.... Probablement pas assez.

      La première chose fut de savoir comment sortir de la ville. Ce ne fut pas très très facile, elle ne se souvenait plus vraiment de comment elle était arrivée à Yggdrasil. Avec l’aide de gardes (qui semblaient un peu perplexes de voir une jeune femme sortir comme ça, toute seule) et beaucoup d’anxiété, la requine y parvint finalement.

      La deuxième chose fut de trouver où les fermiers étaient situés. Le Grand Mur derrière elle l’impressionnait énormément. Rosemarie n’avait pas souvent l'habitude de le voir de ce côté-là. Elle continue son chemin, demandant aux marchands qu’elle rencontrait où les fermes se retrouvaient. Un fermier fût même assez gentil pour rebrousser son chemin pendant quelques kilomètres pour lui montrer. Il connaissait le nom de famille de Carnby, alors il savait environ où sa ferme se retrouvait et l'envoyait sur son chemin lorsqu’il lui avait montré comment se rendre. Tout en lui disant de faire attention. Les animaux, sûrement, ce qui causa quand même un grand pic d’anxiété chez la petite animorphe.

      Après encore plus de recherche à cogner aux portes des fermes des alentours, quelqu’un lui offrait finalement l’information qu’elle recherchait, ce qui l’aida a finalement arriver à la ferme. Le souffle court, elle voit des vaches, des chevaux… Elle n’ose pas trop les approcher, elle a peur de les effrayer. Et aussi, elle veut s'asseoir, un peu, elle est épuisée et a besoin d’eau.

      La noiraude cogne timidement à la porte une fois, puis un peu plus fort une deuxième fois parce qu’elle a peur de ne pas s’être faite entendre. Et puis une question lui vient à la tête après cette énorme marche: Qu’est-ce qu’elle allait faire s’il n’était pas là ?

      Son coeur commence à battre beaucoup plus fort dans sa poitrine.

        « C… Carnby ? C’est euh… C-C’est Rosemarie. »


      Elle n’avait vraiment pas pensé à son plan, la petite requine.


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    Carnby a sa petite routine. Premier levé, dernier endormi, il veille au soin de ses animaux et passe son temps à les bichonner quand il n'est pas occupé avec des commandes ici et là des produits qu'il vend. En journée, avec tout le travail qui l'occupe, il se permet de temps à autre quelques siestes lorsqu'il s'est bien assuré que ses pensionnaires ont ce qu'il leur faut. Pour le coup, il n'avait pas prévu de somnoler ; il voulait continuer son roman qui était en train de partir pour le climax de l'histoire. Mais la fatigue le rattrapant, ses paupières se sont closes toutes seules et il a fini par laisser tomber son livre sur le visage. Et autant la nuit son sommeil se fait léger à cause des monstres qui rôdent encore dans le coin, autant le jour, quand il dort, il dort. C'est pour ça que heureusement la personne qui toque à sa porte se permet de le faire plus fort, ou alors il ne l'aurait pas entendu.

    « Hein-que-quoi ?.. »

    Les coups plus prononcés parviennent néanmoins à le réveiller tout à fait, faisant même tomber son bouquin par terre. Une voix se fait entendre au niveau de la porte.
    Euh... Elle a bien dit "Rosemarie" ?
    Comme Rosemarie la brune qu'il avait raccompagné chez elle un soir il y a quelques jours ?..
    En même temps, j'en connais pas d'autres, moi.
    Soudainement bien conscient, Carnby se redresse en s'étirant avant de remettre ses cheveux en place et de s'assurer qu'il est à peu près "présentable". Puis, il ouvre finalement la porte à la jeune femme qui est bien la même que celle de la dernière fois. Ses yeux bleus papillonnent, comme s'il n'arrivait pas à y croire.

    « Par Omnis... Rosemarie, c'est bien vous ? »

    Bah non, ducon, c'est la laitière.
    Ironie puisque le laitier, c'est plutôt lui. Mais pas de doute, c'est elle.

    « Mais qu'est-ce que vous faites toute seule ici ? Et comment vous avez réussi à me trouver ? »

    Il ne lui avait pas donné son adresse la dernière fois. Pas que ça l'aurait embêté, il n'y a juste pas pensé. Enfin, il ne peut pas la laisser poireauter encore longtemps ; il ne sait pas déjà depuis combien de temps elle attend sur le palier.

    « Entrez, entrez, je vais faire du thé. »

    L'invitant à pénétrer dans la partie "maison" de sa ferme, Carnby se réfugie dans sa cuisine en se demandant au passage si ça ne fait pas trop bordélique.

    « Euh... Désolé, c'est pas trop rangé. J'ai pas l'habitude de recevoir des gens à la maison. »

    Mais il tente d'oublier bien vite ce détail en préparant les infusions. C'est-à-dire que dans sa tête, Rosemarie a sûrement une maison très propre et ordonnée, donc ça doit peut-être lui faire bizarre d'arriver dans un environnement qui est certes propre mais assez peu organisée. Carnby a toujours mis bien plus de soin dans les demeures de ses animaux que dans la sienne, de toute façon.

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      La requine regarde les animaux un peu plus loin, pendant qu’elle attend. Ils étaient mignons et semblaient tous apprécier leurs vies tranquilles. Rosemarie tourne la tête vers la porte d’entrée juste à temps pour voir cette dernière s’ouvrir. Tout d’un coup, la grise à un coup d’anxiété: elle le dérange.

      Sa surprise est compréhensible, comment Rosie avait réussi à trouver la ferme de Carnby ? Avec beaucoup de détermination. Elle répond quelques balbutiements à sa question, mais, avant qu’elle ne puisse répondre correctement, il lui dit d’entrer et elle s’exécute, regardant autour, curieuse. C’est un peu en désordre, mais ce serait terriblement impoli de sa part de le mentionner alors qu’elle débarque à l’improviste, comme ça. Il y avait une… Odeur de feu de foyer, légère, mais là tout de même.

      Mais l’anxiété de la jeune femme la ronge, elle sent qu’elle le dérange vraiment beaucoup dans peu importe ce qu’il faisait.

        « A-ah je.. J-je suis désol-lée de vous déranger je… »


      Rosie prend le temps de se poser sur une chaise, réalisant à quel point elle était à bout de souffle après avoir tant marché. Elle se sentait vraiment impolie, mais la vue d’un truc pour s’asseoir lui avait presque fait perdre l’usage de ses jambes.

        « P-pardonnez-moi je suis… J’ai beauc-coup marché e-eum… »


      Oui, en fait, Rosemarie, t’as beaucoup de choses à expliquer, hein ? Elle pose une main sur sa poitrine, sentant son coeur battant fort. Et pour une fois, elle pouvait dire que c’était à cause d’un exercice physique et non d’une Roserie.

        « J’-j’ai, enfin je… Je voul-lais vous rapport-ter votre e-eum… Votre tissu que vous m’av-viez prêté l’-l’autre soir e-et… »


      Dans son panier qu’elle dépose sur ses genoux, il y avait le fameux tissu que Carnby lui avait donné pour s’essuyer le visage. Il était bien plié, propre et réparé. La requine le prend dans sa main, le dépliant pour le montrer à Carnby.

        « Je l-l'ai aussi… J’ai réparé les quelques t-trous qu’il y avait. »


      Plus elle y pense, plus elle se trouvait stupide d’avoir fait tout se chemin là (presque) simplement pour ça. La noiraude baisse les yeux, timide, se préparant presque mentalement à refaire deux heures de marche pour retourner chez elle.

        « J’ai aussi… Je voul-lais vous remerc-cier pour e-eum… Pour l’autre soir, vous m’-m’avez beaucoup aid-dée et j-je vous ai fait des p-petits gâteaux. »


      La jeune femme plie le mouchoir de Carnby en petit carré et le repose dans un coin du panier, avant de déposer celui-ci sur une table pas trop loin. Elle retourne s’assoir, jouant nerveusement avec ses doigts, sentant peut-être qu’elle en faisait trop.



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    Ça m'apprendra à pas faire de rangements...
    Loin de s'encombrer avec ce genre de choses d'ordinaire ou même de se préoccuper d'être bien habillé pour recevoir, on lui a toutefois souvent dit qu'il fallait être poli et serviable avec ses invités, même ceux qui débarquaient à l'improviste. Carnby est propre, mais juste pas vraiment ordonné, plutôt adepte du "bordel organisé" où personne ne retrouverait rien mais où lui retrouverait tout. Brièvement, il pousse des pieds ou des mains les objets encombrants sur sa route pour un semblant d'organisation.
    Quand Rosemarie se permet de s'assoir enfin, c'est à ce moment-là que le brun constate comme elle est essoufflée, et il écarquille alors les yeux, gêné qu'elle ait dû probablement beaucoup marché pour arriver jusqu'à lui. D'autant plus pour une raison aussi simple.

    « Vous avez fait tout ce chemin juste pour me rendre un mouchoir ?.. »

    Aucun jugement de la part de la nymphe, mais surtout beaucoup de surprise, lui qui n'a que peu d'affecte matérielle et qui ne se serait jamais attendu à ce qu'elle y pense. Il aurait cru même, au contraire, qu'elle allait bien vite l'oublier et ne plus penser au soir où ils se sont rencontrés.
    Elle a même réparé les vieux trous que y'avait dedans...
    Ses joues prennent quelques teintes, à la fois flatté qu'elle se soit donné tant de peine mais aussi très embarrassé.

    « Mais euh... Il fallait pas vous embêter comme ça, m'enfin, vous savez c'est juste euh... C'est juste un vieux bout de tissu, je vous en aurais pas voulu que vous le jetiez. »

    Avant le thé, il sert à la jeune femme un verre d'eau pour qu'elle puisse se désaltérer alors qu'il la sent épuisée de toute sa marche.

    « Surtout que vous avez dû galérer à chercher, non ? Je ne vous avez même pas dit où j'habitais. »

    Heureusement, il n'est pas très loin du Grand Mur mais il y a d'autres fermes aux alentours alors on a bien vite fait de les confondre quand on est pas du coin.

    « Je suis confus. Si j'avais su, je vous aurais dit où je vivais, ça vous aurait évité de vous faire mal aux pieds. Et je me serais mieux apprêté, aussi. »

    Pas que son apparence soit particulièrement important d'habitude, mais il se dit que c'est peut-être plus poli de faire un effort quand il reçoit quelqu'un.

    « Mais... Mais c'est quand même très gentil de... bah de vous êtes déplacée pour si peu. Et... Et merci aussi pour les gâteaux. »

    Son regard lorgne sur le panier de muffins. Il ne peut pas dire que ça ne lui fait pas plaisir, mais il imagine à présent Rosemarie mettre de l'énergie à lui faire des gâteaux exprès et la pensée lui réchauffe autant brièvement la poitrine que cela l'intimide de recevoir d'aussi gentilles attentions de la part de quelqu'un qui le connaît pourtant à peine.

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      Timide, Rosie hoche la tête à sa première question, fuyant son regard légèrement. Elle se sent gênée, tout d’un coup. C’est vrai que dit comme ça, ça semblait un peu ridicule, mais… Pour Rosemarie, ce n’était pas tant que ça. Il l’avait tellement aidée, l’autre soir qu’elle trouvait que ce qu’elle faisait aujourd’hui n’était pas vraiment si extraordinaire que ça.

      Elle lui dit un petit merci pour le verre d’eau et le boit en entier en quelques secondes, puis, elle dépose le verre sur la table, tout doucement, se sentant comme si elle venait de faire un truc vraiment impoli ou dégoûtant.

        « J-je… Je dois av-vouer que ce n’était pas fac-cile. »


      Elle fait un petit rire timide, avant de prendre sa tasse de thé, se remémorant tout ce qu’elle avait fait pour arriver jusqu’ici.

        « J’ai eu, eum… J’ai eu beaucoup d’aide de v-vos voisins. E-et de marchants qui allaient dans le sens cont-traire, je… J’ai été ch-chanceuse, je crois. »


      Elle regarde dehors, pendant quelques secondes, avant de prendre une petite gorgée de son thé. Il sent bon… Ça lui rappelle ses soirées avec Natsu et qu’elle devrait se faire du thé plus souvent, à la maison. Elle aimait beaucoup ça. Ses yeux dorés se posent sur Carnby, encore, avant de se baisser sur sa tasse de thé.

        « M-mais ça me fait plaisir! Je voul-lais vraiment vous remercier pour l’autre soir. Vous… M-M’avez énormément aidée. e-et… »


      Quelque part au fond d’elle, Rosemarie est contente d’avoir pu le surprendre avec ses muffins et le mouchoir. Comme ça, Carnby pourrait ravoir une pincette de la gentillesse qu’il lui avait montrée l’autre soir. Est-ce que c’est égocentrique ? Ça la fait sentir comme ça, d’avoir de telles pensées. Rosemarie prend une autre gorgée de son thé, sentant son coeur se calmer, finalement. Son regard ambré remonte vers le brun.

        « O-oh euh j’espère que je ne v-vous dé-dérange pas, je sais que… Que j’arrive sans prév-venir. »



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    La difficulté qu'a eu Rosemarie pour s'y retrouver ne l'étonne pas tellement. Il manque de grimacer lorsqu'elle l'évoque car Carnby sait mieux que quiconque que les gens qui ne sont pas du coins ont tendance à se perdre. Ne serait-ce que si jamais elle avait eu besoin de parler à nouveau à quelqu'un, il regrette de ne pas lui avoir donné directement son adresse. Au moins, se dit-il, il n'aura plus besoin de le faire, elle doit avoir mémorisé le chemin, avec toutes les galères qu'elle a traversé pour y parvenir. Il faudra qu'il pense d'ailleurs à remercier les fermiers du coin pour avoir si bien guidé la jeune femme jusqu'ici.
    Ses joues reprennent des couleurs lorsque la brune le remercie.
    A ce point ?.. J'ai juste... Je sais pas, je trouve que j'ai dit des trucs assez bateau, au contraire...
    Carnby est toujours présent pour soutenir ses proches, même s'il n'est pas bon thérapeute. Il ne se rend pas compte que parfois il suffit juste d'avoir à ses côtés une oreille attentive pour aller un peu mieux. Ce soir-là, Rosemarie avait besoin d'une épaule pour s'y reposer ce soir-là, et c'est le rôle qu'il a endossé auprès d'elle. Il est gêné de tant d'attention mais ça ne lui déplait pas non plus en soi. Il pense juste ne pas en mérite tant.

    « Oh euh... Non, ne vous en faites pas. J'étais juste en train de bouquiner, rien de bien exceptionnel. »

    Quoiqu'il ne lisait plus vraiment, au point où il en était. Le livre était tombé sur son visage sans qu'il ne s'en rende compte alors que son esprit comptait déjà les moutons.

    « Enfin, c'est beaucoup dire, en fait je crois que je me suis plutôt assoupi en lisant, haha ! »

    Avec légèreté il se laisse rire, aimant bien se moquer de lui-même de temps à autre. Il avait encore trop travaillé la veille et ça lui avait porté préjudice ce matin.
    S'essayant à son tour, il prend un peu de thé avant de se permettre de prendre un muffin. Elle les avait fait exprès pour lui, après tout. Ce simple geste aussi, ça l'embarrassait, mais ça lui faisait drôle de se dire que la requine avait probablement pensé à lui en les cuisinant.

    « Je... suis content si j'ai pu vous aider ce soir-là. Je considère que j'ai pas fait grand chose, mais... Si ça vous a aidé, alors tant mieux. »

    C'était tout ce qui avait compté une fois qu'il était parti après l'avoir raccompagné. A défaut de savoir s'il avait pu être utile ou non, il avait été surtout soulagé de ne pas l'avoir laissé rentrer seule chez elle à une heure si tardive où les rues n'étaient guères sûres pour une jeune femme un peu perdue qui constituait une proie facile pour les agresseurs et autres.

    « Je ne reçois juste jamais beaucoup de monde, mais je ne dis jamais non à une visite. Cela me fait plaisir de voir du monde aussi. »

    La nymphe n'en donne pas l'air, pourtant. Ses traits peuvent sembler froids au premier abord (ironique pour un mage de feu), mais quand on apprend à le connaître, les expressions de son visage paraissent plus douces qu'autre chose. Il n'est pas vraiment contre le fait de rencontrer de nouvelles personnes, mais il a sa routine et sa tranquillité qu'il chérit également. Distraitement, il croque dans un des gâteaux, mais se trouve surpris par le goût. Pas qu'il se disait que ça pouvait être mauvais, mais la gourmandise fond dans sa bouche et il se sent lui-même un peu ramollir au contact du sucre et de la texture qu'il apprécie.

    « Ils sont délicieux ! Couturière, cuisinière, randonneuse... Vous êtes pleine de surprises ! »

    Plus détendu à présent, Carnby esquisse un sourire lumineux alors que ses papilles sont ravies. Il finit d'ailleurs son premier muffin d'une traite et n'hésite pas, même, à se resservir.

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      Rosie tient sa tasse de thé au milieu de ses deux mains, posées sur ses cuisses. Honnêtement, elle a peur de le déranger dans sa routine et se demande même si elle ne devrait pas le laisser tranquille, maintenant qu’elle lui avait donné ce qu’elle voulait.

      La voix de Carnby résonne dans la pièce, parlant de son livre et du fait qu’il s’était plutôt endormi. Et il rit. La requine rit timidement avec lui, l’imaginant bien dormir avec son livre reposant sur son corps. Il est gentil, Carnby…

      Ses yeux dorés regardent la main du brun prendre un muffin, tout en l’écoutant. Bien qu’il ne pensait pas avoir tant fait, il avait été au bon endroit au bon moment pour la jeune femme. Sans son intervention, peut-être qu’elle se serait engouffrée encore plus loin dans sa détresse, ce soir-là, jusqu’à en faire une connerie. Oh Oros, Rosemarie, ce n’est pas le temps de penser à des choses comme ça. De ce qu’il disait, Carnby ne recevait pas beaucoup de gens chez lui. C’était peut-être normal, vu où il habitait. Ou bien il aimait simplement vraiment avoir son coin tranquille à lui. Gênée, Rosie ne sait pas trop quoi répondre, au fait qu’il aimait voir des gens. Elle était un peu comme lui, en vrai, même si… Elle n’avait que relativement récemment à avoir des contacts avec d’autres personnes que sa défunte mère.

      L’Altissienne prend une autre petite gorgée de son thé et entend Carnby s’exclamer sur les gâteaux que Rosemarie avait fait. Le visage de la requine passe du gris au pourpre, elle sourit timidement, plaçant une mèche de ses cheveux noirs et épais derrière son oreille.

        « A-ah je… M-m-m… Je s-s.. »


      Honnêtement, elle ne s’attendait vraiment pas à cette rafale de compliments. Son coeur commence à battre rapidement, son cerveau n’arrive plus à trouver les bons mots. Elle prend quelques secondes pour se calmer, avant de recommencer.

        « M-merci je… Ça me f-fait beaucoup plaisir que v-vous les appréciez. »


      Elle sent que son visage est rouge et chaud, mais elle est contente. Comme ça, elle peut lui rendre la pareille. Comme pour essayer de cacher sa gêne, la requine prend une autre gorgée de son thé avant de reprendre la parole.

        « J’ai vu v-vos animaux, tout à l’heure, en arrivant. Ils sont m-mignons. »


      Essayant de changer de sujet ‘’subtilement’’ changer de sujet, puisqu’elle ne savait pas combien de temps elle allait survivre s’ils continuaient à parler que Rosie était capable de faire plein de trucs, même si elle ne trouve pas ça si extraordinaire, la noiraude jete son regard sur la fenêtre pour regarder dehors.

        « J’ai t-toujours voulu un animal de compagnie, mais j’ai t-toujours… Toujours eu peur de les effrayer. »



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    La candeur de Rosemarie est touchante. Mais dans une ville comme Yggdrasil où il s'est passé tout un tas de choses, la nymphe se demande comment elle a bien pu survivre jusqu'à présent. Oros doit l'avoir placé sous une bonne étoile, se dit-il.
    Elle est mignonne.
    Qu'il apprécie ses gâteaux semblent réellement lui faire plaisir. Elle a dû y mettre beaucoup de cœur, pense le brun, bien qu'il n'en mérite pas tant. Puisque c'est un fermier, le sujet des animaux finit par venir naturellement sur la table. Il sourit bêtement lorsque la jeune femme les complimente. S'il y a bien une chose dont Carnby est particulièrement fière, c'est son élevage et ses bêtes. Il les chérit avec beaucoup d'amour et s'en occupe comme si c'était ses propres enfants. Rosemarie a l'air d'aimer les animaux, elle aussi. Aucune surprise pour le flamboyant qui s'est dit qu'une personne aussi gentille ne pouvait qu'aimer aussi les animaux. Il se permet de poser la question un peu délicate sur la peur de son invitée d'effrayer les créatures.

    « Avec votre... mâchoire, vous voulez dire ? »

    Rosemarie s'inquiétait déjà de faire peur à d'autres humanoïdes, alors ça ne le surprend pas vraiment qu'elle ait aussi des appréhensions de ce côté-là. Pourtant, Carnby n'est pas soucieux le moins du monde à ce propos.

    « Les animaux sont plus intelligents que nous. Ils sont moins dans le jugement. »

    Rosemarie ne dégage pas quelque chose de mauvais, alors pour le fermier, il est certain que ses compagnons seront curieux de la rencontrer. Peut-être pourrait-il ainsi la rassurer et la mettre davantage à l'aise ?

    « Vous souhaitez les voir ? Je peux vous les présenter. Il n'y a aucune raison qu'ils aient peur de vous. »

    Son expression est tranquille, bienveillante. Il se lève de sa chaise pour ouvrir la porte qui donne sur l'arrière de sa maison qui débouche sur le petit pré qu'il avait acheté. Il pousse un petit sifflement qui fait aussitôt apparaître depuis une botte de paille sa chienne, Stella, qui a encore sali son long poil tricolore blanc, marron et noir. Elle s'approche en trottinant jusqu'à son maître qui la gratifie de caresses derrière les oreilles et sur la tête avant que la jeune femelle ne commence à renifler l'inconnue à côté. Carnby, se tourne lui-même vers cette dernière.

    « Quel genre d'animal vous aimeriez avoir ? Un chien ? Un chat ? »

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      Rosemarie hoche la tête, timidement, à sa question à propos de sa mâchoire. Bien qu’elle s’acceptait beaucoup plus qu’au début de son arrivée à Yggdrasil, il y avait encore beaucoup de manque d’estime de soi chez la requine. Elle écoute Carnby parler, tête baissée, essayant d’absorber ses mots dans son âme. Elle sait déjà tout ça, malheureusement, mais la peur et l’anxiété restent très présentes. Rosie lève les yeux lorsqu’il lui propose d’aller les voir, surprise. Elle ne s’attendait pas du tout à ce qu’il lui propose ça.

        « A-ah j-je v-.. »


      Sans même attendre sa réponse, il se lève pour aller ouvrir la porte qui menait derrière. Rosemarie dépose sa tasse doucement et fait quelques pas dans sa direction avant de voir un chien apparaître dans le cadre de porte, Lorsqu’il vient vers elle, elle le laisse lui sentir la main et puis, lui flatte doucement la tête, d’une main hésitante, mais, sourire aux lèvres. Son regard doré se lève vers Carnby quand il lui pose sa question.

        « Eum… J’aime t-tous les animaux, les chiens, les c-chats, les oiseaux… J-je crois qu’un ch-chat ou une chien ser-rait parf-fait. »


      Petit rire timide de Rosemarie qui replace une mèche noire derrière son oreille. Ça n’avait jamais vraiment été quelque chose auquel la requine avait pensé, dans sa vie. Le simple fait d’avoir un animal de compagnie… En ce moment, c’était beaucoup trop de travail et un engagement beaucoup trop important pour quelqu’un dans l’état de Rosemarie. En tout cas, c’est ce qu’elle se disait, se faisant des centaines de scénarios dans lesquels les animaux qu’elle adoptait mourraient tous d’une façon x, y, z.

        « Je ne s-suis pas… Très difficile, je… Je c-crois que tous les anim-maux ont quelque chos-se d’unique et qu’ils méritent t-tous de l’amour. »


      Le chien à ses pieds battait de la queue, alors que Rosemarie continuait à le flatter doucement. Elle s’accroupie pour lui gratter les oreilles, puisqu’il en demandait plus, faisant rire l’Altissienne, doucement. Le chien de Carnby ne semblait pas du tout avoir peur de Rosemarie, même aussi proche de sa mâchoire. La jeune femme se redresse, souriante, mais gênée.

        « I-il est gentil. »



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    « Doucement, Stella, dis bonjour à Rosemarie. »

    La chienne bat de la queue avec énergie en se laissant caresser à la tête par la brune. Curieuse, elle renifle le visage de cette dernière avant de sortir les léchouilles et d'afficher un sourire sur ses babines, faisant pendouiller sa langue dans le vide. En la regardant, le fermier a toujours un sourire doux en coin.

    « C'est une fière gardienne de troupeau mais elle est très gentille, oui. »

    Obéissante, il a mis du temps à la dresser mais c'est aujourd'hui sa plus fidèle amie et partenaire, toujours prête à aider la nymphe au travail mais jamais réticente à se laisser gratouiller même par des gens qu'elle ne connaît pas. Carnby fait confiance surtout au flair de sa chienne et à son instinct qui lui dicte parfois si les personnes en face sont dignes de confiance ou non. Il lui était arrivé, à quelques reprises, d'aboyer et de grogner sur des inconnus quand elle sentait qu'ils pouvaient constituer une menace pour son maître.
    Les mots de Rosemarie sur les animaux attendrissent Carnby. Cela se voyait déjà qu'elle les appréciait et qu'elle cherchait juste à ne pas les effrayer, mais il sent chez la jeune femme une sincérité assez pure qui ne laisse pas de place au doute quant à la véracité de ses propos. Il y croit sans souci, et si sa chienne lui fait également confiance, il n'a aucune raison de douter.

    « Vous voulez voir le reste de mes animaux ? »

    Accompagné de Stella qui ne les quitte pas, le fermier pénètre cette fois-ci dans sa petite grange où il entend des hennissements familiers. Un grand cheval de trait de type Percheron marron aux pieds blancs fait apparaître son encolure par-dessus le portail de son box. Carnby lui caresse doucement la tête avant de le présenter à l'animorphe requin.

    « Voici Arion. Il m'aide pour les champs, même si les monstres me donnent parfois du fil à retordre. Il est très doux, ne vous en faites pas. »

    Carnby ouvre la porte du box pour donner un bref coup de brosse dans la crinière du Percheron. Bien que d'une grande taille et avec un corps imposant, le cheval se laisse faire par habitude et ne bouge que très peu. En voyant qu'il reste un peu de nourriture dans sa mangeoire, le brun a alors une idée.

    « Vous voulez essayer de lui donner à manger ? Tenez, mettez votre main à plat, comme ça, sinon il pourrait vous mordre les doigts par accident. »

    Il se dit que cela pourrait peut-être l'aider à avoir davantage confiance s'il la familiarise avec des animaux. La nymphe prend une grosse carotte qu'il casse en deux avant de les donner à la jeune femme, une expression bienveillante au visage.

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      Oh, Stella est une femelle. Rosemarie se sent un peu gênée, mais Carnby n’a pas l’air à s’en fait plus que ça. Stella non plus, qui semble contente de rencontrer quelqu’un de nouveau. En tout cas, c’est ce que Rosemarie croit.La requine hoche la tête à sa question, timide, mais curieuse et intéressée d’en apprendre plus sur les animaux de la ferme du brun. Alors elle le suit dans la grange, laissant des petits rires s’échapper alors que Stella les suit, ayant l’air heureuse.

        « O-oh. »


      Rosemarie s’arrêta un instant face au cheval. Bien sûr, elle en avait déjà vu auparavant, mais d’aussi proche ? Peut-être pas….Mais attendez, qu’est-ce qu’il vient de dire? Les monstres ?! Soudainement, Rosie se rend compte qu’elle a complètement oublié qu’en dehors du Grand Mur se retrouvait des monstres qui auraient bien pu lui enlever la vie facilement. La grise déglutit, perdant un peu de couleur sur son visage, même si ça ne se voit pas énormément à cause de sa complexion. Elle remercie Oros de l’avoir gardée en sécurité.

      La voix du brun la tire de ses pensées, lui demandant s’il voulait nourrir l’énorme cheval. Son coeur se met à battre plus rapidement alors qu’elle l’imagine lui mordre la main et lui faire mal, mais le sourire de Carnby semble la calmer légèrement. D’une petite voix, Rosie acquiesce.

        « D’accord. »


      Elle s’exécute, comme il lui montre, mais elle ne peut pas empêcher son cœur de battre terriblement fort dans sa poitrine. C’est qu’il est vraiment gros, le cheval, mais la requine s’approche, doucement. Le museau de l’animal descend lentement vers sa main avant de prendre la carotte entre ses dents, chatouillant les mains de la jeune femme. Elle ne peut s’empêcher de faire quelques pas, vers l’arrière, après, tout de même intimidée. Elle réalise aussi, qu’elle retenait son souffle depuis tout à l’heure.

        « I-il est tr-rès impressionnant.. »


      Elle fait un petit rire nerveux, posant sa main sur sa poitrine. Clairement, Rosemarie a eu un peu peur et ça se voit. Ses grands yeux dorés sont bien ouverts, regardant le cheval manger doucement la carotte qu’elle venait de lui donner. Il ne semblait pas plus se soucier d’elle que ça… Peut-être que Carnby avait raison, après tout, pour sa mâchoire.

        « J-j’imagine que vous vous occuper de tous l-les animaux… Tous les jours ? Ça d-doit être… Ç-ça doit être ép-puisant. »


      Elle repense à ce que le brun lui avait dit, plus tôt, qu’il s’était assoupi en lisant son livre, dans le salon. L’Altissienne se gratte le nez, un peu gênée et timide.

        « Je peux comp-prendre que vous vous endormez p-pendant votre lecture. »

      Elle fait un petit rire, ses pommettes devenant un peu plus pourpres.

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    Intimidée, Rosemarie accepte quand même d'essayer. C'est en l'apercevant tendre la main face au cheval que la nymphe se rend compte à quel point elle est petite par rapport à l'animal. Il comprend tout à coup ce qui a pu impressionner le brune en apercevant l'équidé. Heureusement, doux et gentil comme il est, Arion se montre calme face à la nouvelle venue, rassuré par la présence de son cavalier habituel à ses côtés. D'ordinaire, il se montre souvent méfiant avec les étrangers mais ne doit pas sentir que la requine est une menace, même avec sa mâchoire à découvert.
    Les joues de Carnby rosissent quelque peu ; il n'aime pas qu'on parle de ses assoupissements. Plutôt il en a honte, mais face à Rosemarie, il est plus embarrassé qu'autre chose de son propre comportement, même si c'est lui qui lui a avoué s'être endormi. Il rit légèrement à son tour.

    « Ouais, c'est... C'est du travail. Mais on s'y fait, puis j'aime bien mon métier. Je l'échangerais pour rien au monde. »

    Fermier c'est éprouvant, on lui avait toujours dit. Jamais ça ne l'a arrêté pour autant. Il est juste heureux d'être là, entouré d'animaux. Sans doute les préfère-t-il parfois aux humains. En tout cas, il leur consacre beaucoup de temps et d'amour, et ces derniers le lui rendent bien. Le grand brun a juste du mal à se poser des limites personnelles, à toujours trop s'inquiéter que ses compagnons de ferme ne soient pas bien confortablement installés en oubliant de s'occuper d'abord de lui.
    Refermant la porte du box, Carnby fait signe à son invitée de le suivre dans l'étable à côté. De l'extérieur, des bêlements se font déjà entendre mais c'est toute une masse de nuages blancs qui les accueillent une fois qu'ils rentrent dans le bâtiment en pierre et en bois.

    « Les animaux que j'ai en plus grande nombre, ce sont sans doute mes moutons. »

    Dans un grand enclos, les moutons sont rassemblés comme un véritable troupeau. A l'arrivée du fermier, au moins la moitié relève la tête vers lui. Pour qu'ils se dégourdissent un peu les pattes, Carnby ouvre l'enclos. Aussitôt, le troupeau les traverse comme une marée pour sortir paître dans le champ juste à côté. Parmi les animaux cotonneux, un agneau le percute brièvement avec sa petite tête pour recevoir de l'attention. Adouci par le jeune animal, il le prend dans ses bras pour le montrer à Rosemarie.

    « Ils sont mignons, hein ? »

    L'expression de son visage s'est aussitôt attendrie. Il y a rarement des moments où il se sent aussi apaisée que lorsqu'il peut fièrement montrer ses bêtes.

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      Il aimait son métier. Rosemarie en était contente pour lui. Honnêtement, elle n’avait aucune idée si elle pouvait dire la même chose. Elle avait appris à coudre, parce que… Bah parce que sa maman, c’était ce qu’elle savait faire. Et elles avaient un magasin à elles. Mais est-ce que la jeune femme voulait faire ça tout sa vie ? Depuis qu’elle avait commencé à aller faire quelques ateliers dans les classes de Natsume, avec les enfants, son sourire était revenu un peu. Mais elle se sentait mal. Qu’est-ce que maman lui dirait ?

      Le bruit de l’enclos qui se referme sort la requine de ses pensées. Elle marche rapidement pour rattraper Carnby, avant de ralentir lorsqu’elle l’atteint. Il marche vite, le brun, quand même. Peut-être que c’était parce qu’il avait un bon 30cm de plus qu’elle…

      Puis, Rosemarie se met à entendre le bruit de plusieurs moutons. Ses yeux dorés s’agrandissent, elle est bouche-bée. Il y en avait tellement! Rosie met ses mains sur sa bouche et son nez, par surprise.

        « O-oh par O-Oris ils sont… »


      Quand Carnby les fait sortir, elle essaye d’en toucher au moins un, même s’ils sont rapides. Les yeux fixés sur eux, elle ne remarque pas que Carnby avait ramassé un agneau. Elle est complètement hypnotisée par le fait qu’il y a des moutons juste là, devant elle. Ils sont trop mignons et elle ne veut pas arrêter de les regarder, de peur qu’ils s’évaporent.

      La voix du fermier attire son attention, et puis, ce qu’il a dans les bras. Les yeux de Rosemarie se remplissent d’eau, hochant la tête. C’en est presque trop pour l’animorphe qui hoche la tête en s’approchant très lentement de Carnby, tenant le petit animal.

        « Ils sont vr-vraiment trop adorables. »


      C’est un surplus d’émotions qui fait déborder les larmes de la grise, alors qu’elle flatte très doucement la tête de l’agneau. Rosemarie sourit, chaudement, les larmes coulant sur ses joues. Elle ne le remarque même pas, au début. Elle se sent bien, elle se sent heureuse et la surdose de trucs mignons était juste la goutte de trop. Rosie recule de quelques pas, s’essuyant les yeux et les pommettes.

        « Désol-lée, je… Je ne suis pas habituée à-à voir aut-tant d’animaux. »


      Elle fait un petit rire, gêné, se disant qu’elle avait probablement l’air stupide de pleurer pour des animaux mignons…

        « Vous ê-êtes très chanc-ceux de pouvoir l-les voir tous les jours, comme ça. »


      Son regard est fuyant, mais elle fini par le poser sur l'agneau, souriant encore, une main sur le coeur.


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    La première fois qu'il avait vu un mouton, l'enfant qu'il était à cette époque avait voulu jouer avec. Mais ces animaux ne sont pas insensibles aux flammes et lorsqu'il avait brûlé la pauvre bête par accident, cette dernière s'était bien vengée. C'est sans doute des expériences comme celle-ci et d'autres qui l'ont obligé à se montrer davantage précautionneux avec le bétail. Le petit agneau approche sa tête par curiosité, laisse cette main, bien qu'étrangère, le caresser. Emue, Rosemarie se fait emporter par des larmes inattendues qui inquiètent d'abord le fermier ; il la savait sensible, mais il n'imaginait pas à ce point. Cela l'attendrit, le trouble et le peine en même temps. Lui qui avait toujours vécu avec des animaux, il avait du mal à imaginer la vie de quelqu'un dont ce n'était pas le cas. La requine semble vraiment beaucoup aimer les bestioles dans le style que le fermier possède. Il éprouve une bouffée d'empathie pour la brune.

    « Bah euh... Si vous voulez, vous pouvez revenir les voir, vous aussi. »

    La proposition lui paraît évidente sur le moment. Cela ne le dérange nullement d'inviter la jeune femme à revenir prendre le thé si elle en a envie.

    « Je crois que vous connaissez bien le chemin maintenant, non ? »

    En déposant l'agneau, il émet un petit rire pour évoquer sans le dire tout le détour que la pauvre animorphe a dû faire juste pour trouver sa ferme à lui. Un tel exploit mérite récompense. A l'encontre de son invitée, son sourire s'adoucit encore. Il sent qu'elle a besoin d'entendre des mots tendres et encourageants. Elle complexe après tout beaucoup sur son physique ; il pensait que faire cette petite découverte de la ferme allait la rassurer.

    « Mais ma porte vous est grande ouverte, Rosemarie. »

    Carnby ne laisse pas tout le monde rentrer dans sa ferme, mais il aime bien inviter les autres et faire en sorte qu'ils se sentent chez eux aussi un peu.

    « Vous voyez bien que vous ne les effrayez pas. »

    Les moutons s'en vont paître dans le champ. Certains reviennent vers eux pour renifler la couturière, mais toujours sans animosité. Avec ou sans masque, elle n'a rien à craindre. Carnby aime aussi les animaux pour ça : leur nonchalance et leur manque de jugement.

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      La requine se trouve un peu stupide d’avoir versé des larmes pour simplement avoir vu des animaux mignons, mais elle n’avait pas pu s’en empêcher. Si elle s’écoutait, elle irait tous les flatter les uns après les autres, pendant aussi longtemps qu’elle le pouvait. La jeune femme essuie ses larmes sur son visage avec sa manche. La voix du brun se lève encore, lui faisant une proposition qui la surprend.

      Revenir ici,pour voir les animaux ? Juste comme ça ? Rosie ne s’en attendait pas vraiment, mais le commentaire suivant fait rougir les pommettes de la requine. Il est vrai qu’elle avait vraiment galéré à trouver la place et que, les prochaines fois, ce serait beaucoup plus facile… Les prochaines fois ? Rosemarie cligne des yeux, regardant les moutons qui s’approchent d’elle. Elle sourit, doucement, flattant ceux qui viennent proche d’elle.

        « Oui… Tu as raison. »


      Pas de vouvoiement, cette fois. Les yeux ambrés de la noiraude fixaient les animaux tout en souriant. C’était étrange. Il y avait une espèce de sérénité chez la jeune femme, au travers de tous ces animaux. Les moutons qu'elle trouvait vraiment mignons, l’agneau qui sautillait plus loin, le cheval qui, même si imposant, était tout aussi doux. La requine pouvait comprendre pourquoi Carnby avait choisi cette voie. Elle le trouve… Chanceux ? Peut-être. Un jour, elle habitera quelque part comme ça, possiblement. Même si elle ne croit pas être capable de s’occuper de tous ces animaux, à elle seule, comme il le fait. C’était assez incroyable.

      Prise dans ses pensées, Rosemarie s’était laissée emportée par son imagination fertile qui la voyait beaucoup plus tard, sur une ferme comme celle là avec plein d’enfants et… Quelqu’un ? Un ou une personne qu’elle aimait beaucoup.

      La requine secoue la tête, prenant conscience du fait qu’elle était restée plantée là, alors que Carnby l’accompagnait. Ce devait être la fatigue qui la frappait, d’un coup. La jeune femme commençait à se sentir un peu coupable de tout ça, comme si elle lui avait tordu inconsciemment le bras à l’inviter, comme ça, parce que ça lui faisait plaisir.

        « V-vous eum… Merci beaucoup p-pour l’offre, je… Je ne voud-drais pas que vous vous sent-tiez obligé de le prop-poser. Je s-sais qu’on ne… se connait pas vraiment. Mais c-c'est gentil de l'offrir. »


      Elle était, quand même, arrivée à l’improviste, comme ça. Avec autant d’animaux, il devait sûrement avoir mieux à faire que de s’occuper d’une requine complexée. L’anxiété commençait à lui faire penser qu’il était gentil comme ça avec elle plus parce qu’il en était forcé. Peut-être qu’il voudrait simplement qu’elle le laisse tranquille et qu’elle s’en aille. L'Altissienne regarde ses mains, jouant nerveusement avec ses doigts. Elle n'aurait jamais dû venir ici, elle n'est qu'un poids. Encore une fois.

      …Décidément, dès qu’elle commençait à bien se sentir ou à éprouver quelconque sentiment positif, son cerveau faisait tout pour la saboter.


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    Certains moutons s'approchent du duo d'humains, venant se laisser porter par des caresses affectueuses données ici et là. Carnby sourit doucement à la main de Rosemarie qui vient donner avec tendresse des flatteries sur les têtes et les pelages des animaux inoffensifs. Elle est un peu pareille à ces jeunes enfants qui découvrent les animaux de ferme pour la première fois et qui ouvrent de grands yeux en s'approchant d'eux, au début craintifs puis admiratifs de ces bêtes qu'ils apprennent à connaître. La nymphe est si fière de ses moutons et autres bestiaux qu'il est toujours enclin à les faire découvrir aux plus curieux de ses semblables. Brièvement interrogé par le changement de forme dans les mots de son invitée, il ne lui en tient pas plus rigueur, étant personnellement plus à l'aise avec le tutoiement que le vouvoiement ; il n'oserait cependant l'employer sans le consentement des autres pour peu qu'il les respecte.
    Timide mais de moins en moins hésitante tout de même, la jeune femme exprime reconnaissance et modestie face à l'invitation qui lui est donnée. Carnby souhaiterait la rassurer un peu afin qu'elle cesse de s'inquiéter autant. Il a beau être patient, il ne supporte pas faire comme si de rien n'était en face de quelqu'un qui l'énerve.

    « Vous tracassez pas comme ça, ça me fait plaisir. »

    A son tour, sa main vient se glisser dans la laine d'un de ses moutons.

    « Faisait un bout que j'avais pas reçu quelqu'un à ma ferme. C'est pas désagréable. »

    La solitude ne le dérange pas, mais ce n'est pas pour autant qu'il l'adore non plus. Il ne dirait pas non si un jour quelqu'un voudrait vivre avec lui dans cet endroit qui lui est si cher. Une autre personne qui serait amoureuse des animaux comme lui et pour qui ce quotidien pourrait convenir.

    « Je me force à rien, vous savez. J'y tiens beaucoup, à ma ferme. Je laisse pas tout le monde y venir. »

    S'il y a bien une chose avec laquelle il est très protecteur, c'est ce ranch et tous ses habitants, du plus jeune poussin à la plus vieille des vaches, alors si vraiment une tête ne lui revient pas, elle ne reste pas longtemps ici. Mais Rosemarie... Il l'aime bien. Elle ne dérange pas les animaux ; et il voit bien, qu'autre contraire, elle les apprécie beaucoup, avec une honnêteté qu'il n'avait pas vu chez quelqu'un de puis très longtemps. Cela lui donne envie d'en savoir plus sur elle. De lui donner une chance, aussi, de visiter ce lieu dès qu'elle le souhaite si jamais elle apprécie réellement l'ambiance qui s'y dégage et le contact avec les créatures qui y vivent.

    « Euh... D'ailleurs, si vous voulez... Le tutoiement me dérange pas. »

    C'est pour ça qu'il propose, en outre, d'enlever cette barrière-là, au moins, comme elle l'a fait inconsciemment tout à l'heure. Etait-ce juste une erreur ? Il ne veut pas non plus la brusquer si elle désire conserver de la distance entre eux.

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