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  • Marché aux idiots [PV Natsu]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    14 mars
    1001
    Marché aux idiots
    avec Natsumeossien
    La ville est animée, aujourd'hui. Et pour cause : c'est jour de marché ! Déjà que le quartier des affaires est l'un des plus bondés... Enfin, on me dira, depuis que Yggdrasil a ouvert ses portes à tous, nous sommes devenus de plus en plus nombreux. Mais au bout d'un an, j'ai fini par m'y faire, à voir tous ces visages étrangers. J'ai encore parfois du mal à me dire que les Caldissiens ne sont plus nos ennemis. Nous les avons combattu pendant si longtemps... Mais bon, en même temps, on les écrasait à chaque fois, haha !.. Bah quoi ? C'est vrai, non ? On a pas une armée plus forte ? Roh allez, vous savez que j'ai raison. Enfin bref. J'aime bien le marché. Je n'y achète pas grand chose hormis de la nourriture rare parfois et quelques bricoles, mais j'aime l'ambiance, la foule, les rues grouillantes de vie et de monde... Les Eossiens ont encore des tas de choses à apprendre, mais ils fabriquent des trucs plutôt jolis... Cela rivaliserait presque avec quelques échoppes Caldissiennes, même. Mais bon, je ne suis pas là pour me détendre totalement non plus : il s'agit d'une des journées où nous sommes le plus sollicités. Il y a du monde, mais il y a surtout des voleurs qui peuvent surgir à n'importe quel moment. Avec mes soldats, nous nous sommes séparés pour plus ou moins nous fondre dans la masse et étendre notre champ sur tout le marché. Je me retrouve donc seul à arpenter les échoppes colorées et bruyantes qui s'étendent devant nous. Enfin seul... Pas vraiment. Je ne suis jamais vraiment seul, avec Windie. Cela lui fait faire une promenade, tout en profitant sans mal des enfants qui viennent la caresser au passage. Elle est toujours contente, quand des petits l'approchent, et c'est adorable de la voir se faire cajoler de partout.
    Le soleil ne tape pas fort, en plus, alors il est agréable de passer entre les tentes d'où s'échappent parfois des odeurs délicieuses quand il n'y a pas de marchandises présentées sur les comptoirs. J'avoue que la nourriture est l'une des principales raisons qui me font aimer venir ici. Ça sent tellement bon ! Et il y a vraiment des odeurs différentes, en plus. Mes narines sont ravies. En vérité, je me tâte à prendre un petit goûter en avance... Je vois des pâtisseries qui ont l'air vraiment appétissantes et qui me mettent l'eau à la bouche. Je sais que je suis censé travailler et vérifier les alentours, mais une petite gourmandise ne gâcherait pas mon travail... n'est-ce pas ? Oh allez, je vais me faire un petit plaisir !
    Enfin, j'aurais bien voulu. Le destin en a décidé autrement, je crois. J'entends à quelques mètres un grabuge soudain qui provoque de l'agitation. Curieux, je relève la tête pour voir au travers de la foule mais il y a beaucoup trop de monde pour que je distingue quoi que ce soit. Il n'est pas difficile de reconnaître des bruits de fracas, toutefois. Je crois comprendre qu'un étalage est tombé. Une bagarre ?.. Je dois aller voir ça ! En m'excusant à ceux que je bouscule, je me fraie un passage jusqu'au centre de l'agitation qui a commencé à attiré les regards et parviens à atteindre la première ligne.

    « Qu'est-ce qui se passe, ici ? »

    Mon insigne présentant mon rang me permet d'avoir un accès facile au devant de l'action et on me laisse même un peu d'espace pour que je puisse agir au besoin. Je n'ai pas regardé si Windie me suivait, mais ma chienne me rattrapera au besoin ; elle arrive toujours à me retrouver.

    « C'est ce saleté d'lézard, là, il a niqué mon échoppe ! »

    Le commerçant en colère qui, effectivement, a vu une partie de son échoppe étalée par terre, me désigne du doigt le coupable. Un homme adulte aux cheveux en pétard et à la queue reptilienne. Je cligne des yeux, reconnaissant sur lui son habit de moine. Je ne le connais pas lui en particulier, mais j'ai déjà vu ses vêtements quelque part. Un ancêtre qui a vécu il y a un millénaire. Aussitôt, mon expression s'adoucit et j'esquisse un sourire mielleux en m'approchant du vendeur.

    « Allons, mon cher ami, il s'agit d'un Eossien. Il ne faut pas leur en vouloir. Ils viennent à peine de se remettre à la civilisation, ça prend du temps. »

    Quelques petits rires s'élèvent des Altissiens et des Caldissiens autour de nous. Je me penche pour ramasser quelques produits qui sont tombés afin de les tendre à leur propriétaire, avant de me tourner vers le responsable du grabuge, l'air moins amical.

    « Mais il est inutile d'utiliser la magie ici, vous savez ? Vous ne faites qu'encombrer le passage. Faites attention où vous marchez, un peu. »

    Mon regard se porte avec un dédain certain sur la queue draconienne qui dépasse de ses vêtements. J'admire beaucoup les dragons, mais les magimorphes Eossiens ne sont pas ceux qui me mettent le plus à l'aise. Ils ne sont pas civilisés comme nous, encore, alors Oros seul sait ce qu'ils pourraient faire s'ils devenaient dangereux.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Ven 15 Mai 2020 - 0:39, édité 1 fois

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    Marché aux idiots


    Des problèmes d'ego
    Je mentirais si je disais que les marchés me mettaient pleinement à l'aise.
    J'avais normalement la situation à peu près sous contrôle il y a mille ans (Yggdrasil, que cette phrase est étrange à prononcer), puisque je connaissais suffisamment les lieux pour m'y retrouver, mais maintenant, ce n'est largement plus la même chose. Les rues grouillent de monde, d'odeurs et de bruits qui viennent faire taper dans ma tête un bourdonnement on ne peut plus pénible. Difficile de s'y retrouver, difficile à supporter, et en plus de ça, on ne peut plus exaspérant. Je ne peux toutefois pas m'y soustraire lorsque j'ai besoin de quelque chose de particulier, comme aujourd'hui. Daichi voulait que nous allions trouver le cadeau d'anniversaire de son fils aîné, supposant qu'à deux, nous aurions bien plus de chances de trouver bonheur en nous divisant la tâche. Bien que l'idée ne m'enchantait pas, j'avais fini par accepter. Toutefois, soyons honnêtes, je ne l'ai fait que parce qu'il s'agissait de Keita. Quelques secondes à imaginer la tête déçue de mon petit-cousin avaient suffi à me convaincre.

    En revanche, je n'avais pas vraiment bien intégré le fait que, par conséquent, cela voudrait dire que je me retrouverais tout seul. Tout seul, moi qui se tend déjà lorsque l'on claque un peu trop fort une choppe sur la table. Autant dire que dès le départ, l'idée était mauvaise.
    Les événements s'étaient vite accélérés. Après de longues minutes passées à sentir la nervosité bouillir en mon sein, coincées entre les corps tentant de se frayer un chemin dans la masse, je pouvais me sentir me crisper de plus en plus. Elle venait se lover dans ma poitrine avec une froideur désagréable, l'entourant de telle sorte à provoquer une pénible sensation d'étouffement. Je ne sais plus vraiment ce qui a déclenché cet accès soudain de panique, mais je crois que quelqu'un m'avait bousculé de juste un peu trop près, et ce fut la goutte d'eau. Dans un instant de réaction aussi stupide que spontanée, comme si mon cerveau s'était soudainement alerté d'un danger pourtant inexistant, ma queue et mes jambes s'étaient transformées, claquant vivement vers la droite.

    Il avait fallu que j'entende des injures résonner dans mes oreilles pour recommencer à émerger. Relevant vaguement la tête, je fus accueilli par le visage, bien trop proche du mien, d'un homme s'époumonant à m'insulter sous toutes les coutures. Peu créatif, je dois l'avouer, par ailleurs, mais là n'était pas le sujet. Jetant un vague regard derrière lui, je finis enfin par remarquer le stand reversé et, quelque peu gêné, ne put m'empêcher de grimacer. Oh, par l'éos, pas encore... Je sentais d'avance venir la migraine. Bien sûr, sur le moment, je m'apprêtais à ramasser ce que j'avais fait tomber pour mettre fin à cette histoire et en finir avec l'attroupement de plus en plus croissant, mais les choses ne se passèrent pas comme prévues. J'eus à peine le temps de marmonner des excuses en la direction du commerçant qu'une nouvelle voix résonna dans l'air.

    Plissant les yeux, dévisageant l'énergumène qui s'était invité dans la conversation. Comprenant peu pourquoi au début, j'eus vite fait de reconnaître à son accoutrement qu'il devait s'agir d'un soldat. J'eus, je l'avoue, beaucoup de mal à retenir mon lever d'yeux au ciel. Allons bon, il n'avait pas de gâteaux avec lesquels se baffrer, celui-là... ? Non, je l'avoue, je n'ai pas une grande opinion des militaires. De mon temps, ils étaient bien moins nombreux et, de toute façon, j'ai fini par associer leur existence avec l'invasion de la ville. Rien d'étonnant, donc, à ce que je me tende en en remarquant un.
    Oh, charmant langage. Et que c'est original, tiens, on ne m'avait jamais traité ainsi, j'en suis tout bouleversé...
    Je retiendrais presque un grognement de désabus devant l'insulte à laquelle j'ai le droit. Par l'éos, est-ce que quelqu'un pourrait au moins faire un effort ? Ma sœur avait au moins le mérite de me traiter de « grosse punaise », vu mes teintes, mais là, permettez-moi de vous dire que je trouve ça très facile. Devant ses explications, j'allais répondre en disant que cette affaire était terminée et qu'il n'y avait pas lieu d'en faire un spectacle, mais je n'en eus pas le temps.

    Je crois que je me suis tendu d'un seul coup, avant même que des rires ne résonnent dans les rangs autour de nous.
    … La civilisation ?! Elle a une de ces tronches, la civilisation !
    Sur le moment, je reste un peu choqué, presque indigné qu'il ait osé le dire si ouvertement et directement. D'ordinaire, les caldissiens et les altissiens essayent au moins un peu de cacher leur condescendance et leur certitude d'être plus intelligents que tout le monde (mais franchement, pas sûr que des irresponsables ayant perdu plus de mille ans dans la même guerre aient de grandes leçons à nous faire), mais là, c'était presque une bonne plaisanterie entre amis. Je ne réponds pas tout de suite. Probablement que l'humiliation de son insinuation me remonte à la tête, laissant un désagréable sentiment de malaise dans ma poitrine.

    J'aurais laissé tomber si il ne s'était pas alors tourné vers moi pour me faire la morale comme si j'étais un enfant. Je pouvais sentir mon duvet se hérisser et mes doigts se crisper, mes ongles manquant même de prendre la forme de griffes.
    Mes sourcils se froncent, ma langue claque. Une lueur d'énervement passe par mon regard, et si je peux sentir un grognement monter dans ma gorge, je le retiens comme je le peux. J'ai, à cet instant, encore un tout petit peu de contrôle sur moi-même.

    « J'ai déjà dit que j'étais désol-... »

    Je m'arrête. Il me suffit d'une seconde pour remarquer l'air dédaigneux de mon interlocuteur ; je l'avais déjà entendu quand il avait pris la parole, mais l'observer directement me fait m'arrêter une seconde. Cette lueur, je peux la voir dans le regard des autres, aussi. Dans ceux de ces caldissiens et de ces altissiens qui trouvent tout de même ça drôle, qu'on remette à sa place un de ces sauvages d'éossiens, surtout si il n'est pas humain ; probablement pensent-ils tous que c'est parfaitement normal. Mais je peux voir, aussi, dans ceux de certains de mes semblables, une expression désabusée. Ils ont sans doute déjà dû voir cette scène plus d'une fois. Une fois de trop. Les rouages s'activent dans mon cerveau.

    Je peux voir, au loin, Daichi me fixer avec de grands yeux épouvantés. Je suis persuadé que son visage est en train de blanchir comme jamais, et je distingue très bien les grands signes de la main qu'il me fait pour me convaincre de partir sans demander mon reste, voir pire, de baisser la tête. Probablement que si mes nerfs n'étaient pas déjà largement échauffés par ma tension, j'aurais peut-être accepté de le faire : j'aurais rationalisé que je n'étais pas là pour avoir des ennuis, j'aurais pensé à l'anniversaire du petit et tout un tas de choses. Probablement que j'aurais même trouvé le moyen de me dire que c'était mon devoir en tant que moine, blablabla, et la philosophie de vie, et la responsabilité, et....
    Et, à vrai dire, rien du tout. C'est bien trop tard pour ça : mon ego est chauffé à blanc, tous comme mes nerfs. Je ne réfléchis pas vraiment aux conséquences de mes actions, plus intéressé par une victoire à court terme de ma fierté ma placée (qu'il faudrait peut-être que je dresse, un jour).

    « … Oh, mes excuses. »

    Je papillonne des yeux, la mine faussement lumineuse et agréable, comme si ma voix devenue sucrée n'était pas juste là pour retenir le mépris que je sens monter dans ma gorge. Je fais de mon mieux pour afficher ma plus belle expression innocente. Plus loin, je vois Daichi s'agiter et tenter de s'approcher, mais il y a trop de monde pour qu'il en ait le temps.

    « Nous, les non-civilisés, n'en avons pas l'habitude, mais... »

    L'avantage de m'être déjà partiellement transformé, c'est que je n'ai pas besoin de le faire et d'attirer l'attention là-dessus par la même occasion. Mais un petit détail, toutefois, m'aide beaucoup : mon appendice caudal a l'avantage d'être à la fois long et à la fois fin, profitant même d'un petit aérodynamisme de par sa finalité en demie-flèche.
    Il ne me faut donc qu'une seule seconde pour la faire s'abattre comme un  fouet aux pieds de mon interlocuteur, de telle sorte à le faire trébucher. Les cageots de légumes sont garnis de tomates, en plus de ça : il devrait presque me remercier, je me charge de repeindre son armure. Un sourire mielleux et mesquin au visage, je le gratifie toutefois toujours du même sourire hypocrite.

    « J'aurais dû savoir que les déchets glissent. »

    Probablement que je suis en train de me mettre dans de splendides ennuis ; je peux sentir à la tension d'un soldat ou deux plus loin que je n'ai pas dû enquiquiner un quelconque écuyer, mais... Oh, peu importe. Je n'ai pas de grandes excuses, mais par l'éos, que c'est satisfaisant.

    ft. Samaël Enodril
    le 14 mars 1001

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    14 mars
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    Marché aux idiots
    avec Natsumeossien
    Je me sens supérieur. Je ne suis plus celui qui se fait écraser par les autres ou qui doit faire ses preuves. J'incarne la justice de cette ville ; et ce n'est pas quelques mages en carton qui vont me faire peur. Je ne suis pas très à l'aise avec la magie en général. Ou plutôt, je l'évite. C'est quelque chose que je ne comprends pas, même s'il paraît qu'elle est présente en chacun de nous. Il est pourtant difficile pour moi de m'en protéger. Un coup d'épée est simple à esquiver ou à parer, mais un sort... Ça me fait peur. Enfin. 'Peur'... C'est relatif, bien sûr, puisque je n'ai peur de rien ; et surtout pas du moine en face de moi. C'est un Eossien, après tout, et on m'a toujours dit qu'ils étaient inoffensifs. Mes compagnons d'arme passent pas mal de temps à parler d'eux comme s'ils étaient des enfants. Alors j'ai fini par le faire aussi. Par les infantiliser, même si je ne m'en rends pas totalement compte moi-même pour le moment. Je me dis que c'est normal qu'ils fassent des bêtises, qu'ils ont encore des choses à apprendre ; que c'est nous, qui devons leur enseigner le monde d'aujourd'hui. Ils n'en ont peut-être pas besoin, mais c'est comme ça qu'on nous les a vendu en arrivant sur Yggdrasil. Je l'ai cru. J'y crois encore. Je pense d'ailleurs avoir fait mouche auprès de mon interlocuteur. Par ma présence, le commerçant a l'air moins agité, déjà. Je l'aide brièvement à remettre une de ses caisses en place avant que l'Eossien ne se mette à s'excuser d'une manière très fausse qui ne me dit rien qui vaille. Méfiant, je le scrute, attendant ce qu'il veut me dire. J'ai l'espoir qu'il veuille vraiment dire qu'il est désolé, qu'il fera plus attention la prochaine fois. J'aurais fait mon travail, et je serais reparti surveiller les quartiers. Mais il a décidé de ne pas lâcher l'affaire. Je fronce les sourcils, m'attendant à une potentielle chute qui ne vient pas. Ou plutôt si. Mais pas comme j'aurais souhaité.

    C'est moi, qui finis par tomber par terre. Je n'ai pas eu le temps de l'esquiver, malgré mes réflexes pourtant pas si mauvais, mais le mouvement était trop rapide pour moi. Sa queue de reptile glisse sur le sol dans un geste brusque pour me faire trébucher, et je finis par entraîner un des cageots de légumes dans ma maladresse, les répandant par terre où ils s'écrasent afin d'augmenter les dégâts déjà présents. Autour de moi, de nouveaux rires fusent. Dirigés sur ma personne, cette fois. Apparemment, j'amuse la galerie. Comme si j'avais que ça à faire ! Mon regard doré passe sur l'Eossien pour le foudroyer pendant qu'il en profite pour m'insulter. Je n'ai jamais été quelqu'un de très patient, au cas où vous ne le sauriez pas. Alors je m'empresse de lui renvoyer la pareille et prend la première tomate que je trouve à ma portée pour la lui jeter sur les vêtements. Le fruit rouge et juteux laisse une belle traînée sur ses habits. Moi, de mon côté, je ricane de manière prétentieuse.

    « Le rouge est tendance, cette année, on ne vous l'a pas dit ? »

    Je me redresse, entendant déjà autour de nous des murmures enthousiastes, quémandant déjà une bagarre. Mais je ne m'abaisserais pas à ça. Pas pour quelqu'un qui n'en vaut pas la peine. Il ne mérite que mon mépris, s'il veut tant que ça jouer les imbéciles.

    « On vous apprend à vous donner en spectacle, chez les Eonistes ? »

    Pfrt. Il ferait sans doute moins le malin, s'il savait que j'étais Capitaine, avec en plus les clés pour les geôles. Je pourrais l'y enfermer, si je le voulais. J'en ai le pouvoir, maintenant. Bien sûr, je ne le ferais pas, mais c'est tentant. Il faudra que je me rappelle ce que ça risque, un outrage à soldat. On a eu beau me demander de prendre en pitié les Eossiens, j'ai du mal, quand ils se comportent ainsi sans vouloir rester à leurs places. Mes compagnons d'armes craignent d'ailleurs le débordement. J'en entends quelques uns qui veulent venir me prêter main forte, mais je les arrête d'un geste du bras pour leur dire de ne pas faire un pas de plus.

    « Je n'ai pas besoin d'aide pour remettre un bouffon à sa place. »

    Je ricane de nouveau. S'il veut jouer au plus malin, alors on va jouer.

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    Marché aux idiots


    Des problèmes d'ego
    Sur le long terme, peut-être me dirais-je que c'était une mauvaise idée. Que j'aurais dû tracer ma route et ravaler ma fierté car je ne tirerais très probablement rien de bon de cette discussion, mais... Non. Non, visiblement, il y a visiblement encore une partie de moi qui ne peut supporter qu'on lui marche sur les pieds, même quand il est potentiellement dangereux pour moi de répliquer. De toute façon, je n'ai jamais été du genre à claquer des jambes devant une brute, quelle qu'elle soit. Nagisa m'avait souvent reproché de ne pas savoir « comprendre quand je mords plus grand que moi », mais... J'ai tendance à me dire que c'est une de mes qualités, au contraire. Et non, je ne suis pas en train de faire de la mauvaise foi.
    Dans tous les cas, je suis plutôt content de moi. Si je suis plutôt surpris de le voir m'envoyer une tomate sur mes robes, sur le moment, ça ne fait pas grand chose : comprenez, j'ai déjà eu ce que je voulais, alors elle aurait bien pu tomber en pleine tête que ça m'aurait rendu on ne peut plus indifférent. Les robes, ça se lave. Je ne suis pas du genre attaché à mon apparence physique et certainement pas à mon habillement. Alors en l'entendant ricaner, je roule lourdement des yeux : pense-t-il vraiment qu'il a une once d'humour ? J'ai connu des comptoirs de tavernes plus fins que ça.

    C'est lorsqu'il fait mention de mes compagnons, toutefois, que je fronce les sourcils, courroucé, une lueur de colère dans le regard. Mais de quel droit parle-t-il de ça... ? Je ne me suis pas mis à invoquer sa religion, que je sache !  Je sens un grognement monter dans ma gorge alors que mes doigts se crispent. Je ne sais pas comment il fait, mais il arrive, petit à petit, à me faire sortir de mes gonds. Mes épaules se tendent, mon expression se durcit, mon corps se tend. La frustration et l'agacement font picoter dans ma poitrine une désagréable sensation de courroux que je sens grandir de seconde en seconde. Si il y a bien quelque chose que je ne supporte pas, ce sont les commentaires portés à ma communauté et aux principes qui m'ont permis de grandir et de devenir ce que je suis.  Oh, moi-même, c'est une autre chose : je n'ai pas d'amour-propre, alors bon. Un peu trop d'ego et de fierté, mais pas vraiment d'attachement à ces choses-là. Par conséquent, qu'il me traite de « bouffon » me fait à peine lever les yeux au ciel. Allons bon : je me serais presque attendu à mieux, vu comme il faisait le coq. Mais j'ai une petite idée, alors je réponds comme si de rien n'était, la voix teintée de miel, mais toujours empreinte d'une sécheresse acide.

    « On nous apprend l'humilité, mais c'est visiblement peine perdue, pour un troll des montagnes. »

    Par ailleurs, sa propre certitude qu'il pourrait très bien s'en sortir seul si je l'attaquais me ferait presque rire si ce n'était pas insultant. J'en ai l'habitude, mais ce genre de remarque est toujours on ne peut plus agaçant. Il ne serait pas le premier à se tromper cruellement, toutefois. Mais je ne suis pas idiot, je sais voir un piège là où il y en a. Contrairement à ce qu'il a l'air d'attendre, je ne vais pas me rapprocher ; je sais très bien comment ça se terminerait. Je connais mes forces, mais je connais surtout mes faiblesses. En revanche, et mon orgueil se réveille dans un coin de ma tête, je me crois bien plus malin que cette espèce de rustre en face de moi. Bien assez pour le faire tourner en bourrique et lui donner une petite leçon, puisqu'il a l'air d'en avoir plus que besoin.
    Oh, ça, et plus honnêtement, continuer de faire rire les jeunes éossien.ne.s que je vois étouffer des gloussements amusés. Pour ce genre de choses, ça ne me dérange pas, de me « donner en spectacle ». Et je vais leur en donner un beau.

    « Mais en parlant de bouffonnerie, on va voir pour ce qui est de jongler. »

    Mon sourire revient sur son visage, alors que je lève volontairement le regard vers le dessus de mon interlocuteur. J'ai toujours eu du mal avec la magie de lévitation ; l'Altération n'est pas ma spécialité, mais je peux encore me servir des bases. Juste assez, du moins, pour soulever un panier prunes très mures à bonne hauteur au dessus de la tête de l'autre. Un sourire aux lèvres, je finis par claquer des doigts ; et son contenu tombe sans plus attendre.

    ft. Samaël Enodril
    le 14 mars 1001

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    14 mars
    1001
    Marché aux idiots
    avec Natsumeossien
    Un troll des montagnes ?!
    Je grogne. Qu'est-ce qu'il s'y connaît, en troll, d'abord ? Ces bêtes affreuses et puantes n'ont rien à voir avec moi ! Pour un soldat, c'est cocasse, mais je prends bien plus soin de mon apparence que les autres militaires. Quand ça m'arrange, je n'hésite pas à me salir les mains, mais rester trop longtemps sans bain ou quelque chose pour me laver me dégoûte. Alors si je devrais faire fi de son commentaire parce que je suis censé être plus mature que ça en vu de mon poste, sa remarque me pique à vif. Je ne vais pas dire que je ne suis pas humble, ce serait un mensonge et même moi je le sais. Mais j'entends derrière moi les 'spectateurs' commencer à prendre des paris. Je ne leur ferais pas le plaisir de les encourager, mais ça me frustre de penser que je puisse ne pas faire le poids face à un ridicule Eossien. Nous sommes entraînés à la guerre depuis mille ans, alors qu'ils y connaissent, eux ? Rien du tout. Ils n'ont eu qu'à pioncer un bon coup et hop, le temps est passé tout seul. Ils ne savent rien de la guerre, des corps qui s'étalent par terre et du sang sur les mains. Pas que je sois la personne la plus sensible à ce sujet, mais je me demande parfois ce que j'aurais fait, si je n'avais pas été militaire.
    Enlevant par de brefs gestes de la main les saletés qui se sont retrouvées sur ma belle armure à cause de lui, je ne fais pas attention au sens de ses paroles que je n'ai écouté qu'à moitié. Méfiant, je le dévisage à la place avant d'entendre des sifflements derrière moi. Mais avant que je n'ai le temps de comprendre, je me reçois une caisse de fruits qui se déverse sur ma tête, me faisant trébucher de nouveau. De nouveaux rires fusent autour de nous, accompagnés de cris qui scandent à la baston. Ils vont être servis. Je suis furax. La moitié supérieure du corps tâchée par le jus des prunes molles, je le foudroie à nouveau du regard en sentant mes muscles se crisper. Puis, je rugis en bondissant sur lui pour le clouer au sol.

    « Tu te crois drôle, avec tes tours de passe-passe à la noix ?! »

    Ils ont été peu, à oser se dresser devant moi dernièrement. Cela me surprend mais me rend surtout furieux. Il a bien de l'audace, de défier un Capitaine de l'armée Altissienne, lui. Si je le voulais, je le mettrais en prison. Même le vendeur de fruits et légumes hésite à nous arrêter. Je le vois essayer de dire que ce n'est pas grave, qu'il ramènera d'autres cageots. Mais je ne l'écoute plus. Je ne l'écoute ni lui, ni la ferveur qui a gagné la foule nous encerclant. Ils veulent voir de l'animation qui change de leur quotidien. Si j'avais un Caldissien en-dessous de moi, sans doute que ce serait différent, d'ailleurs. On aurait pris ça pour une infraction de la loi concernant les violences qui doivent être éviter afin de maintenir la paix. Avec les Eossiens, ce n'est pas pareil. On peut s'amuser un peu, alors on va s'amuser.

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    Marché aux idiots


    Des problèmes d'ego
    Il y a un stade où j'aurais pu faire marche arrière et en finir rapidement, mais je l'ai largement dépassé, j'en ai bien conscience. Quand bien même je m'enfonce dans ma frustration et que je fais empirer la situation de secondes en secondes, je... Je suis content. Je m'amuse comme un gamin, gloussant avec une légèreté qui contraste drastiquement avec la rage du militaire en face de moi. C'est que le voir défait de sa superbe me fait gausser, surtout vu comme il se pavanait tout à l'heure. Mais comme prévu, les gros egos sont les premiers à craquer : et je m'y connais bien, car je ne suis pas en reste à ce sujet.
    Bon sang, que ça fait du bien, de les voir descendre de leurs grands chevaux.
    Je suis on ne peut plus satisfait, comme si j'avais là l'occasion idéale de soulager ma rancune grandissante depuis des mois. Plus sincèrement, je me complais dans ma propre boue, mais ça me va très bien pour le moment. Alors certes, c'est loin d'être sérieux, surtout pour un Moine Supérieur, mais... Bah. J'ai toujours trouvé qu'il fallait que nos supérieurs se secouent un peu, déjà quand j'étais novice, alors je serais bien hypocrite de ne pas le faire maintenant... Bien que, quand j'y pense, peut-être que se battre comme un chiffonnier dans un marché de légumes ne soit pas vraiment l'activité la plus digne et mature qui soit.

    Mais bien évidemment, la réplique ne tardera pas, je ne suis pas stupide. Je ne m'attends pas à ce qu'il se calme, au contraire, et ça m'amuse même davantage. C'est que, dans cet état, il ne peut plus se pavaner comme un paon en regardant tout le monde de haut : il est au même niveau que moi, au sol et sans la moindre dignité.
    … Ah oui, au sol.
    Je viens tout juste de le remarquer ; du moins, je l'ai senti à la légère douleur de la chute et de l'écrasement. Probablement que j'étais trop plongé dans mes pensées pour me reconnecter à la réalité (une habitude), mais ça ne m'effraie pas plus que ça. Clignant des yeux devant son énervement, j'en suis un poil déconcerté, ou du moins, je me contente de hausser les sourcils. J'ai l'impression d'avoir un enfant en train de hurler car on lui a retiré son jouet. Dans ce cas-là, plutôt son ego. Oooh, monsieur est chagriné car il ne peut pas jouer au plus fort, pour une fois... ? J'en ai le cœur brisé, je vous assure. Mais même là, je hausse les sourcils devant sa rage, dubitatif.
    Hé, oh, il faut prendre une tisane, de temps à autre ! C'est mauvais pour le cœur, de piquer des crises pareilles !

    Non, mais sincèrement, il a des problèmes, ce type : et c'est moi qui dit ça, donc ce n'est pas peu dire. En vérité, toutefois... Cela en dit long, et je ne peux pas m'empêcher de jubiler. Clairement, ce n'est pas moi qui suis en train de compenser une insécurité quelconque, à l'heure actuelle (arrêtez cet air dubitatif, dans le fond), et c'est assez drôle à voir. Mine de rien, tous ces militaires guindés qui se croient au dessus de tout le monde pour la simple action de respirer, alors qu'ils seraient bien incapables de faire quelque chose d'aussi simple que de produire leur propre nourriture, et qui explosent de rage quand ils descendent d'un cran, ça me fait rire. Je glousse donc mesquinement, mon rictus se faisant sec alors que je ne cille pas d'un poil.

    « Oh, je trouve ça hilarant, même. »

    Je n'ai pas franchement peur. Je sais très bien qu'il est largement plus fort que moi physiquement, mais d'une, je n'ai jamais eu besoin de force pour m'en sortir, et de deux... De deux, je n'ai pas envie de revenir en arrière. L'occasion est trop personnelle pour ça. Au pire, je passerais une soirée dans les geôles, mais... Bah, je suis moine. L'enfermement dans des conditions austères, c'est un peu mon quotidien. Au delà de ça, j'y vois une occasion de me venger un peu : de rire au nez de mon interlocuteur et de ses comparses qui se pensent dans leur bon droit.

    « Mais c'est moins drôle, quand ce n'est pas le sauvage, dont on rit, hm ? »

    Mon regard se fait sérieux, pendant une seconde. Je n'arrive pas à dissimuler ma rancœur, ni ma colère, et je n'ai pas envie de le faire. Je veux montrer que si je ne suis pas civilisé, alors il n'est certainement pas mieux que moi. Je me fiche bien de ses pensées ou de quoi que ce soit : en revanche, ça me fait un bien fou d'en avoir la confirmation. Derrière leurs parures, ce sont des cochons qui se complaisent dans leur boue ; et Yggdrasil seul sait que j'ai pourtant du respect pour les cochons, normalement, alors je m'excuse auprès de ces pauvres bêtes pour la comparaison.
    Je le méprise. Lui et ses congénères qui s’enorgueillissent de leur propre existence en nous regardant comme de vulgaires animaux qui ne comprennent rien à rien. Sans doute que cela les aide à ne pas se regarder en face et à prétendre qu'ils sont à leur place par une sombre histoire de « mérite », ou que leur 'civilisation' dont ils se sont si fiers donne fortement à rire, mais, je dois l'avouer, cela me tape sur les nerfs. Je sais bien que la compassion, l'humilité et la patience que je devrais avoir en tant que moine devraient me pousser à agir de manière plus mature, mais je n'en ai aucunement envie. Il prend pour les autres. Depuis un an, je n'ai pas eu l'occasion de me défouler de cette colère grandissante : sans doute serais-je moins vindicatif par la suite avec d'autres, mais pour l'instant, je me défoule. En même temps, c'est la cible parfaite. Prétentieux au possible et confit de sa propre autorité, il me donne tous les moyens pour que je me légitime de mes propres actions et ne questionne pas ma colère qui prend des propensions malsaines.

    Dans notre positon, une morsure serait aussi aisée que pratique pour moi. Je me retiens pourtant d'utiliser mes crocs, qui seraient en soi diablement utiles, surtout quand ses mains sont si près. Mais je n'ai pas -vraiment- envie de le blesser grièvement. M'amuser à ses dépends et lui offrir une bonne leçon, pourquoi pas, mais je ne suis pas violent à ce point. Alors je ne me retiens pas en terme de mesquinerie. Comme je n'aurais pas l'avantage au niveau de la force, je profite de mon agilité ; ma queue vient se nouer autour de sa jambe pour le tirer d'un coup sec et le faire rouler vers la droite. Malheureusement, n'étant pas très intelligent, je ne m'étais pas rendu compte que cela produirait un effet de levier, et que je me retrouverais aussi... Tout droit dans la mare aux cochons, pleine de boue. Oh, par Yggdrasil... Probablement que je devrais me rendre compte que je vais trop loin, mais c'est trop tard pour ça.

    Hors de question de perdre la face, toutefois. D'une main, je saisis une bonne grosse masse de boue pour l'envoyer sur mon opposant du jour. Qu'est-ce que je disais, déjà, sur le fait de se rouler dedans... ? L'ironie de la chose ne me passe même pas en tête, car j'ai peu de conscience de ma propre hypocrisie.

    ft. Samaël Enodril
    le 14 mars 1001

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    14 mars
    1001
    Marché aux idiots
    avec Natsumeossien
    Je n'avais même pas fait attention à l'utilisation du tutoiement alors que je lui crache au visage (pas littéralement mais presque). En même temps, et c'est presque inconscient, je crois que je n'ai pas très envie de me montrer poli et courtois avec cet idiot qui se croit tout permis (comment ça, l'hôpital qui se fout de la charité). Je n'ai pas gagné durement mon insigne de Capitaine pour qu'il me parle ainsi. J'ai un devoir à remplir, et c'est celui d'appliquer les règles. Il ne se rend pas compte, l'autre, que déranger un étalage perturbe le marché ainsi que le commerçant et qu'une transformation en dragon pourrait semer la zizanie dans la foule si ça vient à dégénérer. Je me méfie des Eossiens, comme je me suis méfié des Caldissiens. Ces derniers ont perdu leur leader en même temps que la nôtre alors je me montre moins méprisant depuis que la Paix fonctionne, en dépit de certaines tensions qui ont duré mille ans et qu'une seule année ne suffira pas à effacer. Mais les habitants originels d'Yggdrasil sont évidemment les principaux suspects dans cette affaire ; après tout, cela venait à un moment propice, et Adélaïde avait encore de beaux jours devant elle, si on ne l'avait pas froidement assassiné. Je sais bien qu'il ne faut pas faire de généralités, mais je ne peux pas m'empêcher d'être plus prudent en compagnie d'Eossiens plutôt que les autres. En l'occurrence, je sais surtout que celui en dessous de moi, s'il n'a pas l'air dangereux, est surtout insupportable, et me fait grogner de plus belle en continuant dans la provocation. Pourtant, sauvage, il l'est, à me chercher de la sorte. Mais je tiens à dire que c'est lui qui a commencé, d'abord, je me suis juste défendu ! Alors ses commentaires moralisateurs, il peut bien les garder.

    Il est bien trop vif pour moi cependant quand il s'agit de son propre corps ; car cela fait la deuxième fois qu'il utilise sa queue sur moi. Cette dernière s'empare de ma jambe pour nous faire rouler dans la boue et me faire perdre l'avantage. Je me fiche bien, pour une fois, d'avoir de la salissure sur mes vêtements ou même mes cheveux. Je lui renvoie même la boue qu'il me lance, et nous nous battons comme des chiffonniers dans la gadoue sous les yeux toujours amusés de la foule.  

    « C'est toi qui l'as cherché ! »

    J'ai complètement laissé tomber le vouvoiement. Il ne vaut pas la peine que j'en fasse usage, de toute façon. Nous nous retrouvons bientôt littéralement couverts de boue, à force qu'on se roule dedans en essayant chacun de prendre le dessus sur l'autre. Sans doute que nous aurions continué longtemps si je n'avais pas senti une force tirer sur l'un des tissus de vêtements qui dépasse de mon armure. Je suis tiré en arrière d'un geste brusque, m'éloignant de mon adversaire.

    « Qu'est-ce qu-.. ! »

    Je tombe à la renverse pour découvrir ce qui m'a tiré. Ma chienne est finalement venue à moi pour me tenir à distance de l'Eossien, voulant même me pousser dans la direction.

    « Windie ! Non, arrête ! »

    Je tente de protester, mais la femelle blanche fait mine de m'ignorer. Elle s'approche déjà de moi pour me passer des coups de langue afin d'enlever la saleté sur mes joues.

    « Ne me lèche pas, je suis sale ! Rooh, regarde ton beau pelage... »

    En venant près de moi, ses poils immaculés se sont également tâchés. Un bref soupir m'échappe. J'aime bien faire prendre des bains à ma chienne, mais son pelage est difficile à nettoyer. En même temps, il est si beau, il faut en prendre soin, avec ses poils tous doux qui la protègent du froid. Bon, je ne suis pas objectif parce que je l'adore, mais c'est vrai qu'elle est adorable quand elle tente quand même de me nettoyer la peau. J'en ai déjà oublié l'autre idiot alors que ma colère fond comme neige au soleil au moment où je reçois l'affection de mon alliée. Je ne peux vraiment pas lui résister.

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    Marché aux idiots


    Des problèmes d'ego
    Je... Je ne vais pas mentir, je ne me bats pas souvent dans la boue. En fait, je ne me bats généralement pas, de base, mais certainement pas comme un raton-laveur hargneux dans la gadoue avec un inconnu, aussi insupportable soit-il. Alors puisque c'est une première, il me faut quelques secondes pour m'adapter, mais je ne manque pas de hargne : hors de question de m'arrêter maintenant, après tout. Une fois que l'on a mis la main dans le purin (non, pas littéralement, mais presque), autant aller jusqu'au bout. En l'entendant protester comme un enfant, je fronce les sourcils, ne me retenant pas de grogner cette fois-ci.

    « Quand on prend tout le monde de haut, il ne faut pas s'étonner de la réplique ! »

    Pour autant, je m'arrête lorsque je distingue une silhouette canine se rapprochant, et se saisissant du soldat, comme pour le tirer vers l'arrière. Confus, je m'arrête une seconde, fronçant les sourcils comme pour évaluer la situation. Du peu que je vois, et vu qu'il la nomme, j'en conclus qu'il s'agit de la sienne. Sachant que les animaux ne sont pas responsables, à mes yeux, des imbécilités de leurs  maîtres, ma main se repose d'elle-même sur le sol. Je ne serais pas, même par un peu de boue, agressif envers une bête. Ce n'est pas dans ma nature. Dubitatif, je me contente de me relever en tanguant un peu, passant un vague coup sur mes robes comme si dégager un centième des dégâts allait changer quelque chose. Je n'attarde pas plus de quelques secondes mon regard sur l'individu en face de moi. Visiblement, de ce que je constate, il ne fait pas de mal à son chien, alors je n'ai aucune raison de m'intéresser plus longtemps à cet imbécile. Je n'ai plus, je suppose, qu'à m'éclipser discrètement, et-

    « Natsume ! »

    Oh, non...
    Je peux sentir la migraine arriver. Par l'éos, tuez-moi. Je préférerais encore avoir la tête plantée dans la boue à l'heure actuelle, plutôt que de devoir potentiellement supporter la mine horrifiée de Daichi qui est -enfin- parvenu à me rejoindre. Le second magimorphe est essoufflé, mais rien que ses sourcils froncés m'en disent déjà long sur la suite. Je peux déjà prédire ce qu'il va dire ; « et nianiania, et l'irresponsabilité, et la maturité, et je sais une personne maîtrisée qui ne fait pas n'importe quoi donc je donne des leçons tout le temps »... Ou quelque chose du genre.
    Observant le résultat de nos actions avec effarement, je crois que le trentenaire est encore sous le choc, comme si à chaque fois qu'il découvrait un détail supplémentaire, il se rapprochait d'un centimètre de l'accident vasculaire-cérébrale. Rien qu'en le regardant d'un air vaguement désabusé, je peux voir son regard passer à la boue, aux légumes éparpillés et écrasés, puis enfin au militaire. Je suis sûr qu'il est persuadé que je suis le seul fautif, mais avant qu'il n'ait eu le temps de me dire quoi que ce soit, c'est une voix fluette qui retentit à mes oreilles.

    « Tonton... ? Pourquoi t'es dans la boue ? Tu joues ? Je peux jouer, aussi ? »

    Je cligne des yeux. Mon expression se radoucit immédiatement lorsque mes yeux se posent sur l’expression candide de ma petite-cousine, visiblement bien inconsciente du problème. Ou tout simplement, elle ne m'imagine pas capable de me mettre dans des ennuis aussi ridicules : dans les deux cas, je l'admirerais presque. Retenant une grimace, une lueur affectueuse passe toutefois dans mes yeux pendant que je glousse.

    « Non, non, Ran, tu... Ne fais pas comme moi, d'accord ? Ta tunique est trop jolie pour ça.  »

    La petite fait la moue, visiblement déçue. Je n'aime pas trop lui dire non, ayant bien trop tendance à me faire mener au nez à la baguette par mes neveux et nièces dès lors qu'ils font usage de l'habituel sort de « grands yeux larmoyants ». Pour autant, je suis presque sûr que son père, qui est actuellement en train de me fixer d'un air on ne peut plus désabusé, n'est pas trop d'accord. Mais bon, probablement que j'irais l'emmener faire un tour vers la rivière bientôt, pour compenser.
    Visiblement agacé, mon cousin me fixe de cet air torve et quasiment inexpressif que je sais bien décoder comme étant généralement signe d'un « j'en ai marre » plus général. Je sens qu'il se contient. Il n'est pas du genre à exploser de colère ou quoi que ce soit, mais la situation lui déplaît. Dans un soupir désabusé, il finit part se tourner vers le militaire, la mine inexpressive comme à son habitude.

    « … Mes excuses. Il ne se rend pas toujours compte de ce qu'il fait, depuis l'année dernière. »

    Son ton est sincère, quoique un peu las. Daichi a beau être aussi neutre que moi d'un point de vue de la mine, il en reste qu'il a une délicatesse que je n'ai pas, des fois. Enfin, ça, et il a souvent dû rattraper mes bêtises, quand j'étais plus jeune. Hé, si cela lui rappelle des bons souvenirs, il pourrait presque me dire merci... Non ?
    De mon côté, je lève les yeux au ciel, jetant un bref coup d’œil vers Ran. La petite me fixe en gloussant à chaque fois qu'elle tripote les manches de mes habits tâchés pour en faire tomber un peu de boue. Je sens que l'envie que j'ai pu avoir de continuer s'évapore lentement. Je ne ferai pas de scène face à la gamine et Daichi le sait. Alors, bien malgré moi, je hausse vaguement les épaules. Qu'on en finisse, avec cette histoire.

    ft. Samaël Enodril
    le 14 mars 1001

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    14 mars
    1001
    Marché aux idiots
    avec Natsumeossien
    Par de brefs gestes, j'enlève quelques traces de boue comme je peux, mais il n'y aura qu'un bon bain qui pourra vraiment me décrasser. Afin de calmer ma chienne, je lui glisse des caresses sur la tête pour lui signifier que je vais bien. Bon, elle le voit d'elle-même, mais de toute façon, je ne peux m'empêcher de la gâter quand elle se montre aussi adorable. J'en aurais presque oublié l'Eossien religieux si je n'avais pas entendu des voix derrière moi.
    Natsume ?..
    Je me tourne légèrement pour découvrir un homme et une enfant se diriger vers le moine. Natsume... Cela doit être son nom, me dis-je. Détail inutile, mais j'imagine, au moins, que j'aurais un nom à mettre sur son visage, si d'aventure je venais à le recroiser (il y a toutefois peu de chance, vu que la ville est grande). Je ne m'attendais pas à ce que son comparse vienne jusqu'à moi, cependant. Sûrement son père, frère, ou tuteur. Il vient s'excuser à la place de 'Natsume' pour son comportement, me donnant même une justification à son comportement. Aussitôt, ma rancœur s'efface d'une traite. Je ne peux pas dire grand chose, si je reçois des excuses sincères, après tout. C'est à ce moment-là que les gardes sous ma tutelle se fraient un passage à leur tour pour s'approcher de nous, leurs mines inquiètes dirigées vers moi.

    « Capitaine !
    - Êtes-vous blessé ? »

    Ils ne sont que deux à avoir entendu le grabuge que nous avons provoqué, mais ce n'est pas plus mal : pas la peine de ramener tout le monde, cela attirerait davantage l'attention sur nous. D'ailleurs, les spectateurs ont l'air déçus de la façon dont s'est terminé notre petit 'jeu' et s'en vont déjà à leurs occupations. Les deux nouveaux venus se tournent ensuite vers le magimorphe qui m'a attaqué, avec leurs airs renfrognés et prêts à dégainer leurs armes.

    « Voulez-vous que nous le jetions en prison ?
    - Saccager la marchandise d'un innocent et attaquer un militaire gradé ! Pft ! Il mérite bien un peu de geôle ! »

    Ils prennent bien plus plaisir que moi à le voir derrière les barreaux, dis donc. Il faut dire que nous avions eu peu de malfrats qui le méritaient vraiment, mais depuis que les tensions se raniment au sein de la ville, les soldats sont de plus en plus enclins à les mettre sous les verrous quand ils leur semblent trop suspicieux. Je ne suis pas trop adepte de ces méthodes, pour ma part. Je trouve ça bien injuste d'accuser quelqu'un comme ça sans vraies grosses preuve à l'appui.

    « Nous avons bien mieux à enfermer que de simples Eossiens confus. Retournez plutôt à vos postes, le marché doit être couvert aux quatre coins ! »

    Surpris par mon ton las puis autoritaire, ils se tiennent droit comme des 'i' avant de me saluer pour accepter mes ordres. Je soupire de nouveau. L'odeur de la boue n'est pas la plus désagréable que j'ai senti, mais je ne m'en ferais pas un parfum permanent et surtout, je n'aime pas trop la sensation quand ça colle à la peau. M'éclaircissant la gorge, je m'adresse à mon interlocuteur plus âgé d'un air plus posé et calme que le cadet avec qui je me suis battu.

    « Je passerai l'éponge pour cette fois. De toute façon, cela ne suffit pas pour un aller dans les geôles. Mais que cela ne se reproduise plus. Nous aurions pu avoir des blessés. »

    Plus ou moins discrètement, je glisse une œillade légère et un rictus au lézard. Mes yeux se posent sur l'enfant à ses côtés. Elle est entre autre l'une des raisons qui me poussent aussi à ne pas l'enfermer, même pour une courte nuit. Je suis faible face aux animaux... Mais aussi aux enfants. Je glisse pourtant vers le fautif un sourire malicieux.

    « N'est-ce pas... Natsume ? »

    Bon, je ne vais pas mentir, mon ego est peut-être aussi flatté que quelqu'un ait présenté des excuses, même si ce n'était pas directement lui. J'imagine que ça, je peux toujours aller me brosser. De toute façon, à la fin de la journée, je l'aurais déjà oublié et le perdra de vue bien vite. À ma grande surprise, toutefois, Windie semble bien curieuse face aux nouveaux arrivants. Elle agite sa queue en faisant pendouiller sa langue, venant jouer avec les inconnus, surtout le magimorphe et l'enfant à ses côtés.

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    Marché aux idiots


    Des problèmes d'ego
    Je ne comprendrai jamais comment Daichi peut supporter de s'adonner à ce genre de... Spectacle. Il n'a vraiment aucune honte, sincèrement... ? Et son amour-propre... ? En même temps, contrairement à moi, je ne l'ai jamais vu exprimer le moindre mécontentement quant à la situation depuis le début de tout ça, et ça me déplaît plus que largement. Je m'attendrais presque à quelque chose, à une expression, à une pique, mais non. Dépité, je grince des dents. Rien à faire avec lui, je suppose, et je n'ai pas le cœur de lui reprocher quelque chose, depuis... Enfin, bref.
    Ah, voilà la cavalerie...

    Je lève les yeux au ciel en voyant des soldats se précipiter vers nous. Leurs questions et leur pseudo-inquiétude me fait lourdement lever les yeux au ciel. Allons bon. C'est qu'ils ont l'air à moitié d'être en train de baver à l'idée de mettre quelqu'un en prison, là, c'est presque indécent. Si je sens Ran se tendre d'un coup net, je me contente de tapoter doucement son épaule pour lui faire signe de se calmer. Je n'ai pas la crainte de passer la nuit au trou ; alors leurs menaces me font davantage l'effet de voir des enfants en train de s'agiter plus qu'autre chose. Puis, sincèrement... C'est qu'à force de parler de leur... Capitaine, c'est ça... ? Bon, ça, je m'en fiche pas mal, quoique je me dis que les standards ne sont définitivement pas hauts chez les militaires. Les histoires de rang et de hiérarchie, ça me passe largement au dessus de la tête. Je serais un bien piètre éoniste, sinon. La seule pensée qui me vient est plutôt de l'ordre du...
    Oh, mais quelle bande de lèches-cul.
    Yggdrasil me pardonnera ma vulgarité, relativement exceptionnelle, mais je suis si crispé que je n'ai pas pu m'empêcher de le penser. C'est qu'ils me feraient presque de la peine, les larbins. Enfin, pas vraiment. Ils sont tout de même en train de me regarder comme une brochette à mettre au bout d'une lance, à l'heure actuelle.

    Je fronce vaguement les sourcils, toutefois, lorsque l'autre énergumène les rappelle à l'ordre pour leur dire de s'en aller. Perplexe, je ne m'interroge pas toutefois longtemps sur les raisons de son action : d'une part, ça ne m'intéresse pas plus que ça, et d'autre part... Est-ce que j'ai vraiment besoin d'une raison supplémentaire, d'ailleurs ?
    Je dois me retenir, on ne peut plus fortement, lorsque le militaire énumère ses « conditions » comme si il était en train de faire un grand acte de charité. Oh, mais est-ce qu'il s'entend, vraiment... ? Probablement que oui, en fait, je suis persuadé qu'il est du genre à aimer s'entendre parler, vu son arrogance. De mon côté, en tous cas, ça me casse les oreilles. Oh, oui, des blessés avec des légumes et des fruits, en effet. Ils auraient pu tomber sur une tomate, les pauvres, quel massacre en perspective ! Les doigts crispés, je ravale le commentaire sarcastique que je voulais faire, quand bien même il était diablement tentant. Non pas par lâcheté, mais par considération pour ma nièce. Beaucoup moins pour mon cousin, je dois dire : j'aurais presque envie de le contredire et d'enfoncer encore le clou une dernière fois pour lui montrer qu'il n'a pas à se mêler de mes affaires, mais la petite est un point sensible. Je tique, toutefois, quand il m'interpelle.

    Non mais... On a pas élevé les cochons ensemble !
    Mes sourcils se froncent, seul indicateur visuel de mon déplaisir. Je le fixe d'un regard sec, sans pour autant répondre. Déjà que son rictus me donnait envie de lui renvoyer quelque chose à la figure, je n'aime décidément qu'il m'appelle par mon prénom : que je sache, je ne lui en ai pas donné la permission. Et oh, je sais très bien qu'il se permet à peu près tout, mais ça m'agace, rien à faire. C'est du personnel, et le personnel n'a rien à faire là. Je ne lui donnerai pas ce qu'il veut en m'exprimant davantage, mais je résiste difficilement à la tentation de le faire, je n'irais pas mentir.

    « Oooh, t'es mignonne, toi ! »

    En clignant des yeux, je constate que Ran est actuellement en train de couvrir d'attention la chienne qui s'est rapprochée de nous. Je suis perplexe quant au fait qu'elle semble si sociale, mais après tout, c'est un chien. Puisque j'ai un faible pour les bêtes, je ne l'éloigne pas, mais... En même temps, je ne m'en rapproche pas trop. La situation de tout à l'heure m'a partiellement refroidi, quelque part.
    En revanche, en la voyant se mettre à me renifler avec insistance, je la fixe vaguement, sans dire un mot. Malgré moi, mon expression se radoucit, et je pose une main tranquille sur sa tête pour lui faire gentiment signe de s'arrêter.

    « … Je suis plein de boue, tu vas te salir. Si tu en as dans la truffe, tu vas avoir mal. »

    Ma voix est beaucoup moins froide que tout à l'heure, prenant un ton bien plus chaud pour la première fois depuis le début de toute cette histoire. Lentement, je retire ma main. Rien à faire, j'ai du mal à me masquer comme d'ordinaire lorsque je suis face à des animaux, même si j'essaie de garder la façade, rien que pour la forme. Je lui parle comme si elle était pleinement capable de me comprendre, ce qui pourrait paraître ridicule en soi. Toutefois, j'ai l'impression qu'elle est relativement intelligente. Elle a après tout volontairement éloigné son maître de manière à ne causer aucun conflit, et je doute que ce soit innocent. Et en plus de ça... C'est toujours comme ça que je parle à des animaux. Les humains, en revanche, c'est autre chose.
    D'ailleurs...

    « Mais tu as l'air gentille, au moins, toi. »

    J'ai à peine le temps de terminer ma phrase que je sens une main se poser contre mon épaule. Une main très, très, ferme. Et le regard on ne peut plus neutre et inexpressif de Daichi qui se plante dans le mien pour m'intimer, en résumant grossièrement, de « me taire pour une fois dans ma vie, par pitié », ou quelque chose dans ce genre-là, je suppose. Je ferais presque la moue. Quoi, l'autre a le droit de me provoquer, et je n'ai même pas le droit à une pique implicite... ? Franchement... J'aurais pu être beaucoup plus insultant.

    « Nous n'allons pas nous attarder plus longtemps, de toute façon. N'est-ce pas ? »

    Je sens dans sa voix une pression plus qu'explicite. En soupirant, je hoche vaguement de la tête. Vrai qu'à la base, nous étions venus pour le cadeau d'anniversaire de mon neveu, alors j'essaie me le rappeler pour me motiver. Difficile à faire quand j'imagine déjà le long regard blasé dont me qualifiera mon cousin jusqu'au retour, mais je suppose que je pourrais toujours l'ignorer, comme d'habitude. En attendant... J'ai bien hâte de supprimer cette altercation de ma tête et de ne plus jamais y repenser, si possible ;  je n'ai, de toute façon, pas de raison de croire qu'il en serait autrement.

    ft. Samaël Enodril
    le 14 mars 1001

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