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  • Longue histoire [PV Natsu]
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    2 participants

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    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    « Où va-t-on ? »

    Lyra tente de se relever. C'est toutefois bien plus difficile à faire que ce qu'elle pensait. Une quinte de toux l'empêche en plus de poser davantage de questions. Toujours remonté contre cette histoire, Samaël n'a toutefois pas le temps de s'y attarder plus que ça.
    « Je n'ai pas de bonnes explications à te donner. Je peux seulement te raconter mon histoire. »
    C'était ce qu'elle lui avait répondu, mais ce n'est guère le moment de poursuivre. En plus, l'animorphe ne serait pas en état de se lancer dans un long récit. Elle lui expliquera quand elle sera un peu plus en forme. Dans ce but, l'Enodril rassemble ses affaires, sur le point de partir. La pluie s'est arrêtée. Mais il ne peut pas vraiment patienter plus. La cinquantenaire a besoin de voir quelqu'un pour la soigner.

    « Comme je t'ai dit. Je t'emmène chez un médecin. »

    Le regard noisette de la plus âgée est toujours posé sur le chevalier. Si la fièvre ne lui faisait pas tourner la tête, sans doute qu'elle protesterait. Elle ne veut pas être dépendante de lui. Elle ne veut plus. Elle se sent plus légitime.

    « À l'hôpital ?..
    - Non, l'hôpital est trop loin. »

    Le ton du Capitaine n'est plus énervé. Tout au plus est-il neutre, mais il ne veut plus se mettre en colère. L'important, pour l'instant, c'est qu'il l'emmène dans un endroit où on pourra prendre soin de sa santé.

    « Il y a des cabinets dans le Quartier Eossien, mais... Je doute d'y être bien accueilli, après ce qui s'est passé il y a deux mois. La plaie est encore fraîche. »

    Après tout, même avant ça, il sait qu'il n'était pas vraiment le bienvenu parmi les natifs. Et il aurait en soit pu avoir une maison dans les quartiers les plus riches, s'il avait voulu. Faire comme Alyss ou Gabriel et prendre des appartements à la hauteur de son statut et de son salaire. Mais c'était son propre choix, de s'installer en terrains inconnus, au milieu de gens qui le haïraient probablement. Puisqu'il est en charge des Quartiers Eossiens, il ne se voyait simplement pas habiter autre part ; pour se rendre directement sur son lieu de travail, c'était plus simple. Il se disait que ce serait aussi plus facile pour apprendre à les connaître. Comme attendu, toutefois, il n'a pas été très bien reçu. De nombreuses insultes et menaces de mort lui sont parvenues, que ce soit écrits sur les murs de chez lui ou en lettres anonymes. Cela ne l'a toutefois jamais découragé. Au contraire, ça ne l'a rendu que plus fier et têtu ; et ce qui s'est passé début juillet l'a conforté dans l'idée qu'il devait rester dans les Quartier Eossiens.

    « Mais alors, qui... ?
    - Tu verras. Quelqu'un que tu connais bien. »

    Lyra hoquette doucement. Surprise, elle est tout à coup nerveuse à l'idée de revoir le magimorphe, qu'elle a pourtant déjà rencontré sous sa véritable apparence ; et qui est accessoirement le seul, hormis son fils, à connaître son secret. Secret qu'elle n'a plus de raisons de cacher, d'ailleurs. Cette pensée la soulage, autant que cela la rend triste, quelque part. Il y a encore quelques heures, le brun en armure était réellement inquiet pour elle. Il y a encore quelques heures, il l'aimait.
    Non... C'était Windie qu'il aimait.
    Et quelque part, si les deux ne sont qu'une même entité, elle a l'impression, elle-même, d'être restée dans l'ombre de quelqu'un d'autre durant tout ce temps. En silence, Sam l'a prend sur son dos, ferme la porte de chez lui, et ils disparaissent tous deux dans la nuit, éclairés seulement par les torches au-dessus de leurs têtes. C'est avec le regard un peu vide, et triste, que le cadet arpente les rues plongés dans un mutisme royale. À cette heure-ci, à part quelques gardes de temps à autre qui font leurs rondes, il n'y a pas un chat.
    Sans un bruit, le plus jeune se permet de lâcher quelques larmes en silence. Lyra peut sentir sa peine et sa blessure intérieure, mais ne prononce pas un mot à ce sujet, préférant ne pas aggraver la situation. Elle se sait responsables de ces pleurs. Si Windie est techniquement toujours auprès de lui, à ses yeux, c'est comme si elle était morte cette nuit. Cette adorable et loyale chienne qu'il aimait plus que tout, jamais il ne la reverra. Car plus rien ne sera jamais comme avant. Sans rien dire, il fait son deuil jusqu'au chemin qui les mène au sanctuaire Eossien.
    Et lorsqu'ils sont devant les portes de ce dernier, Lyra relève faiblement la tête, le corps brûlant.

    « Le... sanctuaire ?.. Mais tu as dit que-...
    - C'est bon. Je connais ses horaires de garde. C'est lui qui m'ouvrira. »

    Lors de leurs dernières entrevues, il lui avait soufflé un mot à ce sujet, ne serait-ce que pour ses allers et venus à propos des blessures arpentant son dos. Une nouvelle toux fait sursauter le corps de l'animorphe. Il ne veut pas l'admettre, mais l'entendre l'inquiète quand même peut-être un peu. Il toque donc sans plus tarder à la porte du sanctuaire. Lorsque Natsume lui ouvre, l'Altissien esquisse une expression ennuyée.

    « Désolé, je sais qu'il est tard... J'aurais besoin de l'aide d'un spécialiste... »

    Lyra ne relève pas le regard, mais sent l'odeur du moine. Elle a honte de lever les yeux sur lui mais n'a pas non plus la force de relever la tête. Elle se vide petit à petit de son énergie.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Dim 4 Avr - 19:19, édité 2 fois

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    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Exceptionellement, je suis de garde. D'ordinaire, je ne suis pas debout à cette heure.
    Enfin. Pas comme si je dormais, de toute façon, ces temps-ci. Ahaha. C'est très drôle. Bref.

    Je me suis proposé, pour faire quelques soirées de plus cette semaine. La personne en charge devait de toute façon être à la maison pour s'occuper de son nouveau-né, alors c'est une bonne chose. Personne n'a besoin que je sois présent, de toute façon, et l'on ne m'attend pas quand je rentre, ou où que ce soit, d'ailleurs. Alors quitte à passer la nuit à ne dormir que le minimum nécessaire, autant que ce soit au sanctuaire. De toute façon, l'humeur entre Daichi et moi est loin d'être au beau fixe, ces temps-ci. Rester à la maison me rend d'autant plus anxieux. Enfin... La « maison », ahah. Je n'en ai pas vraiment, après tout. Ça fait des années que je n'en ai plus. Mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

    La tête dans les papiers, toutefois, j'essaie de donner sens à ce que je vois. Mais tout se ressemble et tout suscite chez moi l'ennui et le désabus. Le regard vague, mes yeux s'arrêtent sur des phrases, les passant sans les lire, avant que je ne m'arrête en m'en rendant compte.
    … À quoi bon, de toute façon.
    Mes pensées, toutefois, sont arrêtées par un bruit répétif que je reconnais comme étant celui de quelqu'un toquant à la porte. Me levant lentement, je quitte donc brièvement mon bureau pour venir ouvrir.

    « Qu'est-ce que... »

    J'ouvre de grands yeux devant la vision à laquelle je fais face. Si je ne suis pas si étonné que ça de voir débarquer Enodril (bizarrement, je crois qu'il s'agit d'une des personnes avec lesquelles j'ai le plus interagi lors des derniers mois, ou du moins, plus que quelques minutes polies), je le suis un peu plus de voir la personne qu'il porte. Je n'aurais pas cru revoir son visage avant un long moment, mais ce qui me surprend davantage est le fait qu'elle ne soit justement pas dans sa forme canine. Pendant un instant, mon expression se referme, et mon regard passe sur l'individu qui vient de toquer.
    Ah. Alors il sait.

    « Entrez. Suivez-moi, et mettez-là sur la table d'auscultation. »

    Je me garde de tout autre commentaire – ce n'est de toute façon pas le moment, vu l'état de l'animorphe que je peux apercevoir d'ici. Marchant à pas plus rapides vers la pièce en question, j'attends qu'il la dépose et vient finalement commencer à l'examiner, sans un mot. Je n'ai pas vraiment le temps pour du blabla de forme ; au lieu de ça, j'examine ma patiente du jour sur toutes les coutures. Mais plus les secondes passent, et plus mes sourcils se froncent. Alors que je passe une main sur son front, je reprends la parole d'une voix ferme mais grave.

    « … La fièvre est trop forte. C'est une grippe, mais au vu de son état de santé, son corps n'est pas en état de la combattre. »

    J'estime ne pas avoir à développer, mais je vais de toute façon le faire. J'explique la situation sans vraiment me préoccuper de prendre des gants, continuant d'observer pour trouver d'autres indices, même si tout est assez évident.

    « Au vu de l'état des cheveux, des ongles et de la peau, les carences alimentaires et la fatigue ne datent pas d'hier. Il faut une alimentation variée et du repos, absolument. Si il faut, il faudra peut-être même la mettre sous surveillance. »

    Je n'ai pas besoin d'évoquer que l'alimentation qu'elle a eu jusque là n'était peut-être pas ce qu'il y avait de mieux pour sa santé, de loin. Si il l'a nourri comme un chien, littéralement... Même avec la meilleure viande qui soit, il y aura forcément des conséquences. Je n'ose imaginer sur le long terme. Je n'ai pas besoin de l'ausculter longtemps pour savoir que sa santé est en danger, encore plus à son âge. Voilà pourquoi je relève temporairement mon regard vers Enodril pour reprendre la parole.

    « … Ou que je me déplace. Il faudrait éviter au maximum les déplacements. »

    Elle ne guérira pas en un soir, ni en deux. Et une grippe chez une personne âgée dans cet état, ce n'est pas exactement ce qu'il ne faut pas suivre de près. Sans forcément attendre de réponse de l'autre, je me dirige vers mon armoire pour en tirer deux potions que je tends à la plus âgée de nous trois. Juste à côté, je pose un sceau. Inutile d'être plus clair.

    « Buvez ça. Essayez de ne pas vomir, ou le moins possible. Vous pouvez boire  en plusieurs traites. »

    Mon regard repart vers l'autre présent dans la pièce, l'invitant à me suivre à côté, dans la pièce annexe. J'ai besoin de plus d'informations, alors lorsque nous nous y retrouvons, je reprends la parole.

    « … Qu'est-ce qui s'est passé ? »

    Inutile de passer par cinq chemins différents quand il s'agit de la seule réponse qui m'intéresse, ne serait-ce que pour cerner l'état de ma patiente.

    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001


    ______________________

    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    Il se rend compte qu'il doit prendre le Shimomura par surprise. Pourtant, ce soir, il n'a pas le choix ; la vie de la femme sur son dos repose entre ses mains. Et très professionnellement, le moine les invite sans plus tarder à entrer et Samaël s'exécute. Il dépose doucement la plus âgée sur ladite table que l'autre lui montre et attend patiemment son verdict. Lyra transpire. Elle a chaud. Sa vision n'est pas toujours nette mais elle sent distinctement les odeurs autour d'elle et s'y fie. Elle est désolée de devoir revenir auprès de l'Eossien ; ce dernier doit avoir mieux à faire que de gérer leurs histoires, après tout, surtout que c'est la deuxième qu'il leur sauve la mise. Lyra a peur, mais si son corps n'est pas en état de se défendre et qu'elle doit en mourir, elle est contente que ça ne soit pas seule, même si elle aurait évité ça à ces deux personnes en particulier. Elle laisse Natsume l'ausculter sans bouger -elle n'a pas la force de le faire, de toute façon- et n'est pas vraiment étonnée des réponses qu'il leur donne, au contraire de Sam qui reste pantois devant ce qu'il apprend. Pantois mais toutefois impressionné, au fond de lui, par les connaissances du natif. Mais... Il y a une chance qu'elle s'en sorte, c'est déjà ça. L'Enodril en est tout de même soulagé, en dépit de ce qu'il pense de la Caldissienne. Sans prononcer un mot, il hoche de la tête devant les prescriptions du soigneur. Comme elle le peut, Lyra se redresse légèrement pour pouvoir prendre la potion qui lui est tendue et remercie leur interlocuteur d'un signe de la tête qui, elle l'espère, sera compris par le concerné. Docilement, le chevalier suit le mage dans la pièce d'à côté, laissant l'animorphe seule pour qu'elle se repose. Son fils pousse un bref soupir de soulagement, au moins rassuré que l'Eossien leur ait ouvert et ait accepté de les aider. Le contraire l'aurait étonné, en un sens, quand il ose y penser. Encore confus par tous les événements qui se sont enchaînés, son regard se perd dans le vide, avant de se poser sur le religieux. Il ne sait pas par où commencer, mais tente de faire son mieux.

    « Windie, ma chienne... C'était une animorphe, depuis tout ce temps. Et je... Je l'ignorais. »

    Il est encore furieux après cette histoire mais l'avouer comme ça face à l'autre le fait surtout se sentir bête, comme s'il aurait dû deviner la vérité par ses propres moyens et qu'il s'agissait de quelque chose d'évident.

    « Je l'ai appris ce soir, quand j'ai découvert qu'elle était malade, mais je ne savais pas pourquoi. Je ne pouvais pas imaginer que-... »

    Sa phrase s'arrête tout à coup. Il ne pouvait pas imaginer que ça puisse être plus ou moins lié à la façon qu'elle avait de se nourrir, vu qu'il lui donnait toujours la meilleure nourriture possible, la meilleure viande qui soit. Mais ça, il le faisait quand il savait que c'était un chien. Bien sûr, s'il avait été au courant qu'elle était à moitié humaine, il ne l'aurait pas gavé que de viande. C'est évident, même pour lui, qu'il faut, comme l'a dit le soigneur, une alimentation variée. C'est d'ailleurs ce détail qui l'interloque lorsqu'il revoit la scène d'avant.

    « Attendez... Comment savez-vous qu'elle a des carences ?.. »

    Il ne doute pas que son expertise soit à un tel niveau qu'il puisse déduire pareille information assez aisément, mais il n'a pas mis bien longtemps pour le comprendre.
    Non... Il a parlé de ses cheveux, ses ongles... Il l'a sans doute deviné de là. Mais quand même, est-ce qu'il...

    « Vous étiez au courant... n'est-ce pas ? »

    D'une façon ou d'une autre, quelque part... Il est convaincu qu'il le savait. Il ne sait pas depuis quand et il ne sait pas comment, mais ça le chiffonne. En outre, évidemment, ce n'est pas un reproche. Plutôt comme quelque chose qui lui saute aux yeux et lui fait se dire qu'il a dû vraiment être idiot pour ne pas s'en rendre comte plus tôt, que si l'autre l'a deviné, c'est que c'est sans doute lui qui a raté un chapitre. Il ne lui en veut pas non plus pour ne pas lui avoir dit. Il aurait eu du mal à le croire, déjà, et puis ce n'était pas son rôle de divulguer ce genre d'informations. Cela lui donne seulement l'impression qu'il a été pathétique sur ce coup-là, et il s'en veut un peu à lui-même pour ne rien avoir remarqué auparavant.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Dim 4 Avr - 19:21, édité 1 fois

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    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Sans un mot, je le laisse s'expliquer, commençant enfin à donner sens à tout cela dans mon esprit. De ce que je comprends, il vient effectivement d'apprendre la vérité, et je n'ai pas besoin de lui poser de questions pour deviner que cela le trouble. Ses questions, toutefois, me font froncer les sourcils, alors que j'attends de voir celle qu'il veut vraiment me poser. Et elle vient bien vite. Devant cette dernière, d'ailleurs, je me tends inconsciemment. J'ignore sa réaction, mais bien vite, je me rends compte qu'elle n'est pas négative ; tant mieux, car je n'aurais vraiment pas été d'humeur à gérer ses crises. Je choisis toutefois de répondre à sa première interrogation avant de passer à la seconde.

    « … Comme dit avant, les carences se devinent aisément à la couleur des ongles et l'état des cheveux. Les siens tombent par poignées. »

    Je hausse des épaules, sans non plus feindre l'innocence. Je ne vais toutefois pas m'éterniser sur ce point, puisque ce n'est pas celui qui l'intéresse.

    « Mais je le savais avant, effectivement. »

    Inutile de nier, d'une part car je n'en vois pas l'intérêt immédiat ou lointain, et d'autre part car je ne me sens pas coupable. Tout cela ne me regarde pas ; je n'avais aucune obligation à leur égard. Pour autant, je peux bien m'expliquer un peu, puisque j'estime que cela sera plus simple par la suite.

    « Lorsque vous avez été blessé, j'ai pu me servir d'une part de sa magie pour ne pas vider mes forces. Sans cela, mon corps aurait sûrement subi les conséquences d'un sort de soin aussi poussé. »

    Je ne rentre pas non plus dans les détails. Inutile de s'attarder là-dessus. Autant être honnête, toutefois, quant à l'aide qu'a pu m'apporter l'animorphe ce jour-là et la raison de ma connaissance quant à son secret.

    « Je lui ai promis de ne rien dire. J'ai supposé qu'elle attenterait à sa vie si jamais cela se savait. »

    Je me rappelle encore, même si le souvenir commence à remonter, de sa détresse et de sa peur à ce moment-là. Sans doute que son état mental a dû se détériorer pendant des années, et je n'ai pas beaucoup de doutes sur le fait que cela a dû influencer son état de santé. Je préférais éviter d'être la cause d'un pied dans la tombe.

    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001


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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    S'il aura une satisfaction aujourd'hui, même très minime, ce sera d'avoir deviné juste sur ce coup-là. Il est évident que les soigneurs ont des connaissances en médecine poussée ; le maigre savoir que Sam possède à ce sujet ne lui permet pas de toute façon de remettre en question les observations de l'autre et ce n'était pas son but. Qu'il ait deviné grâce à ses analyses ne le surprend pas, mais... C'était quelque chose qu'il sentait. Que le cadet détenait cette information de bien avant. Pas comme si cela changeait grand chose, en soit. Il lui raconte alors le jour où de sa vilaine blessure dans le dos. Ce n'était il y a pas si longtemps que ça, quand il y pense. Mais il ignorait que c'était à ce moment-là que Natsume avait appris, pour la chienne. Il est sans doute surpris de savoir que celle qui dit être sa mère l'a aidé pour se rétablir.
    Elle lui a permis de... me sauver ?..
    Il peine à y croire. Ou plutôt, un déni l'entoure. Il pensait que seule la magie du Shimomura avait suffit pour les soigner, mais quand il y songe à nouveau, il est vrai que le travail était sans doute trop conséquent pour qu'une seule personne s'en charge, aussi expérimentée soit-elle. Malgré lui, il serre les dents et affirme un regard un peu plus dur par la suite. Elle aurait attenter à sa vie ?.. Qu'est-ce que ça peut bien faire, pense-t-il soudainement.
    Est-ce que cela m'aurait préoccupé ?.. Si ce qu'elle a dit est vrai, je devrais la détester. C'est ce que j'ai toujours fait.

    « Eh bien, sans doute que j'aurais fait le nécessaire, si elle m'avait dit la vérité avant. »

    Inutilement, il est amer. Pas envers son interlocuteur, bien sûr. Mais indirectement, l'état de l'animorphe dans la salle à côté était de son ressort. Il veut estimer que ce n'est pas de sa faute, mais la frustration demeure plus qu'autre chose.
    Las, il finit par porter ses mains à son visage.

    « De toute façon, cela n'a plus d'importance, maintenant. »

    Oui. Peu importe. Il n'y a pas grand chose qu'il puisse faire de plus, et la vérité devait éclater un jour ou l'autre. Cela ne change rien à la santé inquiétante de la cinquantenaire. Ce sont toutefois des histoires qui ne sont censés regarder que lui et elle. Alors il porte sur le moine une expression fatiguée et embêtée.

    « Je suis désolé que vous ayez été mêlé à cette histoire. »

    Cela ne devait pas être le cas. Il en veut à Lyra de lui avoir parlé de cette histoire alors qu'il n'avait rien à voir là-dedans, mais Sam est en réalité plus agacé qu'autre chose de ne pas avoir compris tout de suite alors que ça faisait bien trente ans que Windie l'accompagnait et qu'il aurait dû se poser des questions, à force.

    « Et... Merci de m'avoir ouvert. »

    Se concentrer sur le mage, ironiquement... l'apaise un peu. Cela lui fait oublier le choc qu'il a vécu tout à l'heure, et au moins une personne sur qui il peut se calmer, un visage, s'il n'est pas foncièrement amical, n'est pas étranger. Il doit encore finir d'avaler le fait que Windie n'existe plus, et n'a en réalité jamais existé.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Dim 4 Avr - 19:22, édité 1 fois

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    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Inutile d'être fin analyste pour comprendre qu'il est amer et visiblement troublé. Je ne commente pas à ce sujet ; je doute que ce soit d'une grande utilité, alors je me contente de rester silencieux. Ce n'est pas... Ce n'est pas mon rôle de me mêler de ça. Mais je me répète ces mots avec tant d'insistance que je finirais presque par me rendre compte de quelque chose, si j'étais un peu plus lucide. Si je me rendais compte que quelque chose se noue dans ma poitrine quand je l'observe dans un état pareil. Inconsciemment, je m'inquiète. Je refoule toutefois cette émotion avec insistance, mon expression se parant d'un voile de neutralité. Devant ses excuses, je me contente de hausser les épaules.

    « Peu importe. De toute façon, il n'y a pas de blame à poser ici.  »

    Je ne lui en veux pas nécessairement, même si j'en y ai brièvement voulu à sa génitrice de m'avoir effectivement impliqué dans tout cela. Je ne vois pas l'intérêt de me complaindre personnellement, toutefois. Mon regard repasse brièvement vers la pièce d'à côté, où ma patiente doit sûrement être en train de prendre son médicament. Une pensée brève, toutefois, me remonte à l'esprit.

    « … Je suppose que l'on sera quittes, pour les histoires de génitrice. »

    Je ne sais pas si c'est de l'humour. Mon ton a quelque chose de las et de désabusé, mais en même temps, je le suis. Il n'y a plus que ça, ces derniers temps, ou du moins, j'en ai l'impression. Mais je ne m'attarde pas trop longtemps sur ce commentaire, me contentant plutôt de passer par la seconde armoire de la pièce, d'où j'en sors un somnifère que je pose sur la table à côté de lui.

    « … Reposez-vous. La nouvelle a sûrement dû produire un choc. »

    Je n'ai pas pu m'en empêcher, même inconsciemment. Tant pis si il le refuse. Mais, quelque part, au fond de mon esprit, quelque chose me forçait à agir ainsi.

    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001


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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    Je ne vais pas m'épandre sur le sujet. Cela ne servirait à rien. Et ce n'est pas lui que je blâme pour cette histoire. J'imagine que je voulais juste servir un peu d'acidité devant lui pour me défouler. Et pourtant, sans la présence de l'animorphe, je suis déjà un peu moins agacé. Légèrement, peu à peu, je crois arriver à me détendre. Si sa remarque n'a pas eu nécessairement vocation à l'humour, j'en tire un léger sourire caustique mine de rien. J'en avais presque oublié sa propre mère avec qui les rapports n'ont pas l'air évident non plus. Enfin non plus... Pas que je considère la femme dans la pièce d'à côté comme ma mère. Je n'en ai jamais eu, après tout, même si je ne peux nier certaines choses, comme le fait qu'elle a contribué à mon sauvetage plus d'une fois et qu'elle a une loyauté presque admirable. Mais ça, je ne m'en rendrai surtout compte que plus tard, quand j'aurai les idées un peu plus claires. Là, comme il le dit si bien, je suis en état de choc, même si je n'aime pas ce terme. En étant de choc... C'est ridicule, n'est-ce pas ? Être choqué pour si peu... Quel dramatisme. Mais c'est peu dire que je suis confus et excédé par tout ça. Alors je prends mollement les somnifères qu'il me tend même si je suis plus reconnaissant que j'en ai l'air. Je sais que j'en aurais besoin, de ces trucs-là, si je veux arriver à avoir un peu de sommeil prochainement.

    « … Sans doute. »

    Le calme qui se dégage de lui a quelque chose d'apaisant. Son statut ne lui permet pas d'attendre quelque chose de moi, après tout. Il est plutôt direct et ne cherche pas à me mentir, lui, au moins. Il n'a aucune raison de le faire, en soit. Cela me change, haha... Nos leaders, et maintenant ça... Ai-je été assez naïf pour croire que la cause que je servais était entièrement juste ? Que nos souverains étaient des samaritains à protéger ? Ce qui s'est passé au centre de Commandement m'a peut-être plus effleuré que je ne le pense. J'ai la soudaine impression que le monde ne fait que nous mentir. Qu'il se moque de nous. Et je suppose qu'il a bien raison de rire de notre candeur. Les Eossiens, eux, n'ont pas le choix d'avoir cette lucidité déjà en eux. Ils ne peuvent pas se permettre de faire autrement. Quelque part, je les envie. Et ils n'ont pourtant rien à jalouser.

    « Pourquoi est-ce que vous tendez la main à vos ennemis ? »

    En m'asseyant de manière un peu lourde sur une chaise qui traînait, je scrute d'un air vide le somnifère qu'il m'a donné en le faisant jouer entre mes phalanges. J'ignore si je parle dans le vide ou si je lui pose réellement la question. Il y a eu bien des fois où il pouvait se débarrasser des gens qui le gênaient. Mais il n'a pas fait.
    Un rire jaune et fatigué s'échappe de ma gorge.

    « Laissez-nous pourrir dans notre orgueil. Nous apprenons mal de nos erreurs. »

    Je ne sais pas pourquoi je dis tout ça. J'en veux un peu aux dirigeants de mon pays d'avoir trahi la confiance que je plaçais en eux après la mort d'Adélaïde. J'ai cru que je pouvais me dévouer aveuglement à ses héritiers, mais je sais pertinemment que son heure n'était pas censée être venue ; elle avait encore des tas de choses à faire, et j'étais prêt à la suivre jusqu'au bout du monde. Aujourd'hui... Je me demande si nous ne fonçons pas plutôt dans un mur, à nous entêter. Je le savais, qu'on avait accusé à tort un.e de ces Eossiens pour montrer un visage et en faire un coupable. Il y avait quelque chose qui me gênait dans la façon de faire et je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus, mais tout fut plus clair, il y a deux mois. Enfin... C'est ce que je veux essayer de me faire croire. Je ne veux pas admettre que ça n'a fait que mettre la pagaille dans ce que je pouvais ressentir. Je ne suis pas idiot au point de me dire qu'il y a les gentils d'un côté et les méchants de l'autre. C'était sans doute comme ça que je voyais Altissia et Caldissia auparavant, mais maintenant... Il est probable que ça soit bien plus compliqué que ce que je pensais.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Dim 4 Avr - 19:24, édité 1 fois

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    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Je repose vaguement mon regard sur lui lorsqu'il se met à m'interroger. Mais je ne laisse, sur l'instant, échapper aucune réponse. Il n'y a pour l'instant que le silence, alors que son amertume résonne dans la pièce comme un glas désagréable et étrange, auquel je ne suis pas habitué. J'ignore ce que cela suscite chez moi, hormis une sensation étrange et indescriptible dans ma poitrine. Mes yeux, pourtant, ne se détournent pas. Comme si j'avais besoin d'observer avant de répondre, de trouver les mots qui ne viennent pas si aisément alors que je pourrais bien répondre sèchement à ses derniers propos. Je n'ai pas de réponse simple. Mais je ne pense pas au fait qu'il soit étonnant que je choisisse même de répondre.

    « Je n'en sais rien. Je ne sais pas décrire ces choses-là. »

    La voix plate, le regard lointain, je peine effectivement à donner un vrai sens à mes actions. Mais je n'ai jamais vraiment réussi à le faire. Ce que j'ai pu ressentir m'a toujours dépassé ; et je ne saurais pas dire si ce sont vraiment des émotions non plus. Les gens en parlent, m'expliquent, mais j'ai toujours eu la sensation de ne pas saisir. Alors j'en suis venu à la conclusion que cela importait peu. Pendant longtemps, cela m'avait satisfait. Ces temps-ci, toutefois... Est-ce vraiment le cas ? Mon regard se voile.

    « … Je ne veux pas voir des gens souffrir. J'en ai assez. »

    Mes yeux se reposent, brièvement, sur le sol, comme si ils cherchaient un point dans l'air. Ce n'est que maintenant que je réalise la présence d'un poids dans ma poitrine, qui étreint ma cage thoracique alors que des images repassent par mon esprit. Je ne veux pas devenir comme elle. Je ne veux pas devenir comme eux. Je ne veux pas... Je ne veux pas être comme ma famille.

    « Et je ne veux pas... Devenir un monstre. Être tellement rongé de haine que j'en blesse les autres. »

    … Mais si ça se trouve, je le suis déjà. Les mots de Raol reviennent dans ma tête, et je peux presque sentir le nœud dans ma gorge se refermer. Est-ce que je suis encore en train de me complaindre ? De ne penser qu'à moi-même... ? D'ignorer les autres... ? Si ça se trouve, je suis juste en train de me comporter comme un manipulateur. Alors je relève la tête d'un air fatigué et triste, un sourire faux et qui ne trompe que moi aux lèvres.

    « Mais si ça se trouve, je suis juste égoïste et je ne fais tout ça que pour moi. Sûrement. Aha. »

    Je ne vois plus le reste. Petit à petit, mon champ de vision s'étouffe. Se raccourcit. De plus en plus, il fait sombre. Et je n'ai plus la foi d'y mettre de la lumière.

    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001



    Dernière édition par Natsume Shimomura le Lun 15 Mar - 6:59, édité 1 fois

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    Longue histoire
    avec Dr House
    Je n'ai pas l'habitude de veiller tard comme ça. C'est sans doute pour ça que je me suis mis à dire n'importe quoi. Hé... Je devrais probablement arrêter. Je n'ai même pas bu, aujourd'hui, et il a sûrement autre chose à faire que d'écouter mes complaintes. Je n'ai par ailleurs aucun mal à le croire quand il me répond tout de même. Je comprends que ça soit pas simple à expliquer. Après tout, il y a certaines choses que l'on fait par instinct. Peut-être que c'est juste dans sa nature à lui, comme c'était dans ma nature de ne pas laisser à la rue cette animorphe malade, mais si je lui en veux énormément. Je sens toutefois que ce sont des sujets qui le pèsent. Quoi de plus normal, quand j'y pense... Je peux saisir qu'il préfère éviter de voir davantage de gens souffrir. Il a déjà dû en voir beaucoup, et probablement des proches à lui, aussi. Je sais moi-même ce que ça fait, d'entendre des connaissances, des ami.es, crier de douleur pour ensuite les voir tomber à terre et devoir continuer à se battre comme si je n'avais rien remarqué. Il fallait bien survivre dans ces batailles. Il fallait bien montrer au pays voisin que nous étions les plus forts. Cela en a rendu malade beaucoup d'entre nous, cette histoire de paix, mais la plupart caressait ce rêve depuis toujours de ne plus voir le sang couler inutilement. C'était notre chance. Nous y croyions. On nous a bien berné. Le sang a coulé depuis et coulera encore, je le sais. De notre côté ou de celui des Eossiens. J'ai devant moi quelqu'un d'aussi las d'être témoin de ce genre d'ineptie. Sans trop savoir pourquoi, ce qu'il raconte me parle un peu. Je sais qu'il ne parle pas de 'monstre' au sens propre. Il serait en effet facile d'être envahi de désespoir et de finir par perdre son humanité ainsi. Lorsque la ville a failli être submergée, j'ai bien vu déjà ce que la peine et la panique pouvaient provoquer chez lui. J'ai du mal à l'imaginer être tellement hors de lui qu'il finisse par être un monstre comme il le décrit, mais j'ai expérimenté bien des choses sur le champ de bataille pour ne plus être étonné quoi que ce soit.
    Je plisse toutefois les yeux, incapable de savoir ce qui me perturbe vraiment dans sa propre accusation.

    « On vous l'a répété combien de fois, ça ?.. »

    Il n'a pas l'air de dire ça par hasard, étrangement. Il semblait pourtant sincère quand il m'a dit qu'il ne voulait plus voir personne souffrir. C'était une vraie justification. Cela me permet de sortir de ma torpeur et de me concentrer sur le moment présent. Cela sonne comme si quelqu'un lui avait déjà dit ces mêmes mots à son encontre. Est-ce que ce qu'il pense de lui ?.. Jamais, pour ma part, je n'aurais songé à ça, mais je ne le connais pas très bien non plus, il faut dire, alors je me trompe peut-être sur mon jugement. J'ai pourtant du mal à y croire, et je ne sais pas pourquoi.

    « Vous seriez un Altissien ou un Caldissien, j'y aurais probablement cru moi-même. Mais des Eossiens qui nous viennent en aide, j'en ai pas croisé beaucoup. »

    Il aurait tout intérêt à ne pas m'aider, justement. Il prend des risques, mine de rien, en décidant de nous accepter dans le sanctuaire.

    « … Pas que cela soit un reproche, mais... Justement. On ne pourrait pas vous en vouloir d'être méfiant ou de fermer vos portes. Mais, les vôtres, à chaque fois... Elles sont ouvertes. »

    Enfin... Je parle de ce que je connais moi. Et je ne peux pas dire que j'ai été face à un mur chaque fois que c'était urgent. Il y a eu des occasions où il était aussi fermé qu'une brique, mais en cas de coup de dur, je suis persuadé que c'est quelqu'un sur qui on peut compter. Je ne peux que me fier à ce que j'ai vécu à son contact, alors peut-être que j'ai faux sur toute la ligne et qu'il cache bien son jeu, mais je peux au moins partager mon ressenti.
    Me relevant de ma chaise, je me tourne légèrement pour pointer ma colonne vertébrale et ce qu'il y a entre les omoplates.

    « Je m'en fiche, moi, si vous faites ça par égoïsme. Le résultat est le même, de mon côté : mon dos est en train de guérir. »

    Et la personne que j'ai amené serait sans doute dans un état bien plus préoccupant, à l'heure qu'il est. J'ai beau avoir de la rancœur pour elle, je ne désire pas sa mort ; sinon, je ne serais pas venu jusqu'ici à une heure aussi tardive. Je ne sais pas si mes mots vont l'atteindre.

    « Alors ça m'arrange, si vous continuez d'être égoïste, dans ce cas. »

    Qu'est-ce que j'espère, au fond ? Je ne mens pas. Si être égoïste c'est la façon dont il agit depuis que je le connais, alors il peut le rester. Mais je l'ai bien remarqué : si quelques cicatrices vont rester, je peux à nouveau bouger les muscles de mon dos sans que ça ne me fasse mal, et pourtant je ne suis pas douillet, normalement.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Dim 4 Avr - 19:25, édité 1 fois

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    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Pourquoi suis-je en train de parler... ? J'aurais pu écourter la conversation et, comme d'ordinaire, me limiter au strict minimum. Ne pas m'impliquer dans mes réponses et parler d'une manière aussi générique que possible pour ne rien rendre de tout ça trop personnel. Je suis très doué pour ça. Mais je ne l'ai pas fait. Je n'ai pas cherché à mentir, ni forcément à dissimuler des choses. Je ne sais pas pourquoi.
    Sa question me prend toutefois par surprise et me fait me tendre d'un coup net. Mon regard se détourne. Je n'arrive pas à nier, alors que l'envie se fait forte dans mon esprit pour chasser ce que j'ai du mal à entendre. Inconsciemment, j'ai du mal à digérer ce qu'il me dit, comme si une partie de moi ne supportait pas de l'entendre. Si j'aimerais le contredire et mettre fin à cette discussion, toutefois, il ne m'en donne pas le temps. Mes yeux s'ouvrent un peu quand il me désigne la zone de sa cicatrice et qu'il termine de parler.

    … Qu'est-ce que...
    Je ne saurai, sur l'instant, pas décrire la sensation qui germine dans ma poitrine. Légèrement pénible, mais pas douloureuse. Surpris, je n'arrive pas à parler sur l'instant, mon expression ne pouvant dissimuler mon étonnement. Je ne sais pas ce que cela me fait, que l'on me dise ça. Je n'y suis pas habitué. C'est très différent de tout ce que j'ai pu entendre et apprendre jusqu'à maintenant, alors cela me trouble plus que je ne l'aimerais, cherchant mes mots alors que mon regard d'abaisse pour tenter de trouver une réponse dans un point invisible. Je n'ai qu'un sourire triste, un peu cassé, à lui offrir.

    « … Merci. »

    De quoi ai-je l'air, maintenant... En être arrivé à ce point est assez pénible, mais je n'ai plus l'énergie de vraiment m'en plaindre ou de m'inquiéter outre mesure. Mais je repense encore à la manière dont il avait parlé tout à l'heure ; je crois y avoir décelé une forme d'amertume, à laquelle je réponds brièvement, le regard plus calme.

    « … Il y a un moment déjà, je vous avais dit que je ne vous détestais pas, mais que je détestais ce que vous serviez. »

    Il ne m'avait pas cru, à l'époque, mais je m'en fichais ; je me fichais éperdument de ce qu'il pouvait penser de moi. Encore aujoud'hui, je ne dirai pas que son avis est important : toutefois, je l'écoute avec la connaissance du fait que je n'ai pas à me retenir de le contredire. Je n'ai pas à jouer un quelconque rôle ou à prendre une attitude particulière car c'est ce que je dois faire. Inconsciemment, cela me tranquilise. Ma poitrine me semble plus légère, même si le sujet de conversation est lourd.

    « Ça n'a pas changé. Les personnes sont... Différentes. Elles ont le droit de faire des erreurs. Et... Je ne crois pas qu'elles puissent changer si on ne leur tend pas la main. »

    Mon regard se voile un peu. De temps à autre, je me retrouve à espérer que Nagisa la saisisse, un jour. Que Raol la prenne. Que d'autres, encore... Oui, peut-être que j'espère encore, toujours et naïvement, stupidement, que continuer à tendre la main finira par changer quelque chose chez certains. Que si cela ne marche pas, c'est peut-être car je n'ai pas assez essayé. Quand bien même je nierais cette pensée si jamais on me le demandait.

    « Mais... Ça ne veut pas dire que j'ai tout pardonné. Je veux juste... Que les choses progressent. »

    La destruction est passagère. La colère, la rancune, si je les connais bien et que je les sens jusqu'au fond de mes tripes parfois, ne... Sont pas ce que j'aimerais le plus laisser prospérer. Je sais qu'il ne faut pas baisser la tête. Qu'il faut aboyer autant que possible, et ne pas laisser passer des incartades, car ceux qui préfèrent le silence de la mort au fait d'être temporairement dérangés n'auront de cesse de prétendre qu'ils ne savaient pas. Mais... Je ne veux pas faire de mal. Je veux juste... Des réparations. Des excuses. Que les choses changent. Mon expression se fait plus douce, malgré la fatigue, la peine et la lassitude dans mon regard. Un début de sourire, inconscient et maigre, s'étire sur mon visage.

    « … Vous m'avez prouvé que c'était possible, peut-être, après tout. »

    Je n'oublie pas qu'entre tous les altissiens et les caldissiens que j'ai vu... C'est bien le seul que j'ai vu faire des excuses. Qui a cessé de nier ce qui avait été commis par les siens, ou qui a cessé cet horripilant manège de justifications en se cachant derrière la responsabilité collective ou le fait de ne pas être « le pire ». Inconsciemment, peut-être, juste un peu, il m'a donné un peu d'espoir à ce sujet, quand bien même la route est encore longue.

    ft. Samaël Enodril
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    Je ne sais pas si ce que je dis fait sens, à ses yeux. Mais je n'aime pas l'entendre se comparer à quelqu'un d'égoïste. Pour moi, ce n'est pas de l'égoïsme. Je crois plutôt au contraire que nous avons besoin de gens comme lui qui savent tendre leurs mains malgré les injustices ; parce que c'est loin d'être évident de faire ce pas-là dans un monde cruel comme le nôtre, mais qu'il n'a justement pas abandonné en dépit de l'adversité qu'il a affronté, et en dépit de... De ce que moi j'ai pu lui faire endurer au départ. À sa place, j'ignore si j'aurais été aussi clément. Mais ses remerciements font remonter une douce chaleur dans ma poitrine. Je ne m'y attendais pas sur le coup alors je le dévisage un peu, surpris et gêné mais flatté. Je crois que... Que mon message est passé ? Je suis nul, en conseils, pourtant. Non seulement je ne sais pas les donner, mais je sais encore moins les appliquer. Alors qu'il a l'air, au contraire, de savoir beaucoup de choses de son côté. On nous a appris à l'armée que nous devions aider les natifs à s'intégrer à notre époque et que nous avions tout à leur apprendre ; mais je ne crois pas que ça soit si vrai que ça, en fin de compte.
    Mais je me rappelle du moment dont il parle. Encore aujourd'hui, ces mots m'interpellent, mais je crois que je les comprends. Il ne déteste pas les individus, mais ce qui se trouve derrière. En un sens, c'est logique. Mais qu'est-ce qui se trouve derrière ?.. Le gouvernement de mon pays ?.. Ou le rôle de l'armée ? Je ne sais pas.
    J'ai le droit... de faire des erreurs et de changer ?..
    La pensée ne m'avait pas effleuré l'esprit. Je pouvais le concevoir pour les autres, mais pour moi-même... C'était différent. Quand c'est lui qui le dit, ça prend un autre sens, à mes yeux. J'ai l'impression d'en avoir réellement le droit. Et c'est réconfortant. Bien sûr que le pardon ne va pas être immédiat, que ça prendra du temps, et que peut-être il n'arrivera pas. Pourtant, s'il le confirme aujourd'hui, j'ai compris avant que son but n'avait jamais été de faire la guerre. Son comportement aurait été alors différent et nous n'en serions pas là aujourd'hui. Probablement que nous aurions fini par ne jamais avoir de conversations aussi calmes et que je l'aurais détesté.
    Je ne le déteste pas... moi non plus.
    Oui, pour une fois, j'en suis bien conscient.
    Mais... Moi... Je lui ai prouvé quelque chose comme ça ?..
    Je le regarde avec stupeur et étonnement après son aveu, comme si j'avais du mal à y croire ou que je n'avais pas bien entendu. Je ne pensais pas être capable d'inspirer ça aux autres. On ne me connaît pas trop pour mes capacités de changement. Mais... Une part de moi est touchée. C'est positif, je crois.

    « Qui l'aurait cru ?.. »

    Un sourire mi-amusé mi-caustique étire mes lèvres. C'est drôlement ironique, quand même, qu'il me dise ça à moi. N'y a-t-il personne d'autre qui lui a donné cette impression ? Je ne suis pourtant pas le meilleur exemple en la matière. Je me demande d'ailleurs ce qui m'a fait changé. Mon regard passe sur la porte qui nous sépare de l'autre pièce, une expression plus terne au visage.

    « J'ai surtout été déçu par ceux en qui je faisais confiance auparavant. »

    Je pense à cette chienne à qui j'aurais confié ma vie, mais pas seulement.

    « Je reste fidèle à Altissia, mais... Ce n'est plus le pays que je connaissais. Quelque chose a changé. »

    Les souvenirs de l'incendie sont encore très frais et remontent de temps à autre. Je n'arrive toujours pas à digérer ce qui est arrivé là-bas, ce que nous avons découvert, ou plutôt ce qui nous a été révélé. J'ai toujours vu mon pays comme fier et invincible, même après tous les assauts que Caldissia a mené sur nous. Je nous croyais unis, soudés... Et surtout victime de ce qui nous arrivait depuis le début. Nous sommes en réalité l'une des causes du chaos qui règne depuis que nous avons débarqué sur Yggdrasil.

    « Ou alors peut-être que ça a toujours été là... »

    Et alors j'étais celui qui ne s'en rendait pas compte ?.. Ai-je été trop stupide ? Trop naïf ? Trop croyant envers nos leaders ? N'ai-je pas été assez attentif ? Est-ce que tout le monde voyait la vérité sauf moi ?
    Un bref soupir m'échappe. Je suis vraiment idiot.

    « J'ai l'impression d'être toujours le dernier à comprendre ce qui paraît évident pour tout le monde... »

    Erg... Pourquoi je continue de parler de ça avec lui, en fait ?.. C'est pas intéressant. Je ne peux pas faire comme s'il détenait toutes les réponses non plus. Je demande depuis quand je suis devenu dépendant des autres comme ça, d'ailleurs.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Dim 4 Avr - 19:26, édité 1 fois

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    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Je n'arrive qu'à offrir une expression désabusée face à son air caustique. Je me rends compte moi-même du ridicule de la situation. Est-elle devenue si critique... ? Ou est-ce lui, qui a changé ? Je n'en sais rien. Je n'en sais rien, et à vrai dire, je m'en fiche. Je ne suis plus à ça près. Mais ses propos ne me surprennent pas, à vrai dire. Ils concordent avec ce que j'avais cru saisir, et je ne pipe pas mot quand il indique lui-même se demander si il ne s'était tout bonnement pas illusionné sur son pays au départ. Inutile que je réponde. Il connait la réponse, de toute façon, et ce n'est pas à moi de la lui donner non plus. Je doute qu'il l'accepte autrement.
    Son dernier commentaire, toutefois, me fait tiquer. Mais quand j'y pense, cela n'a rien de bien étonnant. Pense-t-il vraiment être le dernier... ? Mon expérience me dit toutefois tout autre chose. J'ai beau avoir rencontré des caldissien.ne.s et des altissien.ne.s que j'apprécie (quand bien même je n'ai pas rencontré beaucoup d'humains que j'apprécie, il est vrai)... Je reste quelque peu amer par rapport à tout cela, me contentant d'une expression fatiguée et triste.

    « … Non, vous êtes dans la minorité. »

    Les exigences ne sont pourtant pas bien hautes, à mon opinion. Juste un peu de décence, et moins d'égocentrisme. Mais il faut croire que c'est difficile à demander. Que c'est encore trop, pour certains. Je ne peux pas m'empêcher un visage amer et un ton las.

    « Ils dorment dans des maisons où se trouvaient avant des familles, mangent le fruit des terres que nous avons rendues fertiles en nous jetant les restes, mais... »

    Je suis fatigué. Fatigué d'avoir à constater ça, encore et encore. Fatigué de ne pas avoir grand chose à dire de plus, comme si le fait de réaliser que cette observation ne semblait pas tant choquer que ça me remplissait d'une désagréable sensation de dégoût. En vérité, ce n'est pas tant le dégoût et la haine à notre égard, qui me révulse. Ce n'est pas ça, que j'estime le plus gros problème. Et même, j'en suis venu à penser qu'il ne s'agissait que d'une diversion aisée pour ceux qui trouveront ainsi toujours quelqu'un d'autre à blamer. Quelques coupables idéaux, des « fruits pourris » qui serviraient dès lors à bien démontrer le fait que l'on est « pas si pire ». C'est bien ça, qui me fait horreur, maintenant. Et qui me tire un regard fatigué.

    « Beaucoup préféraient que nous mourrions en silence plutôt que de bousculer leur confort. Leur certitude qu'ils ne participent pas, même sans le vouloir, au problème. Alors que... Si ce n'était que quelques personnes... »

    Je ne termine pas ma phrase. C'en devient évident. Si ce n'était que quelques têtes, même puissantes, ce ne serait pas bien dur. Et par ailleurs, il serait simple de ne pas se tenir à ces règles.

    « J'ai rencontré des personnes qui n'étaient pas comme ça, mais... Je préférerais vraiment... Pouvoir dire que vous êtes un des derniers. »

    Je veux croire le contraire. Je veux. Continuer à croire le contraire. Mais plus le temps passe, et plus j'ai du mal. Plus je...  Plus je ne sais pas. C'en est presque drôle. J'en rirais, si je le pouvais. Si je m'étais entendu hier que l'humain en face de moi était peut-être l'une des personnes que je considérerais comme à peu près décentes, il y a quelques mois...

    ft. Samaël Enodril
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    avec Dr House
    Le regard las, je me repositionne sur la chaise en la retournant pour m'appuyer sur le dos de cette dernière. Lorsqu'il l'énonce, cela paraît d'une évidence certaine qui aurait dû me sauter aux yeux dès le départ. Qu'est-ce que nous croyions, quand j'y pense ? Que toutes les maisons que nous avons prises n'appartenaient à personne ? Que nous étions libres de choisir qui nous allions renvoyer ? Les Eossiens qui étaient restés sur Yggdrasil lors de la Chute demeuraient quand même nombreux, et il est sûr et certain qu'ils ne se trouvaient pas uniquement dans le Quartier Eossien. D'ailleurs, puisqu'il n'y avait que des Eossiens, le Quartier Eossien n'existait pas. Tous les quartiers étaient des quartiers éossiens. C'est ce genre de réflexion qui me fait quand j'y songe plus de quelques secondes, et les propos de mon interlocuteur n'arrangent rien ; je les sais véridiques. Nous profitons tous de terres et de foyers qui ont été établis ici avant nous mais pas spécifiquement pour nous, et ont forcé les natifs à déménager pour pouvoir faire de la place.

    Pourquoi ce n'est pas nous qui avons été mis dans le Quartier Eossien ? Combien de choses avons-nous changé, au total ?

    Ces questions ne me mettent pas à l'aise lorsque je me les pose, mais elles surgissent les unes après les autres, et de plus en plus ces derniers temps. Quelque chose cloche dans tout notre système. Je n'arrive cependant pas à mettre le doigt dessus exactement, et encore moins à trouver des réponses et des solutions. Que devrais-je faire ? Y'a-t-il au moins quelque chose que je puisse faire ? Ou est-ce que je demeure impuissant, au même titre que les quelques rares personnes qui pensent comme moi ? Je ne suis pas assez naïf ou orgueilleux pour croire non plus que je suis le seul à avoir de plus en plus de soupçons. Et ça me frustre davantage. Est-ce que j'avance à l'aveuglette ? Est-ce que mon bras sert un pays qui n'en vaut pas la peine ? Est-ce que je ferais mieux de me ranger ? De ne pas m'interroger plus que ça ? D'oublier toute cette histoire ? De... De...
    Non... Je ne veux pas faire comme si ne se passait. Comme si les problèmes des Eossiens n'étaient rien. Je pourrais passer outre ce que je sais et ce que j'ai vu, mais je ne le veux pas. Je ne le veux plus.

    Je revois les visages de ces jeunes enfants que j'ai pu rencontrer à l'école. Mais je sais d'avance que leur avenir ne sera pas forcément radieux. Qu'ils ne pourront jamais s'échapper de ces Quartiers dans lesquels nous les avons parqués. Comme leurs parents avant eux, lorsqu'ils grandiront, ils... Ils ne seront pas traités d'une meilleure façon. Je le sais, parce que je l'ai fait. Parce que j'ai été de ceux qui ont cru qu'on pouvait leur apprendre des choses. Qu'on devait leur apprendre des choses. Mais entre eux et nous, la différence est infime. Sans ce tatouage, de loin, elle est même inexistante.
    Pourquoi je pense à tout ça maintenant ?
    J'en viens à avoir mal au crâne. Ça fait mal. Ce qu'il m'a donné n'est pas un antidouleurs mais je considère le somnifère toujours présent dans ma paume. Je demande brièvement un verre d'eau pour l'avaler, comme si cela pouvait régler mes problèmes. Comme si j'allais me réveiller plus tard dans un monde meilleur. Mais Je ne peux faire qu'en rêver. Rêver... Je sais bien le faire, ça. Ne suis-je pas fatiguer de ne pouvoir que fantasmer, au fond ?

    « Je rêvais... de cette paix qu'on nous a promise. Mais je ne la vois pas. Ce n'était qu'une illusion, en fin de compte. »

    Ma voix s'est mise à parler toute seule. Mes yeux scrutent un point invisible au sol que je suis le seul à voir. Adossé à la chaise, je pose ma tête entre mes bras que j'ai croisé sur le dossier. Je m'étais fait une telle image de la paix que je n'ai pas voulu voir au départ qu'elle comportait d'innombrables défauts et que ce n'était que la face cachée d'un iceberg. Que nous sommes loin, finalement, d'avoir atteint ce paradis que l'on nous avait promis. Il y a eu des rixes, des blessés... Des morts, même. Mais contre qui est-ce que nous nous battons ? Et pourquoi ?
    Pft... Qu'est-ce qui me prend... Je suis pas chez le psy. Mais c'est toujours avec lui que j'ai ce genre de réflexions. Ça m'énerve.
    Où est cette minorité dont il me dit que je fais parti ? Est-ce que des gens comme Gabryel sont de côté-là ?.. Non. Le Général Caldissien est bien trop dévoué. Mais je me demande s'il se pose ce genre de questions, des fois, lui aussi. Ou alors est-il bien trop éloigné de tout ça pour y réfléchir. J'avais cru comprendre, cependant, que certaines personnes, en dehors des Eossiens, soutenaient activement ces derniers.

    « Je suppose que ce sont les gens de cette minorité qui aident les Eclaireurs... J'ai un peu entendu parler de ça. J'imagine que... Ce n'est pas une mauvaise chose. »

    .. Hein ? Depuis quand je parle de trucs pareils, moi ? Non... Non, je dois rester fidèle. Fidèle à ma patrie. Fidèle à Altissia. Ce pays qui m'a vu grandir, j'ai juré... Mais j'ai juré aussi de servir les plus faibles. Nous ne sommes plus les plus faibles.
    Un gloussement jaune et distordu s'échappe de moi, tandis que ma main vient se porter de nouveau à mon visage. Ce doit être la fatigue qui me fait divaguer autant. Je me prends pour un philosophe ou quoi ?

    « Aaah... Pourquoi je dis tout ça... N'importe quoi... Vous êtes sûr que j'ai pas un peu de fièvre, moi aussi ?.. »

    Ou est-ce les chocs répétitifs d'hier et des autres jours qui me font tourbillonner la tête. J'ai l'impression d'entendre distinctement les battements de mon cœur résonner à oreilles, comme des clous que l'on m'enfoncerait dans la tête sans réussir à les positionner.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Dim 4 Avr - 19:26, édité 1 fois

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    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Je ne sais pas pourquoi je sens la fatigue à ce point. Bien sûr, je pousse de plus en plus mon corps près du point de rupture et ignore volontairement tout ceci, mais... Je ne sais pas. Quelque chose dans son épuisement résonne en moi et me fait réaliser, même inconsciemment, la force de cette lassitude et cette amertume qui coule dans mes veines. Et à cet instant, alors que je le sens sincère et différent des grands airs qu'il peut se donner par moments, mon regard s'adoucit. Brièvement, mais vraiment. Il me semble perdu. Comme quelqu'un à qui...
    … À qui l'on vient de dire que tout ce en quoi il croit est un mensonge.

    Ses dernières paroles me font cligner des yeux, surpris qu'il parle ainsi alors que je n'aurais pas imaginé de sa part. Pour autant...

    « N-non, je ne parlais pas de ça. »

    Mais je ne sais pas quoi répondre face à ses dernières paroles. Je reste immobile, choisissant le silence puisque je ne saurais pas quoi lui dire à ce propos. Je ne peux pas... Je ne peux pas parler de tout ça. Peu importe que mon avis de lui se soit amélioré : il reste un militaire, et je ne crois pas à ce point en ses progrès pour penser que je peux trop donner mon avis sur les éclaireurs. Au lieu de cela, toutefois, je suis interloqué par ses derniers propos. Si je pourrais croire au début qu'il ne fait que plaisanter pour tenter de changer de sujet par rapport à ce qui pourrait le gêner, je dois toutefois avouer que...
    M'approchant sans rien dire, je passe une main sur son front, le visage plus grave, avant d'écarquiller l'esprit, surpris et choqué par ce que je sens.

    « … Espèce de crétin ! »

    Je me demanderais presque comment il a pu faire pour arriver jusqu'ici en portant une femme adulte, vu la température que je peux sentir, et son regard que je trouve beaucoup trop vague, d'un coup. N'attendant pas vraiment qu'il réponde, car de toute façon l'exclamation était davantage pour moi que pour autre chose, je passe ma main sous sa gorge pour sentir son pouls et l'examiner plus en détails. Mon regard se fait courroucé, instantanément.

    « … Choc traumatique. Depuis combien de temps est-ce que vous êtes dans cet état ?! »

    Enervé mais réactif, je saisis une autre potion que je lui colle dans la main, l'air plus dur. Mais quel... Grmbl. Claquant de la langue, je prends tout de même le temps de l'ausculter sans un mot, ne retenant que de peu l'envie lui faire d'autres reproches. N'allez pas, en revanche, me demander pourquoi.

    « Elle n'est pas la seule, que je vais devoir garder en observation. »

    Dans un soupir, je finis par saisir que je vais probablement être assez occupé, cette nuit. Mais je préfère encore ça à mes soirées habituelles.

     
    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001


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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    « Choc traumatique ?.. »

    Je fus surpris de sa main sur mon front, quand bien même j'ignorais moi-même si j'étais sérieux, avec cette histoire de fièvre. Mais c'est vrai que mon front me semble brûlant, et d'après la réaction de l'autre, il l'est sûrement. Comment ça se fait ?.. Aurais-je attrapé la maladie de ma mèr-... De cette femme ?... Non, il vient de parler de 'choc traumatique', andouille, ça ne peut pas être une maladie. Mais j'ai du mal à savoir ce que ça veut dire, exactement. J'ai subi quelques chocs, certes, mais de là à en tomber malade... Je ne savais pas que c'était réellement possible. Pourtant... Je me sens faible, tout à coup. Il faut que je me ressaisisse. Son... indignation (?) a eu au moins le mérite de me réveiller un peu, de telle sorte que j'ai sursauté sur place.  Je ne sais pas si ce qui m'a le plus étonné fut sa réaction soudaine ou l'insulte qu'il a sorti, comme si... Comme s'il était inquiet ?..
    S'il doit me garder en observation, comme il dit, je crois comprendre qu'il vaut mieux que ça soit lui qui vienne plutôt que nous restions au sanctuaire. Je ne voudrais pas qu'il ait des ennuis à cause de moi et nous y serons plus à l'aise. Je me relève donc lentement en m'étirant un peu. J'espère que le somnifère n'agira pas sur le chemin du retour, sinon ça va être difficile. Nous revenons dans la pièce d'à côté où la plus âgée, encore faible, semble somnoler. Je la prends de nouveau délicatement sur mon dos pendant que le magimorphe prend les affaires dont il a besoin. Puis, nous prenons le chemin de la maison dans le silence de la nuit.

    Je me suis endormi comme une masse, en revenant. J'ai un peu honte. De ce fait, le réveil est dur. Très dur. Ou plutôt, j'ai la tête extrêmement lourde. J'ai donné à Lyra mon lit afin qu'elle y soit plus à l'aise tandis qu'avec Natsume nous dormons sur le canapé que j'ai allongé pour l'occasion. Je n'ai pas réfléchi plus que ça quand nous nous sommes installés. J'ai fermé les yeux et j'ai été happé dans le monde des rêves. Même si je ne m'en suis pas souvenu au matin. J'ai juste papillonné des yeux avant d'émerger lentement. C'est comme les lendemains de cuite où j'ai l'impression que mon corps pèse une tonne.
    Ouch... Qu'est-ce que...
    Les souvenirs de la veille me reviennent rapidement en posant mon regard vers le moine à côté de moi, encore endormi. Hé, si on m'avait dit ça, y'a quelques mois... D'ailleurs c'est drôle, j'ai l'impression d'avoir un champ de vision plus étendu que d'habitude. Peut-être que mes yeux ont juste du mal à bien voir devant eux... Cela ne m'étonne pas plus que ça. En revanche, lorsque je me lève, je me rends bien compte qu'il y a quelque chose de différent. Et pour cause, non seulement j'ai du mal à me mettre debout, mais en plus je trébuche. Mon corps semble avoir subi des modifications. Et puis c'est quoi ces odeurs qui m'agressent les narines avec une puissance phénoménale, là ?! Si je ne comprends pas ce qui m'arrive au départ, j'écarquille les yeux en apercevant que mes mains et mes pieds se sont transformés en pattes et que j'ai maintenant une queue touffue en bas de mon dos.
    Ah... Ah !... AAAAAAH !
    Je sursaute, me réveillant et redressant d'un bond. Sans le faire exprès, je vacille en me prenant les pieds (pattes???) dans des draps, faisant tomber mes ustensiles de cuisines qui tombent sur le sol de pierre dans un vacarme pas possible, réveillant le reste de la maisonnée (pas que nous soyons beaucoup, mais quand même). Empêtré dans les tissus, je geins pour m'en libérer mais la panique ne fait pas énormément effet. Ce n'est que lorsque Natsume se réveille enfin à son tour que mon corps se remet à se transformer et que je redeviens humain. Il me faut quelques secondes pour m'en rendre compte, mais je ne tarde pas avant de me relever en vitesse, de manière plus ou moins adroite à cause du choc. Encore un.

    « Qu-Qu'est-ce qui m'arrive ? Pourquoi je... Je... C'est la potion que vous m'avez donné, qui fait ça ? »

    Des effets secondaires, je dis pas, ça peut arriver. Mais il aurait tout de même pu me prévenir avant, au moins !


    Dernière édition par Samaël Enodril le Dim 4 Avr - 19:27, édité 1 fois

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    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Grincheux, je l'insulterais davantage si j'en avais l'énergie, mais j'avais déjà assez sur les épaules pour ne pas me prendre ce poids aussi. Quand bien même cela ne m'arrangeait pas, je ne pouvais toutefois pas les laisser repartir sans surveillance ; alors même si cela ne me mettait pas foncièrement à l'aise, j'avais donc fini par accepter qu'il valait mieux que je me déplace et que je les garde sous surveillance pour cette nuit.
    Je n'avais pas vraiment prévu de m'endormir. Je ne saurais pas dire exactement quand ni pourquoi ; mais alors que mes deux patients étaient déjà profondéments endormis, j'avais fini par sentir moi-même mon corps se faire lourd. Mes membres s'étaient ralentis, et il avait suffi que je ferme les yeux pour que le sommeil vienne m'attirer à lui. C'est étrange... Cela fait des semaines que je n'arrive pourtant pas à le faire.

    Le réveil, toutefois, est bien plus brusque que je n'aurais pu le croire. Pas de bruits de vomissement ou autres choses peu ragoûtantes auxquelles je suis habitué, néanmoins. Non, c'est plus sourd, plus soudain, et le bruit de la vaisselle s'entrechoquant me fait sursauter aussi brusquement que vivement, de telle façon que je tombe assez subitement de l'endroit où j'étais couché jusque lors.
    Les yeux grands ouverts, le cœur battant à tout va, je redresse vivement la tête pour essayer de distinguer des sons dans toute cette cacophonie. Je finis, au bout de longues secondes, à enfin remarquer la silhouette d'un chien (plutôt mignon, certes) que je n'avais jamais vu jusque là. Surpris, je me détends au départ, mais mes yeux s'écarquillent de nouveau lorsque l'imposant canin qui se trouvait là il y a quelques secondes laisse place à la silhouette d'Enodril ; et là, je me pincerais presque si cela me permettait de réaliser que tout cela est bien une illusion et que j'ai été intoxiqué par mes propres potions.
    ... Yggdrasil, dites-moi que c'est une plaisanterie !

    Il me faut un moment pour enregistrer l'information. Je peine encore moi-même à la saisir, alors je n'imagine pas pour le principal concerné. Même si... Même si beaucoup de choses font sens, d'un coup, et ce n'est pas si incroyable. L'incompréhension et la confusion de mon interlocuteur ne sont pas surprenantes, loin de là, mais malgré ça, sa question me prend tout de même de court. Mais je n'ai pas de mal à y répondre.

    « N-non. Non, c'est impossible, c'était un simple antidouleur. »

    Non. Non, ça ne fait pas sens. Le regard plus sérieux, les sourcils froncés sous le coup de la concentration, mon regard passe brièvement vers le mur qui nous sépare de la pièce où nous avons déposé sa génitrice hier soir.
    ... Sa... Mère... Oh, Yggdrasil...
    Mes yeux s'écarquillent de nouveau. Les couleurs s'effacent de mon visage. Je n'ai pas besoin de réfléchir plus longtemps pour comprendre, et je m'étonne d'ailleurs d'avoir mis autant de temps à le saisir. Je n'y avais juste... Pas pensé. Vraiment pas. Mais maintenant, cela fait sens. Après un choc, le corps a réagi, et...

    « … Vous... Vous êtes un animorphe. T-tardif, mais... »

    Je parle en le fixant, mais mon regard ne s'arrête pas sur lui. Il se reporte encore sur la pièce plus loin, comme pour compléter mes propos alors que je peine toutefois à les exprimer.

    « … Cela vous vient d'elle. »

    Beaucoup de choses, d'un coup, font sens. Mais je suis sûr que la nouvelle sera bien plus dure à encaisser pour lui que pour moi, à l'instant, qui m'en remet bien vite.

     
    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001



    Longue histoire [PV Natsu] Paques10
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