avril 1002 | Home |
sick
Début avril.Moi qui adore admirer les crépuscules d'ordinaire, je ne peux pas dire que j'en profite à l'heure actuelle.
« Les archers, en position ! »
Âme de guerrier trop longtemps endormi, je ne jugeais pas les Eossiens comme nos ennemis alors on ne peut pas dire que j'avais pu ramener auparavant mes habitudes de soldat. La paix n'a pas cessé entre nos peuples mais celle de la cité est menacée par des monstres qui ne cessent de venir s'en prendre à Yggdrasil et qu'on doit sans cesse repousser. Main dans la main, Altissiens, Caldissiens et même Eossiens se joignent dans un combat similaire pour tenter de vaincre ces créatures des ombres qui menacent les nôtres. En tant que Sentinelles, les natifs peuvent désormais prendre part à un combat dont ils avaient dû se tenir écartés jusqu'à présent. Et si cette histoire de Sentinelles ne réveille pas des pressentiments particulièrement bons chez moi, je me tiens tout de même en alerte des retours que l'on peut me faire à leur sujet, sensible à ce qu'il y ait une bonne entente entre tous. Les Sentinelles sont prises sous la base du volontariat, alors je veux croire qu'il n'y a aucune raison pour que cela se passe vraiment mal : mais je sais que je peux rêver en couleur si j'imagine que ça suffira pour que les problèmes intrinsèques à l'armée soient résolus.
Les raids de monstres arrivant -bien sûr- à l'improviste, je dois gérer leurs venues sur le moment avec les moyens du bord. Heureusement, nous avons pu déployer davantage d'effectifs autour de la cité pour assurer une défense plus importante. Mais les combats peuvent autant être courts et faciles que longs et fastidieux ; à la manière de celui que nous menons depuis la fin d'après-midi. Pendant des heures, contre une bête écailleuse particulièrement imposante, nous luttons avec ce que nous avons afin de nous débarrasser de cet ennemi trop insistant. Dans ces genres de moments, si je me bats avec les autres autant que possible, je sais qu'on a aussi besoin de moi pour assurer des directives. Si je ne suis pas aussi bon que Faust dans ce domaine, je me débrouille quand même autant que je peux. La bataille, ce soir, s'éternise. J'ai dû abandonner mon post de leader pour soutenir les combattants en en devenant un moi-même. Coups d'épées qui pleuvent sur la bête. Cette dernière riposte. Je me défends. J'attaque. Le manège reprend. Tarde. Il est bien au-delà de minuit quand la créature, bien amochée, capitule et qu'elle renvoie ses subordonnées dans les profondeurs de la forêt. Victoire. Pour combien de temps ? Nous l'ignorons. Mais nous avons tous mérité du repos.
Mon rôle ne me permet même pas malheureusement de rentrer tout de suite chez moi. Je dois donner de derniers ordres afin d'assurer nos arrières, pour que nous ne soyons pas pris en traître. D'autres chevaliers prennent la relève de ceux qui ont fièrement combattu. Lorsque je les félicite tous pour cette nuit et que je quitte finalement le Grand Mur, je ne rêve que d'une chose : m'étaler sur le lit. Je crois qu'il n'y a bien que mes quelques blessures qui me permettent de ne pas m'écrouler. La douleur m'empêche de vraiment songer à juste dormir à même le pavé. Les soigneurs ont fait ce qu'ils ont pu mais après s'être occupés de mes plaies les plus importantes, je leur ai demandé d'aller voir surtout les autres. Et encore, je m'en suis sorti sans grandes contusions mais ça reste douloureux par moment quand je force trop. Oros aux cieux reçoit une prière de ma part qui demande à ce qu'il m'accorde une trêve, même de quelques petits jours, afin que je puisse me rétablir convenablement. J'espère qu'elle sera entendue.
Lorsque j'aperçois la façade de chez moi malgré la faible lueur des torches qui commencent à s'éteindre, je finis par sourire faiblement avant de m'approcher de la porte, titubant un peu sur mes jambes qui manquent de flancher. Il me reste encore assez d'énergie pour entrer la clé, ouvrir l'entrée, et la refermer derrière moi. Mais j'oublie, des fois, que j'ai un (gros) chien et qu'il peut être bruyant quand il veut. Voilà mon toutou qui se met à aboyer en m'apercevant, et je dois tout de suite le calmer pour éviter qu'il ne réveille à la fois son frère et le moine.
« Chhhht Smaug ! Tu vas réveiller toute la maisonnée ! »
... Tiens, c'est vrai que j'ai un moine, chez moi.
La pensée me fait brièvement rire, car je trouve ça drôle, dit comme ça. Je n'oublie pas que j'héberge un religieux mais quand je me rends compte de la chose, il y a un je-ne-sais-quoi d'amusant, quand même. Mais c'est que j'ai fini par m'y faire et à m'accoutumer, considérant surtout rendre service à un ami avant tout. Les mots de Daichi ne m'avaient toujours pas quitté, d'ailleurs, et c'est ce qui me rassure chaque jour sur le fait que je n'ai peut-être pas fait un si mauvais choix que ça en le ramenant chez moi, que je veux qu'il considère comme son chez lui. Je crois qu'il commence d'ailleurs à mettre des marques ici et là, vu que mes pièces sont un peu plus... fleuris qu'avant. Mais c'est plutôt joli. Cela fait des couleurs et des odeurs supplémentaires. Pas que mon flair canin aime accueillir de nouveaux parfums, mais ça reste agréable à sentir quand on rentre.
Si je parviens à apaiser mon chien, je ne mets pas longtemps avant que mes jambes, fragilisées par la fatigue, ne décident de lâcher quand mon corps se rend compte qu'il est dans un endroit où il se sent en sécurité.
Spoiler :
Natsu et Sam by Coba <3