[Libre] Soirée conviviale.

Les yeux mauves grands ouverts, tendant le bras pour tenter de l’arrêter pendant la fraction de seconde ou Aithria avait complètement vidé son grand verre d’une gorgée, la nymphe reste bouche-bée. Aucune… Aucune réaction ? Boh c’était un peu décevant, en vrai. La jeune femme vide la moitié de son verre, elle aussi, sachant que ça allait prendre quelques minutes avant que ça se transfert dans son sang.

Elle regarde Aith, mais… Quelque chose… Oh quelque chose se passe. Elle parle. Mais elle… Ce qu’elle dit, c’est complètement n’importe quoi ! Le sourire de la jeune femme revient sur son visage et elle tape la table, quelques fois, avec sa main, en riant.


« Oh Aïth!! C’est beaucoup trop drôle ça!!! »


Elle tape ses mains ensemble, heureuse de voir que l’alcool fonctionnait sur les golems. Et puis elle reparle, mais tout ce qu’elle avait cru comprendre, c’était « bizarre » et « Lykos ». La jeune femme fait un mouvement de la main comme pour dire ‘eh t’en fais pas’ puisqu’elle était trop occupée à caler le reste de son verre.


« Ça va aller Aïth, t’en fais pas, c’est normal! »


Lykos accote son dos contre le dossier de sa chaise, satisfaite de voir qu’elle pourrait bel et bien rendre la golem complètement bourrée, plus tard. Hehehe, tous ces plans qui se mettaient en place dans sa tête…

Et puis, une autre personne s’avance. Une necromate, de ce qu’elle pouvait voir rapidement… Une nécromate qui lui disait qu’elle allait invoquer les Anciens et des entités ténébreuses. La prostituée se remet à rire, tapant la table encore, tellement heureuse de ce moment.


« J’y crois pas, t’es affectée tellement rapidement, j’suis presque jalouse… »


Impatiente d’avoir, elle-même, des effets de l’alcool, la nymphe des neiges faisait danser sa jambe d’haut en bas. La belle blanche pose ses mains sur celle d’Aith, avec un sourire et la regarde dans les yeux, réellement contente de cette découverte

Hahahaha c’était drole, hahahaha on avait du plaisir, hahahaha les trucs des entités ténébreuses et tout ça. On rit beaucoup, hein ? On rit bien, c’est drôle. C’est très drôle.

Jusqu’à ce que ce ne le soit plus. Lykos peut le voir dans le visage de la bleue, environ une ou deux secondes avant qu’elle ne tente de se lever. Le sourire de Lykos disparaît aussi vite qu’il était arrivé, la voyant s’écraser contre le sol en un gros bruit de métal. Woah woah woah non, mais elle… Elle exagère, non ? Elle doit en faire trop, c’est juste… C’est juste un verre ?

T’as le don de toujours toi foirer, hein ? T’es horrible, Lykos, tout ce que tu touches se détruit en mille morceaux. Tu es une des pires personnes les plus égoïstes au monde. Regarde, Aïthria est complètement apeurée, t’es juste stupide. Stupide, stupide stupide stupide stupide.

Cette petite voix dans sa tête qui fige la prostituée dans sa chaise, avant qu’elle ne se fasse tirer de ses pensées par la dame bleue qui lui dit que son cœur ne bat plus en paniquant. Lykos cligne des yeux rapidement en se levant de sa chaise pour s’approcher d’Aïthria.


« C-c’est une golem c’est normal…. Aïth, tout va bien, okay ? »


Et quand la necromate lui demande, en quelque sorte, si ça allait passer, la nymphe des neiges hoche la tête, rapidement. Ça allait passer, c’était certain….. Elle allait avoir besoin d’aide, par contre, fallait la ramener à la maison.


« Je… Je vais m’en occuper. »


Elle se place derrière Aïthria et tente de la trainer, mais rien à faire. Elle est beaucoup trop lourde pour elle. Eh merde eh merde… Par chance, des personnes clairement plus fortes qu’elle, s’approchent de la pauvre nymphe et lui proposent leur aide. Lykos se tasse et les laisse faire, regardant les trois personnes musclées prendre difficilement, ensemble, la golem.

En se dirigeant vers la porte de sortie, Lykos s’arrête une seconde pour regarder la propriétaire de la taverne. Elle lui jette un regard terriblement désolé, avant de sortir de la taverne, suivie des trois autres et d’Aïthria.

ft. Yggdrasil [20 Avril 1001]


Soirée conviviale
« I just wanted you to know that this is me trying. »

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La rouquine observe de loin ce qui se passe dans sa taverne, l'esprit peu tranquille. Organiser un tel événement, c'est être à l'affût du moindre problème et, avouons-le, dans un lieu où l'alcool coule à flot, le nombre de choses qui peuvent mal se passer est considérable. Le début de soirée l'a prouvé, et Lysia est persuadée de ne pas être au bout de ses peines. Perdue dans ses pensées, occupée à nettoyer son bar avec un bout de tissu, elle remarque à peine Natsume qui est venu la voir, inquiet. L'approche de son ami la fait sursauter, mais aussitôt ses traits se transforment en un visage soulagé, heureuse comme toujours de voir l'Eossien. Sa présence en une soirée aussi pleine de monde l'étonne et la touche en même temps. La vampire se doute qu'il est venu principalement pour occuper son neveu, mais le voir dans sa taverne la rend extrêmement heureuse. Le fait qu'il vienne prendre de ses nouvelles lui procure une toute nouvelle forme de joie, même si elle est trop fatiguée pour s'en rendre compte sur le moment. Alyss n'a pas pu être de la partie ce soir, et si Lysia aurait aimé plus que tout l'avoir à ses côtés, elle sait trouver en Natsume l'allié qui lui fera tenir la soirée. Son premier réflexe cependant est de redresser sa posture, figeant sur ses lèvres un sourire qu'elle espère rassurant. Elle n'a pas envie d'embêter le moine avec ses soucis, encore une fois. Elle n'a pas envie que se confier à lui devienne une mauvaise habitude.

« Oh, merci beaucoup, Natsume. Mais je t'assure, tout va très bien. »

Et puis elle se rend compte à quel point ses mots sonnent faux, résonnent dans son esprit comme un mensonge usé trop de fois. La vampire remarque le tremblement léger de ses mains, la couleur de sa peau trop pâle. Elle connaît trop l'Eossien pour le prendre pour un idiot. S'il est venu la voir en premier lieu, c'est parce qu'il a noté son comportement étrange un peu plus tôt. Et elle desservirait totalement leur amitié si elle continuait à lui mentir aussi ouvertement. Mais Lysia n'a aussi pas envie de l'inquiéter, et il n'y a rien en soi que Natsume puisse faire pour l'aider. Cet événement, c'est elle qui a voulu l'organiser, et elle seule peut en porter le fardeau. Elle ne voudrait pas non plus se plaindre alors que le nombre de clients à l'heure actuelle comble son chiffre d'affaires pour le mois. Est-ce égoïste de tous vouloir les mettre à la porte alors qu'ils constituent son gagne pain et celui de ses employés ? La tavernière soupire, épuisée.

« Je euh... je pense juste que j'ai été un peu ambitieuse, ce soir. Je n'ai jamais eu autant de monde en même temps et ça me... stresse un peu, disons. J'ai peur que quelque chose se passe mal ou que les gens s'ennuient. »

Mettre le tout sur le compte de l'anxiété semble un bon compromis. Ce n'est complètement faux, puisque la vampire est à peu près certaine que son angoisse va finir par la tuer, mais ce n'est pas non plus totalement la vérité, le stress n'étant qu'un prétexte pour cacher le fait qu'elle est en manque de sang. Mais c'est une explication valable que Natsume peut comprendre. Pour appuyer ses mots, la vampire relâche légèrement sa posture. Après tout, elle n'a pas à se montrer forte devant l'Eossien. Être vulnérable n'est pas une chose que Lysia affectionne particulièrement, mais sa confiance envers Natsume lui permet de lâcher un peu prise. Ce n'est qu'une fois l'action effectuée qu'elle se rend compte à quel point elle avait besoin de ça. Que quelqu'un vienne la voir et lui donne la possibilité de dire ce qu'elle ressent. Il lui faudra encore beaucoup d'énergie pour affronter le reste de la nuit, mais la présence du magimorphe a réussi à la requinquer. Les idées un peu plus claires, elle ne peut pas s'empêcher de s'inquiéter pour son ami à son tour.

« Enfin, pour le moment on ne peut rien y faire, j'imagine. Ce qui doit arriver arrivera. Mais... merci d'être venue me voir. Comment tu te sens, toi ? Si tu veux qu'on arrête un peu la musique pendant un temps, n'hésite pas à me le dire, j'en toucherai un mot aux musiciens. Ils seront contents de faire une pause. Tu es venu avec ton neveu, au fait, c'est ça ? Il a l'air adorable ! »

Parler d'autre chose que la catastrophe imminente qui est prête à s'abattre sur la taverne à tout moment fait plus de bien à Lysia qu'elle ne l'aurait cru. Doucement, elle retrouve un sourire plus doux et sincère, et la vue de l'enfant l'apaise. Il faudrait être une brute pour se battre dans un lieu avec un petit, et la vampire compte bien sur ça pour se rassurer. Peut-être que la soirée peut bien se terminer, finalement. Mais à peine eût-elle le temps de formuler cette pensée qu'un bruit sourd lui arrache un sursaut. Un peu plus loin, la grande femme aux cheveux bleu vient de tomber de sa chaise, certainement très alcoolisée. L'inquiétude parmi les clients se fait ressentir et très vite plusieurs personnes viennent l'aider à se relever. Lysia observe la scène sans vraiment réagir, après tout la golem semble être entre de bonnes mains, et elle a vu bien trop de personnes ivres dans sa vie pour réellement s'en inquiéter. De plus, la grande femme ne semble pas avoir bu plus d'un ou de verres, et elle sait sa vie hors de danger. Lysia en sait gré à son amie qui s'excuse d'un regard avant de partir, mais ce n'est pas vraiment sa faute. C'est une taverne, ce n'est pas non plus un événement exceptionnel qui vient de se produire. Mais tout d'un coup, la rouquine se sent encore plus abattue. Elle se tourne vers Natsume et en oublie de sourire.

« Bon... est-ce que par hasard tu connaissais une de ces deux femmes, ou le capitaine qui est parti les accompagner ? Histoire de savoir si tout le monde est bien rentré, et si elles vont bien. Je n'aime pas quand des personnes quittent ma taverne encore trop alcoolisées, ou mal en point. »

Peut-être que je devrais songer à une reconversion professionnelle, tout compte fait.

Quand elle n'est pas obligée d'aller à des soirées mondaines, Morgana est assez libre sur ce qu'elle peut faire quand sa mère n'est pas sur son dos. Aujourd'hui, elle a dû la supporter toute la journée pour traîner dans des boutiques. Si la blonde n'est pas du genre à détester le shopping en soit, le faire avec la quarantenaire sur le dos n'est clairement pas chose facile. Mais ce soir, elle est débarrassée d'elle ! Marion est retournée à ses quartiers car la séance d'essayage l'avait beaucoup fatiguée. Tant mieux, s'est dit la Donovan qui respire enfin un peu depuis qu'elle n'a plus de sangsue collée à elle. En passant dans les rues de la ville pour se promener, son regard s'est arrêté sur l'affiche faisant de la publicité à l'une des tavernes réputées du coin : le Twilight, que ça s'appelle. Morgana ne connaît pas mais décide de se laisser tenter, n'étant pas très exigeante ce soir. Elle ne veut pas dépenser de l'énergie supplémentaire à chercher une auberge convenable, alors celle-ci fera très bien l'affaire. Entrant sans hésiter au Twilight, elle ne remarque pas son oncle qui est assis à l'une des tables. Il n'y a heureusement pas trop de bruit pour elle, alors c'est d'un pas décidé qu'elle s'installe au comptoir. Et comme elle marche en ligne droite et que le monde entier doit se pousser pour elle, c'est d'un geste assez hautain qu'elle écarte de son passage une brune et une blonde à la peau mâte, se mettant pile entre les deux. Car il est hors de question de chercher une place disponible qui ne gênerait personne. La place disponible, c'est elle qui la fait.

« Servez-moi votre meilleur cocktail. »

Un 's'il vous plaît' lui aurait bien évidemment écorché la gorge. À cette heure-ci, adieu les sourires et la politesse de façade, elle n'est point d'humeur, et surtout, elle estime qu'Yggdrasil entier doit la servir, puisqu'elle est loin d'être pauvre. Du moins, c'était ce qu'elle pensait avant de voir qui était à côté d'elle. D'un air surpris, elle se retourne vers la Cheffe de la Ville Basse. Dans ce cas, pas le choix. En ignorant la femme-requin, la blonde esquisse un genre sourire à la plus âgée.

« Aloe Ackerman, ça alors ! Nous avons donc du beau monde qui vient de Caldissia. Est-ce que votre frère est ici aussi ? »

D'une expression enjôleuse, elle fait tourner une de ses mèches autour de son index. Le beau Lïnko ne l'avait clairement pas laissée indifférente une fois où elle avait pu l'entrevoir. Elle raffole des félins, après tout, et il faut dire que puisque Aloe est connue, son frère, qui n'est jamais loin, a fait quelques apparitions remarquées aussi. Ce n'est qu'après qu'elle se rend compte que la Ackerman parlait avec une autre personne. Morgana pose donc ses yeux bleus glacés sur Rosemarie mais ne dépeint pas de son expression faussement amicale. Bien moins honnête que Aïthria, la Donovan se garde tout commentaire sur le physique de la brunette même si elle trouve cela peu ragoûtant.

« Et je vois que vous êtes en charmante compagnie ! Qui est donc cette jeune femme ? »

Rosie se mordille légèrement la lèvre inférieure, contente de pouvoir parler d’une manière plus normale avec Aloe. Les seules fois qu’elles s’étaient vues, c’était au travail, alors ça faisait du bien. Et elle était gentille, Aloe, elle n’avait jamais rien dit de mal sur le visage de la requine…. Ce qui rendait celle-ci très heureuse.

Une voix retentit proche des deux femmes et la grise lève la tête, un peu en sursautant. Une dame qu’elle ne connaissait pas interpelait la blonde. Elle semblait la connaître. Et Rosie, elle, se referme tout de suite, autant physiquement que mentalement, soudainement intimidée par cette nouvelle personne.

Rosie ne savait pas trop quoi dire, elle ne savait pas, non plus, si elle devait parler à cette dame, jusqu’à ce que le sujet vienne à elle. Son sang se glace dans ses veines et la jeune femme se fige. Elle n’ose même pas vraiment la regarder dans les yeux, mais lui fait un petit coucou de la main, terriblement gênée, avec un sourire similaire.


« B-bonj-bonsoir, e-enchantée, ma-madame. »


Et rapidement, elle prend une gorgée de son thé glacée parce qu’elle sentait qu’elle allait exploser. Est-ce qu’elle devait les laisser seules ? Les mains sur ses genoux serrés l’un contre l’autre, elle regarde Aloe qui parle à cette Morgana. La mention d’un ambassadeur rend la jeune femme encore plus anxieuse. Il semblait y avoir beaucoup de personnes « importantes », ici, ce soir. Contrairement à elle, la simple…. Couturière de la ville basse………

La requine se frotte l’arrête du nez et fixe son verre. Peut-être qu’elle devrait penser à rentrer chez elle.

Si elle est un peu déçue que Lïnko ne se soit pas joint à la petite fête, ce n'est pas ça qui va gâcher sa soirée. Au pire, elle aura d'autres occasions. Pour l'heure, elle laisse Aloe lui présenter la brune à l'horrible bouche. Heureusement que la blonde est très bonne comédienne, sinon elle n'aurait pas pu s'empêcher de grimacer. C'est qu'elle a du mal à voir au-delà des apparences et qu'il lui faut du temps avant de pouvoir prêter attention à ce qu'il y a derrière.

« Oh, c'est beaucoup trop d'honneur, madame Ackerman, haha ! Cela dit, je n'y manquerai pas, ma chère, mais cela lui ferait peut-être plaisir que vous alliez lui dire tout ça vous-même. Moi, il me connaît déjà très bien. »

Pour l'heure, elle est plutôt satisfaite de voir qu'elle a gâché un moment privilégié entre Aloe et cette couturière. La Caldissienne boue de l'intérieur, c'est évident. Et rien n'empêche Morgana d'esquisser un nouveau rire et un sourire tout aussi faux que les autres. Elle rend toutefois le léger signe de main venant de l'animorphe. Avec cette dernière, elle se permet de plaisanter, bien sûr sans rien en penser.

« Une couturière, alors ? Mais c'est formidable ! Je vais prier Oros pour qu'une de mes robes ait soudainement un trou afin de pouvoir venir vous voir ! »

Elle éclate de rire. Mais ce qu'elle imagine est toute autre.
Et puis quoi, encore ?! J'ai déjà le meilleur couturier de tout Altissia qui vient régulièrement à la maison s'occuper de ma garde-robe. Mais si Aloe travaille avec cette brunette, c'est qu'elle sait coudre, tout de même...
Rien à voir avec cette couturière-là, se dit-elle, pensant qu'elle saurait son nom si elle était connue. Pourtant, Morgana aurait parfois bien besoin d'une Rosemarie dans sa vie pour défaire un peu ses préjugés sur les classes populaires et la faire redescendre de ses grands chevaux.