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  • Y sont fous ces caldissiens - Fiche de Martin
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    ft. La tête à Martin de Coba a fait le dessin
    Martin Hildawagner
    44 ans
    Altissia
    Sniper
    M
    Noble
    Lent

    ✘ Naissance : 5 juin 957 ; 44 ans
    ✘ Prénom(s) : Martin Yan Sorenn
    ✘ Surnom(s) : Tintin, Tintinou, Titi, Martinou, Rageux-le-Relou, Duconno de la Balayette, l'autre coincé, dark sasuke, le plouc (par les nobles), gosse de riche (par les roturiers), le mec avec son cheval-pigeon là, Astérix, Calvitix
    ✘ Nom de famille : Hildawagner
    ✘ Espèce : Humain
    ✘ Profession : Militaire, palefrenier et gratte-papiers. Outre les patrouille qu'il effectue et qu'il coordonne occasionnellement, Martin passe le plus clair de son temps  à la caserne et aux écuries pour remplir de la paperasse et prendre soin des bêtes. Il a aussi investi ses économies dans un cabaret, La Reina, situé dans le quartier des affaires. Il gère ce dernier avec son ami Olaf.
    ✘ Rôle : Armée - Lieutenant
    ✘ Origine : Altissien, il et né dans une des grandes casernes d'Altis un jour où sa mère, ancienne générale, y avait un conseil de guerre.
    ✘ Classe(s) : Combattant ; Technicien
    ✘ Bonus & Malus choisis :- Bonus :
    Sniper : + 6 PER, + 6 DEX. +50% de chance de réussir un mouvement très précis.
    - Malus :
    Lent : -6 INT, -15% d'XP
    ✘ Spécialité magique : /
    ✘ Guilde : Guilde des Lames d'argent
    (Botte secrète : Coup Critique. +10% de chances à chaque attaque que les dégâts soient doublés.)



    ✘ Couleur de peau : Martin est vraiment très blanc. Sa peau rougit facilement et ne peut absolument pas bronzer sans laisser apparaitre des plaques.
    ✘ Traits faciaux : Le militaire a de grandes yeux noisette et porte depuis plusieurs années la moustache et la barbe. Ainsi, il compense l'impression qu'il a toujours de paraitre beaucoup plus jeune que sa quarantaine. Martin a un visage carré qui exhibe l'historique des batailles et autre bagarres dans lesquelles il s'est trouvé depuis qu'il est enfant : celui-ci est couvert de multiples cicatrices. Le Hildawagner n'est pas très souriant ; ses trait crispés et ridés trahissent sa nature un peu sévère et méfiante. Il a la mauvaise habitude de froncer les sourcils et de faire la moue en permanence.
    ✘ Chevelure : Des cheveux blonds comme les blés, qui n'ont presque pas changé depuis sa naissance. Ceux-ci commencent à blanchir à mesure que Martin prend de l'âge, mais il est encore loin d'avoir matière à s'affoler. La ligne de son implantation recule aussi d'années en années et allongent son front : la calvitie le guette. A son âge, ça n'a rien d'anormal.
    ✘ Taille : A son grand dam, Martin a eu sa croissance stoppée tôt et n'a jamais dépassé les 160 cm.
    ✘ Carrure : Il aurait aimé être beaucoup plus grand, mais compense en faisant beaucoup d'exercice. Martin est très costaud et musclé, chose qu'il n'hésite pas à vanter et montrer lorsqu'il est pompette, lors de concours de bras de fer à la caserne. Il a bon appétit et se nourrit bien, ce qui lui confère un peu d'embompoint.
    ✘ Style vestimentaire : Le palefrenier n'a jamais aimé les vêtements chers, trop pleins d'ornements ou envahissants. Même lorsque sa famille vivait encore et siégeait dans de nombreux conseils, Martin était connu pour toujours porter des habits sobres, "bien trop rustiques" disaient les mauvaises langues. Martin ne refait pas souvent sa garde robe, se contentant de tuniques, chasubles, chemises, guêtres et pantalons aux couleurs unies. Avec lui, pas d'inventions vestimentaires sophisiquées, mais seulement une tenue de travail, qui lui permet de travailler efficacement aux écuries. Il lui arrive aussi de porter la cote de maille ou des pièces d'armures lorsqu'il va patrouiller.
    ✘ Particularités liées à l'espèce : Boring human /20.
    ✘ Autres détails : Même si sa famille a tout perdu et n'est plus aussi bien considérée qu'avant, Martin continue de porter fièrement leur blason sur ses armes et ses uniformes.
    ✘ Santé : Martin est très sensible aux coups de soleil ainsi qu'aux allergies saisonnières. Du reste, il demeure physiquement robuste, mais n'est pas sorti de sa dépression depuis longtemps (même si celle-ci est devenue plus gérable). L'on peut y ajouter des problèmes d'anxieté et des TOCs nombreux, qui affectent son sommeil et son hygiène de vie en général. Il faut aussi noter qu'il a un problème avec l'alcool, car il a tendance à boire afin d'être plus à l'aise dans des situations sociales. Entre cette consommation régulière, ses repas peu équilibré et son âge, Martin a développé un ventre à bière, dont il ne se plaint pas vraiment.

    Brusque
    Renfermé
    Loyal
    Très jaloux
    Susceptible
    Fataliste
    Sanguin
    Résilient

    ✘ Personnalité détaillée : Martin est quelqu'un qui a du mal à trouver sa place dans la société Altissienne et Elysianne telle qu'elle est actuellement. Il se sent en permanence en décalage avec les autres : les nobles le trouvent "pas assez noble" et les roturiers le trouvent "trop noble". Il n'arrive pas à se faire à la cohabitation avec les caldissiens et se fait violence pour se reconstruire un cercle amical. Il est persuadé que la guerre va revenir d'un jour à l'autre et qu'il faudra combattre les caldissiens à nouveau. En réalité, le blondin considère que sa vie n'a pas beaucoup de sens sans batailles à mener.

    Martin n'est pas quelqu'un d'une nature foncièrement mauvaise, mais il est très loin d'être une colombe. Il a beaucoup tué et fait du mal pendant la guerre, à été un bien piètre père pour ses enfants, a souvent été considéré comme violent... Aujourd'hui, le militaire a décidé de vivre avec les conséquences de ses actions. Le quarantenaire est aigri, coincé, pessimiste de nature et plein de certitudes mal fondées. Bref, il a la réputation de ne pas être quelqu'un de très fun. Toutefois, il n'est pas impossible de changer ses perspectives : il sait reconnaitre (non sans grogner) les arguments plus pertinents que les siens. La contradiction a tendance à l'agacer rapidement, du fait de son tempérament impulsif et impatient. Il peut être brusque et très direct lorsque quelque chose lui déplait, quitte à être parfois violent dans ses propos. Contrairement à l'image qu'il montre de lui, Martin n'est pas qu'une brute sans cervelle : il est à l'écoute des autres et capable de changer son comportement lorsqu'il est problématique.

    Il est tout de même une chose que Martin n'a pas encore corrigé dans ses habitudes : son refus inconscient d'accueillir des hybrides et des non-humanoïdes dans les cercles qu'il fréquente. Et de les cotôyer de manières générale. Il est malgré lui sur la défensive devant les hybrides et les morts vivants et a tendance à être plus hautain avec elleux qu'avec les humains et autres humanoïdes. En fait, il a toujours été entouré par ses semblables et des gens de l'armée. Quand on lui pose la question sur ses choix de fréquentation, il haussera juste les sourcils pour dire "non mais je suis pas raciste, je connais juste pas d'hybrides c'est bon c'est quoi votre problème". Mais, en réalité, il a juste complètement intégré qu'il était normal de ne pas se mélanger avec les hybrides. Ainsi, son racisme est très internalisé et "normalisé" dans son esprit.

    S'il a du mal à l'entendre et qu'il réagit souvent en se refermant comme une huitre, ses proches lui trouvent tout de même des qualités. En premier lieu, Martin fait preuve d'une grande loyauté et d'une certaine solidarité envers ses proches et ses concitoyen.ne.s altissien.ne.s. Préoccupé par l'idée de perdre ses proches ou d'être trahi, le Hildawagner a tendance à être surprotecteur et très exclusif. Il a toujours été très facilement jaloux : cela le fait un peu trop souvent réagir de manière excessive et immature (voire pire). A la caserne, les autres soldats apprécient son travail et parfois, ses supérieurs le laissent former des écuyers, grâce à sa longue expérience dans l'armée. Si le sérieux permanent et la susceptibilité de Martin donnent envie de lui dire "pètes un coup", son entourage le sait compétent dans son domaine. Héritier d'une éducation très exigeante et élitiste, Martin est très compétitif mais aussi très mauvais perdant (et mauvais gagnant aussi, d'ailleurs).

    Martin ressent le besoin de se lier à de nouvelles personnes mais a un mal fou à s'ouvrir aux autres, car d'anciennes relations ont abimé sa confiance en lui et sa foi en les autres. Il évite de parler de son passé mais fera au mieux pour être honnête lorsqu'il n'en aura pas le choix. Par conséquent, on lui reproche d'être trop secret et d'avoir l'air triste. Complexé, il se met souvent un peu en retrait des conversations à part lorsqu'il est avec des personnes de confiance. Martin a aussi la mauvaise manie d'avoir recours à l'alcool pour être plus à l'aise dans les situations sociales, une accoutumance dont il aimerait se défaire.
    ✘ Aime : Les pégases, les wyvernes, les canassons en tout genre et en prendre soin - Flèche Céleste, sa vieille pégase - Flamberge, son chat roux - Etre tranquille pour nettoyer et entretenir les écuries - Les armes et les armures de  toutes sortes, des plus rustiques aux plus ridicules et ornementales - Les tenues sobres et pratiques - Les soirées poker et autres jeux d'argent entre collègues et/ou amis - L'alcool - S'entrainer avec ses collègues soldats - Combattre à la rapière et à la lance - Altissia - La montagne - La neige - L'hiver et le printemps -
    ✘ N'aime pas : Perdre - Les jours de grande chaleur - Les gens qui n'aiment pas les animaux - Son ex-mari - Son ex-belle-famille - Le religieux - Les mages qui fanfaronnent avec leur magie - Les caldissiens - Les gens intrusifs - Passer ses journées ou soirées seul - Être le sujet d'une blague - S'entendre dire qu'il est coincé - Qu'on lui dise "non mais ne t'en fais pas tu connaîtras à nouveau l'amour, un jour"
    ✘ Aspirations : Les évènements des quinze dernières années n'ont pas été tendres avec Martin. Après la perte de sa famille durant la guerre, la fin destructrice de son mariage, la réduction de ses territoires et de sa noblesse, la perte de deux de ses enfants et sa rétrogradation le militaire s'estime chanceux d'être encore en vie. Si son travail le satisfait, le blondin est en quête de sens. S'il est venu en Yggdrasil dans l'espoir de repartir à zéro, l'entreprise n'est pas si simple, au vu des nombreuses crises qui mettent à mal la cité et ses habitants. Martin espère se refaire une place et un entourage sain et de trouver la force de persévérer malgré ses démons et ses certitudes souvent malfondées. Récemment, il a appris que ses deux fils, Alexander et Ludwig, étaient encore en vie et s'il aimerait s'assurer de leur sécurité, il ne sait pas comment s'y prendre.
    ✘ Craintes : Martin a peur de retomber dans la profonde dépression qui l'a tenu enfermé durant de longues années. Il craint de perdre le peu d'amis loyaux qui lui restent, comme Olaf, Angarade ou Théodule (ne le dites pas à Théodule). Aussi, il est inquiet pour sa fille, Irina, qui est contrainte de vivre avec son autre père, Helmut. Il sait ce dernier manipulateur, violent et sans scrupules lorsqu'il s'agit de maltraiter, abandonner ou tuer des enfants, y compris les siens. Pour autant, Martin sait très bien qu'il a abandonné Irina à Helmut plusieurs fois et définitivement lors du divorce. Il sait que celle-ci ne lui pardonnera peut-être jamais, mais il est hors de question pour le palefrenier de la laisser tomber une nouvelle fois.


    ✘ Quelle est son opinion religieuse ? : Né dans une famille croyante et pratiquante, Martin a longtemps été un fervent eossien. Il a même passé deux ans au monastère pour "apprendre la discipline et l'abnégation" avant son passage à l'armée. Cette expérience a été pour lui le début de la réalisation que la réligion ne l'interesse pas vraiment. Etre marié avec un membre du clergé peu recommandable pendant 12 ans a terminé de former chez le militaire une véritable aversion pour l'oronisme et la religion en général. Aujourd'hui, il se considère athée.
    ✘ Quelles sont ses attentes et son avis sur l'Artefact ? : "Ce sera le motif de la prochaine guerre qui nous attend". Martin est catégorique, pour lui, la question n'est pas de savoir si l'Artefact existe ou non (cependant, ce serait bien pire s'il existait vraiment), mais quand est-ce que les souverains et les hauts gradés s'en serviront pour faire exploser un nouveau conflit.

    ✘ Quelle est son opinion au sujet d'Altissia ? : Martin aime profondément son pays, ses habitant.e.s et sa culture. Bien qu'élevé dans une grande famille noble, on lui a enseigné l'importance d'être à l'écoute des sujets de son territoire afin d'en assurer le meilleur essor. Il ne se dira pas "proche du peuple" et se sentira toujours un peu supérieur vis-à-vis des roturiers, mais sait se montrer solidaire quand il le faut. Etre militaire et simple chevalier lui semble être la meilleure manière d'aider ses concitoyen.ne.s à son niveau. Il ne se considère pas exemplaire, fait beaucoup d'erreurs et a conscience qu'il ne fera jamais assez pour Altissia et ses habitants. Sa mère lui a enseigné que la Paix préparait toujours à d'autres guerres, aussi, Martin se tient toujours prêt à défendre les altissien.ne.s avant tous les autres.
    ✘ Quelle est son opinion au sujet de Caldissia ? : Malgré le retour de la Paix en Elysia et la réconciliation de son pays avec Caldissia, Martin fait tout ce qu'il peut pour fréquenter le moins possible ses anciens ennemis. Il ne sermonnera pas les autres altissiens s'ils fréquentent des caldissiens de près pour autant. Le Hildawagner ne parvient pas encore à passer au-dessus de sa détestation des gens de l'est, en raison des cuisantes défaites subies par les territoires de sa famille face aux Caldissiens, qui lui ont aussi valu de perdre de nombreux membres de sa famille et amis. En outre, le militaire refuse de s'habituer à la paix : il est convaincu que les deux nations seront bientôt en guerre à nouveau. Il ne croit pas aux tentatives des souverains de réconcillier les deux nations à coup de grandes cérémonies, de mariages et d'autres entreprises nébuleuses.  
    ✘ Quelle est son opinion au sujet des Eossiens ? : Il ne sait pas trop. A vrai dire, Martin ne s'est que peu préoccupé d'eux l'année passée, étant plutot missionné dans d'autres quartiers. Les dernières crises qui ont agité la cité l'ont fait passer de méfiance à confusion envers les eossiens. Le blondin ne comprend pas tous les tenants et aboutissants de cette culture et du rapport de ces gens à l'arbre... mais il a la sensation que les natifs sont tout aussi paumés. Aussi, il ressent une certaine compassion pour elleux, mais n'a aucune idée de comment les aborder ou leur venir en aide.
    Il n'est pas rare que les militaires n'aiment pas les Eclaireurs et on ne peut pas dire que Martin les porte spécialement dans son cœur non plus. Mais, suite à l'incendie de la Ville-Haute, le palefrenier a l'impression que les éclaireurs sont aussi perdus que le reste des Elysians et qu'ils ne sont pas vraiment liés aux évènements récents.
    A vrai dire, depuis les raids du gardien, des pourritures et les émeutes qui ont récemment eu lieu à cause d'une apparition malfaisantes... Martin craint beaucoup plus l'imprévisibilité de l'arbre et de ce qu'il peut provoquer que les eossiens eux-mêmes. Le climat actuel le rend d'ailleurs plus fataliste que d'habitude.
    Concernant les Sentinelles, Martin est encore plus mitigé. Il pense que les eossiens n'ont pas leur place dans l'armée. Son soucis, ce n'est pas leurs origine (enfin, un peu) mais qu'ils ne seront jamais à la hauteur des exigences de l'armée altisienne. Pour lui, c'est aussi mauvais pour les eossiens concernés, car ils vont finir par mourir pour rien, que pour les militaires altissiens qui vont devoir se trainer des boulets.


    Et vous ?

    ✘ Âge : 31 tancarvilles
    ✘ Votre/Vos pronom(s) : Il / Lui
    ✘ Disponibilité : Oui
    ✘ Comment nous avez-vous connu ? : Euuuuuuuuuuh
    ✘ Un commentaire ? : Elle est belle cette PA dis donc
    ✘ Auriez-vous un souci à faire remarquer ? : Where's my toxic old man yaoi ????
    ✘ Double compte de : Electeur RN, Capitaliste, Catboy, Eugéniste, DILF, Suprème BG, Incel, Mastico

    Cobaaaaaaa


    Dernière édition par Martin Hildawagner le Sam 20 Juil - 2:22, édité 1 fois

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    Histoire



    Personnages cités dans l’histoire et infos supplémentaires  

    Famille Hildawagner
    Les Hildawagner formaient une grande lignée de militaires altissiens. Famille conservatrice oroniste autrefois connue pour former parmi les meilleurs lancier.e.s et cavalier.e.s pégase du pays. Parfois réputés pour être forcenés et bellicistes, mais demeuraient des alliés précieux en temps de guerre. De nombreux généraux des derniers siècles étaient issus de cette famille. Les dernières années du conflit entre Altissia et Caldissia ont vu disparaitre les membres les plus éminents de la lignée et ont ravagé nombre de leurs territoires. D’autres familles plus puissantes (les Edenweiss, notamment) leurs plus proches voisins, ont absorbé les restes de leurs terres les plus importantes et leurs forteresses. Aujourd’hui, il ne leur reste plus qu’une petite région dans le nord d’Altis. L’un des derniers héritiers en lice, Martin Hildawagner, le gère avec une poignée vassaux restés fidèles.

    Hilda Hildawagner : mère de Martin, ancienne générale de l’armée Altissienne, décédée.
    Ottokar Hildawagner : père de Martin, ancien administrateur et chef du conseil du territoire familial, décédé.

    Famille Edenweiss
    Helmut Edenweiss : ex-conjoint de Martin, cardinal.
    Irina Edenweiss : fille ainée de Martin et Helmut, séminariste oroniste.
    Alexander Edenweiss : fils ainé de Martin et Helmut, chasseur.
    Ludwig Edenweiss : fils cadet de Martin et Helmut, ???.

    Autres
    Angarade Dufresne : capitaine de l’armée altisienne, supérieure de Martin.
    Olaf Von Griffon : capitaine de l’armée altissienne, ami de longue date de Martin, co-gérant du cabaret « La Reina » avec Martin et Théodule.
    Théodule Von Griffon : chef du quartier des affaires, antiquaire, ami, co-gérant du cabaret « La Reina » avec Martin et Olaf.



    /!/ TW : mention de maltraitances familiales sur des enfants. Rien de très appuyé, mais c'est mieux de prévenir.



    Quand je retourne dans les écuries, je sens que les autres me regardent de travers. Ah, oui, c’est vrai qu’il y a cinq minutes, j’ai frappé le Cardinal devant toute la caserne en voulant protéger Irina.

    Quelle journée pourrie. Je devais la passer avec ma fille, depuis la première fois depuis… des années. Vraiment longtemps. Elle devait venir à la maison, on devait manger un repas tout ce qu’il y a de plus normal, essayer de rattraper un peu le temps perdu. Mais, Helmut a trouvé intelligent de se pointer le matin pour me « rendre visite » et « prendre de mes nouvelles ». Probablement juste pour foutre un coup de pression et me faire savoir « je sais où tu vis, tu ne m’échapperas pas comme ça ».

    Puis Irina a débarqué. J’étais tellement angoissé que n’avais même pas préparé à manger. Je l’ai emmenée voir les pégases aux écuries. Irina a juste eu le temps de me transmettre un message : « Alexander et Ludwig sont encore en vie ».

    Et là, Helmut nous a retrouvés. Il m’a provoqué en se servant du fait que j’essayais de protéger Irina. En m’humiliant en public. Bref, je l’ai frappé et les collègues m’ont demandé ce qui m’a pris. Bonne question tiens. Est-ce la lassitude ? La colère ? La capacité à nuire de mon ex-conjoint qui m’affecte encore à ce jour ? Le fait d’avoir appris il n’y a même pas 30 minutes que mes deux fils, que je croyais morts, sont encore en vie ?! Et en plus, je me suis affiché devant tout le monde.

    Quel abruti… Je sais que mes collègues ne sont pas tous de fervents oronistes et ne sont pas spécialement fan des gens du clergé. Mais bon, ça jase facilement. Peu m’importe les rumeurs. Je ne suis simplement pas fier de moi. Je pensais qu’Helmut n’avait plus d’emprise sur moi, mais force est de constater que si.

    Bon. Arrête d’y penser. La journée est bientôt finie. Finis ce nettoyage et vas rejoindre Olaf et Théodule à La Reina pour faire les comptes du mois. Pourvu que les pourriture n’attaquent pas trop férocement ce soir.

    Mais c’est sans compter sur le pas rageur familier qui foule la terre en s’approchant des écuries. La Capitaine Dufresne apparaît dans l’entrebâillement avec son regard le plus noir fixé sur moi.

    « Hildawagner !! Avec moi. Tout de suite ! »

    …cette journée est vraiment nulle jusqu’au bout. Je grogne et suis Angarade jusqu’à ses quartiers. Bras croisés, elle reste debout et ne me propose pas de m’asseoir. Au moins, j’échappe à une humiliation en public. Une autre. D’un ton ferme, elle commence à m’interroger.

    « Bon, Martin, tu m'expliques ? »

    On se connait depuis longtemps, avec Angarade. On a commencé ensemble, donc, elle se permet de me tutoyer lorsqu’on n’est pas en public. Mais ça ne l’empêche pas de me remonter les bretelles comme elle le ferait avec n’importe lequel de mes collègues.

    Pour autant… que veut-elle que je lui réponde ? Je suis embarrassé et ma colère n’est pas descendue. Je souffle du nez et reste muet, le regard fuyant. Ça l’agace. Je la sens tendue. Ça ne lui ressemble pas, j’ai l’impression qu’elle est stressée pour autre chose et que mes débordements ont été la goutte de trop.

    « C'est quoi ce regard de gamin qui essaie de cacher sa connerie ? »

    Ouais, je confirme, elle est stressée. Mais, je n’ai rien à dire. Rien qui ne l’énerverait pas d’avantage, en tout cas. Et je n’ai pas envie de lui raconter toute ma vie. Angarade grogne et perd patience. Ce n'est pas dans mes habitudes de jouer les fortes têtes. J'ai toujours été un soldat discipliné qui prend sur lui, mais, avec Angarade, qui m'a recadré dans mes pires moments, j'ai tendance à être plus naturel. Moins docile. Puis, il faut dire que je suis particulièrement sur les nerfs, aujourd'hui.

    « Réponds. Tout le monde t'a vu foutre une patate au Cardinal, tu sais. Tu vas pas pouvoir... »

    Roh, purée, on va vraiment rester sur ça pendant toute la journée ?! Je veux juste oublier ça pendant quelques minutes… quelques heures, pour faire mon travail correctement et avoir encore l’espoir de profiter de ma soirée ! Enfin… perdu pour perdu…

    « C'est lui qui l'a cherché et de toute façon, il va pas venir me charger. Ce serait débile. »

    Justification inutile. Angarade lève les yeux au ciel et secoue la tête.

    « ...Je parle pas de toi. Franchement, je veux pas savoir ce qui se passe entre vous. »

    Ah, ça, si moi aussi je pouvais oublier…

    « On a l'air de quoi, là ? Un soldat qui s'autorise à tabasser un membre du clergé devant tout le monde, c’est- »

    Je la coupe, car j’aime pas l’idée d’être le connard dans cette histoire.

    « Je l'ai pas "tabassé". »

    Il va survivre. Il ne s’est même pas plaint. Il était juste ravi.

    « Ouais, mais c’est pas ça le problème, tu vois. »

    …Certes, c’est vrai, ça.

    « Comme si la situation n’était pas déjà assez tendue et qu'on avait besoin d'un idiot qui distribue des pains à des types importants car ça lui prend comme une envie de pisser ! »

    Tout le monde aura oublié demain. Elle n’aura pas d’ennuis (enfin, j’espère). Pourquoi elle insiste autant ?

    « C'est bon, j'te dis, Angarade ! C'est pas ce qui s'est passé...! »

    J’ai l’impression d’être un gamin qui se fait disputer. Ça m’agace. Angarade souffle du nez et prend un instant pour redescendre. Une fois qu’elle a repris contenance, elle s’appuie sur le mur et poursuit.

    « On fait toustes de notre mieux pour garder la tête froide, dans les casernes. On est au bord du craquage, depuis l’apparition du dragon et des pourritures. »

    Mon regard dévie. Je sais ce qu’elle va dire ensuite.

    « Si y'en a qui commencent à pu être capables de prendre sur elleux, alors, le reste d’entre nous... »

    Je le sais, en plus. On est dans un moment où il faut qu’on reste soudés un maximum. Qu’on ne fasse pas exploser nos rangs de l’intérieur a cause de la pression et de la fatigue. Qu’on ne fasse pas de bavure, non plus. J'ai dit la même chose aux écuyers, l'autre jour.

    Tout part tellement en vrille, depuis deux ans. La mort d’Adélaïde, sa succession par un enfant qui n’arrivera jamais à gouverner, l’exécution expéditive de l’anachorète qui a tourné à l’émeute, les révélations du cerf le soir du grand incendie puis, le dragon, les attaques des monstres et les pénuries en tout genre. Et avec tout ça, les sentinelles, dont je ne sais toujours pas quoi penser. Il est certain que nous ne pourrons pas tenir éternellement ainsi. Faudra-t-il que l’on quitte la cité, si les choses restent telles qu’elles sont… ? Je reste convaincu qu’une nouvelle guerre éclatera avant qu’on puisse résoudre toutes ces crises. Même si je sais que nos généraux locaux ne sont pas bêtes et méchants, ça ne déprendra certainement pas d’eux. Quelque chose finira inexorablement pas mettre mettre le feu aux poudres.

    Dans tous les cas, je chasse mes pensées pessimistes et rend les armes face à Angarade. J’hoche la tête d’un air désolé.

    « J'ai compris. Veuillez m’excuser, Capitaine. »

    Ma supérieure semble tout d’un coup déstabilisée.

    « C’est bon, pas la peine d’être aussi formel. Je voulais pas t’engueuler, à la base mais, c’était… »

    Je sais où elle veut en venir.

    « La goutte de trop ? »

    Ses lèvres forment un de ses rares sourires en coin. Elle hausse les sourcils et soupire.

    « Ouais. »

    Pour moi aussi. Pas cette conversation, mais cette journée de manière générale.

    Angarade finit par s’asseoir et m’invite à faire de même. Plus détendue, elle lâche un peu son rôle de capitaine et nous sert deux verres d’eau.

    « Ecoutes, Martin... je sais qu'on a nos griefs, tous les deux. Rapport à l'affaire de y'a 10 ans, enfin, tu sais. »

    Je me souviens bien. J’ai complètement pété les plombs, à l’époque de mon divorce. J’ai laissé la forteresse de ma famille pour qu’on me foute la paix, tous les gradés de la famille avaient mordu la poussière au front. J’avais tellement honte de ne pas avoir mieux résisté. De ne pas leur faire honneur, même s’ils étaient déjà morts. Puis, mère était morte quelques mois avant, à cause des blessures qu’elle trainait depuis trop longtemps et qui l’empêchaient de retourner se battre. Hilda n’était plus que l’ombre d’elle-même et refusait que quiconque la voie affaiblie de la sorte. Moi compris. J’ai hérité et… il n’y avait plus personne d’autre. Nos vassaux ont presque tous trahi en sentant le vent tourner. Seule une poignée d’entre eux, droits dans leurs bottes, loyaux à Hilda et à moi, sont restés pour m’aider à gérer ce qu’il reste de nos terres.

    Aujourd’hui encore, Hilda me manque terriblement. Je n’étais pas aussi proche d’Ottokar, mon père, aussi, la douleur semble s’atténuer avec le temps. Mais, pour ma mère, ce n’est pas pareil. Je sais qu’elle ne m’a rendu la vie simple. Elle était très exigeante, sévère, me mettait dans des situations parfois extrêmes lorsque je m’entrainais et apprenais à me battre… mais elle m’aimait à sa façon. Je sais que c’est un peu bizarre, mais je pense qu’elle a fait de son mieux avec ce qu’on lui a donné et avec le fait d’avoir grandi en étant sur les champs de bataille depuis très jeune. Elle a essayé de me protéger, lorsqu’elle voulait me faire administrateur comme mon père. Mais, finalement, elle a écouté mon souhait de rejoindre l’armée aussi. Malgré tous ses défauts et le fait qu’elle était parfois maltraitante, Hilda me comprenait, à de nombreux égards. La plus grande part de notre famille m’a tourné le dos, pour ceux qui ne sont pas morts, mais… je pense qu’elle aurait préféré que je tienne le coup et survive, plutôt qu’essayer de conserver toutes nos terres, de me retrouver entouré de potentiels traitres et de mourir dans le processus.

    De toute façon, j'essaie de plus me raccrocher aux vestiges de ma famille. Essayer de reconstruire seul. Je n’en avais plus l’envie ni l’énergie.

    Angarade connaissait bien Hilda. Nous sommes devenus amis lors de notre formation militaire. Angarade venait souvent à la maison, quand nous n’étions pas en train de nous entrainer ou de nous amuser à la taverne. J’ai été promu avant elle, en raison de mon ascendance, plus que pour mes compétences. Je n’étais pas mauvais pour un poste à responsabilités et je n’aurais jamais osé l’avouer à l’époque mais… Angarade était la plus compétente. Elle ne m’en a pas voulu, mais je savais qu’elle était frustrée.

    Ainsi, après mon divorce, lorsque je me suis retrouvé bourré sur le champ de bataille, incapable de donner des ordres, ma camarade a naturellement pris les commandes avec succès. Elle m’a détesté d’avoir mis en danger toute l’escouade, d’autant plus que ce n’était pas la première fois. Au moins, Angarade me méprisait pour de bonnes raisons, contrairement à celleux qui m’avaient tourné le dos à mesure que mon nom de famille perdait de son prestige.

    « … T’inquiètes. Il y a pas de malaise. Je suis content d’être là où je suis maintenant. Et c’est mieux que tu aies pris ma place, à l’époque. »

    J’essaie de lui faire comprendre diplomatiquement que je n’ai pas très envie de m’appesantir sur ces sujets et sur cette partie de mon passé. Elle n’a pas besoin de savoir qu’après tout ça, j’ai tenté de me tuer. Et j’ai pas envie d’en parler non plus. Ça saperait encore plus l’ambiance et j’ai pas envie qu’elle me regarde avec pitié. Ou qu’elle me méprise à nouveau.

    « Je sais pas ce qui a fait que t'en es là aujourd'hui. Mais j'vois bien que tu fais au mieux. Tout le monde est super content de ton taff avec les canassons et les wyvernes. »

    Ah on dirait qu’elle me méprise plus, alors. Je ne peux pas m’empêcher de devenir un peu rouge. Ça me fait plaisir, de savoir ça. Au moins un truc positif aujourd’hui et dans ce que je fais de manière générale. Même si j’aurais sans doute oublié dans 5 minutes. Par contre, je ne comprends pas pourquoi Angarade me fait des compliments, d’un coup. Ni pourquoi elle a l’air de m’inviter à me confier.

    « Euh… Où tu veux en venir ? »

    La capitaine a l’air un peu perplexe. Elle ne dit rien et poursuit, afin de clarifier son propos.

    « Je veux dire que même avec ce qui s’est passé avant, je t’estime pas moins que les autres. Et que si y'a un problème à la caserne, tu peux venir m'en parler. C'est aussi le rôle d'un capitaine. »

    Hm.

    « M'ouais. »

    J’hausse les épaules. Ce n’est probablement pas la réponse qu’elle attendait. Mais je pense a beaucoup de choses qui la feraient revenir sur ses dernières paroles.

    Ce qui s’est passé aujourd’hui avec Irina et Helmut n’est qu’une des conséquences de ce que j’ai pu faire par le passé. Abandonner ma fille, ne pas prendre de nouvelles, ne jamais m’opposer clairement aux traitements qu’Helmut et sa famille faisaient subir à Alexander et à d’autres enfants hybrides parce que manifester mon désaccord m’aurait mis toute sa famille à dos (et j’avais peur d’elleux).. bien d’autres choses que j’ai faites à l’époque et dont je ne me souviens que mal car au bout d’un moment, j’ai perdu contrôle et j’ai laissé faire. Il n’y a ni excuses ni moyen qu’Irina me pardonne tout ça, mais, elle m’a quand même appelé à l’aide. Pour moi, ça prouve que la situation est bien plus désespérée pour elle qu’elle le laisse entendre. Donc… je vais aller chercher ses frères. Essayer de faire quelque chose.

    Tout ça, je ne vais pas le dire à ma capitaine. A la place, je vais plutôt prendre congé en la remerciant. Je dois finir mon travail aux écuries. Je crois que je vais être en retard au cabaret et que Théodule va me faire une scène. Pfff…


    *****



    La soirée passe rapidement et sans encombre. Nous terminons rapidement nos comptes à la Reina et sortons un jeu de carte et de la bière afin de terminer le mois comme il faut. Comme d’habitude, Théodule gagne la plupart des manches et j’enrage intérieurement. Lorsque j’arrive enfin à lui voler (de manière fort hasardeuse) la victoire sur une partie, je ne manque pas de le manifester haut et fort. Je jette mon jeu de carte gagnant sur la table, me lève et lâche des « popopooooo ! » et des « alors on ramasse plus le tapis des autres maintenant hein ?! ».

    « Eeeeeeet voila ! Théodule, tu l'as dans le cul profond. Tu me dois 50 sicams ! »

    Vociférais-je pour en rajouter une couche. Théodule lève les yeux au ciel et pousse ses sous vers moi.

    « Ca va, j'ai l'habitude de faire la charité. »

    Causes toujours, le bébé noble.

    Après avoir récupéré mon du avec un sourire de petit con fier de lui, je remarque que notre troisième lascar est très effacé, ce soir. Olaf est comme ça, depuis que le jour où le dragon a attaqué la Ville-Haute. En protégeant Théodule, il a été grièvement blessé. Son avant-bras droit, notamment, a trop trempé dans les pourritures et il a fallu le lui amputer. Il est encore convalescent, pas seulement pour ses blessures physiques, mais aussi car il n’a plus le moral. Olaf aime s’occuper du cabaret, mais craint de devoir prendre sa retraite de l’armée. Il est frustré de ne pouvoir nous aider à défendre les murs. L’ambiance devient morose. Théodule a le regard fuyant lorsqu’il voit son frère dans cet état : il culpabilise pour ce qui s’est passé.

    Désireux de détendre un peu l’atmosphère, je me permets une petite vanne à l’adresse de mon pote.

    « Eh bah, Olaf ? T'as pas encore triché, ce soir ? »

    Normalement, il planque toujours des as dans ses manches ou son décolleté, ce qui insupporte Théodule. Et la partie part en vrille à partir de là. Olaf a l’air de se forcer à sourire à ma blague. Il souffle du nez et son regard se porte sur son grand frère.  

    « Héhé. En même temps, si y'avait pas Théo qui avait sorti son boulier histoire de compter les cartes comme un sociopathe pendant qu'il refait le compte des recettes... »

    Je me marre à mon tour. C’est vrai qu’il est chiant avec son boulier et son regard de mirador gobelin, là. Pendant qu’on joue, tout ce qu’on entend, c’est le « CLAC CLAC CLAC CLAC » des billes sur le boulier !!

    Comme d’habitude, Théodule se recoiffe précieusement et rétorque avec mauvaise humeur :

    « Qu'est-ce que mon fidèle boulier vient faire là-dedans ?! »

    Je sais pas mais c’est drôle. Toujours aussi mauvais concernant ma victoire au jeu, je ne me passe pas de lui rappeler sa défaite.

    « Bah, ouais, même avec ça il est incapable de gagner, ce gros naze. »

    Le gobelin marque une pause et se met à ricaner méchamment. Il me toise avec suffisance et poursuit ses comptes.

    « Martin,  aurais-tu oublié la fois où tu t'es retrouvé en slip avec plus un rond et prêt à miser ton pégase tellement tu étais dégoûté que je t'écrase ? »

    Je rougis d’embarras et d’agacement et frappe la table.

    « ...j'aurais jamais parié Flèche !! C'était du bluff ! »

    Flèche, c’est Flèche Céleste, ma pégase adorée et amie de longue date. Désolé ma grande. Papa n’aime pas perdre et il a raconté des mensonges méchants. Et finalement, il a perdu quand même.

    « Et ça n’a pas marché. »

    NON MAIS OH !! je vais lui apprendre à sourire comme ça pour me narguer.

    « Ta gueule !! »  

    Ouais, tiens, voila, d’abord.

    Olaf grogne. Il se recoiffe d’une main et grommelle pour se plaindre de nos enfantillages. Ordinairement, il nous aurait lancé une de ses réparties à la figure pour renchérir. Ca ne lui ressemble pas d’être si morose, mais… ce n’est pas étonnant qu’il déprime et n’ait pas le cœur à s’amuser.

    « Z'êtes bruyants. »

    Théodule est aussi préoccupé, à sa manière. Il croise les bras et souffle du nez, mi-vexé, mi préoccupé.

    « Hmph. »

    Un silence pesant envahit la salle vide du cabaret. Je soupire et reprend un ton plus normal, plus aimable. J’essaie de ne pas paraître apitoyé.

    « Et toi, Olaf, comment ça va, en ce moment ? »

    Il me regarde de travers. Peut-être que j’aurais pas dû poser la question.

    « J’sais pas. »

    Il coupe court à mes interrogations et n’a pas l’air de vouloir s’étaler. En sentant que l’ambiance devient plus tendue et morose, Théodule se précipite pour reprendre la parole et changer de sujet.

    « Ah ! Mais parlons plutôt des recettes ! Vous avez vu comme elles ne cessent d'augmenter ! C'est une affaire qui tourne bien et même avec la crise, les destructions dans le quartier et les raids eh bien, la clientèle n'a pas beaucoup faibli ! »

    Son intention était surement de nous remonter le moral à sa manière, mais ça ne marche pas. Le blanc qui suit est encore plus lourd que les précédents. Gêné, je me gratte la tempe.  

    « Euh, oui, c’est bien mais- »

    Olaf finit sa bière d’une traite et s’avachit dans sa chaise, et recommence à marmonner.

    « A quoi ça sert, tout ça, de toute façon ? »

    Avec son regard perdu dans le vide comme ça, je ne sais pas s’il attend des réponses. Théodule, cependant, a l’air un peu outré.

    « Hein ? Bah, c'était ton idée-- »

    Oui, j’étais là aussi, hein.

    « Notre idée. »
    « Oui, bon ! C'était votre idée, à la base ! »

    Le gobelin a l’air de paniquer, mais je ne pense pas qu’Olaf veuille abandonner le cabaret malgré ce que ses propos laissent entendre. Il est juste dans une mauvaise passe, au but du rouleau. Une mauvaise soirée. Et il a beaucoup bu. Je suis passé par-là plusieurs fois. Je compatis, même si la tirade nihiliste et cynique dans laquelle il se lance m'agace.

    « Mouais, à quoi bon, hein ? Toute façon, tout ça, c'est juste en attendant qu'un autre dragon nous tombe dessus et qu'on crève, car cette fois, avec un bras en moins, j'serais même pas bon à aider les gens. »

    Ça m’enerve un peu, mais je ne peux pas dire que je ne pense pas un peu pareil. J’ai eu ce raisonnement plusieurs fois, ne serait-ce que la semaine passée. Je ne suis pas quelqu’un d’optimiste et donc, j’ai tendance à renchérir dans ce genre de situation.

    « Ouais, bon, c'est vrai que l'histoire se répète toujours. Mais bon-- »

    Je voulais essayer de relativiser, mais Olaf me coupe.

    « Voila, exactement ! »

    Un nouveau silence passe. Cette conversation réveille mes insécurités et des pensées que j’ai eu aujourd’hui sur la crise qui fait plonger Yggdrasil depuis des semaines.

    « …Franchement, vous avez déjà cru à la Paix, vous ? A votre avis... c'est quand qu'on va devoir retourner en guerre ? »

    C’est une certitude. Même si on s’en sort cette fois encore, ça ne sera qu’un surcis. Je n’ai pas confiance en les Caldissiens. Certains disent que ce serait plutôt les éclaireurs qui seraient les coupables d’un embrasement mais… nous n’avons pas du combattre les éclaireurs pendant des siècles. Nous n’avons pas une histoire de conflits insolvable avec eux. Ils n’ont pas assez de pouvoir ou d’influence non plus.

    Olaf poursuit, l’air toujours aussi las.

    « Bah, dans mon état, j'pense même pas que je pourrais faire ça, le moment venu. »

    Je sais pas quoi dire. Je ne pense pas que ce soit une fatalité, en ce qui le concerne. mais je comprend son pessimisme.

    Théodule est visiblement mal à l’aise et se sent forcé d’en rajouter pour alléger l’ambiance.

    « Vous savez ce qu'on dit : la Paix est bonne pour les affaires mais la guerre aussi, est bonne pour les affaires ! »

    Je m’éclaircis la gorge. J'ai la flemme de lui dire qu’il ferait mieux de la fermer. Il est assez grand pour le comprendre qu'il est gênant. Enfin… je crois ?

    « Quoi ?! Pourquoi c'est moi qui suis le plus optimiste dans la pièce, là ?! »

    Je n’aurais pas dit « optimiste ». J’ai l’impression qu’il se voile la face, plus qu’autre chose. Olaf reprend, plus mauvais que tantôt, sans camoufler le sarcasme dans ses paroles. Je ne crois pas qu’il soit vraiment en colère contre son frère, mais… c’est quand même un peu comme ça que sonnent ses paroles.

    « En même temps. C'est ptet toi qui a fait les bons choix, hein. Pas d'armée, pas de Paix, pas de guerre, juste toi et ton fric pour échapper à tout. »

    J’aimerais dire quelque chose mais je me tais, angoissé. Ce genre de cynisme a une certaine prise sur moi et me met mal à l'aise. En particulier après une journée déjà compliquée.

    « Pas de mec et pas de famille, non plus. »

    …Bon, je retire ce que j’ai dit, Olaf a envie d'agacer son frère. J’ouvre la bouche pour lui dire de se calmer et qu’il ferait mieux de décuver et aller se coucher, mais Théodule prend rapidement le relais.

    « Eh, oh ! »

    Il a l’air blessé et se lève de sa chaise. Il ramasse en précipitation les cartes et toutes ses affaires, ne nous laissant que le livre de compte et nos verres sur la table.

    « Noyez vos problèmes dans l'alcool jusqu'à l'aube si vous voulez, mais z'avez intérêt à relire les comptes et signer le registre avant demain ! Moi, je vais voir si Aëden est bien rentré se coucher. »  

    Il quitte la salle au trop et monte à l’étage en marmonnant. Je soupire et observe Olaf en coin. Il n’a pas l’air fier de lui et se serre un verre d’eau en grommelant.

    « T’abuses. »

    Il roule son œil valide et appuie son coude sur la table en commençant à s’hydrater.

    « Ouais, bah, je sais ! ça va, il en a vu d'autres ! »

    Il poursuit, en grommelant :

    « …J’m’excuserais plus tard. »

    Je ne veux pas m’immiscer dans leurs histoires de famille, mais bon, je sais qu’Olaf ne m’en aurait pas voulu d’être franc. Je me détend un peu. Je suis aussi légèrement pompette et je commence à être fatigué. La journée à été longue. Olaf médite un moment sur comment tourner ses prochaines paroles. Sa voix pâteuse, essaie de se justifier.

    « J’sais que tu pense pas à mal quand tu m'demande si ça va, hein. Mais ces temps-ci, j’ai vraiment pas envie de parler de ça. Je dis "ça va", on pense que je mens, je dis "ça va pas" le gens sont triste et s'inquiètent... c'est lourd. »

    Ouais, je le comprend. J’hoche la tête pour lui manifester que j’ai bien entendu. Quand j’allais mal, je ne voulais pas qu’on m’interroge non plus. Ce n’est pas très judicieux de forcer ces choses là, je pense.

    « D’accord, mais… je suis là si tu veux en parler un jour, hein. »

    Après tout, il a fait de même quand j’étais dans une sale passe, comme lui aujourd’hui. Olaf ne sourit pas, mais je vois dans son regard qu’il est reconnaissant. Pas que j’ai réellement besoin de lui préciser que je suis là pour lui, il le sait. Mais bon, ça fait pas de mal de le dire, j’imagine ? Bref. Avec tout ça, je sais plus comment enchainer. Olaf prend heureusement les devants.

    « T’as l’air crevé aussi, toi. »

    J’hausse les épaules. La période n’est pas exactement la bonne pour prendre du repos. Mais, aujourd’hui, c’est peut-être particulièrement visible. En arrivant, j’ai fait comme si tout allait bien, car on avait du travail. Et je voulais jouer et me changer les idées. Mais bon, Olaf me connait depuis assez longtemps pour ne pas être dupe.

    « Journée bizarre. »

    Je ne vais pas tout lui raconter depuis le début. Je vais juste m’arrêter sur l’essentiel.

    « J'ai foutu une patate à Helmut, aujourd'hui. »

    Olaf s’étouffe avec son eau. Il me lance des regards préoccupés. Mais il a quand même l’air un peu fier et se retient de ricaner. C’est bizarre.

    « Roooh, Martin, t'avais dit que tu le ferais plus, ça ! »

    C’est vrai. J’avais dit ça. Que je ne devais plus lui donner la moindre attention, y compris négative. Surtout négative. J’ai presque fait un serment avec le sang.

    Bon… ce n’est évidemment pas si simple.

    « Oui, enfin, j'ai aussi dit que je jouerais plus au poker avec Théo et pourtant--- Bref !! C'est lui qui l'a cherché ! Tu l'aurais vu, il attendait que ça !! »

    Justement, pour ça que j’aurais dû le laisser. Aaaaaaah ! ça m’énerve !
    Quoique, cette fois, j’avais une vraie bonne raison. Enfin… je crois ?

    « Non puis... il s'en prend à Irina. »

    Irina aurait certainement préféré ne pas avoir à revivre la scène de ses deux darons qui se battent, cela dit. Elle n’avait rien demandé eeeet… Roh, punaise. Ça m’arrive de faire ne serais-ce qu’un bon choix, dans ma vie ou c’est impossible ?!

    « Et Irina... elle m'a appris que ses frères étaient encore en vie. »

    Ce n’est que maintenant que je réalise ce que cette nouvelle implique. Je fais le calcul dans ma tête. Cela fait… 12… 13 ans ? Un peu moins pour Ludwig. Quel âge a Alexander, maintenant ? C’est assez horrible à dire mais j’avoue que j’avais commencé à les oublier. A passer à autre chose. Pourtant, maintenant que j’ai cette information, je ne peux pas juste faire comme si je n’en avais pas connaissance. Surtout que ça a l’air vraiment important pour Irina. Qu’elle s’inquiète certainement pour eux. Je ne peux pas la trahir une fois de plus.

    Olaf n’a encore rien dit et a écarquillé son œil valide de surprise.

    « Euh... les deux magimorphes qui sont censés avoir été tué par l'autre, là ?! »

    J’hoche la tête, sans cacher que tout ça parait hautement improbable.

    « Ceux-là même oui. »

    Mais tout ça ne change rien au fait que je ne sais pas quoi faire de ces informations. Que je ne sais pas où chercher. Ni qui chercher. Ils ont peut-être changé de nom. Changé physiquement. Je leur souhaite d’être incognitos, même si je ne pense pas que l’on peut vivre heureux en vivant caché. En fait, je ne sais même pas si Helmut ira les chercher !

    « Je sais pas où y sont actuellement et... Irina n'a pas eu le temps de m'en dire plus. »

    Je soupire, incapable de savoir comment m’y prendre pour la suite. Je ne sais même pas trop pourquoi je fais tout ça mais... c'est la chose la moins pire à faire ?

    « Mais bon, si je vais les chercher, est-ce que ça ne serait pas juste pire pour elle, si l’autre l’apprend ? Surtout que je sais que le curé me surveille. Si j’essaie de demander plus de détails à Irina, l’autre le saura et elle m’a bien fait comprendre qu’elle voulait éviter ça. »

    En fait, je suis bloqué. Il va falloir que je fasse quelque chose que je n’aime pas faire : demander de l’aide à une tierce personne.

    « …Tu connais des gens qui pourraient nous aider à les localiser ? »

    Olaf connait mieux les mercenaires que moi. Ou au moins, quelqu’un qui peut aller trouver des gens discrètement. A partir d’un prénom, principalement. Car je n’ai pas beaucoup d’idée d’à quoi ressemblent mes deux fils, désormais. A part que ce sont, à priori, toujours des magimorphes félins.

    « Euh… désolé de te demander ça alors que tu es pas en forme et-- »

    Olaf émet un « chuuuuut » très appuyé, afin que j’évite de me confondre en excuses.  

    « Eh, commences pas. Ça me fera au moins quelque chose pour m’occuper ! »

    Le nain a l’air plutôt enthousiaste d’avoir un nouveau truc à faire. Il sourit même en coin.

    « Théodule et les clients vont encore vouloir me convaincre de rester à me reposer… alors ça me changera. Et puis, si ça peut aider un pote en plus. »

    Je lui adresse un sourire sincère de remerciements. Je ne sais pas encore ce qu’on peut trouver, mais, ça me donne un peu d’espoir. Et une conclusion pas trop nulle à cette journée.

    « Je connais des mercenaires caldissiens qui… »

    Hein ?! Des caldis ? Ah non, hein !

    « Quoi ?! »

    Je me méfie de ces types-là ! Au-delà du fait que c’est à cause d’eux que j’ai perdu une grande partie de ma famille et ma mère… qui me dit que malgré les obligations de la cohabitation, ils ne vont pas se retourner contre nous un jour. Les ennemis d’hier ne sont pas les alliés de demain !

    « Je sais que tu les aime pas mais, tu m’as demandé un truc, maintenant faut me faire  confiance ! »

    Il a l’air sûr de lui. Ça me coûte d’accepter mais…

    « Puis, c’est quand même plus judicieux pour être discrets, nan ? »

    Olaf marque un point. Je ne sais pas pour la discrétion, mais ce serait plus dur de les relier jusqu’à moi et par extension, jusqu’à Irina. Je soupire de manière sonore et m’avachis dans mon siège.

    « Bon, d’accord… »

    Olaf glousse. Il se fiche de moi en plus !

    « Ça vaaa, tu survivras ! »

    Je fais la moue et réagit d’un « gnagnagna » qui ne me confère pas une très grande crédibilité.

    « Mouais. Merci, en tout cas. »

    Il hausse les épaules. Je suis content qu’il ait un peu retrouvé le sourire. Même si la raison est inattendue et que ça me préoccupe légèrement. Mais j’imagine qu’il prend moins de risques que moi avec cette entreprise.

    J’ai pu rentrer chez moi sans encombre, après m’être assuré qu’Olaf était bien allé se coucher également. Je crois qu'on a oublié le registre... Théodule va être furieux. Oups.

    Ma fidèle Flèche m’attendait dans le jardin. En rentrant, je me rappelle qu’il faudra que je m’occupe de mon petit potager un jour, quand j’en aurais le temps. Que je range, aussi, que je fasse le ménage. Il m’est difficile de me projeter dans le futur. De m’occuper autrement qu’en remplissant mes journées au maximum à la caserne et au cabaret. Sans ça, je ne fais que rester chez moi et je fixe le vide.

    Les nuits ne sont pas simples non plus. Pourtant, ce soir, l'épuisement me fait sombrer très vite.


    *****



    « …Martin… ? »

    Je flotte dans un flou sombre. Je me sens dériver. Une angoisse viscérale, familière, me prend à la gorge. J’entends une voix familière. Suave. Une fausse douceur, un masque de vertu pour camoufler les crocs d’une sangsue.

    « Martin… mon très très cher. »

    Ah, non, hein.

    « Je suis désolé. »

    Tu ne l’as jamais été.

    « J’ai vraiment été un pauvre type. Je sais que tu ne me pardonnera jamais. Je suis vraiment le dernier des connards. »

    C’est un bel euphémisme.

    « C’est Soltan qui m’a séduit le premier… et je me sentais si seul, quand tu es parti. J’étais désespéré. »

    Non. Tu es simplement un abject menteur égocentrique qui n'assume rien.

    « C’est Alma, elle a menacé Irina pour que je lui obéisse. Que voulais-tu que je fasse ? Tu ne peux pas comprendre. »

    Non. Tu étais toujours celui qui la menaçait.

    « C’est Siegfried. Il est mort. Laisses-moi faire mon deuil. »

    Oui. Et j’aimerais que tu meures aussi.

    « C’est Alexander. Il est pas humain. Ton fils est complètement taré. »

    ...
    J'aimerais pouvoir dire que je n'ai jamais tenu des propos similaires. Et que je n'ai jamais maltraité cet enfant.
    Mais ce serait un mensonge.

    « C’est Irina. Elle est si triste que tu sois partie. Tu l’as abandonnée. »

    ...

    « Et Ludwig ? Si tu avais été là, il n'aurait pas disparu. »


    Je… suis désolé.

    « Martin… tu m’aimera toujours, malgré tout ce qu’Alma m’a fait ? Malgré tout ce qu’elle continuera de nous faire ? »

    Je reste muet. J’avais promis. Encore et encore. J’étais tellement amoureux. Je ne comprend pas, sachant comme je le méprise désormais.

    « Et si… et si je deviens comme elle ? Que fera-tu ? »

    Je l’avais rassuré que ça n’arriverait jamais. Est-ce ma faute ? Est-ce que c’est parce que j’ai cru qu’il ne serait jamais comme elle, qu’il s’est autorisé toutes ces horreurs par la suite ?

    « Non. Mais tu les as laissées se produire. »

    Je serre les dents. Je le sais.
    Je suis désolé pour les personnes qui ont été victimes de ma lâcheté et de mon impulsivité.

    Le nuage semble se dissiper. Je me réveille doucement, mais le souffle court. la chambre est plongée dans la pénombre et dans un calme absolu. Apaisant. La lune éclaire mon logis. Elle me rassure. Je vais passer de l'eau sur mon visage et m'en retourne sous mes draps.


    J’ai toujours eu un sommeil difficile, mais les cauchemars reviennent, depuis que les pourritures attaquent de plus en plus sauvagement la cité. Je me demande si cela prendra fin un jour. Je ne préfère pas y penser, car, quand je m’y attarde, je me convaincs rapidement que nous avons déjà perdu. Que ce n’est qu’une question de temps avant que les monstres ne nous dominent.

    Je me retourne dans mon lit, m'efforçant de penser à autre chose. Sans l’animation que je trouve aux casernes et dans les tavernes, les mêmes fantômes reviennent en boucle dans le silence pesant de la nuit. Hilda sur son lit de mort, Irina qui me regarde partir depuis un couloir sans fin, les corps inertes d'Alexander et Ludwig dans la neige devant lesquels j'arrive trop tard, Helmut a genoux, pleurant et m'implorant de revenir puis m'humiliant et me brisant l'instant d'après, Olaf et Théodule qui finissent par me trahir aves tous mes autres proches, Angarade qui m'explique à quel point je suis méprisable... Les hybrides qui ont souffert et à qui j'aurais simplement pu ouvrir la porte, mais que je n'ai pas aidés. L'angoisse me gagne. Je tremble. Je dois contrôler ma respiration.

    Stop.

    Je devrais peut-être retourner vivre avec le reste de la garnison. Ou trouver un moyen de ne plus dormir seul. Je voulais ma propre maison afin de prendre plus de temps pour moi, aider ma guérison, mais ça ne me réussit clairement pas.

    Je soupire. J'ai juste besoin de dormir. La journée a été particulièrement éprouvante.

    Flamberge, mon chat orange, se glisse par la fenêtre et vient se blottir contre moi en miaulant. Il ronronne. Je me rendors sans mal. Sans cauchemars cette fois-ci.

    Le soleil brille le lendemain matin et le chat miaule fort pour avoir à manger. Aujourd'hui sera forcément moins pire qu'hier.
    Je vais faire de mon mieux.
    De toute façon... qu'est-ce que je peux bien faire d'autre ?

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    Bravo, tu es validé.e !
    Coucou.

    Je te valide, (re)bon jeu :v:

    (et je veux un rp éventuellement)

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