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「 Le petit chaperon rouge 」
Le temps était pluvieux. L'air frais n'incitait pas les gens à sortir de chez eux. Et pourtant, Volf traînait dehors, sous la pluie. Ses vêtements étaient trempés. Il marchait lentement en direction de la guilde des mercenaires. Sa présence était requise de temps en temps afin de ne pas avoir l'étiquette de membre fantôme. Parfois il passait des jours à l'intérieur sans rien faire et parfois il ne revenait pas avant plusieurs semaines.
Alors qu'il était sur le point d'ouvrir la porte de la guilde, il sentit qu'on tirait sur sa veste. Le mercenaire se tourna donc pour voir qui avait osé le déranger de la sorte. Il n'avait pas sentit la présence de quelqu'un pourtant. Une jeune fille était là, la main sur un bout de sa veste et qui était donc l'auteur de ce crime.

- Aidez moi... S'il vous plait. Mon père a besoin d'aide. Je ferais ce que vous voulez. Je n'ai pas d'argent sur moi...

Après ces mots, elle lâcha la veste et se prosterna à genoux, la tête baissée. Et devant cette demande subite, Volf ne su quoi dire. Il n'était pas un bon samaritain mais devant une telle demande. Devait il vraiment refuser ? Elle allait faire ce qu'il voulait ? Actuellement, il s'ennuyait un petit peu. C'était la raison de sa venue à la guilde d'ailleurs, afin de trouver une quête. Mais peut être qu'une mission avait pointé le bout de son nez comme pour répondre à son envie. Il afficha donc un sourire satisfait et prit sa décision.

- Dis moi petite. Je te suis à une seule condition. Si tu arrives à me toucher.

Apparemment, il était frustré d'avoir été attrapé un peu plus tôt. Il voulait vérifier si c'était sa négligence ou bien si c'était une technique d'approche bien rodée. En même temps, c'était une manière de passer le temps aussi. Il trouvait toujours une manière de s'amuser en toute circonstance. Il déposa délicatement sa flûte traversière près d'un mur.
Et sans hésiter, la petite accéléra en direction de sa cible. Aucun signal de départ ne fut donné mais sa volonté d'aider son père était beaucoup trop forte. Elle n'hésita pas, la main en avant afin remplir son objectif. Malheureusement pour elle, Volf l'évita en se déplaçant rapidement sur le côté. Elle ne toucha donc que la porte qui se trouvait derrière lui. Ce petit jeu dura quelques minutes. Alors que le bouffon souriait d'amusement derrière son masque, la jeune fille se fatiguait de plus en plus. Elle prit une pause et s'agenouilla afin de reprendre son souffle. Son regard était déterminé et elle ne le lâchait pas une seule seconde.

- Qu'est ce qui est arrivé à ton père ? J'espère qu'il n'est pas endetté jusqu'au cou et que tu vas me demander de tuer ses créanciers. Je ne fais pas dans le nettoyage. Ou bien parce qu'il possède une fille aussi rapide qu'un escargot...

Il ajouta une petite pique pour la faire réagir. Son stratagème fonctionna bien d'ailleurs. Elle reprit du poil de la bête et se rua une nouvelle fois vers lui. Par contre, l'approche fut différente cette fois-ci. Il ne pu dire si sa vitesse avait augmenté ou si c'était l'effet d'une quelconque magie mais l'écart entre eux s'était réduit beaucoup trop vite comparé en avant. Elle n'était qu'à un centimètre de le toucher. A ce moment là, Volf hésita à passer aux choses sérieuses et à l'éviter une nouvelle fois ou à se laisser attraper car ce jeu ne pouvait pas durer éternellement. Il trouva un compromis en faisant semblant de glisser dans une flaque d'eau et tomba à la renverse. Par chance ? Il évita la main de la jeune fille mais il se trouva à la merci de celle-ci. Elle se jeta ensuite sur lui de tout son corps et réussit enfin à l'attraper. Tous les deux étaient recouvert de boue, allongés au sol, la pluie se déversant encore sur eux. La scène devait être étrange vu de l'extérieur. Il y avait peut être un spectateur quelque part.

- Très bien. Je m'avoue vaincu. Je vais aider ton père.

Ils se redressèrent puis Volf se mit à rire aux éclats. Il s'était bien amusé et il la trouva presque mignonne avec autant de boue sur elle. D'ailleurs, il souleva légèrement son masque pour essuyer ses larmes de rire puis reprit son sérieux. Il l'avait pointé du doigt alors elle comprit qu'il se moquait un peu d'elle. Elle se mit donc à bouder dans son coin mais se força à expliquer la situation dans laquelle se trouvait son père car c'était urgent.

- Mon père est accusé d'avoir participé aux meurtres des deux souverains. Mais il n'y a pas plus honnête que mon père ! Actuellement beaucoup de gens s'en prennent à lui et à son échoppe. Il ne peut plus travailler normalement. Récemment, on a même endommagé sa porte d'entrée... Et je crains qu'aujourd'hui ça devienne plus grave. Venez avec moi ! Il faut y aller maintenant !

Le duo voyagea donc en direction du quartier éossien afin de retrouver le père de la jeune femme. Sur le chemin, ils s'échangèrent leur prénom. Elle se prénommait donc Alvida et son père Vanir. Mais la situation était beaucoup plus critique que prévu. Un vieil homme, bien baraqué, était en train de se faire agresser. Ce dernier était en plein milieu d'une rue et deux hommes le frappaient sans qu'aucune résistance ne leur soit opposé. Alvida s'interposa rapidement en hurlant sur les deux agresseurs. Volf observa dans un premier temps la scène. Il trouva le vieil monsieur très robuste mais remarqua principalement ce regard qui voulait dire "n'abandonne pas".
Les deux hommes finirent par s'en aller et Vanir posa enfin un genoux à terre, la tête en sang à cause de divers coups reçus. Le mercenaire s'approcha enfin d'eux et la foule qui était présente, s'éparpilla.

- Je ne sais pas qui vous êtes monsieur, mais partez. Je ne veux impliquer personne. Ils finiront par arrêter tôt ou tard.
- Ne dis pas ça papa ! Ils ne s'arrêteront jamais, tant que tu seras là. J'ai recruté ce mercenaire, il s'appelle Volf. Il va les faire partir. J'en suis sûr.

La pluie se stoppa enfin. Notre groupe entra dans l'échoppe de Vanir. Il vendait des objets magiques apparemment. Effectivement, il y avait des endroits endommagés, comme si une bagarre avait eu lieu. Ce n'était pas la première agression. Ils avaient enlevé leurs chaussures pour ne pas tout salir et aggraver l'état des lieux. Le loup garou ne voulait pas s'éterniser ici et prit donc la parole pour en savoir davantage.

- On dirait qu'on vous en veut beaucoup. Votre fille m'a fait un topo. Par contre, sur quoi se basent ils pour vous accuser ?
- Depuis qu'on accuse les éossiens d'avoir tué les souverains, la haine contre notre peuple ne fait qu'augmenter chaque jour... Mais...

Les paroles du vieil devinrent de plus en plus hésitante. Son regard était vacillant. Sa fille était partit chercher une serviette et de l'eau pour nettoyer le visage du blessé. Et avant qu'il ne pu rassembler son courage pour prononcer d'autres mots, le mercenaire sortit sa flûte qui était attachée à son dos et joua une mélodie calme.

Une fois terminé, le silence s'installa quelques secondes. Alvida avait écouté attentivement cette mélodie tout en nettoyant le visage de son père. Personne n'avait osé l'interrompre.

- Il y a quelque chose d'autre n'est ce pas?
- Je pense que j'ai été témoin de quelque chose que je ne devrais pas voir. Je me trouvais dans les ruines pour trouver un objet que j'avais perdu. Un homme masqué se trouvait à proximité. On dirait qu'il était en train d'invoquer quelque chose. Mais je n'ai pas pu voir jusqu'au bout. Il m'a repéré et je suis partit en courant. Peut être qu'on veut m'éliminer. Je ne sais pas...
- Très bien. Je vais voir ce que je peux faire. Continuez votre vie comme d'habitude. Et... Alvida? J'adore ton style boueux. Dit il en partant et en se tordant de rire.

Après quelques heures à observer les allées et venues de cette rue, Quelque chose de nouveau allait se passer. La nuit était tombée. Quelqu'un de rapide se faufila sur le toit de l'échoppe. Un assassin ? Un voleur ? Un chat errant ? Alors que notre musicien allait s'approcher de cet inconnu, il détecta la présence de quelqu'un derrière lui. Son odorat sur-développé était pratique mais il ne le maîtrisait pas encore très bien. C'était la silhouette d'une jeune fille mais armée d'une incroyable hache.

Sans prévenir, la silhouette souleva son arme et se rua vers lui afin de l'abattre. Un coup latéral ayant pour but de le trancher en deux. Comment arrivait elle à soulever un tel poids ? Surement un système lié à une magie quelconque. En tout cas, ce n'était pas Alvida. Il pu le confirmer lorsqu'elle fut proche de lui. D'ailleurs il arriva à légèrement sauter en l'air pour prendre appui sur la hache virevoltante et se dégager plus loin.

- Votre présentation est quelque peu directe. Mais j'aime ça aussi. Je vais devoir y répondre de la même manière pour me présenter.

Le mercenaire attaqua à son tour, se précipitant vers son adversaire et lui asséner plusieurs coups de poings. Rapide et précis. Et pourtant il n'arriva pas à toucher sa cible. Il fut même contraint de reculer à cause des contres attaques violentes de cette hache. A un moment donné, la partie plate de l'arme le toucha de plein fouet et l'envoya valser contre un mur plus bas.

- J'ai l'impression de voir des étoiles... Il y en a une, deux, six, dix ?

Et boom ! Un choc violent à quelques centimètres de lui et contre le sol. La hache le rata de justesse et laissa un impact sur le sol rocheux. Au moins le son le réveilla de son comptage d'étoiles et il reprit ses esprits. Mais au lieu de porter son attention sur son adversaire actuel, il se mit à courir en direction de l'échoppe. Il devait rattraper la personne qu'il avait vu plus tôt. Il jeta un rapide coup d’œil derrière lui pour voir si sa poursuivante était là. Et effectivement, elle ne le lâchait pas d'une semelle. Il bondit par la suite sur un muret puis sur le toit d'une maison. Il dégaina sa flûte et commença à jouer un petit air. Son corps se mit à dégager une petite lueur rouge et de l'énergie magique se rassembla devant lui. Un bruissement de chaînes retentit.

- Fenrir.

Une bête magique fut invoquée. Et elle attaqua immédiatement la femme armée. Croc en avant, sa morsure ayant pour but de déchiqueter sa nuque. La fille à la capuche rouge se protégea avec sa hache. Pendant ce temps, Volf pénétra dans l'échoppe facilement, la porte d'entrée n'étant plus verrouillé à cause de son état précaire. Il y trouva un homme tatoué sur l'épaule, surement un éossien. Le suspect alluma une torche et était sur le point de la jeter au fond du magasin.

- On ne t'a jamais appris qu'il ne faut pas jouer avec le feu?

Surprit, le pseudo pyromane se retourna et lâcha la torche par mégarde. Il dégaina un couteau pour se protéger mais le mercenaire le désarma de suite à l'aide d'un blocage puis en lui tordant le poignet. Le loup garou était sur le point de lui mettre un violet coup afin de l’assommer mais l'autre homme prit la parole avant.

- Arrêtez ! je vous en prie ! Je ne voulais pas. On m'a forcé. Ils vont tuer ma famille sinon.

Volf poussa violemment sa victime au sol et attrapa un drap pour étouffer le feu qui commençait à se propager. Puis il reporta son attention sur le suspect. En même temps, il se rendit compte que son invocation avait été éliminé. apparemment, elle ne faisait pas le poids face à la brute en rouge.

- Parles ou je  te fais manger cette torche par le nez.
- Un homme masqué détient ma famille en otage. Il voulait que je brûle cette échoppe... Je ne sais rien de plus. S'il vous plait ! Laissez moi faire !

La torche était éteinte mais le magicien qu'il était avait fait apparaître une petite boule de lumière au creux de main pour y voir plus clair dans la nuit. Ce n'était qu'un petit sort qu'il avait apprit pendant ses études. Malgré ce qu'avait dit sa victime, il prit la décision de le mettre hors d'état de nuire puis d'emmener le corps avec lui. Au moment de sortir, deux hommes masqués et qu'il connaissait bien apparurent près de lui. L'un d'eux s'adressa à Volf.

- On dirait que quelqu'un t'en veux. Elle a prit la fuite.
- Vous l'avez fait partir? Je vois. C'est la première fois que je la vois. Mais j'ai vu dans son regard le désir de vengeance. Renseignes toi sur elle.

A ces mots, les deux autres hommes masqués s'évaporèrent dans la nature. Le mercenaire emmena donc le corps endormit de sa victime.
Le lendemain, Volf toqua à la porte de lieu de résidence d'Alvida et son père. Il leur raconta l'aventure d'hier soir et leur promis de les protéger jusqu'à que cette affaire soit réglée. Au fil des jours, les agressions se faisaient de moins en moins nombreuses. Il n'y avait plus de trace de la brute en capuche rouge par contre. Elle ne devait pas être liée à cette affaire. Et un beau jour, les vrais suspects furent arrêtés pendant que Vanir continuait son commerce sous la protection de Volf. Il y avait eu effectivement un groupe qui était en train de fomenter un sale coup dans les parages mais aucune preuve contre Vanir ne pouvait être opposé contre lui. Alvida fut rassurée et s'empressa de se jeter dans les bras du loup garou. Il l'arrêta immédiatement en posant sa main contre son front.

- Tu te rappelles de ta promesse j'espère ? Dit il d'un air moqueur.