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  • Homesick [pv Natsu] - Page 2
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    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
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    avril
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    sick
    Il ne me faut pas longtemps avant de finir le bouillon de nouilles. Je savoure le repas, mais plus je me remplis l'estomac et plus je me rends compte qu'il en avait besoin. Comme un affamé qui n'aurait rien avalé depuis des jours, je me délecte du plat. Si je pouvais ronronner, je le ferais assurément. Mais je sens déjà que ça va bien mieux, et pas seulement parce que mes plaies se sont refermées. C'est bon à la fois pour le corps mais aussi pour le mental. C'est réconfortant. C'est doux. C'est chaud. Et ça a été fait avec amou-... affection. Ça a été fait avec affection. Et je me régale. Le bol fini, je le repose sur un meuble à côté du canapé.
    Et si je lui accorde que l'état des ingrédients ainsi que leur qualité est pour beaucoup dans l'élaboration d'une recette, cela ne suffit pas pour que ça puisse faire un repas digne de ce nom. Je suis le premier à le savoir : vivant seul, il a bien fallu que je sache cuisiner pour moi aussi. Et puis c'est une logique qui s'applique à tout. Ce n'est pas parce qu'on a des armes puissantes que l'on va forcément remporter une bataille avec : il faut aussi pouvoir s'en servir et les manier correctement.
    Sa mère ?..
    Je m'en souviens. Elle n'était pas dans un très bon état, quand je l'ai rencontré. Et en même temps, c'était une situation et une période un peu... particulières. Mais cela m'émeut qu'il ait fait une recette de sa mère. Qu'il l'ait faite pour moi, surtout. Un Altissien ; un soldat, même. Je veux croire que c'est grâce à ça que je me sens déjà mieux.

    « Ça fonctionne très bien. »

    Dis-je avec une expression douce. Je m'en veux un peu qu'il se montre aussi bienveillant avec moi quand j'ai l'impression de ne pas lui donner autant en retour. J'ai toujours cette impression que je peux faire plus, que je dois faire plus, qu'il mérite plus aussi. J'espère qu'il sait, au fond de lui, qu'il est capable de prouesses extraordinaires et qu'il n'a rien à envier à personne, car on dirait qu'il ne s'en rend pas compte.

    « Ne vous sous-estimez pas. Vous savez faire des choses merveilleuses, vous aussi. »

    Mon regard se pose sur lui tandis qu'une lueur admirative y danse sans que je n'en ai conscience. Je veux qu'il se sente valorisé. Qu'il sache ou du moins entende qu'il est bien comme il est et qu'il est capable de beaucoup de choses.
    Mes paupières tombent toutefois un peu de fatigue. Je laisse ma tête reposer sur mes épaules, mais ils ne parviennent pas à la supporter complètement. Mon corps tombe sur le côté. En douceur, elle finit se reposer malgré moi sur l'épaule du Shimomura. J'ignore d'où vient cette envie de l'avoir près de moi. Ce n'était pas aussi fort auparavant, mais j'ai l'impression que ça a empiré depuis quelques jours.

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    Spoiler :

    Natsu et Sam by Coba <3

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    Pour être tout à fait honnête, peut-être me suis-je dit que ce qui marchait pour moi à l'époque marcherait pour lui également. Peut-être que, m'attendant à le voir en sale état... Je voulais aussi le remettre sur pied, lui donner quelque chose de plus réconfortant à son retour qu'une maison silencieuse et vide. Je suis gêné qu'il ait vu au travers, toutefois, alors je me contente d'un balbutiement pour changer de sujet.

    « T-tant mieux. »

    Yû, toutefois, commence à se lasser de mes caresses et s'en va dormir avec son frère, malgré mon regard plein de désespoir. Moi qui espérait continuer à pouvoir me cacher dans son pelage... Tant pis. Dépité, je soupire un peu.
    Je ne m'attendais pas à ses propos suivants, toutefois. Encore une fois, pour la millième fois de la nuit, je m'immobilise et me mortifie d'embarras. J'ai l'impression que ma poitrine et mes joues sont chaudes sans pause, depuis tout à l'heure, ne faisant au pire que baisser un peu en intensité. Ce dernier commentaire, toutefois, a du mal à passer. Je n'arrive pas, sur l'instant, même à balbutier un remerciement pathétique. Je me suis tendu. Pourquoi a-t-il du mal à passer ? Pourquoi est-ce que mon premier réflexe est cette envie presque instantanée de rejeter ce qu'il vient de me dire ? Pourquoi est-ce que l'idée que je puisse faire quelque chose qui a de la valeur me noue la gorge de cette façon... ?

    Mes questions n'auront pas de réponse, et je ne suis de toute façon pas vraiment capable de les affronter ce soir. Au lieu de ça, alors que je broie du noir comme un imbécile, je ne fais pas attention à ce qu'Enodril fait.
    Et je ne m'attendais certainement pas à sentir sa tête se poser sur mon épaule.

    Surpris, si je reste silencieux sur le moment, ce sont mes yeux ronds qui se posent sur lui. Et si j'allais peut-être me risquer à lui poser une question, je comprends vite en l'observant qu'il ne sera pas en état d'y répondre.
    Ah. Il devait être épuisé.
    Mon expression se détend, maintenant que je sais que je n'aurais pas à penser à ma réaction. Je sens à la pression qu'il met sur mon épaule qu'il s'est bien endormi. Je devrais sans doute le réveiller et le pousser à aller se coucher, car un lit sera sans doute bien plus confortable que mes épaules sans muscles. Je veux dire, il est plus confortable que moi par exemple et-... E-et euh, enfin, je... Je veux dire... Bref. Je veux dire qu'il y a peut-être – sûrement – mieux.
    J'ai du mal à bouger, pourtant. Mon regard reste posé sur son visage, tranquillisé et apaisé par le sommeil. Je sens mon rythme cardiaque battre plus vite et ma gorge se nouer. Pourtant, toutefois, ce n'est pas désagréable, loin de là. Je rechigne à le réveiller, et pas seulement par crainte de le déranger. Je suis... Bien, moi aussi. Et il y a ce sentiment d'affection qui me prend à la gorge, comme une marée inarrêtable.

    « Crétin. »

    Mon ton est affectueux, doux. Je marmonne, sans méchanceté, sans agressivité. Le mot a le sens d'un autre. Lequel, je ne saurais moi-même pas dire. Ma main gauche remonte vers sa tête, comme pour l'éloigner avec douceur, mais s'arrête au niveau de son crâne. J'hésite une seconde, mais, comme instinctivement, mes doigts se recourbent un peu pour me permettre de gratter avec douceur le sommet de sa tête. Malgré mon cœur tambourinant qui devrait m'indiquer que tout ça est peut-être un peu excessif, je me justifie en me disant que je ne fais que l'aider à se reposer. Oui, c'est ça. Je l'aide à se reposer.

    En silence, j'appuie moi-même ma tête contre le banc de tissu en me disant que je ne tarderai pas à me lever. Ce n'est que l'affaire de quelques minutes. D'une minute, puis de deux, puis de trois. Petit à petit, mes mouvements se font plus lents. Il n'y a plus que le son du crépitement de la cheminée dans l'air. Mes doigts bougent de moins en moins. Mes paupières me paraissent lourdes ; l'anxiété que je ressentais jusqu'alors s'étant tue, plus rien ne reste hormis la chaleur agréable dans ma poitrine et celle du feu en face de nous. Sans m'en rendre compte, je m'endors à mon tour.
    Et ma tête, elle, se repose contre celle qui s'est posée sur mon épaule.

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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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    avril
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    Je ne me suis pas rendu compte que je me suis assoupi, voire endormi. Au chaud et repu, les muscles à présent détendu après une nuit impitoyable, j'ai relâché toute la pression qui était exercée sur mon corps et j'ai laissé mes yeux se fermer, m'abandonnant au reste. Autour de moi, une odeur familière et agréable m'enveloppait, mais je ne sus pas l'identifier sur le moment. J'étais juste confortablement blotti contre quelque chose de doux dont je ne voulais pas me séparer. Je me suis même inconsciemment accroché à cette présence tant elle m'était douillette. Je ne voulais pas me réveiller. J'étais bien. J'aurais pu dormir des heures encore.
    Se sont posés sur moi les rayons du jour pour me tirer d'un sommeil profond dont j'avais bien besoin. Un peu engourdi par ma bataille agitée de la veille, il me faut un peu de temps avant de m'éveiller, mes paupières se faisant toujours lourdes comme si j'avais été plongé au pays des rêves pendant plus longtemps qu'en réalité. La magie se termine. Retour à la vraie vie que j'accueille en me frottant les yeux et en m'étirant. Toujours accroché, je relève lentement la tête vers la silhouette contre laquelle j'étais blotti.

    « Shimomura ?.. »

    Peu à peu, je reconnais la silhouette du moine qui m'avait accueilli hier soir après s'être fait du souci à mon propos. Mon cœur, qui s'était calmé, repart en puissants battements alors que je me confonds en excuses, gêné d'avoir fait de lui mon oreiller même s'il y avait un moment que je ne m'étais pas aussi bien reposé.

    « Oh je... Je suis désolé. Je me suis assoupi comme un malpropre. »

    Et pourtant, je n'avais pas envie de bouger. Encore maintenant, mon bras est toujours autour du sien. Il a du mal à s'en défaire ; ou peut-être est-ce moi...

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    Natsu et Sam by Coba <3

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    Le sommeil fut lourd. Du genre de ceux qui vous saisissent et ne vous lâchent plus, qui vous plongent dans un abîme de calme et de tranquillité comme on en connaît peu. Je ne me suis pas rendu compte que je m'étais endormi. J'étais juste... Loin. A l'aise. Dans un sentiment de chaleur et de sécurité qui ne m'étais pas désagréable, pour moi qui suis toujours sur mes gardes.
    Quand je reprends conscience, la chaleur n'a pas disparu. Au contraire, même. Je ne m'interroge pas tout de suite sur sa nature, encore emmêlé dans un nuage de sommeil. Ce n'est lorsqu'une voix m'appelle que je commence enfin à réagir ; car je la connais. Elle est familière et proche en même temps. Petit à petit, j'ouvre les yeux. La lumière m'agresse la rétine, mais je reprends progressivement conscience de mon environnement. Le soleil est déjà debout. Au silence que j'entends autour de nous, pourtant, je devine que nous ne sommes pas bien avancés dans la journée. Il y a dans l'air ce parfum de fraîcheur qui accompagne le matin. Tiens, Enodril est là.
    … Enodril est là.

    Ma vision se fait plus nette. Je ne comprends qu'à cet instant-là qu'il est en train de me parler et qu'il est très, très près de moi. Son bras est accroché au mien. Ma poitrine est chaude, mon visage est brûlant.

    « J-je... Ce n'est... Ce n'est pas grave. Tant que vous vous êtes reposé... »

    C'est pathétique, mais cela fera l'affaire. J'amorce un mouvement pour que nous nous redressions et nous éloignons, jetant au passage un coup d'oeil au travers de la fenêtre. Hmm... Il fera beau, aujourd'hui. Par volonté de bien faire et de laisser un peu de temps à Enodril pour se remettre, surtout après la nuit qu'il a passé, je décide de rendre un peu service.

    « Je vais préparer de quoi manger ce matin, profitez-en pour vous réveiller. Il y a du linge propre de côté. »

    Faire quelques œufs, ça ne devrait pas être compliqué, non ?




    Ce fut plus compliqué que prévu. Fort heureusement, Smaug et Yû n'ont pas l'air d'être trop regardants quant à la qualité de ce qui tombe par mégarde dans leurs bols. Heureusement, mon erreur vite rattrapé, j'ai pu proposer à mon colocataire de déjeuner dans le jardin. Tout ça ne prend pas long, et alors que nous commençons à débarrasser, je me permets tout de même une question.

    « Vos blessures se sont bien refermées ? »

    Il n'a pas l'air de trop en souffrir, mais... En dépit de ça, j'avais besoin de poser la question. Ne serait-ce que pour me rassurer. Mais pour ne pas avoir l'air trop pénible, je choisis de basculer sur un autre sujet plutôt rapidement.

    « Je suis surpris de vous voir ici à cette heure, d'ailleurs. L'armée vous laisse un jour de repos ? »

    Ça ne m'étonnerait pas, cela dit, après la nuit qui a passé. Mais tout de même, je suis étonné de ne pas le voir dehors. Et... Pourquoi est-ce que cette idée me fait si plaisir... ?


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    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

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    avril
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    Je n'ai pas essayé de le retenir lorsqu'il s'est éloigné de moi, me disant que l'inverse aurait été bizarre. Il faut bien qu'il fasse sa vie, après tout et... et je ne vois pas pourquoi nous devrions rester collés l'un à l'autre. Même si... Même si ce n'était pas si déplaisant que ça. Mais peut-être parce que je suis quelqu'un de relativement tactile, tout simplement. Ce n'est pas très important.
    Je voudrais protester en lui disant qu'il n'a pas à faire à manger alors qu'il doit avoir des choses plus urgentes, mais il n'a pas l'air de vouloir me laisser m'en occuper. Je lui sous toutefois reconnaissant et m'en vais donc me décrasser un peu après la nuit agitée que j'ai traversé comme j'ai pu. Le bain est agréable. J'aime me sentir propre et ne plus porter cette odeur de transpiration sur la peau. Le soleil vient en plus nous rendre visite dans le jardin où nous avons pu manger tranquillement. J'en oublie les blessures quand elles ne se rappellent pas à moi par quelques mouvements brusques. Le beau temps et le repos auquel j'ai eu droit m'amènent la bonne humeur nécessaire au reste de la journée. Le moine s'inquiète d'ailleurs de mes plaies et de mon absence au travail (ou plutôt de ma présence à la maison).

    « Héhé, c'est moi, l'armée. »

    Je glousse en finissant de débarrasser.

    « Je plaisante, mais avec mon grade, je peux gérer moi-même mon emploi du temps. Et pour que mes blessures se referment bien, comme vous dites, je pense qu'il vaut mieux que je leur accorde du repos avant de bouger à nouveau dans tous les sens. »

    Moi ? Raisonnable ? Cela peut paraître étrange. En fait, ironiquement, je ne suis pas pressé d'y retourner tout de suite. Auparavant, ça ne me dérangeait pas de ressortir aussitôt pour retourner au travail, mais cette fois... Je me sens bien, ici. J'ai envie... de rester.

    « Mais grâce à vos soins, je sens un peu moins la douleur. »

    La pensée m'était même sortie de la tête. C'était devenu un détail car mes gestes n'étaient pas brusques. Je suis calme, tranquille, et je ne force pas sur mes muscles. Ce n'est pas si mal, de temps à autre.

    « Et puis, il faut bien des jours où je peux profiter de vous. »

    Je laisse la brise matinale caresser mon visage. Elle passe brièvement dans les mèches du religieux comme pour les balayer. Mon regard se pose sur lui, un sourire doux dessiné.
    Puis, au bout de quelques secondes, je me rends compte de ce que je viens de dire. Mon expression se fane, et je deviens tout à coup mortifié.

    « Euhm... Euh... Je... Je voulais dire... »

    Mon visage cramoisi et mes balbutiements ne m'aident pas alors que j'ai perdu toute contenance et assurance. J'ai l'air bien plus malin sur un champ de bataille, je vous rassure. Vite, une porte de sortie !

    « Profiter du... de ce que vous avez fait avec le jardin ! »

    Oui, c'est bien le jardin. On y est, en plus. Mes yeux se détournent pour admirer tout à coup les arbres, buissons et arbustes qui nous entourent et protègent cette demeure des visiteurs indiscrets, nous isolant dans cette végétation de fleurs et de fruits comme un espace intime. Mais c'est d'une cachette, dont j'aurais besoin à l'heure actuelle.

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    Sa réponse me tire un roulement d'yeux malgré moi, amusé par sa plaisanterie qui me fait afficher une mine désabusée. Tss. Il va falloir que je surveille sa grosse tête avant qu'elle ne recommence à gonfler, je vous le dis. Je comprends toutefois ce qu'il veut dire et hoche distraitement de la tête pour signifier que j'ai compris. Tant mieux, en un sens, s'il se repose. Il a trop souvent l'habitude de pousser sans prendre de repos. Je suis d'ailleurs surpris qu'il se laisse du temps : cela ne lui ressemble pas. Je ne vais pas l'interroger là-dessus, néanmoins, de crainte qu'il ne reprenne de ses mauvaises habitudes.
    J'ignore si son état est de mon fait, mais j'esquisse une mine satisfaite en l'entendant. Tant mieux. Je ne donne pas de ma personne et de mon énergie pour qu'il gaspille tout ça dans des idioties.

    Alors que je termine de déposer nos assiettes dans une bassine pour qu'elles trempent, il laisse toutefois glisser un commentaire qui me fait m'arrêter net.
    Profiter... De moi ?
    Mes yeux s'ouvrent en grand. Mes joues prennent une teinte de rouge rivalisant celle de poivrons bien mûrs. Surpris je reste muet alors que je le fixe avec un vrai étonnement. Je ne comprends pas. Pourquoi est-ce qu'il... Pourquoi est-ce que cela lui tiendrait à cœur ? Est-ce qu'il dit ça pour être poli ? Je l'ignore, mais à sa manière de réagir, très mortifiée, j'arrive à une toute autre conclusion.
    Non, non... Il a juste choisi le mauvais terme.
    Je hoche de la tête avec lenteur pour qu'il ne s'embrouille pas davantage. En dépit de ça, pourtant, une sensation vaguement désagréable me passe par le ventre. Cela me... Cela me peine ? Je n'en sais rien. Je ne veux pas savoir.

    « Je... Je vois. »

    Je retourne mon regard sur les arbres, buissons et autres arbustes que j'ai pris le temps de nettoyer au cours de ces derniers jours. J'ai planté quelques graines pour que des fleurs se mettent à colorer le sol, mais c'est encore trop tôt pour qu'elles pointent le bout de leur nez : je ne peux que protéger leurs germes et attendre. J'esquisse une mine douce en y pensant.

    « Tant mieux, si cela vous plaît. »

    Pour être tout à fait honnête, pourtant, je ne l'ai pas vraiment fait pour lui. Cela me faisait du bien de faire quelque chose avec mes mains, de voir quelque chose que j'ai aidé à constituer commencer à prendre forme. C'était une distraction agréable et relaxante. Dans tout ce chaos, toutefois, on pourrait se dire que c'est absurde. Que ça n'a pas de sens, de mettre tant d'efforts dans le jardinage. Mais... Justement.

    « Au moins quelque chose qui ne brûle pas, ces temps-ci. »

    Le commentaire s'accompagne d'un rictus caustique, un peu désabusé. Au fond, je l'ai peut-être fait surtout pour moi. Ce n'est pas le sujet, toutefois, et je n'ai pas l'audace de l'admettre. Au lieu de ça me vient un souvenir, et je tourne brièvement ma tête dans la direction du militaire.

    « Mais si vous avez du temps aujourd'hui... Il me semble que je vous avais promis quelques essais en cuisine, à l'occasion. »

    Je sens venir le désastre, mais... Une promesse est une promesse, quelque part. Cela dit, si je creusais un peu, je me rendrais compte que je cherche peut-être des justifications.

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    avril
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    Ce n'étaient pas vraiment du jardin, dont je voulais parler. Mais ça aurait été bizarre, si j'avais avoué, non ? Avouer quoi, d'ailleurs ? Que j'aime passer du temps en sa compagnie ? Est-ce que ça ne me fait pas devenir trop répétitif, en un sens ? Si ça se trouve, il va penser que je force trop, avec cette histoire. La dernière chose que je voudrais, c'est qu'il se sente bloqué ou obligé de rester si je me montre trop insistant. Je n'ai pas envie non plus qu'il me trouve étrange. Alors je tente de ne pas en faire trop, même si j'ai l'impression que ce que j'ai dit a l'air de... le décevoir ? Je ne sais pas trop. Je n'arrive pas à bien cerner l'émotion qui le traverse, mais on aurait dit que ce n'était pas ce à quoi il s'attendait. Peut-être que je m'imagine des trucs. Mais c'était une occasion pour lui dire que j'étais content qu'il s'occupe du jardin. Sans doute que je l'ai un peu mal exprimé, quand j'y pense. Je n'ose pas rire jaune à sa remarque, même si j'ignore comment considérer le commentaire. C'est vrai, au moins quelque chose intact... Et qui j'espère le restera. C'est drôle, je n'étais pas tant que ça attaché à ce jardin, mais depuis qu'il s'en occupe, ça m'embêterait qu'il lui arrive quelque chose.
    Changement d'humeur lorsqu'il évoque les fameux cours de cuisine qu'il m'avait promis dans une des lettres. Aussitôt, y repenser fait dessiner un sourire enchanté sur mes lèvres.

    « J'en serais ravi. »

    Je suis sûrement... un peu trop enjoué pour de la cuisine, c'est vrai, mais... Je suis juste... content de pouvoir faire une activité avec lui, aussi, je crois. La cuisine, au fond, ce n'est qu'un prétexte. Pour ma part, en tout cas. Lui, je ne sais pas. En même temps, il m'a dit que la cuisine n'était d'ordinaire pas son truc, alors... alors est-ce aussi un prétexte pour lui ?.. Ou je m'imagine encore des choses. Pourquoi aurait-il besoin d'un prétexte ? Il est plus intelligent que moi, il me le dirait directement s'il avait envie qu'on fasse une activité ensemble, non ?.. Mais en même temps pourquoi la cuisine quand il est doué dans d'autres domaines... Raaaah trop de questions ! Je préfère me concentrer sur les couverts que je sèche et que je mets de côté une fois qu'ils sont nettoyés. Une question m'est venue toutefois à l'esprit.

    « Mais... et vous alors ? Vous ne manquez pas, au sanctuaire ? Je sais vous y avez un rôle important. »

    Bien sûr je ne veux pas dire qu'il doit y aller tous les jours, il a bien le droit de se reposer aussi de temps à autre. Mais peut-être que chez les Eossiens le concept de congé est différent de chez nous ?

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    Un sourire léger mais discret passe sur mon visage face à sa réponse. Au moins, l'idée n'a pas l'air de l'ennuyer, ce qui est déjà bien. Je passe un dernier coup de chiffon sur les assiettes, avant de hausser des sourcils face à sa question. Si je ne manque pas au sanctuaire... ? La manière dont il tourne son interrogation me donne toutefois envie de sourire.

    « Ce n'est pas parce que je suis moine supérieur que j'ai un 'rôle important'. Ça n'existe pas vraiment, par chez nous, le devoir d'exemplarité et de tutorat est juste plus haut. »

    C'est aussi ce qui m'a plu et qui m'a poussé à persévérer dans notre religion. Dans le fond, le seul pouvoir des moines supérieurs est d'élire l'anachorète, qui n'a comme responsabilité que d'officier et  de porter la parole. Enfin, ça, et peut-être de superviser davantage, mais c'est tout. Alors je suis bien remplaçable, et heureusement. Même si... Même si je culpabilise de laisser les autres travailler à ma place, il est vrai.

    « Mais... Nous avons quelques jours de repos. D'ordinaire, je ne les suis pas forcément, mais je me suis permis de... Enfin, de faire une exception. »

    Une exception pour quoi, ça, je me garderais de le dire. E-enfin... Techniquement, pour avoir du repos. Mais pas que. C'est un sujet que je n'ai pas très envie d'aborder, néanmoins. Je reviens donc au sujet principale.

    « Je pensais vous... Enfin vous montrer la recette de l'écuelle. C'est en quelque sorte notre plat emblématique. On le prépare surtout pour les occasions, et la préparation est un peu longue... Ce doit être la seule chose que je sais faire, mais car on la réalise au sanctuaire, également. »

    Et car j'ai fait échouer beaucoup de recettes, au passage. Je m'explique un peu sur la composition en séchant mes mains.

    « C'est une sorte de ragoût de viande à base de bouillon d'os de porc et de légumes, avec du saté et du miel. On fait cuire tout ça à la vapeur, dans des feuilles de bananier ou de choux, en fonction des moyens. »

    J'avais fait quelques courses, il y a quelques jours. Je me garderais d'avouer le prix de ces dernières, d'ailleurs, vu la cherté des denrées ces temps-ci ; mais je ne paie pas de logement, et la dotation que me fournit le sanctuaire me le permet. Je voulais juste... Je me disais que cela en valait le coût, disons.

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    Il arrive un peu trop de fois où je calque automatiquement les modèles des natifs sur les nôtres en oubliant qu'ils ont une culture assez différente ; et surtout en oubliant qu'ils étaient donc là bien avant nous. Je suis quand même content qu'il se soit accordé un jour de repos. J'ignore ce qui l'a décidé, mais j'espère qu'il s'en accordera d'autres. Cela ne peut que lui faire du bien. Nous faire du bien à tous deux, d'ailleurs, parce que si je sais qu'il est à la maison, cela me motivera à en faire de même. Je ne me sentais pas de repartir tout de suite au travail, avec mes blessures ; alors même si on ne m'en aurait pas voulu de me reposer, sa présence me fait une excuse supplémentaire afin de me convaincre de me tenir tranquille. Je sais, en plus, que si j'y vais trop fort, il sera là pour me recadrer et me donner des conseils sur la façon de me ménager. Ce qui est ironique d'ailleurs car je le sais aussi bourreau de travail quand il veut. C'est qu'il n'est pas très bon pour suivre ses propres recommandations, mais là-dessus, je ne peux rien dire non plus. Je commence à peine à me montrer "un peu" plus raisonnable sur certains points. Lorsqu'il m'énonce les ingrédients de sa recette, je finis par en avoir l'eau à la bouche même si nous venons de sortir de table.

    « Mmmmh ! Ça a l'air délicieux rien que de l'imaginer ! On peut en faire notre dîner de ce soir ? »

    Comme c'est un ragoût, je suppose qu'il faut que ça marine longtemps. Je commence dès lors à sortir les aliments nécessaires, tout en m'amusant du fait que je vais apprendre à faire un plat d'une communauté différente.

    « Ils feraient une drôle de tête à la caserne, si je leur préparais un plat éossien. »

    Ou je ferais mieux, peut-être, de leur laisser la surprise pour voir quelles têtes ils feraient ; oui, ce serait sans doute plus drôle. J'hésite, au passage, à proposer de lui apprendre moi-même à faire des recettes de nos montagnes. Ne serait-ce pas, toutefois, un juste échange ?

    « Moi aussi je pourrais peut-être vous apprendre des plats altissiens, un jour. »

    Bon, si ça se trouve, ça ne l'intéressera pas, de cuisiner quelque chose qui ne soit pas éossien. En principe, quelque part, les plats caldissiens et altissiens dérivent des leurs, en plus.

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    Au moins, l'offre semble lui plaire. Cela me tire un léger sourire, rassuré de ne pas être tombé à côté de la plaque avec ma proposition. En hochant de la tête pour lui faire comprendre que le but est bien d'en faire un dîner, je l'aide à sortir les provisions nécessaires, notamment les viandes du saloir et les légumes des pots de terre froide. En revanche, face à sa remarque, je hausse des sourcils. Est-ci si anormal de goûter à un plat différent de celui qu'on a l'habitude de connaître... ? L'idée me paraît surprenante. Mais en même temps... Ces temps-ci, nombre des nôtres se targuent que certains plats sont plus 'éossiens' que d'autres. Avec le temps, j'ai fini par saisir que c'était une manière de se défendre contre l'omniprésence des altissiens et des caldissiens. Alors... Sans doute que pour les altissiens, manger de la nourriture « caldissienne » était impensable, et donc que goûter à des plats « éossiens » est saugrenu. Oui, sûrement. Même si c'est étrange, je crois comprendre. Toutefois, à la manière dont il le dit... Ses camarades désapprouveraient-ils ? Je me le demande. Je n'ose donc faire de commentaire alors que je pose les légumes sur la table, bien que mon regard reste fixé sur lui.

    Sa proposition me fait hausser des sourcils, au moins. Elle me flatte, néanmoins, fait bourgeonner dans ma poitrine quelque chose de chaud et d'agréable. J'esquisse un sourire doux.

    « C'est aimable de votre part. Pourquoi pas, ce serait un plaisir. »

    Je n'y connais pas grand chose, et vu mon niveau global désastreux, j'imagine que ça ne pourra pas me faire de mal. Distraitement, j'attrape un couteau pour commencer à couper quelques légumes, notamment les radis blancs et les carottes. J'essaie de lui montrer comment faire, même si ce n'est pas forcément le domaine dans lequel je suis le plus à l'aise.

    « Il faut commencer par des gros morceaux pour ceux-là. Pour les oignons, on ira un peu plus finement, pour qu'ils relâchent leur sucre. »

    Je fais quelques tranches, la mine distraite. Puis je l'invite à faire la même chose, non sans tout de même surveiller ce qu'il fait. Observant quelque chose qu'il faut que je corrige, je redresse un peu la tête.

    « Par contre, pour la coupe... Plus grossièrement. Essayez de poser vos doigts comme ça, ça vous donnera quelque chose de moins régulier. C'est mieux, pour qu'ils se décomposent correctement. Vous voyez ? »

    Je pose ma main droite sur la sienne afin d'anguler ses doigts de telle manière à ce qu'il comprenne comment il doit les positionner. Moi, personnellement, j'ai toujours trouvé ça plus utile, qu'on me montre ainsi plutôt qu'on me laisse juste copier grâce à la vue. Si je ne bouge pas du temps qu'il me fasse signe qu'il a bien compris, une pensée me passe par la tête et je relève la tête vers lui. Je ne pense pas au fait que nous sommes assez proches.

    « Ah, ensuite, il faudra casser des os de porc et retirer de la panne pour cuire. Vous pourriez faire ça ? »

    Ça sera sans doute plus simple pour lui que pour moi, en soi. D'ordinaire, on utilise un hachoir de boucher, mais avec un animorphe, c'est tout de suite plus simple.

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    Les plats Altissiens ne vont peut-être pas l'intéresser, quand j'y pense. Pourquoi j'ai proposé ça ? C'était pas ma meilleure idée. Et pourtant, avec surprise, le natif semble plus curieux que je ne pensais face à ma proposition ; et si mes joues restent roses, je me sens moins idiot d'avoir posé la question. Si la découpe des aliments n'est pas vraiment un mystère pour moi (même si j'ai été plus habitué à couper autre chose lol), je le regarde faire religieusement (double lol) sans dire un mot. Je me mets ensuite à la tâche en suivant ses explications, mais j'ai peur de mal faire. Heureusement, il se rapproche pour pouvoir m'aider. Mais alors que mes battements cardiaques s'étaient apaisés, ils reprennent d'un seul coup leur rythme effréné lorsque le magimorphe se tient tout près de moi et qu'il pose sa main sur la mienne pour la guider dans ses mouvements. Et si je réussis, grâce à son soutien, à couper correctement, je me laisse diriger comme un pantin entre les doigts de l'Eossien qui sont aussi chauds que doux. Déconcentré par sa présence que je surprends toutefois à aimer, je réponds d'ailleurs un peu à côté quand il me demande pour une nouvelle tâche.

    « Hein ? Euh retirer des os et casser de la panure ? O-Oui, je peux faire. »

    Un sourire un peu bête au visage, je ne me rends pas compte que j'ai répété, de travers, la consigne exacte. Mon esprit s'est un peu envolé vers un monde meilleur, là. Je ne pense plus qu'à sa paume sur mon épiderme, à son odeur plus proche que jamais, et surtout à ses yeux ambrés que je scrute un peu trop intensément.

    « En-Enfin... Pour être sûr de ne pas me tromper, je veux bien que... que vous me montriez quand même. »

    J'ignore pourquoi je me mets à... trouver des excuses, oui. Et pourquoi surtout une partie de moi espère qu'il refera une démonstration en se tenant toujours aussi près. J'ai envie de me dire que c'est parce que j'apprends mieux quand il me guide comme il l'a fait, mais d'ordinaire, avec d'autres, je me contente d'explications. Pour une fois, je n'en ai pas envie. Je veux qu'il m'enseigne de la meilleure des manières, en me mimant encore les mouvements. En touchant mon corps pour le faire bouger et l'amener aux postures nécessaires. Mon visage se tourne vers lui, reprenant des couleurs vives que je tenterais de cacher si je n'étais pas davantage concentré sur ses expressions.

    « C'est... Plus amusant que de combattre des monstres, en tout cas. »

    Ce n'est d'ailleurs même pas comparable. Des activités aussi simples et légères, il y avait longtemps que je n'avais pas pris l'occasion d'en faire. Et d'ordinaire, j'étais seul à les réaliser quand j'avais du temps libre. Mais seul, je suis heureux de ne plus l'être. De ne plus l'être tout à fait. Je crois que... j'aimerais bien faire d'autres choses. Avec lui.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Ven 14 Avr 2023 - 20:14, édité 1 fois

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    « Euhm, non, je viens de dire que... »

    Je l'observe d'un air perplexe. Il est... Etrange, disons. Je sais qu'il peut être tête en l'air, parfois, mais là, il vient littéralement d'énoncer l'inverse de ce que je lui ai dit. Est-ce qu'il m'écoutait, au moins ? J'en serais presque vexé si je ne me disais pas que je peux au moins lui laisser le bénéfice du doute. Vu la manière qu'il a de me regarder, on dirait qu'il... Cherche quelque chose. Hm. Je ne suis sûrement pas assez clair. C'est embêtant. Je hoche donc de la tête quand il me demande de lui montrer, ne voulant pas qu'il ait trop de difficulté.
    Alors que je me détourne légèrement pour prendre un hachoir presque aussi gros que ma tête, d'ailleurs, je m'étonne de son aveu qui me fait ouvrir des yeux surpris. Mes sourcils se haussent devant cette timidité que je crois percevoir de lui. Serait-il gêné de l'admettre... ? Mon expression s'adoucit. Je trouve ça plutôt... Attendrissant, quelque part. Une pensée me traverse sans que je ne pense à la censurer.

    « Je me doute. Je vous préfère comme ça, en tous cas. »

    Je ne réfléchis pas particulièrement à la teneur de mes propos. Je suis sincère car je n'ai pas de crainte à l'être. Même mon sourire ne cherche pas à se dissimuler. Quelque part... Je suis satisfait de pouvoir lui changer les idées avec ce genre d'activité, de lui tirer la tête hors du front et des combats, même pour une après-midi.
    Distraitement, prends un morceau de viande que j'avais sorti tout à l'heure et le pose sur le plan de travail.

    « Alors... Pour les os, de mon côté, je vais devoir utiliser le hachoir. Et pour la panne, il faut juste... La couper séparer du reste. On en trouve plus côté peau. »

    Avec difficulté, j'écrase une part de mon poids sur le manche du hachoir pour qu'il glisse et tranche les os. J'imagine que ça sera bien plus simple pour lui. Ensuite, une fois le morceau isolé, je passe ma lame à l'horizontal pour découper les bouts de panne que je dépose dans la marmite. Je l'invite à faire de même, mais reprend son geste quand il s'apprête à trancher dans le gras.

    « Ah, juste... Vérifiez bien que la tranche est bien horizontale, ça sera plus simple pour que la graisse fonde. Mais vous vous en sortez plutôt bien, déjà. »

    J'aide sa main à se situer, et lui offre un sourire satisfait à la fin. Je me sens bien. Tout ça est plus reposant que prévu, car il y a dans mon ventre une sensation de sérénité et de tranquillité que je n'avais pas ressenti depuis un moment maintenant. Ensuite, ne restera plus qu'à faire disparaître le reste des morceaux, et tout finira dans la marmite, à mijoter doucement au dessus de la vapeur, dans le saté et le miel que nous ajouterons. En réalité, pourtant... Peut-être que je fais trainer un peu les choses. Peut-être que, dans le fond, je veux continuer de le voir reposé de cette façon, avec cette expression et ce sourire sincère qui, je trouve, lui va bien. Je ne cherche même pas à savoir d'où me vient la pensée.

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    Il me... préfère comme ça ?
    Je me suis immobilisé un instant pour le regarder d'un air intimidé, détournant le regard alors que mes joues reprennent des teintes pivoine. Je ne sais pas exactement ce qu'il a voulu dire par là, mais je suppose qu'il veut me dire qu'il préfère me savoir hors de danger plutôt qu'en première ligne. Dans tous les cas, j'en suis flatté. Cela veut dire que je ne l'ennuie pas à rester avec lui. Au contraire, d'ailleurs, ça semble lui faire plaisir.
    En bon élève, je le regarde donc faire pour la suite, avant de l'imiter. Sans surprise, je parviens à trancher les os avec facilité en mettant relativement peu de poids dans mon emprise. Depuis que je maîtrise davantage mes facultés d'animorphe, je me suis rendu compte de certaines aisances dans mon quotidien que cela tendait à me donner. L'os est tranché comme s'il s'agissait d'une plaquette de beurre. Au moment de m'occuper du gras, je commence quelques essais pas vraiment fructueux, avant qu'il ne me guide à nouveau pour le reste afin que je m'améliore. Ses mains viennent à nouveau me toucher pour m'aider dans mes gestes afin qu'ils gagnent en précision. Si ma poitrine exerce d'autres battements, ils sont cette fois plus maîtrisés et je ne peux contenir un petit sourire timoré sur mon visage. J'aime... bien quand il m'apprend des choses. Je comprends mieux. J'ai l'impression d'être moins bête. De partager un peu de son savoir. Ça aussi, c'est agréable. Tout comme ses encouragements qui me réchauffent le cœur et me donne envie de poursuivre ma tâche en m'appliquant davantage.

    « Oh ! J'ai réussi ! »

    Et j'arrive, finalement, à couper comme il faut, esquissant une expression lumineuse d'enfant qui aurait accompli quelque chose d'impossible et d'incroyable. Tout finit dans la marmite d'où une délicieuse odeur s'échappe déjà. Cela me fait drôle de me dire que nous l'avons préparé à deux ; mais ce n'est pas une expérience qui fut déplaisante du tout. Peut-être pourrions-nous... le refaire ?

    « Est-ce que... ça vous amuse de cuisiner ? On devrait peut-être le faire plus souvent ensemble, quand... quand on a les mêmes horaires. Même si je sais que c'est rare. »

    Parce qu'il faut aussi qu'il aime ça, bien sûr. Ironique de constater que nous pouvons en fait faire des activités alors que nous n'avons pas le même caractère ni les mêmes loisirs dans la vie en général. Et, accessoirement comme je l'ai noté, que nous ne rentrons pas toujours à la même heure.

    « Enfin... Même si les attaques sont devenues nombreuses dernièrement... Je devrais peut-être me forcer à prendre davantage de congés. »

    C'est à reconsidérer quand les raids reprendront de plus belle. Heureusement, elles finissent par se taire temporairement pour nous laisser des journées plus calmes mais nous sentons quand même cette présence, toute proche, qui attend son heure pour sortir et nous fatiguer. Mais les jours où on a pas nécessairement besoin de moi, je présume que je pourrai m'accorder un peu de distraction parfois. Les yeux rivés sur la marmite où mijote les ingrédients, je me dis tout à coup que je n'avais pas l'habitude de faire de tels repas auparavant. Ce sont des préparations à la fois longues mais aussi volumineuses que je ne voulais pas gâcher à ne rien finir. Je trouvais ça... un peu ridicule. Mais la présence de Shimomura, je m'en rends de plus en plus compte, a changé quelque chose dans mon quotidien pour le rendre plus chaleureux.

    « C'est qu'avant... Je n'avais jamais... jamais trop eu de raison de rentrer à la maison ou d'y rester. »

    Plus serein, j'admire également les flammes qui crépitent sous la marmite, un sourire plus doux aux lèvres. Est-ce que cela fait bizarre si je pense au moine comme une motivation à rentrer chez moi le soir après le travail ?.. Je me disais au départ que c'était une excuse, mais même les soirs où les soldats me proposent d'aller à la taverne me tentent moins quand je sais que le magimorphe est rentré. Et si ça ne m'était pas apparu bien flagrant, le fait d'y penser et d'en prendre conscience me perturbe un petit peu.

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    La fierté que je ressens en le voyant réussir est assez étrange, je dois l'admettre. Son sourire joyeux me fait moi-même esquisser une mine satisfaite, et je hoche brièvement de la tête pour lui faire signe que j'ai bien vu. J'apprécie la manière qu'il a de ne pas se brusquer lorsque je veux expliquer quelque chose ; cette façon qu'il a, en toute humilité, d'accepter qu'il peut avoir tort et qu'il faut qu'on lui montre. Je sais que ce n'est pas inné et qu'il n'aurait jamais fait ça face à un éossien quand nous nous sommes connus. J'apprécie d'autant plus le résultat, au final.
    Nous terminons de préparer, même si je bacle un peu sur la fin lorsqu'il faut replier les feuilles de bananier. M'occupant de nettoyer le plan de travail, je suis surpris par sa proposition et m'arrête un instant. Il semble... Sérieux. Est-ce que l'activité lui a tant plus que ça, ou dit-il ça pour être gentil... ? J'ai l'impression qu'il est sincère. Devant cette pensée, je sens ma poitrine s'emplir d'une sensation cotonneuse. Tout naturellement, un sourire doux se dessine sur mes traits.

    « Pourquoi pas. Peut-être que ça me rendra moins mauvais, vous auriez des choses à m'apprendre. »

    Il est bien meilleur que moi dans ce domaine, en tous cas. Mais je suis satisfait, et quelque part soulagé, de savoir qu'il va consentir à prendre des congés de temps à autre. Ça ne lui fera pas de mal. Je juge qu'il n'a pas beaucoup de leçons à me donner sur la surcharge de travail, à vrai dire.
    Mais alors que je terminais d'essuyer un couteau, la suite de ses propos me prend de court. Je m'arrête.
    Est-ce qu'il veut dire que... Je suis une raison de rentrer ?
    Mes joues brûlent. Ma gorge se noue. J'ai l'impression que c'est mon visage qui prend feu. Et, sans que je ne réalise, je fais un faux mouvement.

    « Aïe ! »

    Une grimace se dessine sur mes traits. J'ai laissé glissé le couteau, qui m'a fait une légère entaille dans la paume de ma main droite. Rien de dangereux, mais la plaie saigne assez, vu sa localisation. Embêté, je tourne la tête vers le militaire.

    « Vous... Vous auriez quelques bandelettes... ? »

    Je suis gêné de lui demander ça, mais on va dire que pour une fois, je peux me le permettre.

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    Des choses à lui apprendre ?.. J'aimerais bien. Habitué surtout à entraîner les soldats et à enseigner des techniques de combat, j'ignore si je serais capable de lui transmettre correctement ce que je sais en cuisine car des fois, j'y vais aussi beaucoup au hasard pour certaines quantité. Je ne saurais pas expliquer comment fonctionne tel ingrédient ou quel effet il pourrait avoir sur un autre. J'ai juste... fait beaucoup d'expériences jusqu'à ce que je puisse cuisiner quelque chose de comestible et de pas trop mauvais pour pouvoir le refaire. Mais s'il veut que je lui enseigne quand même ce que je sais... Cela me ferait plaisir, et j'en aussi flatté, alors que je ne me considère pas comme un grand cuisinier non plus.
    Le regard rivé sur la marmite dans laquelle la préparation est en train de mijoter pour envahir la pièce d'un doux fumet, je sursaute en entendant un bruit de douleur émaner de mon colocataire. Je me retourne d'un geste, les sens en alerte. Mes yeux s'écarquillent quand j'aperçois du sang qui commence à couler de sa paume.

    « AH ! Oh non... oh non non non ! »

    Inquiet, je me rapproche du moine pour examiner sa plaie. Rien de bien grave, mais il y a une sensation désagréable qui apparaît dans ma poitrine en le voyant blessé. Je n'aime pas ça. Je n'aime pas cette vision. Voir son sang qui s'échappe. Shimomura conserve son calme et me demande des bandages.

    « Des... D-Des bandelettes... Je... Je dois avoir ça quelque part. S-Surtout, ne paniquez pas. Je... je m'en occupe... Je... Je me dépêche ! »

    J'ai connu plus dramatique. J'ai été sur des champs-de-bataille après tout. Allez savoir pourquoi je perds mes moyens face à la plus innocente des coupures. Sans doute parce que je ne me préoccupe pas de "si peu" lorsque je suis le principal concerné. Habitué à encaisser des coups et donc aussi des entailles, mes expériences m'ont endurci mais ont également minimisé les dégâts que j'inflige à mon corps. Je me disais que ça allait tant que je n'étais pas mort. Que je pouvais toujours me rendre utile et faire quelque chose.
    Mais là, ce n'est pas pareil. Il s'agit de lui. Il est blessé. Et je ne peux pas le laisser comme ça sans rien faire. A grande vitesse, tant et si bien que Smaug devient lui aussi agité et me suit dans tous les sens, je cherche dans mes placards de quoi soigner le hérissé, envoyant valser les affaires qui encombrent les étagères.

    « J'ai trouvé ! J'ai trouvééé ! »

    Je m'extasie peut-être un peu trop lorsque je finis par tomber sur les fameuses bandelettes. Mais je crois que je ne peux pas faire n'importe quoi non plus. Il me manque de quoi le désinfecter. De l'alcool. Un alcool fort. Est-ce que j'ai ça ? Je dois avoir ça. Sûrement. Probablement. Peut-êtr-non ! Il le faut !
    Je cherche encore, de manière plus pressante, jusqu'à tomber sur une bouteille presque vide. Je pense, toutefois, que ça fera l'affaire pour cette fois. Je reviens vers le blessé -non sans me cogner ici et là sur mon mobilier au passage à cause de mes gestes brusques- et nettoie la plaie avec un chiffon propre avant d'appliquer l'alcool.

    « Ça... Ça va piquer un peu. »

    Je lui préviens avec un air embêté au visage, comme désolé, même s'il doit probablement s'en douter. C'est lui, le soigneur, après tout. Une fois l'alcool mis, je sèche un peu autour avant d'enfin commencer à mettre les bandages. Je lui prends doucement la main pour l'entourer avec la bande soignante. Je me sens néanmoins très inutile sur le moment, alors que si les rôles étaient inversés, il n'aurait eu aucun mal à me guérir avec un coup de lumière blanche, comme il l'a fait hier. Cela semble si naturel et facile, quand il le fait... Je suis conscient que je ne pourrais, pour ma part, jamais atteindre un tel niveau de maîtrise au point de refermer des blessures.

    « Je... Je suis désolé. Si... Si je connaissais un peu de magie blanche, j'aurais pu... »

    Mon expression s'obscurcit face à l'inquiétude. La culpabilisation pointe, elle, le bout de son nez. Je n'aime pas me sentir impuissant, même pour des broutilles. Toujours des "si je..." qui ne résolvent bien sûr rien mais qui ne peuvent s'empêcher d'apparaître et d'être... là.

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    Ce n'est pas grand chose. Pour dire vrai, la seule chose dérangeante est la quantité de sang qui quitte la plaie, mais je ne m'en inquiète pas plus que ça, ayant d'autres préoccupations.
    Si ça tache le plancher, ça va être embêtant.
    Pris dans mes pensées somme toute très importante, je ne m'attendais pas à ce qu'Enodril... Panique, oui. Clignant des yeux face à sa surprise, je l'observe avec des yeux ronds. Non, je ne rêve pas, il est vraiment paniqué. Il perd ses moyens comme si je venais de trancher ma main entière, et je l'observe avec la bouche à moitié ouverte, franchement stupéfait.
    Il... Mais qu'est-ce qu'il... ?
    Complètement perdu, je l'observe faire avec un mélange de confusion et d'étonnement. La scène est catastrophique. Je grimace plusieurs fois en le voyant se cogner ici et là, me disant que ça doit tout de même être douloureux, à force. Même moi, toutefois, je comprends qu'il fait tout ça à cause de ma blessure. Je sais qu'il n'a pas peur du sang. Mais je suis vraiment perdu devant cette sur-réaction. Est-ce que... Cela le dérange tant que ça, que je me sois fait une entaille de rien du tout... ? En l'observant faire, je reste silencieux. En l'observant courir dans tous les sens comme si je venais de me blesser grièvement et qu'il s'agissait de l'urgence la plus importante du moment, quand bien même il a du voir bien pire ne serait-ce que hier... Une chaleur agréable et douce, traîtresse, fourmille dans ma poitrine. Mes joues prennent des couleurs et je baisse légèrement le regard, intimidé par tant de dévotion. Lorsqu'il finit par revenir avec de l'alcool, un chiffon et des bandelettes, je me contente de tendre la main en hochant timidement de la tête. Ma gorge est trop nouée pour que je parle. Je ne suis pas vraiment habitué à ce qu'on me soigne.

    Son avertissement est poli, mais je m'attendais à la brûlure de l'alcool sur ma plaie. Je grimace légèrement, mais ce n'est pas grand chose. Au lieu de ça, je l'observe faire sans un mot. Ses gestes sont étonnamment doux. Je vois qu'il fait attention, qu'il est précautionneux, bien loin de la brute épaisse qu'il peut sembler au premier coup d’œil d'ordinaire. Tout du long, même si je le sens hésitant, je vois qu'il fait de son mieux ; et je sens, encore, ce battement dans ma poitrine, cette nervosité dans mes membres. Quelque chose a changé, dans la manière que j'ai de le percevoir, de réagir à ce qu'il fait. J'ai du mal à comprendre quoi. J'espère que ça ne va pas durer.
    Ses excuses me font néanmoins relever la tête. Je suis surpris sans l'être, à vrai dire, car ce genre de comportement n'est pas étonnant venant de sa part. Je l'ai souvent vu. J'ai compris, au fil du temps, que son apparence d'assurance servait surtout à cacher ces insécurités que je vois revenir régulièrement.

    « Arrêtez d'en exiger autant de vous-même. Vous avez vos propres talents. »

    Je le laisse nouer les bandelettes, mais je ne veux pas qu'il continue de se flageller comme si il était responsable de la survie du monde entier. Ce n'est pas sain et surtout, ce n'est pas juste. Je ne veux pas qu'il s'angoisse à ce propos ; et l'idée même qu'il se fasse du mouron, d'ailleurs, relance un sentiment pénible dans ma poitrine.

    « Vous êtes très bien comme ça. »

    Je le pense, en  plus de ça. En apprenant à le connaître, je lui ai découvert des qualités, des talents, des petits détails qui me faisaient me dire qu'au bout du compte, la personne que j'avais en face de moi n'avait pas à rougir de quelques méconnaissances. Et, qu'en plus de ça, il était ouvert à ce qu'il ne comprenait pas, qu'il écoutait et ne se braquait pas, ou ne se braquait plus, lorsqu'on pointait du doigt quelque chose qui pouvait le mettre mal à l'aise. Il a changé, il est vrai. Je le trouve admirable d'avoir fait de son mieux, car j'ai vu ses efforts. En revanche, il y a certaines choses qui étaient visiblement engrainées ici et ne demandaient qu'à sortir. Je suis flatté qu'il ose me les montrer. Un sourire avenant se dessine sur mon visage. Mon regard s'adoucit également.

    « Merci. »

    Je suis sincère. En outre, peut-être que je ne parle pas, à l'instant, juste de ma main. Peut-être qu'il y a d'autres choses, mais je n'ai pas encore le courage de les exprimer directement.

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