AccueilAccueil  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • Longue histoire [PV Natsu] - Page 2
    Connexion
    Le dragon n'est plus, miracle est arrivé. Yggdrasil a protégé sa cité. Des mois de siège éreintant cessent, la ville millénaire respire à nouveau. Chaque soir, sous la lueur émeraude et bienveillante du grand arbre, les éossiens fêtent et célèbrent ceux tombés au combat. Après tant d'épreuves, la ville semble reprendre vie...
    Forum Fantasy
    Avatars illustrés
    Pas de minimum de lignes
    Le Deal du moment : -45%
    PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go ...
    Voir le deal
    1099.99 €

    2 participants

    more_horiz
    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    Un antidouleur... Un simple antidouleur... Je crois rêver. Pourtant, ma chute m'a bien prouvé que je ne dormais plus, même si j'aurais préféré. Par Oros, je nage en plein délire. Même une hallucination à cause de sa potion aurait été mieux. Mon cœur bat tellement vite qu'il va finir par exploser, à force. Je le sens qui tambourine dans ma poitrine, tente d'assimiler les informations qui se succèdent à une vitesse folle sans me laisser le temps de pleinement me reposer depuis plusieurs heures. Ce n'est pas parce que ma chienne me manque que j'ai demandé à la remplacer ! Et encore heureux que j'ai pu reprendre une forme humaine, parce que sinon, j'aurais fait une crise cardiaque. Au moins, le moine est à présent pleinement réveillé aussi -en même temps avec le boucan que j'ai fait le contraire aurait été étonnant- et m'explique qu'il s'agit... d'une potentielle condition animorphe qui ne se manifesterait que maintenant ?!

    « Qu-Quoi ?! Un animorphe ?! N-Non... C'est pas possible ! Hors de question ! Cela ne peut pas-... »

    Mais alors que je proteste, cela ne dure malheureusement pas longtemps. Je replonge aussitôt sous une forme canine sans que je ne contrôle rien. Et me voilà qui trébuche de nouveau quand je me retrouve à quatre pattes à ne plus pouvoir me mettre debout. Comme c'est étrange, comme sensation... Me voilà qui me débat comme un beau diable en tentant ce que je peux dans l'espoir d'arriver à retrouver mon apparence normale, agitant mes pattes comme si ça allait marcher. Je me retrouve par hasard devant le miroir du salon. En posant mon regard dessus, un coup de stress me prend en apercevant non plus un chevalier mais un chien qui fait la moitié de ma taille. Une gueule allongée, des oreilles triangulaires et rondes, un pelage doux marron et blanc, des grosses pattes accompagnant une large carrure... Je ne me reconnais plus. Je ne suis plus moi. Le militaire s'est transformé en un Malamute touffu. Ne me dites pas que c'est vrai... Ne me dites que-...

    « Non, il a raison. »

    Je me retourne d'une traite vers la source de la voix. La porte était entrouverte. Encore faible, Lyra s'est levée pour se pencher dans l'encadrement de la porte. Si elle a pu récupérer un peu d'énergie, son visage trahit une fatigue immense avec laquelle elle n'a pas fini de se battre. Mais c'est une expression sincèrement désolée et peinée qui orne ses traits usés et vieillissants.

    « Je suis désolée... Je t'ai transmis mon espèce. »

    Une houle de colère se retrouve soudain dans ma gorge, mais je tente de la refluer. En l'apercevant, je me rapproche d'elle comme je peux avec ces quatre pattes dont je n'ai clairement pas l'habitude. Une fois devant elle, mon corps décide de reprendre à nouveau forme humaine et j'en profite pour l'obliger à rester au lit, surtout quand j'entends une nouvelle quinte de toux s'emparer d'elle. Mais c'est sans brusquerie que je la raccompagne à ma couche.

    « A-Allez vous recoucher, vous, on en parlera plus tard. »

    Je n'ai pas la tête à lui en vouloir tout de suite, même si je me serais bien passé de cette magie en moi. La laissant dans la chambre pour qu'elle se rendorme, je ferme la porte derrière moi. Si elle a besoin de quelque chose, j'irai la voir en temps voulu. Pour l'heure... Je tente de souffler un grand coup, comme si je pouvais maîtriser la situation.

    « D'accord, d'accord, calmons-nous... Pas de panique. C'est pas le moment de paniquer. Ce n'est pas. Le moment. De paniquer. »

    Malgré ces paroles faussement encourageantes, toutefois, je porte mes mains sur mes tempes, la mine déconfite.
    Mais qu'est-ce que je raconte, moi... C'est le moment parfait, pour paniquer !

    « Aaah !... Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ? C'est vraiment possible que je sois un animorphe qui ait mis du temps à se transformer ? Est-ce que c'est permanent, ce truc-là ? »

    Je me tourne vers Natsume comme s'il avait la science infuse qui me permettra de me calmer. Pourtant, s'il sait beaucoup de choses, je ne nourris pas l'espoir qu'il soit vraiment un expert dans ce genre de domaine. Après tout, je ne peux pas lui demander la lune non plus, même s'il doit savoir deux-trois choses, puisque c'est lui-même un magimorphe. C'est un peu pareil, après tout, non ?..


    Dernière édition par Samaël Enodril le Lun 5 Avr 2021 - 1:28, édité 1 fois

    more_horiz



    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Si j'ai peiné à réaliser ce qui se passait, j'en suis maintenant sûr, peu importe à quel point il proteste. Au contraire, même, cela ne fait que confirmer ce que j'imaginais, et je reste silencieux devant ses bredouillages et ses cris qui, j'en suis sûr, ne le convainquent même pas lui-même. C'est impossible qu'il pense vraiment ce qu'il dit. Il veut le penser, mais je le trouve assez transparent, aujourd'hui. Ou c'est peut-être juste que je commence à saisir comment il fonctionne, à force ; allez savoir.
    L'arrivée de Lyra, en plus de ça, confirme mes propos. Si je l'observe d'un air soucieux, je la remercierais presque de m'épargner de longues discussions pour convaincre Enodril de quelque chose qui est plus qu'évident, à ce stade. La mine plus sombre, l'expression neutre, je reste silencieux en l'observant se démener avec la vérité. J'ai du mal à saisir pleinement sa panique. Elle me paraît logique, mais je n'ai malgré tout pas de réponse toute faite à offrir, surtout quand il se tourne vers moi avec tant de questions que je m'en retrouve bien dépourvu. Voilà que je baffouille, maintenant.

    « Je... J'ai déjà vu ça, chez des adolescents et quelques cas rares d'adultes, m-mais... »

    Mais...Quel âge a-t-il, déjà ? Trente ans... ? C'est exceptionnellement long. Je n'en reviens pas. Des gênes canins n'auraient pas dû rester endormis si longtemps, m-mais... Quand je considère sa réaction, toutefois... Peut-être a-t-il tellement refoulé tout ça que par conséquent, ce réveil s'en est retrouvé délayé. Pantois mais cherchant tout de même à me montrer clair, j'essaie d'expliquer, non sans mal.

    « Parfois... Parfois, les traits ne s'éveillent pas tout de suite. Ils restent dormants jusqu'à un certain moment, puis... Ce n'est pas réversible.»

    Mon ton est lent. Cela ne m'arrangerait pas que sa crise se transforme en une véritable crise d'angoisse, alors je vais droit au but, mais je prends le temps de parler pour que les informations soient digestes. Yggdrasil, dans quoi me suis-je fourré...

     
    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001


    ______________________

    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

    more_horiz
    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    Je me laisse tomber jusqu'en bas de la porte pour me calmer. Une main serrant les pans de mon haut, je sens ma poitrine s'agiter nerveusement alors que j'encaisse la nouvelle.
    Je suis un animorphe. Je peux me transformer en chien.
    Irréaliste. Cela me paraît irréaliste. Et pourtant, Shimomura me confirme que la rareté du fait ne le rend pas improbable. Des gênes tardifs... Il ne manquait plus que ça.

    « Oh non... »

    Je comprends peu à peu que je vais devoir vivre avec. Que je n'ai plus le choix désormais de prendre en considération cette partie animale de moi. Je sais que les animorphes vivent avec toute leur vie ; ça fait partie d'eux, autant que le reste. Alors c'était idiot de demander s'il y avait quelque chose à faire contre ça, et ça le serait encore plus si je demandais un 'remède' à ces gênes qui viennent de se réveiller. Je n'ai pas le choix. Cela me fait un peu peur, mais je vais devoir vivre avec. Ces transformations sont toutefois très instables. Je ne sais pas quand pourrait avoir lieu la prochaine ; je ne contrôle rien. Et c'est très frustrant, de ne pas arriver à dompter son propre corps.

    « Mais... Je peux pas sortir comme ça... Comment on fait pour contrôler une transformation ? Faut être doué en magie ? Je... J'y connais rien, en magie... Huuuh... »

    J'aimerais encore me dire que c'est impossible que je puisse être un animorphe. Qu'ils doivent tous les deux se tromper. Mais de une, ça ne m'avancerait pas à grand chose, et de deux... Eh bien il faut aussi que j'arrête d'être dans le déni, un peu. C'est déjà peut-être (probablement) à cause de ça que ces gênes sont devenus tardifs. J'éprouvais depuis toujours une certaine fierté à être humain, parce que... Eh bien parce que tout le monde te matraque cette idée dans la tête : les humains sont les êtres purs et précieux qui peuvent être orgueilleux de ce qu'ils sont. Je trouvais au départ les autres espèces étranges avant que je sois forcé de vivre quotidiennement avec divers races mélangées ; et à l'armée, j'allais être avec des personnes qui avaient chacune leur particularité. Alors ça ne m'a plus choqué par la suite. Mais jamais je n'aurais imaginé faire partie de l'un d'eux. Je suis un animorphe, désormais. Cela me fait sans doute... un peu peur, quand j'y pense, et ça doit pouvoir se lire dans mes yeux. C'est tout nouveau, après tout.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Lun 5 Avr 2021 - 1:49, édité 1 fois

    more_horiz



    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Quand bien même je suis le plus calme pour des raisons évidentes, cela n'empêche pas que je suis assez troublé et que je préférerais être partout sauf ici. Sincèrement. Au delà de ne pas être simple, la situation est... Grmgl. J'aimerais bien avoir une façon de faire toute simple... Et pourquoi suis-je encore là, d'ailleurs, puisque ça ne me regarde pas... ? J'ai l'impression que je vais avoir un mal de crâne, à force.
    Mais je n'ai pas le temps de me plaindre plus que ça, car voilà qu'Enodril tombe par terre sur le coup du choc, une main tellement crispée sur son haut que je ne peux pas ne pas saisir qu'il est en train de faire une crise. Son désarroi est évident, et j'essaie de ne pas m'agacer du fait qu'il voit cela comme un drame, mettant cela sous le coup du choc et de la confusion. Car il a effectivement l'air complètement sonné : la vision est étrange à voir. Je n'ai pas l'habitude de le voir à terre, paniqué et apeuré comme un adolescent. Cela...
    … Me fait de la peine ?

    Je choisis toutefois de ne pas me poser davantage de questions ; déjà car je n'ai pas que ça à faire, et d'autre part car je ne peux pas y passer trop de temps. Hésitant malgré tout, je choisis finalement de faire quelques pas en sa direction, m'accroupissant de telle manière que je finis à sa hauteur.

    « Ce n'est pas... De la magie. C'est différent. »

    Ce n'est clairement pas ainsi que je le perçois, en tous cas. Et jamais personne n'a eu besoin de s'y connaître en magie pour prendre son autre forme ; beaucoup d'enfants seraient en difficulté, sinon. Mais j'essaie de simplifier et d'aller droit au but, passant les détails qui, je m'en doute, l'embrouilleraient plus qu'autre chose. Ma voix est plus calme, mais mon regard reste sérieux. Je ne sais pas vraiment sur quel pied m'appuyer, alors j'essaie d'avoir l'air crédible, ne serait-ce qu'un peu. De toute façon, si il ne se tranquillise pas un minimum, nous n'avancerons pas.

    « Je vais vous aider, d'accord ? Mais il faut vous calmer. Plus vous perdez le contrôle de vos émotions, plus ce sera instable. »

    Car oui, je ne peux pas vraiment le laisser ainsi et partir en m'en lavant les mains. Ce n'est pas... Ce n'est pas quelque chose que je me pardonnerais vraiment, je crois. Alors tant pis, même si une partie de moi aurait eu envie de rire lorsque je me rappelle du mépris dont il avait fait preuve quant à mon côté magimorphe il y a plusieurs mois. Tant pis.

    « C'est... C'est la sensation, qui est importante. Concentrez-vous sur les sensations et la perception dans cette autre forme, et cela viendra tout seul. C'est la même chose pour reprendre forme humain. »

    ... Mais cela risque d'être très instable.
    Une chose à la fois, néanmoins. Ma voix est plus douce, mais je cache mon incertitude, même si ce n'est pas aisé. Oh, que j'aimerais être en train de faire un cauchemar très élaboré, à l'heure actuelle, plutôt que d'être ici...

     
    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001



    Dernière édition par Natsume Shimomura le Mar 16 Mar 2021 - 11:55, édité 1 fois

    ______________________

    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

    more_horiz
    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    Je ne suis pas un mage, j'y comprends rien, à ces trucs, moi... Enfin, j'ai cru comprendre que chez les animorphes qui ont leurs gênes depuis toujours, la transformation finit par être naturelle. Mais comment on fait, quand on les découvre trente ans plus tard ?.. Je demanderais bien de l'aide à Oros mais je ne crois pas que ça sera lui qui l'aidera ; il m'a donné cette espèce pour une raison, je suppose, même si j'ai du mal à saisir pourquoi je n'ai pas pu débloquer cette forme plus tôt. Est-ce que cela aurait changé quelque chose ?.. J'aurais été moins paumé, ça c'est sûr. Je ne serais pas en train de paniquer au sol.
    « Je vais vous aider. »
    Mon regard confus se lève sur mon interlocuteur. Il fait preuve d'un calme dont j'ai probablement besoin en ce moment. Je n'ai aucun mal à le croire sur ses consignes, d'ailleurs. J'ai pu le remarquer en à peine quelques secondes : plus je m'affole, moins j'arrive à maîtriser cette transformation.
    Je suppose que je n'ai pas le choix, de toute façon. Je dois... Je dois contrôler cet animal.
    Péniblement, je me relève, suivant sa voix qui reflète sa patience mais trahit à la fois de l'hésitation.
    Tiens... Depuis quand je sais deviner ça, moi ?
    Erg... J'imagine que ça ne va pas m'aider, si je me pose davantage de questions. Me concentrer sur les sensations... Oui, ça, je devrais pouvoir faire. La pièce est calme. La rue n'est pas agitée. Le soleil passe doucement à travers la fenêtre. Je me redresse. Inspire. Expire. Les battements de mon cœur s'adoucissent progressivement. J'attends qu'ils s'apaisent tout à fait avant de fermer les yeux et de me concentrer, cette fois-ci sérieusement, afin de retourner à cet état canin. Je ne peux pas faire autrement, de toute façon, pas vrai ? Je dois faire avec... Je dois faire avec. C'est difficile encore à avaler. Mais si je ne tente pas rapidement contrôler un minimum au plus vite ce côté animorphe, lorsque je devrais aller de nouveau à l'extérieur, ça va être compliqué ; et pour mes missions, ça sera aussi difficile.

    Alors, me focalisant sur moi-même et les perceptions dont il a parlé, je ferme les yeux, m'imaginant de nouveau un chien. Et je sens mon corps changer, se transformer. Aussitôt, en ouvrant les yeux, je me sens tomber en avant, retombant de nouveau sur quatre pattes. Je frissonne devant l'étrangeté de ce changement d'apparence, qui est pour l'instant tout sauf naturelle. Je peine encore à m'habituer. Mais dès lors que je redeviens pleinement un malamute, tout un tas de sensations me parviennent, me faisant me coucher au sol et boucher les oreilles comme si ça allait changer quelque chose. Je me mets à percevoir des tas de sons, des tas de parfums différents. Celle de Shimomura qui est extrêmement prononcée, mais aussi celle de l'autre animorphe qui se trouve pourtant dans une pièce fermée. Je perçois aussi les odeurs des aliments et des herbes qui se trouvent dans ma cuisine à quelques mètres. Mais je peux aussi entendre les bruits du dehors comme si je m'y trouvais alors que des murs faits de pierre nous séparent. C'est très peu supportable. Je me mets à geindre et à pleurnicher en m'agitant encore.
    Puis, enfin, je reprends ma forme humaine et je roule sur le sol, me cognant contre une de mes armoires. Je dois avoir l'air bien pathétique.

    « Je... J'y arrive pas. »

    Et cela me coûte de l'avouer. Je n'arrive pas à maîtriser ce que d'autres peuvent contrôler en un rien de temps. Est-ce moi, le problème ? Est-ce que je fais quelque chose de mal ?
    Je dois me boucher les oreilles pour calmer les bourdonnements qui se sont emparés de ma tête.

    « J'y arriverai jamais... Il y a trop d'odeurs, trop de bruits... J'ai du mal à me concentrer. »

    C'est comme un trop plein qui vient harasser mes sens et polluer mes pensées. Je ne pensais pas que c'était même possible, ce genre de choses. Mes ongles se plantent dans ma cheveux suite à la frustration. Cela m'énerve. À la fois de ne pas réussir, d'être dépendant d'autrui, et de lui faire perdre du temps. Je finis par soupirer, pessimiste.

    « Laissez tomber. Vous avez sûrement des tâches plus importantes à faire. »

    Au moins, je me sentirais moins coupable de le faire déroger à de vraies responsabilités. Je suis déjà assez énervé contre moi-même. Pas que j'ai eu l'habitude de tout réussir dans ma vie, mais ça me déçoit d'être bloqué comme ça. Ça a l'air si simple, quand ce sont les autres qui le font... J'ai l'impression d'être en retard. Encore.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Lun 5 Avr 2021 - 1:50, édité 1 fois

    more_horiz



    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Je suis surpris de voir qu'il parvient si rapidement à reprendre à nouveau sa forme canine. C'est... Rapide, pour le moins que l'on puisse dire. Je m'attendais à ce qu'il lui faille plusieurs heures, pas... Que ce soit aussi instantané. Mais sans être fin psychologue, je me demande si le fait qu'il ait passé tant de temps à refouler tout ceci ne pourrait pas être une cause potentielle, mais... Eh bien, ça ne m'avance pas à grand chose pour le moment, pour être honnête.
    Mais si je suis étonné de le voir rouler ainsi en pleurnichant, les yeux grands ouverts, je n'arrive pas tout de suite à réagir. Je suis quelque peu, si l'expression me le permet, « sur les fesses ». Qu'est-ce que... Qu'est-ce que je suis en train de regarder ? Presque ébahi, je ne dis rien lorsqu'il reprend à nouveau forme humaine. Son aveu ne m'étonne pas tant par son contenu que par le fait qu'il admette véritablement avoir des difficultés. Je n'aurais jamais cru entendre ça de sa bouche, à vrai dire.

    Mais ses paroles, toutefois, me parlent. Elles font écho dans mon esprit, comme des choses que j'ai déjà dit plus d'une fois, que j'ai déjà subi. Je sais, même si c'est différent, de quoi il veut parler. Je sais l'effet que ça fait. Une sensation chaude dans ma poitrine me pousse à me rapprocher, et je ne l'identifie pas immédiatement comme de la compassion. Je ne l'identifie pas du tout, à vrai dire, plus pris dans l'instant que dans la réflexion comme je le ferais d'ordinaire.

    « Si il y a une chose que vous devriez savoir sur moi à force, c'est que je fais ce que je veux. »

    Que ce soit pour le faire tourner en bourrique, ou... Pour l'aider, je suppose, même si y penser fait réagir mon ego de manière étrange. Calmement, je m'accroupis de nouveau, venant saisir ses mains pour qu'il arrête de planter ses ongles dans son crâne (je comprends très bien le besoin, mais ça ne veut pas nous aider ici). Mon regard est calme, mais plus ferme.

    « Tout va bien. C'est normal. »

    En premier lieu, j'essaie d'être à peu près rassurant. Je sais que, lorsque je suis moi-même submergé par les sensations ou les émotions, la première chose dont j'ai besoin est d'un repère à peu près stable ou que l'on m'assure que je suis en sécurité. Et, honnêtement... La personne en face de moi me semble plus être apeurée et paniquée qu'autre chose. Je pourrais dire qu'il me fait pitié, mais ce n'est pas exactement ça. Je ressens de la compassion. Et en même temps... Je n'ai pas l'impression que grand monde d'autre l'aidera, sinon. Il me semble assez seul, quand j'y pense.

    « Concentrez-vous sur une seule sensation. Une odeur, un son ou ce que vous voulez ; cela vous permettra d'assourdir le reste. »

    J'ai déjà vu des cas de ce genre, mais... Jamais quelque chose de cet ordre. Alors dans le fond, je suis peut-être aussi perdu ; mais je ne peux pas vraiment me permettre de le montrer ou de laisser ma voix tressauter à cause de la nervosité. Il faut qu'elle reste stable et calme.

     
    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001


    ______________________

    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

    more_horiz
    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    Mes yeux se relèvent vers lui, comme s'ils voulaient encore garder un peu espoir. Son entêtement me touche. Je ne me souviens plus de la dernière fois où quelqu'un s'était démené pour moi à ce point. C'est plutôt ridicule que ce doive être un Eossien, dans ce cas-là, mais... La porte reste ouverte. Il ne tient qu'à moi de la franchir. Je me demande encore pourquoi il est aussi borné à mon sujet, aujourd'hui. Il ne me doit pourtant rien ; et c'est sans doute vrai qu'il doit avoir mieux à faire, aussi. Pourtant, il reste à mes côtés. Se rapproche. Tente de me rassurer. Ses gestes et son ton sont doux. Il vient prendre mes mains pour que je me raccroche à quelque chose et que je ne perde pas pied. Cela semble fonctionner puisque mon corps se calme progressivement, comme s'il avait une ancre qui le maintenait à sa place. J'étais comme un bateau à la dérive sur des flots violents et sauvages. Mais je sens désormais une brise qui apaise cette mer déchaînée et indomptable. J'écoute ce qu'il me dit sans prononcer un mot, comme si le fait de parler allait me remettre cette cacophonie de sens. Au lieu de ça, je le laisse me consoler et attendrir cette bête qui ne demande qu'à sortir. Me concentrer sur une sensation unique... Je peux faire ça, oui. Du moins, je peux essayer.

    Déjà, je peux tenter de me focaliser sur une odeur. Les bruits multiples et variés me dérangent un peu moins que toutes ces effluves qui se mélangent et me perdent dans la confusion. Je ferme les yeux, inspirant profondément. Il y a une odeur plus forte que les autres. Celle de Shimomura, évidemment, puisqu'il se trouve en face de moi. Je peux m'accrocher à cette odeur pour évincer celles qui tentent de m'agresser. En plus, si je peux associer cette odeur à quelque chose d'autre, j'imagine que ça sera plus simple. Alors tandis que je tente de ne retenir que celle-là, je dessine dans ma tête les traits de son visage et son apparence se dessine de plus en plus clairement. Au fur et à mesure, les autres parfums s'atténuent. J'en suis surpris, impressionné et soulagé, mais je sais que je ne dois pas perdre ma concentration. Je suis encore nouveau dans ce domaine. Mais... Mon esprit devient plus clair. Les sons qui attaquaient mes oreilles avec force se font moins présents également.
    C'est donc ça... La puissance de l'odorat d'un chien.
    J'arrive de nouveau à m'entendre penser. Mon rythme cardiaque se calme, tout comme ma panique et mon angoisse qui reculent de manière lente mais certaine. Je m'approche de plus en plus de cette odeur qui m'enveloppe à présent, jusqu'à toucher un tissu du bout de mon nez. Ou plutôt, de mon museau. Lorsque je rouvre les yeux, je suis de nouveau un chien, la truffe sur la robe de Shimomura. Comme il me l'a conseillé, je suis parvenu à ne me concentrer que sur une seule chose, et je n'ai plus été agressé par le reste. J'ai perçu une sensation et je m'y suis cramponné de toutes mes forces.
    Sans m'en rendre compte, ma queue commence à remuer. Je suis soulagé. Je reviens alors devant le miroir à côté du canapé. J'observe derechef mes pattes, mes poils bicolores, les traits un peu lupin que j'ai, mon regard qui, contrairement au reste, n'a pas tellement changé, quand j'y pense... C'est... un beau chien.
    Je veux... reprendre forme humaine.
    Aussitôt dit... Aussitôt fait. Le reflet de malamute change pour montrer le chevalier que je suis habituellement.

    « Je suis... un animorphe ?.. »

    Les mots m'ont échappé, mais il s'agit plus d'une question rhétorique qu'autre chose. Un très léger sourire arque mes lèvres. Ce n'est plus quelque chose dont j'ai peur. Ma main vient toucher la surface de la glace. C'est rassurant de revoir mes doigts, je ne vais pas mentir. Mais ça ne me fait plus peur. Il faut encore que je m'entraîne. Que j'arrive à totalement faire de ce malamute une partie de moi. Au moins, il ne m'effraie plus. Et cela explique un grand nombre de choses. Je me demandais comment Windie pouvait tenir malgré son âge. Je me demandais pourquoi je battais tout le monde au bras de fer. Je me demandais comment j'arrivais à sentir de la nourriture à plusieurs mètres à la ronde.

    « Je sais pas si une partie de moi le savait, mais... Je voulais me dire que c'était normal. Que j'étais particulier. En vérité, je n'étais juste pas vraiment un humain comme je le pensais. »

    Au fond... Est-ce que je ne l'ai pas deviné depuis toujours ?.. J'ai senti que j'avais des particularités similaires avec des animorphes, mais je ne voulais pas me dire que je pouvais être comme eux, ce qui a probablement freiné le développement de mes gênes. Mais puisque j'ai donc une génitrice animorphe, il y avait des chances pour que je le sois également. Elles sont toutefois infimes, normalement. Mais c'est comme si... j'avais des pouvoirs, en un sens. Enfin... N'est-ce pas le cas ?.. C'est... plutôt extraordinaire, quand j'y pense. Du moins, c'est... Moins étrange que ce que je pensais. C'est sans doute... normal...
    Ma tête se tourne vers le mage, vers qui j'esquisse une expression plus sereine et apaisée.

    « Je crois que je dois vous remercier. Pour ça et... pour tout le reste. Je n'ai plus de fièvre non plus. »

    Je me sens même plutôt bien. Mieux qu'avant. Un jour, peut-être, j'arriverais à maîtriser ces changements d'apparence sans difficulté. Mais j'ai l'impression... d'être un peu plus en paix avec moi-même.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Lun 5 Avr 2021 - 1:51, édité 1 fois

    more_horiz



    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    J'ose espérer que cela va fonctionner. Je procède de la même manière avec les enfants qui ont encore, pour des raisons évidentes, beaucoup de mal à gérer la surcharge causée par leur transformation. Au bout de plusieurs secondes, toutefois, je crois pouvoir observer que cela fonctionne, au moins partiellement. Je peux sentir que son rythme cardiaque s'est apaisé et qu'il a cessé de s'agiter, signe que son corps commence à s'apaiser. Je ne m'attendais toutefois pas à ce qu'il s'approche, et si je hausse les sourcils au début, je finis par reconnaître ce comportement ; car j'ai tendance à avoir le même, lors d'une surcharge. Les odeurs apaisent, surtout quand elles sont familières. Alors c'est ainsi que je rationalise sa manière de mettre (littéralement) son museau contre mes robes, choisissant, au lieu de l'éloigner, de passer une vague main sur sa tête, presque mécaniquement, sans vraiment y réfléchir. J'en ferais presque la moue.
    Si j'étais mauvaise langue, je dirais presque qu'il est bien plus supportable comme ça.

    Mais je suis sûr, maintenant, qu'il s'est calmé. Ma méthode semble avoir fonctionné et, si je l'observe sans un mot, mon inquiétude (???) s'éteint progressivement. Me redressant calmement, j'attends donc qu'il ait fini de s'observer. Je crois, toutefois, que l'idée a enfin percuté, quelque part dans son esprit. Tant mieux. Un déni appuyé aurait pu avoir des conséquences catastrophiques.
    Je le laisse parler sans l'interrompre, conscient qu'il se parle probablement davantage à lui-même qu'à moi. Je ne comprendrais pas, sinon, pourquoi il me parle de tout ça. Je suppose que dire les choses, même à quelqu'un dont il n'est pas propre, peut le soulager partiellement. Et puis... J'ai l'habitude des confessions, vous voyez. Alors je sais me taire et laisser les autres s'exprimer jusqu'à ce qu'ils n'en aient plus le besoin. Mais je suppose que ce qu'il dit fait sens. Quelque part... Quelque part, j'ai souvent souhaité être « normal », aussi. De temps à autre, je le veux encore. Il m'a fallu du temps pour saisir que le problème ne venait pas de moi, alors... Je suppose que je peux considérer qu'il fait des progrès rapides.

    Mais je suis d'autant plus étonné de le voir se retourner vers moi avec une expression sereine que je n'ai... Jamais vu chez lui, je crois. Pas que je ne l'en pensais pas capable, m-mais... Si, je crois bien que c'est ça. Déconcerté, je cligne bêtement des yeux, l'expression presque stupéfaite. Je ne sais pas vraiment comment réagir, alors je reste quelques secondes sans rien dire, le regard divergeant sur le côté. Je perds mon assurance et me retrouve à bafouiller une réponse. Ma poitrine s'est réchauffée devant une grattitude que je ne saisis pas vraiment.

    « D-de rien. »

    Yggdrasil, peut-on faire plus pathétique encore ?!
    Je ne sais pas gérer les remerciements. Je ne vais pas dire que je n'en ai pas l'habitude, m-mais... C'est rare que l'on prenne vraiment le temps de le faire sincèrement, à vrai dire, alors je me retrouve un peu désarçonné, d'autant plus que je n'estime pas avoir fait grand chose de plus que ce que n'importe qui de décent ferait.

    « … Je fais mon travail, c'est tout. »

    Le regard bien éloigné, je fais mine de porter mon attention vers la pièce où se trouve encore sa génitrice. Ce n'est peut-être pas très correcte de ma part d'utiliser une distraction, mais... Sur le moment, j'en ressens fortement le besoin. En outre...

    « P-par ailleurs, que je sache, vous êtes encore sous observation, vous. Alors évitez de faire n'importe quoi, j'ai déjà du travail sous les bras ! »

    Marmonnant, j'évite soigneusement son regard et fait quelques pas dans la direction de l'autre pièce. Je ne mens pas, quelque part, quand je dis cela et quant au fait que je vais devoir porter davantage d'attention vers l'aînée, si le cadet va mieux. Mais si j'étais un peu honnête, j'admettrais qu'il s'agit aussi d'une manière de me tirer bien vite d'une situation amicale que je ne sais pas gérer. J'en oublierais presque que je viens à peine de me lever et que je n'ai rien avalé, plus pressé qu'autre chose de me tirer de cette situation.

     
    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001


    ______________________

    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

    more_horiz
    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    « Héhé... Oui, oui, je ferai attention, cette fois. »

    Le moine semble plus touché que ce qu'il laisse paraître, Samaël le devine. Même si cela lui semble normal à ses yeux, l'Enodril sait qu'il lui doit beaucoup. Un peu trop pour son propre ego, d'ailleurs, mais ce n'est certainement pas ce dernier qui aurait pu le tirer de tous les mauvais pas dans lesquels il s'était empêtré. Il esquisse un sourire désolé avant de le laisser aller dans la chambre où se trouve l'autre animorphe. Celle-ci s'est réveillée il y a peu. Si elle est encore fragile, elle sent que sa fièvre est un peu tombée. En apercevant le mage s'approcher à son chevet, elle sourit doucement, d'un air un peu embêté. Elle s'en veut d'être dans un état aussi faible. En silence, elle le laisse toutefois l'examiner, à l'écoute de ses éventuelles recommandations. Mais elle ne peut pas rester muette indéfiniment ; des paroles lui brûlent les lèvres depuis un certain temps.

    « Je vous présente mes excuses pour la dernière fois. »

    Il saura à quoi elle fait allusion, elle en est convaincue. Il fallait que ça sorte dès qu'elle en aurait l'occasion, et puisque le secret n'en est plus un, elle s'est dit que ce serait le moment idéal et probablement le seul qu'elle aurait.

    « Même s'il s'agit de quelque chose de naturel, c'est à mon tour de vous remercier pour nous avoir ouvert votre porte hier soir. Je ne sais pas ce que je serais devenue, sinon. »

    Elle a bien entendu qu'il ne faisait que son devoir. Il y a pourtant des soldats qui ne protègent pas les orphelins, des médecins qui refusent de soigner certaines personnes, et des restaurateurs qui jettent dehors la clientèle qui ne correspondent pas à leurs attentes. Elle sait ce que les Eossiens ont traversé depuis le début. Elle peut comprendre ce que ça fait d'être enlevé de sa famille d'origine, de se faire rabaissée, et d'être traitée comme un objet, quelqu'un sur qui l'on peut avoir du pouvoir. Elle remerciera évidemment aussi son fils un peu plus tard, quand leurs rapports se seront un peu améliorés. Elle a l'impression, par ailleurs, qu'il s'adoucit justement au contact du magimorphe. Le militaire est quelqu'un de têtu qui cherche l'attention des autres de bien des mauvaises façons, mais elle l'a toujours su : ce n'est pas quelqu'un de mauvais.

    Hors de la chambre, dans la cuisine, un doux fumet s'élève. Le châtain aux yeux dorés n'a pas toujours pu compter sur les auberges pour se nourrir, même s'il aime y aller. Il fallait bien qu'il mange par ses propres moyens, et il en a eu assez, au bout d'un moment, de ne pas savoir cuisiner. Il a cru aussi au départ que ça lui permettrait d'impressionner les dames si elles le voyaient aux fourneaux. Progressivement, toutefois, il a fini par y prendre goût. Ce n'est pas un excellent cuisinier, loin de là, mais il sait se servir des herbes ainsi que des oignons et cuir correctement les aliments. Il avait même fini par prendre un livre de recettes afin de s'aider. Ce n'est néanmoins pas bien compliqué, ce qu'il décide de préparer. Pour le petit-déjeuner, surtout des œufs au plat avec du bacon quelques légumes, ainsi qu'une salade de fruits en accompagnement. Il se souvient des paroles de Shimomura hier soir. Il n'a en effet jamais nourri Windie, ou plutôt Lyra, comme un être humain, ignorant qu'elle en était une. Elle serait d'ailleurs probablement morte si elle ne s'était pas servie quelques rares fois dans les placards pour trouver de la nourriture plus riche lorsque Samaël dormait ou n'était pas là. Il a décidé, cette fois, de faire plus varié, et pense même à servir un plateau dans la chambre où est disposée la cinquantenaire. Il ne lui jette pas de long regard, toutefois. Il fait bref, mais les couverts à disposition indiquent qu'il l'a amené pour elle. Lorsqu'il revient dans la cuisine, il attend un peu que le mage réapparaisse à son tour pour commencer lui-même à manger, lui présentant au préalable ce qu'il a préparé. Instinctivement, quand il apparaît dans son champ de vision, un sourire amical étire ses lèvres.

    « Avec toutes ces histoires, j'avais oublié qu'on avait pas encore mangé. N'hésitez pas à vous servir. »

    Il est bizarrement de meilleure humeur.
    Ce n'est pas tous les jours que j'ai des gens à la maison.
    Maintenant qu'il y pense, cela doit sûrement jouer. C'est logiquement moins solitaire. La présence de Windie lui permettait de ne pas se sentir trop isolé le soir, mais ça ne faisait pas toujours le travail. Parfois, l'alcool était son seul remède à cela.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Lun 5 Avr 2021 - 1:51, édité 1 fois

    more_horiz



    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    La fuite, la fuite, vite. Tout mais pas cette situation gênante dont je ne sais pas vraiment me tirer et qui me donne envie de me terrer n'importe où, sauf ici. Et fort heureusement, la chambre est une distraction suffisante pour que, progressivement, ma nervosité se défasse.
    La vieille femme semble toutefois aller mieux que hier, même si son état faiblard persiste. Vu son âge et sa santé, cela ne m'étonne pas vraiment, mais je suis étonné de voir à quel point elle semble se remettre vite. Je savais que les animorphes disposaient d'une meilleure santé que celle des magimorphes, mais tout de même... Hier, j'étais sincèrement inquiet quant à ses capacités à se remettre, mais aujourd'hui, je suis persuadé qu'elle s'en sortira sans cicatrices, hormis peut-être une légère fatigue. Cela me rassure. Inconsciemment, mes épaules se détendent et ma voix se fait plus calme alors que je lui fais mes recommandations.

    Voilà pourquoi je ne m'attendais pas à ce qu'elle fasse référence à la dernière fois. Je ne... M'attendais pas à ce qu'elle s'excuse tout court, relevant le regard d'un air à la fois surpris et confus. Mes joues se mettent à rougir, et je détourne à nouveau le regard. Mais qu'est-ce qui se passe, aujourd'hui... Pourquoi est-ce que je perds à ce point mes moyens ? Embarrassé par ses remerciements, je recommence à baffouiller, commençant à me demander si il y a bien un moment où je ne vais pas avoir l'air ridicule aujourd'hui.

    « C-c'est bon, ça suffit, pas besoin de... D'en faire autant. Ce n'est rien. »

    Je peux comprendre son besoin d'être redevable, mais... J'en viendrais presque à désirer qu'elle ne le soit pas à ce point. Je n'en ai pas l'habitude. Mais... Ce n'est pas désagréable, aussi. Cela me donne l'impression que je ne suis pas juste le travail que je fais.
    Une odeur de viande et d'oeufs remonte toutefois à mes narines et, si je fronce les sourcils, je saisis en voyant Enodril arriver pour servir la caldissienne quelle en est la source. Silencieux, je ne fais ni commentaire, et n'observe pas vraiment leur interaction. Cela ne me regarde pas. J'estime donc que même si je suis un témoin indirect, il est plus poli que je regarde ailleurs et que j'attende que cela passe, moment que je choisis pour terminer d'ausculter ma patiente. J'espère juste qu'il n'y aura pas de rechute.

    En sortant de la pièce, toutefois, je suis surpris par la vision de l'altissien qui me présente une assiette pendant qu'il se met lui-même à manger, ne comprenant pas immédiatement où il veut en venir. Je le suis encore plus par son expression amicale et sa politesse, des lueurs de confusion dans le regard alors que la nervosité me donne soudainement envie d'aller me terrer sous la table de manière rapide.
    ... Mais qu'est-ce que...

    J'avais pourtant prévu de partir sans demander mon reste et de retourner au sanctuaire, mais il faut croire que cela ne va pas être possible. Gêné pour je ne sais quelle raison, mes doigts jouent maladroitement avec les pans de ma robe pendant que mon regard passe sur les côtés et que je réalise, malgré moi, qu'il serait bien malpoli de refuser. Et que... Mon ventre gronde, visiblement, faisant gagner des couleurs à mes joues qui sont devenues écarlates.

    « … Merci. »

    J'évite d'en rajouter, souhaitant déjà m'enterrer sur place alors que j'ose à peine m'asseoir, comme si j'avais la crainte de règles implicites que je n'aurais pas saisi, comme d'habitude. Même prendre une fourchette est un acte compliqué, alors que je marmonne un 'bon appétit' qui, j'en suis sûr, a arraché une petite partie de mon âme avec lui.
    C'est après une ou deux bouchées, toutefois, que je me rends compte que cela fait un petit moment que je n'ai pas mangé quelque chose de consistant. De base, je ne mange d'ailleurs que très peu de viande, me contentant d'oeufs et de légumineuses ; mais même si c'est gras, il semble que mon corps en ait eu besoin, car au fur et à mesure, je me sens mieux. E-enfin, physiquement, du moins, car pour le reste...
    ... Mais depuis quand est-ce que je suis intimidé ?!
    Je n'ai pas pipé mot depuis tout à l'heure, le regard refusant de quitter mon assiette alors que je cherche dans mon esprit des moyens de penser à autre chose. Je ne... Je n'ai pas l'habitude de ce genre de choses. Du tout. Ces derniers mois, les repas que je prenais étaient rapides, vite préparés et vite avalés en solitaire ; et du fait de mon passif avec ce genre de choses, je ne sais pas vraiment où me mettre. Si j'étais mauvaise langue, j'admettrais peut-être même que j'étais plus à l'aise lorsque nous nous disputions. Maintenant, je... Ne sais pas ce que je dois faire... ?

     
    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001


    ______________________

    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

    more_horiz
    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    Un sourire large apparaît sur mon visage quand il me remercie et qu'il prend enfin place. Je me suis retenu de glousser lorsque j'ai entendu son ventre grogner, conscient que ça ne serait pas très malin ; et je n'ai pas envie non plus qu'il croit que je me moque. Mais c'était la moindre des choses de ma part que je lui offre au moins quelque chose à manger avant qu'il ne reparte, après tout ce qu'il a fait. Pour ma part, je me goinfre comme pas possible, ayant soudain une faim de loup depuis que je me remets peu à peu de toutes les émotions qui m'ont traversé durant ces dernières heures. Ça fait un bien fou de pouvoir se revigorer un peu. Le petit-déjeuner est sans doute le repas que je préfère ; je le fais toujours consistant pour pouvoir être prêt à affronter la journée qui m'attend. Et puis, il est tout maigrichon, cela ne pourra pas lui faire de mal non plus. J'espère juste qu'il ne va pas se gêner pour moi. En tout cas, il est bien silencieux, pour le moment. J'essaye de ne pas trop me bâfrer comme un porc en sa présence, puisque je ne suis pas seul. Je mange calmement mais sûrement, heureux de pouvoir me mettre quelque chose dans le ventre. Cela me détend progressivement, améliorant davantage mon humeur. J'ai sans doute encore besoin de pas mal de repos pour encaisser tout ce qui s'est passé. Il me faut le temps de réaliser aussi, parce que je ne me rends pas encore bien compte. Le silence est naturellement retombé dans la pièce. Mais cela devient vite gênant, en fait. Je ne l'oblige pas à parler s'il n'a pas envie, mais ça fait bizarre. D'habitude, nous sommes plus bavards que ça. Enfin d'habitude... Comme si je parlais d'un vieux copain à moi.
    Un regard vers la porte de la chambre m'indique qu'elle est bien fermée. Je repose mes yeux sur l'assiette à moitié vide que j'ai sous mon nez, touchant plus lentement les aliments qui s'y trouve. Mollement, je pique le jaune d'œuf avec le bout de ma fourchette pour le faire éclater. Puis, je scrute attentivement l'individu en face de moi. Il y a quelque chose de très naturel, chez lui. Je le remarque maintenant que j'y pense, mais ça a l'air d'une personne assez honnête dans la vie de tous les jours. Il n'a jamais dû tromper qui que ce soit...

    « Ironiquement... Vous êtes l'une des rares personnes qui ne m'aient jamais menti. »

    Je digère toujours mal qu'on nous ait manipulé, à propos d'Erys et des autres Eossiens. Qu'on ait absolument voulu nous donner un nom à rendre coupable pour calmer nos ardeurs et les diriger sur un visage facile. Erys n'avait pourtant rien demandé. Cela semblait vraiment quelqu'un de calme. Et puis... On m'a menti sur mes origines, aussi. Sur la personne qui était censée être ma mère mais qui s'est dissimulée derrière une fausse apparence pendant trente ans de ma vie, alors que cette dernière aurait sans doute été plus simple si on m'avait élevé correctement.

    « Vous vous êtes toujours exprimé avec sincérité à mon égard, même dans les moments de faiblesse. »

    Je ne sais pas s'il voit ce que je veux dire. Mais je l'ai vu dans plusieurs de ses états sans qu'il ne me les cache forcément, et il m'avait avoué ce qui l'avait blessé un soir, même si cela lui avait tiré quelques larmes. Il n'a pas honte de s'ouvrir même devant moi. Au contraire, il va toujours droit au but. C'est sans doute pour ça que j'ai eu envie de faire confiance à ses paroles tout à l'heure notamment. Que je me suis allé à ce qu'il disait et qu'il avait eu effectivement raison. Cela m'a surpris. Mais rendu admiratif en même temps. Je me suis rendu compte que, peut-être, j'avais eu faux sur toute la ligne, en vérité.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Lun 5 Avr 2021 - 1:52, édité 1 fois

    more_horiz



    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    ... Qu'est-ce que je suis censé dire... ? Est-ce que je suis censé parler, même ? Je n'en sais rien, et cette pensée continue de me tracasser alors que les secondes passent et que le repas se déroule en silence. Elle parasite mon esprit, et je me retrouve à fixer mes aliments sans parler, comme bloqué dans mes pensées. Je ne remarque pas la façon qu'il a de me dévisager au départ ; ce n'est que lorsqu'il reprend la parole que je relève les yeux d'un air surpris, étonné par ses propos.
    De quoi... ?

    Je ne sais pas ce que je ressens par rapport à cela. La première pensée qui me vient est, qu'en réalité, cela me semble très triste, et assez parlant quant à son entourage. Mais, en même temps, je comprends le sentiment. Un peu trop bien, quelque part, quand je repense à la famille de mon géniteur et au malaise général que me causait leur seule présence. Alors j'arrive à saisir que ce qu'il dit ensuite est... Non pas un compliment, ni un remerciement. Quelque chose de différent. Mon regard se repose sur le contenu de mon assiette, avec moins de conviction cependant. J'ignore si il attend véritablement une réponse ou non.

    « …  Je n'ai pas de mérite. J'ai juste très mauvais caractère, je ne sais pas me taire, et j'ai un très mauvais sens de survie. »

    Ma voix est plate, et on pourrait presque croire que je fais un trait d'humour, mais ce n'est pas le cas. Je pense ce que je dis. On me l'a souvent dit, que mon tempérament était on ne peut plus mauvais. Ma grand-mère, d'ailleurs, se plaignait du fait que ce trait de personnalité me rendait « impropre » à toute forme d'utilité pour elle. Personnellement, si je pars du principe que ce n'est pas une bonne chose, j'ai aussi remarqué que cela me permettait d'exprimer ce que d'autres ne faisaient pas toujours. Et... Pour être honnête, je n'ai pas tant envie que ça de changer là-dessus. Je manque de motivation. Je suis souvent entièrement persuadé du bien fondé de mes moments d'émotion.

    « Je crois que cela parle davantage sur votre entourage que sur moi. »

    Distraitement, je parle à voix plus basse, mon couteau se plantant dans une des tranches de lard sans vraiment se fixer. Il n'y a pas de moquerie, dans mon regard. Juste une constatation. Il m'avait semblé jusque là qu'il se mentait à soi-même et s'en rendait compte, concernant les décisions de son propre pays ; mais je n'avais jamais saisi, jusque là, qu'il était peut-être bien plus seul que ce que j'aurais cru. Mais, parlant d'apparences et de réalités...

    « Je ne suis pas quelqu'un de sincère, d'ordinaire. Je ne sais pas m'exprimer. »

    Ce n'est pas très glorieux, en réalité, je le sais. Que même aux personnes que j'apprécie, je ne... Suis pas honnête. Je ne leur dis pas ce que je pense, ce que je ressens. Je me cache derrière des excuses toute prêtes, des expressions et des paroles rassurantes. Je prends un rôle. Je les laisse me voir comme une sorte de figure, une idée plus qu'une personne, car c'est comme ça que je suis utile. Que mon existence se justifie. Mais dans ce cas-là...

    « Mais... Je n'ai pas de raison particulière de mentir avec vous. Ce n'est pas... Désagréable. »

    Au début, je ne mentais pas car je le méprisais. Son avis était la dernière chose qui m'importait. Je ressentais même un certain amusement à être brutalement honnête et le voir indigné et l'ego blessé. Sans cruauté particulière, je voyais cela comme une revanche sympathique. Puis, ensuite, ce fut parce que je n'avais pas particulièrement envie de sociabiliser avec lui. Je voulais être direct pour éviter à nos rapports d'avoir à s'éterniser alors que nous souhaitions tous deux partir au plus vite. Maintenant... Je n'en sais rien. Je dirais que c'est comme ça. Si ce que je lui dis lui déplaît, cela ne m'importera pas. Mais instinctivement, j'en deviendrais presque sincère, peut-être. Je suis toutefois dubitatif, malgré moi, ayant du mal à saisir que je puisse me comporter d'une bonne manière.

     
    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001


    ______________________

    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

    more_horiz
    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    Je ne sais pas trop pourquoi je lui dis tout ça, encore une fois. Il me donne envie de parler, de m'exprimer. C'est pourtant rare que je dise des choses aussi personnelles à quelqu'un dont je ne suis pas proche. Mais c'est facile, en présence de Shimomura. Il dégage quelque chose de serein. Est-ce que de toute façon il n'est pas habitué à entendre des inconnus lui parler de choses privées ? Cela ne doit pas trop le surprendre, tout ce que je lui raconte. Mais je... Je n'ai pas envie qu'il croit que je me sers de lui comme d'un psy. Il en fait déjà assez. J'aimerais qu'il se détende également pendant qu'il est là. Et surtout qu'il mange un morceau. Un léger sourire amusé m'échappe toutefois à sa propre description. Il y a du bon, alors, d'avoir mauvais caractère. En effet, j'ai pu en témoigner moi-même, mais... Bon, je n'étais pas franchement mieux, alors je ne sais pas si ça compte vraiment. Je ne vais pas mentir et dire que j'ai été un cadeau. Je sais reconnaître que... Je n'ai pas eu un comportement très correct, vis-à-vis de lui. Il y a du bon, parfois, de ne pas savoir se taire, même si de ma part, ce n'est pas toujours très bénéfique et on peut s'en passer. Je n'ai ironiquement aucun mal à imaginer le moine être aussi direct avec les autres qu'il l'a été avec moi. Il ne passe pas par quatre chemins. On sait à quoi s'attendre, quand on le côtoie. On ne peut pas dire autant de personnes que j'ai connu. L'amertume ne me mènera à rien, cela dit, je ne vais pas la ressortir maintenant puisque je n'ai pas envie de ramener à nouveau le sujet sur la table. J'aurais simplement une discussion à avoir avec la malade de la maison. Et peut-être que... Je devrais tenter de trouver des explications quant aux directives que nous avons eu de nos dirigeants dernièrement. C'est de plus en plus louche, cette histoire.

    D'ailleurs, je ne suis pas le seul à le penser. Sa réflexion fait naître une boule dans ma gorge. Il n'a pas tort. À part quelques intimes sur qui je n'ai aucun doute, on ne peut pas dire que j'ai été mis dans un cadre sain ou même propre. Cela ne devrait pas me surprendre, j'imagine. Le monde n'est pas aussi beau que dans les romans que je lis, mais j'avais une foi absolu en l'armée et ce que nous étions censés défendre. Aujourd'hui... Je ne sais plus trop où j'en suis, je crois. J'ai toujours une attache à ma patrie, mais j'ai vraiment du mal à accepter qu'ils aient condamné un innocent à leur place pour se dédouaner de leurs responsabilités dans cette affaire. Le mystère n'a toujours pas été élucidé, mais le résultat n'a pas changé : Adélaïde est morte, et nous ne savons toujours pas pourquoi, par qui, ni comment.

    « Parce qu'avec les autres... Vous avez des raisons ? »

    Je suis étonné, je dois avouer. J'aurais cru au contraire qu'il disait le contraire, et que c'était son comportement qui lui faisait dire ce qu'il pensait. Mais pas avec tout le monde, visiblement. Je ne sais pas ce que ça me fait, d'entendre qu'il peut... être sincère avec lui-même quand je suis là. Je me demande bien ce qui l'en empêche, d'ordinaire.

    « Vous voulez dire que ça vous arrive quand même de ne pas être sincère ? »

    Sans imaginer qu'il ne puisse jamais mentir, cela m'étonne de lui. Nous ne sommes pourtant pas proches, lui et moi. De mon côté, j'ai au contraire plus de mal à être honnête avec les gens que je ne connais pas plutôt qu'avec mes ami.es, ou plus généralement les personnes auxquelles je suis loyal. Pour lui, ça serait l'inverse ?

    « Vous aussi, alors, vous avez des problèmes avec votre entourage ? »

    En finissant mon assiette de lard fumée, je deviens à la fois curieux et empathique. Je ne crois pas être le seul à avoir des soucis avec les gens qui m'entourent, visiblement, même si nous avons sûrement des ennuis différents, avec des raisons également différentes.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Lun 5 Avr 2021 - 1:53, édité 1 fois

    more_horiz



    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Son étonnement ne m'étonne pas en soi, mais je suis perplexe devant la façon qu'il a de me considérer. Pensait-il vraiment que j'étais quelqu'un qui ne mentait jamais... ? Il est vrai que je déteste le faire. Je préfère de loin me montrer franc et sec que nier la vérité quand elle est droit devant mon nez ; je n'y arrive pas, de toute façon. Que ce soit pas contestation ou par besoin de vérité, je ne suis pas du genre à prétendre que le ciel est jaune pour arranger mes desseins. Cela m'agace, au contraire. Mais... Mais pour le reste...
    Sa question me fait me tendre d'un coup net. Je ne m'y attendais pas, et elle me prend de court, alors que mon premier réflexe est d'ouvrir la bouche pour commencer à mentir. Mais le mensonge ne vient pas. Après plusieurs secondes, je garde finalement le silence. Je le sens. Je le sais ; ma propre réaction m'en dit assez sur la vérité pour que je ne cherche pas à nier de manière aussi inutile que superflue. Mais j'ai, en revanche, du mal à expliquer le problème. Ai-je envie de le faire... ? … Bonne question. En même temps, c'est étrange. Je ne suis pas gêné, alors que je déteste parler, d'ordinaire. Ma voix est lente, hésitante, mais plate et neutre.

    « … Je n'ai pas... À être un moine supérieur, dans ces cas-là. Je n'ai pas de responsabilité. On ne compte pas sur moi. »

    Je n'ai pas d'image à renvoyer. De rôle à assumer, de figure à incarner. Je peux agir comme bon me le semble, dans la limite du raisonnable. Je ne sais pas si c'est une bonne chose. Je suis devenu moine pour être utile ; si je me complais trop dans ce genre de tempéraments, je ne le serai peut-être plus, et cette idée me terrifie plus que tout.

    « Je ne mens pas et ne sait pas mentir, mais... Je ne peux pas tout dire, ou parler de moi. »

    Je ne peux pas non me confier, ou passer trop de temps à parler de ce que je peux penser ou ressentir. Je ne peux pas. Ou je ne veux pas. Mais, c'est dans le fond, la même chose... Non ?

     
    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001


    ______________________

    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

    more_horiz
    Début août
    1001
    Longue histoire
    avec Dr House
    Je ne m'attendais pas à ce que ma question le fasse réagir. Ou plutôt le fasse ne pas réagir. Pendant un court instant, il reste silencieux, comme s'il réfléchissait au sens de mes paroles. J'ai brièvement pensé qu'il allait me rembarrer en me prouvant que ce je disais était faux, mais au contraire, il me fait de nouveaux aveux qui me laissent muet. Je sais qu'il a des responsabilités, dont je ne doute aucunement. Après tout, s'il a autant de connaissances, c'est aussi pour les mettre à profit alors il doit s'en servir très souvent. J'imaginais toutefois qu'il y avait des moments où il pouvait se détendre et penser à autre chose. On dirait que ce n'est pas le cas, de ce que j'entends. Et... Parle-t-il de la situation actuelle ? Est-ce pour ça qu'il peut être aussi sincère avec moi et qu'il trouve cela agréable ? Dans ce cas, c'est compréhensible. Il ne peut pas vraiment être naturel, s'il doit toujours être dans un rôle précis.

    « Vous ne vous reposez jamais, alors. »

    C'est néanmoins ce que je peux constater. Rester dans le même profil est fatiguant, à la longue, surtout dans une profession comme la sienne. Je peux comprendre qu'il ne trouve pas cela désagréable d'avoir des moments où on n'a pas spécifiquement besoin de lui. Il ne donne pas l'air de pouvoir le faire très souvent, et c'est ce que je trouve bizarre.

    « Vous n'avez pas l'air d'avoir grand monde à qui vous pouvez vous confier... Ou sur qui vous pouvez compter. »

    Les gens comptent sur lui, mais lui, sur qui peut-il compter, au final ? Moi qui pensais qu'il avait des proches ou des connaissances amicales qui l'aidaient... Est-ce qu'il est plus isolé que je ne le crois ? Je me demande. Parce que bon, ça me parle de mon cas, mais...

    « On est peut-être pas si différents, après tout. »

    Si en plus il ne peut pas parler de lui... Il entend sûrement des tas de monde se confesser au sanctuaire, mais il est vrai qu'il ne reste plus personne pour l'écoute, après. Et ce n'est sans doute pas très sain de ne pas pouvoir se laisser aller de temps à autre. Je sens de plus en plus qu'il y a des tas de choses en lui qui ne demandent qu'à s'exprimer, et le fait qu'il a du mal à le faire n'est anodin. Je pense... Que personne ne lui en a donné l'occasion jusqu'à présent.


    Dernière édition par Samaël Enodril le Lun 5 Avr 2021 - 1:53, édité 1 fois

    more_horiz



    Longue Histoire


    quand tu ne veux vraiment pas t'en mêler
    Je ne sais pas exactement ce qui se produit dans mon esprit quand je l'entends affirmer, et non me demander, que je ne prends pas de repos. Sur l'instant, j'aimerais protester et dire que ce n'est pas vrai ; qu'au contraire, j'en prends trop. Que je passe trop de temps plongé dans mes pensées au lieu de vraiment agir. Mais je n'y arrive pas. Le regard vague, je ne réponds pas. J'essaie de comprendre. Est-ce que je suis fatigué... ? Non, mon corps fonctionne. Je sais encore analyser et être performant. Mais quelque chose dans ses propos me trouble. Est-ce qu'il faudrait que je cesse d'être... Non. Je ne sais pas. Sans un mot, je choisis d'ignorer volontairement ce commentaire.

    Ses paroles suivantes me surprennent, mais dans le sens où je n'avais pas pensé à le formuler ainsi. L'expression calme, pensif, je joue machinalement avec un des morceaux de ma salade de fruits. Sur ce point, toutefois je ne suis pas vraiment d'accord. Je sais que si je voulais parler, je pourrais le faire. Même si la situation est complexe avec Daichi en ce moment, il m'écouterait. Rosie serait la première à me préparer une tisane et à m'offrir une couverture avant d'essayer de me détendre. Lysia m'offrirait un sourire doux et m'inviterait à prendre un thé avec elle. Mais....
    ... Mais je ne veux pas. C'est moi, le problème.

    « … Je ne veux pas qu'ils s'inquiètent. »

    Je n'ai pas grand chose de plus à dire. Je n'en mérite pas tant. Ce sont des personnes qui ont déjà tant d'ennuis et de soucis que je ne peux pas être responsable d'angoisse chez elles. Sinon, à quoi est-ce que je sers, exactement... ?
    Mais sa dernière constatation me fait cligner des yeux, perplexe. Je ne sais pas comment le prendre. Il y a quelques mois, je me serais sûrement indigné. Maintenant... Je n'en sais rien. J'ai du mal à me fixer. Je ne peux que constater, toutefois, à quel point sa vie me semble solitaire et centrée sur... Son rôle, oui. Sur ce point-là, il a peut-être raison.

    « Peut-être. C'est important ? »

    Ma voix est calme. Pourquoi est-ce important, pour lui... ? Pourquoi a-t-il besoin de l'exprimer ? Je ne saisis pas, alors si ma question est peut-être naïve, je ne résiste pas au fait de la poser, l'expression sincèrement curieuse et perplexe. Mon regard, brièvement, repasse vers nos assiettes : entre la mienne qui n'est qu'à moitié vide, et la sienne qu'il semble avoir raclé jusqu'au dernier morceau. Je ne peux pas m'empêcher un commentaire, comme si je prenais littéralement ses paroles (ce qui est le cas).

    « Mais je ne pourrais pas manger autant. »

    J'ai déjà du mal à terminer mes fruits... Je crois que mon corps n'a plus l'habitude de manger quelque chose d'aussi consistant.

     
    ft. Samaël Enodril
    Début août 1001


    ______________________

    Natsu grogne et fixe des fleurs en #8A4B08

    more_horiz
    privacy_tip Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum